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CNRS Editions
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Bêtes des tranchées ; des vécus oubliés
Eric Baratay
- CNRS Editions
- Histoire
- 10 Octobre 2013
- 9782271079343
11 millions d'équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons : les animaux ont été enrôlés en masse dans la Grande Guerre, pour porter, tirer, guetter, secourir, informer... Les tranchées ont également abrité des milliers d'animaux domestiques ou de ferme, abandonnés par des civils en fuite, et d'animaux sauvages coincés au milieu du front, mais aussi des rats, des mouches, des poux, attirés par l'aubaine. Parfois pourchassés, plus souvent gardés et choyés, ils ont fréquemment aidé les soldats à survivre dans l'enfer, à s'accrocher à la vie, à occuper leur temps. Mais, alors que les combattants de tous bords ont beaucoup évoqué ces compagnons de guerre, nous les avons oubliés. Ce livre invite à retrouver ces " soldats à quatre pattes " et tous ces animaux ayant vécu la guerre en empruntant leur point de vue, de manière à restituer leurs vécus, leurs actions, leurs émotions, leurs coopérations ou leurs résistances, leurs souffrances et leurs destins, afin aussi de mieux comprendre les attitudes et les sentiments des soldats. L'auteur nous convie à suivre l'itinéraire de ces bêtes des tranchées, de leur enrôlement à leur sortie de guerre, dans un panorama international des deux côtés du front ouest.
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Portrait de l'artiste en fille de joie. La littérature publique
Eleonore Reverzy
- CNRS Editions
- Histoire
- 6 Décembre 2024
- 9782271093820
Le xixe siècle voit le développement sans précédent du commerce de l'imprimé : le capitalisme d'édition, la presse à grands tirages qui s'impose à partir du Second Empire et sous la IIIe République en sont les signes les plus visibles, tandis que le genre romanesque fait reculer théâtre et poésie. Désormais, l'écrivain sorti de la dépendance du mécénat d'Ancien Régime se trouve pris dans un monde concurrentiel, exploité par directeurs de journaux et éditeurs, tandis que s'impose la professionnalisation de ce qui devient un métier, celui d'homme de lettres.
Pour qualifier cet avènement d'un régime démocratique de la littérature, la métaphore de la prostitution littéraire, globalement infamante, est omniprésente dans la critique des années 1830, avant d'être actualisée par les auteurs eux-mêmes. La prostituée devient le répondant allégorique de l'écrivain, et la littérature se fait publique : publique d'abord parce qu'elle se donne à tous, comme les filles désignées par la même épithète, parce qu'elle est
" soumise " et fruit de l'exploitation d'un patron, publique ensuite parce qu'elle recourt à tous les procédés publicitaires et médiatiques, publique encore parce qu'elle se diffuse partout et touche un public qui s'accroît continûment, publique enfin parce qu'elle est bien le produit d'un temps et d'une société qui ne cesse précisément de redéfinir son caractère démocratique.