Filtrer
Entreprise, économie & droit
-
L'histoire des droits dans le monde
Jean-Louis Halpérin
- CNRS Editions
- Histoire
- 12 Octobre 2023
- 9782271146977
Est-il possible, à l'heure de l'histoire globale, transnationale ou connectée, d'écrire une histoire des droits affranchie du point de vue eurocentré qui a structuré tant d'histoires dites "universelles" depuis le XIXesiècle ?
Est-il possible, à l'heure de l'histoire globale, transnationale ou connectée, d'écrire une histoire des droits affranchie du point de vue eurocentré qui a structuré tant d'histoires dites "universelles" depuis le XIXesiècle ? Et comment rendre compte du développement du droit sans verser dans le discours classique célébrant un progrès supposé uniforme et unilinéaire ? C'est ce double pari que relève cet ouvrage nous conduisant des multiples inventions du droit dans l'Antiquité (en Chine et à Rome notamment) aux tensions contemporaines liées à l'essor de droits régionaux ou transnationaux. Restituant de manière très claire et pédagogique les multiples dynamiques de circulation, de confrontation et de mondialisation du droit, en particulier via la colonisation européenne et ses violences, il met en relief la double nature politique des techniques juridiques : instruments de domination, mais aussi armes de défense et de contestation.
À la pointe des recherches internationales en matière de droit comparé, cette vaste fresque n'en est pas moins une introduction générale accessible et vivante au droit, à son histoire et à ses multiples rôles sociaux et politiques. -
La nation, frontière du libéralisme - Libre-échangistes et protectionnistes Français 1786-1914
Francis Démier
- CNRS Editions
- Histoire
- 19 Mai 2022
- 9782271142801
" Liberté au dedans, protection au dehors, tels sont les éléments de la régénération." C'est par cette formule lapidaire, qu'en 1814, à la chute de l'Empereur, Louis Becquey, en charge de la politique commerciale de la France, fixa un cap à la construction d'une nation bâtie sur le socle des richesses matérielles. Le protectionnisme était devenu la ligne générale de la nation. Il avait pris naissance dans un patriotisme révolutionnaire hostile à l'Ancien Régime tenté par le libre-échange. Réponse à la menace d'une hégémonie de l'Angleterre, il appelait à "mobiliser les bras" et conjuguer sans contradiction le culte de la liberté et celui de ses limites.
Loin d'être un obstacle au libéralisme, la ligne de douane a longtemps dessiné l'espace dans lequel les manufacturiers acceptèrent de prendre les risques du marché. Quand elle devint une entrave au développement, l'État, convaincu qu'il n'existait pas d'harmonie spontanée entre les intérêts privés et l'intérêt général, la fit céder au profit d'une ouverture sur le grand large. La Troisième République confondit d'abord le libre-échange avec les libertés retrouvées. Mais, face à la menace du boulangisme et à celle d'une nouvelle mondialisation, elle se rallia au "protectionnisme rationnel" de Jules Méline, condition alors de la cohésion politique des Français et tranchée profonde de la défense de la République. -
Quel homme pour les droits ?
Raphaëlle Nollez-Goldbach
- CNRS Editions
- Philosophie/Politique/Histoire des idées
- 23 Avril 2015
- 9782271086204
Tous les êtres humains sont-ils titulaires des droits de l'homme ? " Tout " homme " sans distinction " est-il réellement le bénéficiaire des droits, comme l'affirment les textes juridiques internationaux ? Qui de l'homme, du citoyen ou du national incarne le titulaire des droits ? Cet ouvrage part à la recherche de " l'homme " des droits de l'homme et interroge cette figure abstraite et sa prétention à l'universalité. Cette approche permet d'isoler les paradoxes de la notion de " droits de l'homme ". La citoyenneté étant désormais enfermée et dissoute dans la nationalité, le titulaire des droits de l'homme se trouve réduit au national, et le rôle des États souverains dans l'attribution des droits s'affirme ainsi primordial. Les catégories du réfugié, de l'apatride, du demandeur d'asile ou du sans-papier, incarnant la figure contemporaine du sans-droit, révèlent les obstacles et les échecs de l'universalisme théorique de l'homme des droits. Un essai critique à la vive et incontestable actualité.
-
Jean Guyot ; un financier humaniste
Alessandro Giacone
- CNRS Editions
- Histoire
- 24 Septembre 2015
- 9782271087812
À travers la vie d'un grand banquier d'affaires et homme d'influence, une plongée dans la France politique et économique des cinquante dernières années. Né en 1921 dans une famille de la bourgeoisie grenobloise, Jean Guyot rejoint la Résistance en 1943 et réussit le concours de l'Inspection des Finances après la Libération. Conseiller de Robert Schuman aux Finances puis au Quai d'Orsay, il occupe ensuite le poste hautement politique de sous-directeur du Trésor au moment où la France doit remettre ses finances en ordre. Recruté par Jean Monnet, il rejoint la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), étape fondatrice de la construction européenne. Ses convictions et son action au service de l'Europe sont bien antérieures à sa carrière de banquier et restent le marqueur de ses engagements sa vie durant. Son expérience des finances publiques n'échappe pas aux deux grands patrons de la Banque Lazard, André Meyer et Pierre David-Weill qui font de lui le principal responsable des secteurs industriels français au sein de la banque à Paris. Jean Guyot jouera un rôle essentiel dans la création du " nouveau franc " et conseillera de nombreux hommes politiques, de Couve de Murville à Georges Pompidou et Giscard d'Estaing. Personnalité peu connue du grand public, Jean Guyot est l'un de ces " Messieurs de Lazard ", un banquier discret mais considéré comme l'une des trente personnalités les plus puissantes de France à l'époque. Guidé par le sens de l'intérêt national, même après l'arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981, il va jouer, tout au long de la seconde moitié du xxe siècle, un rôle majeur dans la modernisation de l'industrie française.
-
Les voltigeurs de la République (1) : L'inspection du travail en France jusqu'en 1914
Vincent Viet
- CNRS Éditions (réédition numérique FeniXX)
- Histoire du 20e siècle
- 7 Janvier 2017
- 9782271107749
Des paysages taillés au scalpel par la révolution industrielle, que reste-t-il aujourd'hui ? Sans doute bien plus de traces que n'en ont laissé les guerres : des saignées profondes, des cicatrices, des mutilations de toutes sortes, très souvent la morne désolation d'usines en ruines, fermées aux visiteurs. La lenteur avec laquelle ces vestiges tendent à disparaître, en dit long sur la violence et l'importance des mutations produites. Comment la société française a-t-elle réagi à cet ébranlement qui l'a si profondément atteinte ? À cette question peu explorée, l'histoire des premiers inspecteurs du travail apporte des réponses essentielles et inédites. Voici donc l'histoire d'hommes et de femmes qui ont beaucoup vu, entendu et écrit. Odieux pour les uns, incompris des autres, ils se percevaient et étaient perçus comme des intrus. Mais qui étaient-ils, d'où venaient-ils, quelle fut leur action, qu'ont-ils vu au hasard de leurs tournées dans les manufactures et les ateliers ? Si proches par certains côtés des hussards noirs de la République, ces inspecteurs nous invitent à poser leur regard sur les enjeux d'une industrialisation vécue dans la sueur et l'effroi. Laissons-les nous guider...
-
Le sénat sous la IIIe République
Gisèle Berstein
- CNRS Editions
- Histoire
- 20 Novembre 2014
- 9782271082848
La première étude exhaustive sur un rouage essentiel de la vie politique sous la IIIe République. À la fin du xixe siècle, le Sénat devient l'un des piliers du régime républicain. Les hommes qui le composent, des notables essentiellement ruraux, sont très majoritairement radicaux ou républicains modérés, profondément attachés au caractère parlementaire des institutions, à la laïcité, au libéralisme économique et politique et à la défense nationale. Comme le montre Gisèle Berstein dans cette vaste fresque, ces éléments constitutifs de la tradition républicaine se trouvent menacés dans l'entre-deuxguerres par les troubles qui affectent la France. Ces dangers conduisent le Sénat, qui se considère comme le gardien du régime, à mener un incessant combat contre les empiètements du gouvernement sur le droit de contrôle de cette Assemblée, contre la poussée communiste et contre les risques d'étatisation qu'il croit discerner dans l'expérience du Front populaire. La perte d'influence de la Haute-Assemblée annonce la crise du régime parlementaire. Le Sénat assiste impuissant au double échec de 1940 qu'il a tenté en vain d'éviter : la défaite militaire de la France devant l'Allemagne nazie et l'effondrement du régime républicain.