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" Pour moi, on n'est écrivain qu'à condition d'être poète ". Sony Labou Tansi (1947-1995) est connu et célébré comme romancier et dramaturge. Mais qui connaît son oeuvre poétique ? De cette terra incognita, seuls témoignaient quelques poèmes éruptifs lancés à la volée dans la presse et aussitôt relégués aux oubliettes de l'éphémère. À la mort de l'écrivain, on découvre dans ses papiers une multitude de poèmes manuscrits, inédits. L'ensemble constitue une mosaïque de recueils et de fragments qui obéit à un dessein aussi cohérent que son théâtre et son oeuvre romanesque. La présente édition génétique les reprend tous dans le continuum chronologique de leur écriture autographe, telle qu'elle a pu être reconstituée à partir des manuscrits, de la correspondance et des entretiens.
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La preuve par deux ; Jérôme et Jean Tharaud
Michel Leymarie
- CNRS Editions
- Histoire
- 22 Mai 2014
- 9782271081889
" Nous n'avons jamais écrit une ligne l'un sans l'autre ". Jérôme et Jean Tharaud, qui vivent ensemble et cosignent de très nombreux articles et une cinquantaine de livres, offrent une illustration sans équivalent d'une singulière symbiose : la fusion entre deux esprits, deux styles en un seul. Venus à la fin des années 1890 de leur Limousin natal à Paris, liés à Péguy qu'ils suivent au temps de l'affaire Dreyfus et des Cahiers de la Quinzaine, ils se placent vite sous le patronage de Barrès, dont ils deviennent les secrétaires. Le prix Goncourt obtenu en 1906 leur ouvre les portes de la célébrité. Dès lors, ces journalistes et romanciers à l'écriture classique connaissent un immense succès. Leurs tirages dépassent parfois les 200 000 exemplaires, l'Académie française les accueille en 1938 et 1946. Colonialistes et grands voyageurs, ils se font les chantres de la plus grande France. Mais leur antisémitisme obsessionnel constituera une tache indélébile sur leur carrière d'écrivains, même s'ils ne furent jamais acquis à la Collaboration. Les Tharaud forment un singulier pluriel. Leur vie est retracée ici grâce à de multiples sources publiques et privées. Leurs oeuvres et les polémiques qu'elles ont suscitées éclairent de façon originale les milieux de la presse et de l'édition durant la première moitié du XXe siècle.
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La joie du passeur
Georges-arthur Goldschmidt
- CNRS Editions
- Philosophie/Religion/Histoire des idées
- 26 Septembre 2013
- 9782271079107
La vie et l'oeuvre de Georges-Arthur Goldschmidt sont un aller et retour permanent entre l'Allemagne où il naît en 1928 et la France où, devenu français, il s'est installé depuis la guerre. Mais aussi entre l'histoire et la langue de ces deux pays longtemps ennemis. Il écrit le plus souvent en français et traduit de l'allemand. Son oeuvre se partage entre des fictions ou récits, pour certains d'inspiration autobiographique, des essais littéraires, et des traductions devenues fameuses de Nietzsche ou de Peter Handke. Homme de revues, se jouant des frontières des disciplines, il a publié de nombreux articles dans La Quinzaine littéraire, Allemagnes d'aujourd'hui, L'écrit du temps, Europe, Critique, Romantisme, Che vuoi ?. C'est à la découverte de cette activité critique, nourrie par une exceptionnelle acuité et un revigorant nonconformisme intellectuel qu'invite cet ouvrage. Qu'il s'agisse de la langue d'Heidegger, imprégnée de l'idéologie nazie ou de l'oeuvre de Heine, des rapports auteurtraducteur, des difficultés de traduire Freud en français, de l'expression de l'espace dans la littérature, le même esprit libre et la même fraîcheur d'approche se montrent à l'oeuvre.
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écrire en exil ; les écrivains étrangers en France, 1919-1939
Ralph Schor
- CNRS Editions
- Histoire
- 7 Février 2013
- 9782271076434
Fitzgerald, Gary, Hemingway, Ionesco, Mann, Miller, Nabokov, Arendt, Tsvetaeva... Des centaines d'écrivains étrangers choisirent de s'installer en France dans l'entre-deux-guerres. Choix volontaire pour certains, orphelins d'une terre natale abandonnée par dépit. Choix contraint et forcé pour d'autres, proscrits pour des raisons politiques ou raciales. Tous ont l'exil en commun et la France comme terre d'adoption, une France vue comme un pays cosmopolite, un pays de culture, un pays de liberté. Tous sont captivés par le prestige de Paris, capitale mondiale de l'art vivant, le Paris des musées, des théâtres, du jazz, des ballets russes, des cafés qui sont les salons des temps modernes, un Paris ouvert et foisonnant où semblent possibles toutes les audaces et les transgressions. Ou encore la Côte d'Azur où résidaient déjà des écrivains venus chercher dans ce Sud ensoleillé un lieu propice à leur travail. Ces images idéales résistent-elles à la réalité ? Peut-on trouver des constantes dans la diversité des parcours ? Exilés volontaires et exilés forcés parviennent-ils à se rejoindre et à partager des valeurs ? Dans quelle langue choisissent-ils d'écrire ? Et comment se passe la rencontre avec les artistes français ? Étudiant au plus près le témoignage des écrivains étrangers ayant longuement séjourné en France, Ralph Schor montre les conséquences de cet exil, les blocages pour certains artistes, mais aussi, pour beaucoup, la richesse des expériences vécues, les évolutions intellectuelles et identitaires, les renouvellements dans le domaine de la création littéraire. Ralph Schor signe une fresque intensément vivante de la vie culturelle dans l'entre-deux-guerres.
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Biologie de synthèse, nanotechnologies, liste sans fin de nouveaux gadgets électroniques, de nouveaux artefacts robotiques... La course permanente à l'innovation irresponsable impose au corps social de se soumettre aux développements de multiples nouveautés technologiques. Appauvrissement des ressources, accroissement de la pollution, surveillance toujours plus méticuleuse des États et des individus, solitude au travail, en sont le résultat. Surmonter ces problèmes exige de revenir sur l'idée de nature, en prenant conscience qu'il n'y a pas une nature en soi, à notre service, dans laquelle nous pourrions puiser sans fin, mais que l'idée que nous nous faisons d'elle s'est constituée progressivement depuis la fin du XVIe siècle. C'est cette fabrique de l'idée de nature à l'époque moderne et de ses conséquences qui fait l'objet de ce livre. Pourquoi avons-nous abandonné notre existence et notre responsabilité pour la fascination du détour technologique ? Résolument à contre-courant, l'auteur rend possible une critique et un dépassement de l'emprise " inéluctable " de l'innovation, de l'économie libérale utilitariste et de la technique sur notre avenir.