On a amplement célébré les différentes facettes de Roland Topor, ses romans et ses nouvelles, ses pièces de théâtre, ses films d'animation, ses dessins de presse, sans oublier ses affiches. Il est temps aujourd'hui de présenter ce qui constitue l'épine dorsale de son travail : ses dessins les plus accomplis, qui sont aussi les plus intemporels. Ce second volume s'attache donc à réunir ses chefs-d'oeuvre en couleur, où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : le corps malmené, l'hallucination cauchemardesque, les tourments de l'éros... Et cet humour grinçant qui a fait sa marque de fabrique.
Dans sa préface, le psychanalyste Patrick Declerck éclaire le lecteur dans cette plongée aussi graphique que fantasmatique dans les méandres de l'inconscient.
Vivre en peinture retrace le parcours de Jean Raine depuis ses dessins et collages dès l'après-guerre, influencés par ses rencontres avec les surréalistes belges, sa proximité et ses amitiés au sein du mouvement CoBrA, de 1949 à 1951. S'ensuit une interruption de dix ans, consacrée au cinéma aux côtés d'Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, et c'est réellement en 1960 que Jean Raine s'affirme en tant qu'artiste sous l'impulsion de Pierre Alechinsky et de Marcel Broodthaers, organisateurs de ses premières expositions. Il entame dès lors une série de grandes encres habitées de personnages fantasmagoriques ou cauchemardesques, puis, à San Francisco, en pleine période hippie, il découvre la couleur. De 1970 jusqu'à sa mort en 1986, il multiplie les séries, à raison de deux par an, réalisées en France et en Italie, où se mêlent peinture et dessin. La chronologie des dessins et des peintures permet de mieux percevoir les métamorphoses qui s'opèrent au fil du temps, aboutissant à des all-over de plus en plus abstraits qui peuvent atteindre des formats impressionnants. Les titres de ses tableaux - Ecueil des faux serments, Sous l'aile d'un moulin rose, Cercueil pour un nombril - participent de la fureur et du mystère de ce théâtre tourmenté et haut en couleurs encore méconnu du grand public.
Quoi de plus éphémère que les affiches ? On les voit sans les voir, elles se déchirent, on les piétine. Et pourtant, selon Jean- Michel Folon, leur rareté vient précisément de leur modestie.
Tout au long de sa carrière, il en a réalisé près de six cents qui sont autant de chefs-d'oeuvre d'inventivité, de sensibilité et de poésie. C'était sa façon à lui « d'entendre le monde en marche ».
La tragédie de Tchernobyl, les conflits ethniques, la faim, la violation des droits de l'homme, mais aussi la beauté, la joie de vivre, la fête : il s'inspirait de tout ce qui exprimait le monde car « il y a des jours où vous avez envie de crier et des jours où l'on a envie d'aimer ». Pour la première fois, les Cahiers dessinés réunissent cent soixante affiches en reproduction couleur accompagnées d'un entretien et de textes, pour la plupart inédits, sur cet art que Jean-Michel Folon considérait comme étant « le plus visuel, le plus fort et le plus direct ».
Une préface de Pierre Alechinsky éclaire le lecteur sur cette partie si importante de l'oeuvre de cet immense dessinateur.
Folon a inventé un personnage : un petit homme seul. Comme chez Magritte, Chaval ou Topor, il porte un chapeau. Deux points lui servent d'yeux, deux traits, de nez et de bouche. Contrairement aux photographes qui cherchent dans la réalité de quoi nourrir leur imaginaire, Folon nourrit la réalité de son imaginaire à lui. Ainsi, les traits de son petit homme apparaissent en vrai dans un lavabo, sur une prise électrique, une porte vitrée, la façade d'une maison. Et puis, dans la rue, au milieu des gratte-ciels, les feux et les flèches de signalisation se multiplient. Folon les a photographiés pendant des années. Ami de Lartigue, Cartier-Bresson, Martine Franck et de Fulvio Roiter, il ne s'est pour autant jamais considéré comme un photographe : c'est en dessinateur qu'il a observé le monde, et qu'il l'a enchanté. Il a laissé des milliers de clichés, comme les vers d'un long poème à la fois alarmant et merveilleux.
Christian Dotremont est mort en 1979. Né en 1922 en Belgique, il fut avec Asger Jorn et Karel Appel l'un des fondateurs du groupe d'artistes COBRA. Il se rendit célèbre comme créateur des fameux « logogrammes », textes dessinés « dans une intime interaction spontanée de l'imagination verbale et du bouleversement graphique de l'alphabet ». Pierre Alechinsky, qui fut son ami et un participant du groupe COBRA, a écrit un important portrait inédit de cet artiste inclassable, fécond et totalement original.
Outre un choix de ses oeuvres, l'ouvrage propose des documents introuvables, et notamment les bouleversantes photographies prises par Alechinsky de Christian Dotremont, dans la pension de vieillards où ce dernier s'enferma volontairement les dix dernières années de sa vie. « J'écris pour voir » s'inscrit dans la collection des Cahiers dessinés comme une première approche des rapports complexes entre l'écriture et le dessin. Ce livre sera présenté dans plusieurs musées, en Belgique, en France, en Suisse et au Québec où il servira de catalogue officiel. Les oeuvres poétiques complètes de Christian Dotremont ont été publiées en 1998 au Mercure de France, préfacées par Yves Bonnefoy.
Les premiers dessins de Folon, publiés aux Etats-Unis et en France, inédits pour la plupart. Aux dessins d'humour classiques s'ajoutent les premiers dessins « libres » de Folon, poétiques et métaphysiques, dans lesquels s'expriment déjà la tendresse et l'angoisse qui feront sa notoriété mondiale.
Tout le monde connaît les grandes peintures de Pierre Alechinsky, gestuelles, narratives, hautes en couleurs, exposées dans le monde entier. Mais l'artiste excelle dans le petit format, l'objet intime, le cahier adressé à un confident ou à une confidente. Partant d'une carte de géographie, d'un menu de restaurant, d'une gravure ancienne, il « redessine » sa propre scène, son paysage peuplé d'êtres surgis spontanément sous son pinceau.
Dessins inédits.
Sempé Un choix des couvertures en couleurs inédites en France que Sempé réalise depuis plus de vingt ans pour The New Yorker. Premier dessinateur français à publier dans ce célèbre magazine, il évoque cette collaboration et les cartoonists qu'il y a rencontrés, notamment Saül Steinberg.
Saül Steinberg L'occasion de présenter des dessins inédits que ce dernier fit en Allemagne, lors du procès de Nuremberg.
Divers dessins autour de New York, dont Willem (dessinateur à Charlie Hebdo et Libération).
Kiki Smith, artiste contemporaine d'origine allemande, établie à New York, fait actuellement une carrière internationale
exceptionnelle. Portrait et présentation de ses dessins et de ses sculptures rehaussées au crayon.
Hommage à Gébé, récemment disparu.
Biographie de Jean Raine, poète «maudit», cinéaste d'avant-garde et peintre lié au Surréalisme et à Cobra. Mort à 60 ans de delirium tremens, en 1986, présentation d'un choix de dessins inédits de cet artiste majeur, inspiré et poignant.