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Denoel
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Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qu'on lui connaît, Daniel Arasse nous invite à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques (la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition), mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec intelligence et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets dans un ensemble qui s'achève par certains aspects de l'art contemporain.
Daniel Arasse inspire ainsi le goût de voir ou de revoir de grands moments de la peinture, dont il propose une lecture subtile et ouverte. Par l'effet du don et de la générosité, la voix suscite le désir de voir et revoir mieux, elle nous surprend, nous réveille et nous entraîne dans un véritable enchantement de l'intelligence qui n'est jamais dépourvu d'humour.
Ce livre est la transcription des 25 émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003, et devenues aussitôt une série culte. Elles sont ici restituées sous forme de CD-MP3, avec une transcription écrite et un cahier de 45 illustrations en couleurs.
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Après un scandale, l'écrivain congolais Faust Losikiya fuit la France pour Haïti où il compte trouver la documentation nécessaire afin de terminer son roman sur la guerre de libération de l'île. Sur place, il fait de nombreuses rencontres et retrouve des amis journalistes et artistes. Dans le même temps, à Kinshasa, le président de la République sollicite l'aide de Molili, âgé de 140 ans.
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Un huis-clos oppressant : une mère, ses quatre fils, au fin fond de la Patagonie Argentine, plateaux de la Patagonie. Une steppe infinie, balayée par des vents glacés. C'est là que Rafael, dix ans, grandit dans une famille haineuse. Sa mère s'est endurcie autour d'un secret qu'elle a su garder mais qui l'a dévorée de l'intérieur : une nuit, elle a tué leur ivrogne de père et a coulé son cadavre dans les marais. Depuis, elle fait croire que son mari les a abandonnés, et mène son maigre élevage de moutons et de boeufs d'une main inflexible, écrasant ses quatre garçons de sa dureté et de son indifférence. Mais depuis, aussi, les aînés détestent leur plus jeune frère, né après la disparition du père, et en ont fait la cible de leurs jeux brutaux. Alors Rafael, seul au monde, ne vit que pour son cheval et son chien. Voilà longtemps qu'il a compris combien il était inutile de quémander ailleurs un geste d'affection.
Dans ce monde qui meurt, car les petits élevages sont peu à peu remplacés par d'immenses domaines, la révolte est impossible. Et pourtant, un jour, le jour le plus sauvage et le plus douloureux de la vie de Rafael, quelque chose va changer. Le jeune garçon parviendra-t-il à faire sauter l'étau de terreur et de violence qui le condamne à cette famille ?
Avec ce roman sombre, planté dans une nature hostile et sublime, Sandrine Collette explore les relations familiales impossibles, et la rédemption, ou non, d'un petit garçon qui a gardé son humanité.
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Fun Home, chef-d'oeuvre d'introspection familiale, élargissait le territoire du roman graphique. Avec cette nouvelle plongée dans l'alchimie fondatrice des êtres, de leur conscience, de leur sexualité, Alison Bechdel apporte une profondeur inconnue. Son père était le sujet du premier livre. Cette fois, elle tourne le scanner ravageur de sa lucidité et de son humour vers sa maman : lectrice vorace, mélomane invétérée, ardente actrice amateur. Mais aussi, épouse infortunée d'un gay du placard, mère dont les aspirations artistiques ont bouleversé l'existence de sa fille, mais qui a cessé de la toucher et de l'embrasser à l'âge de sept ans. Là où James Joyce et Proust étaient les anges tutélaires du premier livre, ce sont les figures de Virginia Woolf, du pédopsychiatre Donald Winnicott et de l'extraordinaire auteur pour enfants D. Seuss, qui illuminent cette traversée des gouffres mère-fille, prétexte pour Bechdel à revisiter les replis d'une enfance singulière, les tourments d'une artiste à la poursuite de la vérité et les errements d'une vie amoureuse de serial-monogame.
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Créé' a` l'occasion de l'exposition du Centre Pompidou «Surréalisme» célébrant le centième anniversaire de la parution du premier du surréalisme d'André' Breton (1924), ce joyeux traite' graphique n'aborde pas le mouvement littéraire et intellectuel le plus important du XX? siècle sous l'angle strictement muséal. Il le considère pluto^t comme l'outil absolument moderne d'une prochaine révolution des consciences et des inconscients, indispensable face aux défis aggravés du XXI? siècle. Une ode rieuse et panthéiste au tsunami poétique et au triomphe de l'esprit, antidote radical a` l'e'troitesse ve'ne'neuse de l'époque. «¿Le surre'alisme est le "rayon invisible" qui nous permettra un jour de l'emporter sur nos adversaires.» Andre' Breton
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Aux vannes, citoyens ! petit essai d'humour politique
Charline Vanhoenacker
- Denoël
- Documents Denoel
- 2 Mars 2022
- 9782207165201
Une blague, ça ne s'explique pas. Mais l'humour, si.«Malgré la place qu'il occupe partout dans nos vies, dans la sphère privée ou dans les médias, l'humour politique est sousétudié scientifiquement et mal questionné journalistiquement. Il est pourtant l'un des miroirs les plus parlants de la société, et il se pratique dans toutes les situations, même les plus tragiques : en temps de guerre, après un attentat, voire au lendemain de la mort de Johnny. Le rire est comme le coquelicot : il pousse dans la boue et l'éclaire d'une petite touche de couleur vive.»L'humour politique est à la fois jugé suspect et paré de vertus : il inverse les hiérarchies, il témoigne de la bonne santé démocratique d'un pays, il est d'utilité publique en cas de crise (et garantit le retour de l'être aimé).Avec le ton et l'ironie mordante qu'on lui connaît, Charline Vanhoenacker analyse les mécaniques du rire, dévoile les secrets de fabrication de ses chroniques radio et explore les relations ambiguës qu'entretiennent les politiques avec l'humour et... les humoristes.
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En vacances, Simone ! Cahier d'exercices féministes
Titiou Lecoq, Charline Vanhoenacker
- Denoël
- Documents Denoel
- 10 Mai 2023
- 9782207169551
Obtenez votre master en féminisme.Après des mois de grisaille à se coltiner des «Ça va bien se passer, madame», l'été est le moment idéal pour démonter le sexisme tout en se marrant et en se cultivant à travers un parcours d'exercices cérébraux, de niveau débutant à expert, toutes disciplines confondues. Vous apprendrez à féminiser les insultes, à remettre à l'honneur les femmes oubliées de l'histoire, à définir la longueur d'une jupe républicaine, à organiser un voyage au Féministan, à dessiner un clito, ou à jouer à «Devine avec qui on n'ira pas dîner !».Lâchez votre jokari, saisissez-vous d'un crayon et venez déconstruire le sexisme avec nous.
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Je vais au-devant de cette porte ouverte sur le vide, cette béance. Les projecteurs me révèlent et m'aveuglent. Je suis insensé de rentrer dans la lumière, d'exposer à la face du monde mes difformités d'olivier tordu. Une nacelle monte pour me prendre. J'oublie que je suis faussaire, artisan de l'ombre et, dans les archives de Borganov, une plante timorée. À vingt mille lieues des puits vertigineux que creuse son père pour atteindre les cavités magmatiques qui se cachent au coeur de la lithosphère, à mille miles des rêves de fleuves d'eau claire lancés par Tadeusz Nielsen, Antonin Carvagnac se réfugie depuis l'enfance dans un monde fait d'écrans et de séquences transformées pour oublier la paralysie de ses jambes. La vie de ce magicien de l'image change de cap le jour où il devient le veilleur clandestin du projet paternel en danger de s'éteindre. Il nous raconte sa traversée des abîmes qui durera près de sept ans.
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«L'aube s'ouvrit sur un ciel de fumée. La ville, entourée de collines qui la regardaient, semblait bien frêle là-dessous, presque prise en étau, et n'avait plus pour horizon que ce ciel anthracite qui, à mesure que se levait un soleil de feu, s'orangeait.»La petite ville de Bas-les-Monts a subi la mobilisation de ses jeunes et vit, depuis, au rythme des avions et sous la menace.L'ennemi est d'une inhabituelle envergure, la ligne de front se déplace au gré des vents : en ce nouvel été caniculaire, ce sont d'effroyables incendies que les appelés combattent. Séparés de leurs familles, Nino, Joseph, le Moineau et les autres découvrent la camaraderie de la troupe et les limites de la docilité. Sous les frondaisons de la forêt suppliciée, le règne animal paie lui aussi un lourd tribut à cette guerre moderne...Ardente et engagée, cette fable confie à la jeunesse la capacité de lucidité, le pouvoir de l'indignation et la volonté d'inventer l'avenir.
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François Olislaeger rencontre Mathilde Monnier. Il voudrait qu'elle lui apprenne à danser. Elle lui propose de faire une bande dessinée. Au fil des planches, une grande chorégraphe offre une surprenante master class.
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Shoah et bande dessinée ; l'image au service de la mémoire
Joël Kotek, Didier Pasamonik
- Denoël
- Denoel Graphic
- 26 Janvier 2017
- 9782207136683
La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, événement sans équivalent dans l'histoire moderne. Ce n'est pas sans raison que ce phénomène, pour universel qu'il soit, relève de l'indicible.
Comment imaginer relater - spécialement en images - les expériences de Treblinka ou de Sobibor ? Elles échappent à la raison. On se souvient du « Hier ist kein warum » ("Ici, il n'y a pas de pourquoi") de Primo Levi.
Aucun événement historique, si extrême fût-il, n'échappe à la fiction.
Non sans prudence, timidité, erreurs et tâtonnement, parfois avec génie, la BD s'est donc aventurée sur ce terrain. Chacun connaît Maus d'Art Spiegelman. Mais par delà ce chef d'oeuvre, comment, et depuis quand, les artistes de la bande dessinée se sont-ils saisis de la représentation du sujet ? Jusqu'à quel point de réalisme l'horreur est-elle représentée, autour de quels thèmes, de quels motifs, de quels symboles ? Comment la Shoah a été abordée par la narration graphique, que ce soit dans les comics (chacun se souvient de la scène des X-Men où le jeune Magneto réchappe aux camps de la mort) ou dans la bande dessinée franco-belge avec La Bête est morte de Calvo, où le thème apparaît dès 1944.
C'est à ces questions que répondra l'exposition proposée par le Mémorial de la Shoah de janvier à septembre 2017. Plus de cent vingt oeuvres, signées des plus grands noms (Calvo, Will Eisner, Joe Kubert, Spiegelman) ou complètement méconnues, seront présentées.
Le catalogue, dont les textes sont confiés à un groupe d'historiens contemporains et d'exégètes du 9 e Art, se donne pour mission d'élargir et d'approfondir ce parcours, d'interroger les sources visuelles de ces représentations de l'inmontrable, d'établir leur signification, leur pertinence, leur portée et leurs limites. Et d'essayer de comprendre comment au fil du temps le tabou du génocide juif a pu devenir une unité de mesure de l'horreur, un totem.
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La perversion ordinaire ; vivre ensemble sans autrui
Jean-Pierre Lebrun
- Denoël
- Mediations
- 25 Janvier 2007
- 9782207259245
Des changements majeurs, accélérés par divers progrès techniques, ont mis à l'épreuve tous les repères jusqu'ici les plus stables dans la vie en société: le mariage, la procréation, les rapports entre les générations, la différence des sexes, l'éducation, l'autorité dans la famille, à l'école et dans toute la vie collective, le passage à l'âge adulte, etc. Léquilibre psychique des individus - leur subjectivité - s'en retrouve modifié d'une manière inédite dans l'histoire de l'humanité. C'est à une réelle mutation du lien social qu'on assiste. Parmi les conséquences majeures de ce phénomène, on peut notamment repérer la prévalence accordée à la jouissance par rapport au désir, le rejet de la nécessité de se confronter à la dimension de la perte, le refus du recours au tiers au profit des simples situations duelles, l'illusion d'une nouvelle autonomie subjective et même une tentative, en fin de compte, de vivre ensemble sans autrui. On peut voir là à l'oeuvre un fonctionnement psychique fondé sur un mécanisme - le déni - que Freud considérait central dans la perversion. Sommes-nous donc tous en train de devenir perversoe Certainement pas si l'on veut parler du renversement du rapport à la Loi que l'on constate chez Sade ou Sacher-Masoch. Mais les évolutions en cours nous invitent à adopter des comportements qui relèvent de ce qu'on pourrait appeler une " perversion ordinaire ", propre à notre époque, qui vient se substituer en partie à la " névrose ordinaire " d'hier.
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Dans ce match en dix-neuf rounds se déroulant à partir d'un matin de Noël jusqu'au lendemain soir, qui sont les adversaires ? Un et Deux, faces intérieures de la narratrice elle-même, partagée depuis toujours entre deux tendances contradictoires ; Un est sensuelle, mûre, équilibrée ; Deux, à l'opposé, n'est que doute, peur, culpabilité agressive. Heure par heure, chacune lutte avec l'autre en s'exprimant à tour de rôle, violemment et patiemment, sans craindre de
mélanger tous leurs temps vécus : passé, présent, avenir. -
Quintes - L'Ivre Livre - Sacre de la femme - Discours contre les entraves
Marcel Moreau
- Denoël
- 6 Octobre 2005
- 9782207257609
Né en 1933 au sein d'une famille ouvrière, en Belgique, Marcel Moreau exerce de petits métiers avant de devenir correcteur de presse à Paris où il s'installe en 1968. Paru en 1963, défendu par Queneau, publié en extraits par Paulhan dans la NRF et par Simone de Beauvoir dans Les Temps Modernes, son premier roman, Quintes (1963), aux échos kafkaïens, fait l'effet d'une bombe dans le milieu littéraire. Marcel Moreau poursuit depuis une oeuvre exigeante, née de la secouante rencontre entre le corps sauvage de sa jeunesse et les mots. Alternant des proses romanesques hallucinées, sensorielles, d'un érotisme incandescent, et des essais opposant sur un mode lyrique la toute-puissance des instincts à une modernité exsangue, Marcel Moreau plonge dans le baroque des passions et invente une écriture de tremblements (de l'être), somptueuse, dansante, libératrice. Je crois avec une ferveur accrue que la seule aventure qui vaille est nécessairement intérieure. Que chaque homme se doit de devenir le monstre dont il possède en lui, ravagées, mutilées, maudites, toutes les composantes.
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Il est probable que quand je fais l'amour à la femme que j'aime, je le fais avec le brouillon de mon livre de chair et de sang, non écrit celui-là, pas encore. Mon brouillon a du désir pour le brouillon humide du livre de la vie de cette femme. La peau sur le revers de laquelle s'écrit ce livre en boit les sérosités plus sûrement que le papier d'un manuscrit n'en boit l'encre.
Sous forme d'une «Lettre à un jeune corps n'aimant pas lire et en grand danger de mort dans l'âme», Marcel Moreau retrace son histoire d'écrivain et de lecteur entièrement voué au rythme de la langue. La chair et le livre ne font plus qu'un dans une fusion érotique et littéraire dont l'auteur de Quintes a le secret.
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Tome V : L'amère victoire du debordisme Maurice Wyckaert, le Flamand écossais par Christophe Bourseiller Les peintres sont des personnes particulières, entretien avec Maurice Wyckaert En souvenir du futur : les jugements de l'IS sur la scène artistique des années 1950-1960 par Fabien Danesi N'habite pas à l'adresse indiquée par Yamina El Djoudi Guy Debord et l'hyper-cohérence, entretien avec Dominique Christian À propos d'une lettre de Patrick Straram à Guy Debord par Christophe Bourseiller Lettre à Guy-Ernest Debord par Patrick Straram Les pièces du puzzle, entretien avec Gérard Berréby Allez vous faire influencer : des lettristes chez les surréalistes belges par Jérôme Duwa Un situationniste viking : Jorgen Nash et son « drakkar » par Édouard Jaguer Le roi de ceux qui font des images est mort, poème fraternel pour Asger Jorn par Jorgen Nash Condamné à l'intuition par Christophe Bourseiller Lisez Paul Claudel !, entretien avec Jean-Yves Guiomar Livres et publications En vrac Bibliographie Index des noms cités
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«Donc, jadis, je suis allé vers les mots pour leur odeur, leur chair et pour le bruit très érotique qu'émettaient leurs enjambées sur les pages de tel livre, sur les lèvres de telle bouche. Donc, j'ai commencé à écrire d'instinct ce que ma conscience espérait pour son agrandissement et mon esprit pour sa libération. Donc, ce donc est l'autre nom que je donne au rythme qui m'a mis dans l'impérieuse nécessité de faire oeuvre littéraire des mouvements les plus intimes de ma vie organique. Donc, c'est ainsi que mon corps a écrit ce qu'il a écrit à la température des sensations et des désirs que lui inspirait sa relation amoureuse ou polémique avec les fondements de l'être, selon que cet être puisait l'essentiel de sa respiration dans un souffle d'avant le cadastre ou selon qu'il l'abandonnait à la mécanique des inhalations de concepts. Donc, ce livre fait monter le son d'une existence passée à rendre sa musique familière à l'obscur tonnerre du dernier des crescendos, celui-là même qui a sans doute manqué au Boléro de Ravel pour être assourdissant tout en demeurant indiciblement mélodieux. Donc.»
Marcel Moreau.
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Le 4 octobre 1994, radios et télés rapportent un fait divers d'une extrême brutalité.
Deux jeunes gens, Florence Rey et Audry Maupin, viennent d'attaquer la préfourrière de Pantin pour voler des armes. Place de la Nation, le taxi à bord duquel ils s'enfuient percute une voiture de police. Fusillade. Course poursuite. Cinq morts et cinq blessés en moins de trente minutes. Coup de folie ou opération terroriste ? Le visage d'ange paumé de Florence Rey devient une icône cathodique instantanée, symbole de la violence et de la confusion idéologique des temps.
Les médias invoquent l'influence de films ultraviolents comme le Tueurs nés d'Oliver Stone. On présente Rey et Maupin comme des Bonnie & Clyde de la terreur, des nihilistes délirants, alors qu'en réalité leur parcours épouse celui de tant d'enfants des classes moyenne et ouvrière en rupture avec un modèle de société de plus en plus brutal et matérialiste... Dix ans plus tard, Chantal Montellier rouvre le dossier et suit les pistes négligées à l'époque, y compris celle, évoquée à mi-voix par certains médias, du troisième, voire du quatrième homme.
Son travail, vibrant de sincérité, jette une lumière neuve sur une affaire emblématique de notre histoire récente. Et par-dessus tout cela, flotte l'inoubliable visage de Florence Rey, le soleil noir de son regard.
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Obsédée par les fêlures de son amante, une femme se perd dans de singulières joutes passionnelles sur fond d'océan... Comment endurer les cinglantes lignes de fuite de Chloé, amazone à la troublante armure ? Comment déchiffrer les langues intimes de son journal, vertigineuse tour de Babel intérieure dans laquelle cette dernière s'est enfermée à double tour ? Comment surtout découvrir le code secret à même de pénétrer les mystérieux écrits d'Ossip, son grand-oncle survivant des camps qui vient de se jeter dans la mer ? Au fil des jours se précise un tragique roman familial : la disparition des siens durant l'orgie de sang de la Seconde Guerre mondiale, l'interminable silence du dieu des Étoiles jaunes...
D'une écriture visionnaire, Véronique Bergen conjugue les mille énigmes d'une passion à une hallucinatoire traversée des pulsions barbares du XXe siècle. Creusant les méandres d'un inépuisable panthéisme amoureux, elle nous happe dans la flamboyante folie de la guerre.
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Je cherche dans mes livres d'histoire une figure qui te ressemble : un artisan de l'errance, un arpenteur des vents qui, comme toi, s'est battu à coups d'outils pour le triomphe d'un chant d'amour.
Ca fait peu de tapage, un chant d'amour. Et même quand il est porté pat l'écho, il ne pèse pas trois plumes dans la marche de l'univers...
L'artisan à qui l'abbé Vernay adresse ce mot est son frère de lait, Sylvain Chantournelle, compagnon charpentier qui nourrit un rêve sans mesure : construire et promener de grandes orgues sur terre et sur mer, avec l'espoir secret que les traînées de musique qu'il répandrait de par le monde apaiseraient la folie meurtrière de son temps.
Il va sans dire qu'en cette seconde moitié du seizième siècle il avait de l'ouvrage. Il tenta de rallier Mathilde à l'innocence de son projet.
Splendide musicienne, elle était davantage encore que sa dulcinée, elle était le ferment de son rêve : sa muse. Avec ce nouveau roman, foisonnant d'aventures, Bernard Tirtiaux nous initie au monde des compagnons du tour de France : charpentiers et facteurs d'orgues.
Ces nobles artisans, par la maîtrise de leur art, touchent au sublime, dans une époque troublée qui présente bien des similitudes avec la nôtre.
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Un acte honteux ; le génocide arménien et la question de la responsabilité
Taner Akçam
- Denoël
- Mediations
- 6 Novembre 2008
- 9782207259634
« Un acte honteux » : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes). Pourtant, aujourd'hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.
L'exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.
Akçam montre de manière irréfutable - puisque ce sont les documents ottomans qui parlent - que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs ».
Ce n'est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d'aisance. Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l'échec à traduire en justice les responsables.
Sans provocation ni militantisme, à l'heure où se pose la question de l'adhésion à l'Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l'histoire de leur pays.