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Montres, agendas, horaires : le temps semble être une contrainte à laquelle nul ne peut échapper. Nous avons le sentiment que « le temps passe » mais le temps n'existe pas en soi, affirme Norbert Elias. Il est avant tout un symbole social, résultat d'un processus d'apprentissage qui s'est étendu sur des millénaires. Dans quel but les hommes ont-ils eu besoin de déterminer le temps ? Comment la conscience du temps a-t-elle fini par devenir une seconde nature ? Dans cette vaste exploration de l'expérience du temps au cours des âges, Norbert Elias nous invite à réfléchir sur un aspect fondamental du « processus de civilisation ».
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Les mémoires d'Albert Speer sont un document exceptionnel à plus d'un titre : témoignage d'un des plus hauts dignitaires nazis, il relate en détail le fonctionnement de l'appareil d'Etat vu de l'intérieur, avec le mélange de rationalité bureaucratique et de soumission à l'arbitraire du chef qui le caractérise. Comment les décisions se prennent-elles, à quel niveau, comment sont-elles appliquées ?Mais c'est aussi l'itinéraire d'un homme brillant, architecte de talent, qui est rapidement séduit personnellement par Hitler et qui va progressivement mettre son intelligence et ses compétences au service de la machine de guerre nazie et d'une idéologie totalitaire. Ce n'est que dans les tous derniers mois du régime que ses yeux se dessillent et qu'il manifeste quelques velléités d'indépendance : il aura auparavant, comme ministre de l'armement, organisé la production d'armes et de munitions avec une efficacité redoutable, n'hésitant pas à mettre en oeuvre le travail forcé des prisonniers de guerre, de ceux des camps de concentration et des recrues du travail obligatoire.Ce livre lucide ne cherche ni à justifier, ni à amoindrir la responsabilité de l'auteur qui affirme : « Je n'ai pas seulement voulu raconter, mais aussi comprendre. » Rapportant le nazisme à une perversion de la logique technicienne de notre époque il nous livre aussi une interrogation sur l'énigme de l'aveuglement et de la servitude volontaire. La préface inédite de Edouard Husson situe ce livre dans le travail de mémoire de l'historiographie allemande et en souligne la singularité ...
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L'intégration républicaine ; essai de théorie politique
Jürgen Habermas
- Fayard/Pluriel
- Pluriel
- 19 Février 2014
- 9782818504574
La pensée du grand philosophe de l'école de Francfort, le "Kant du XXe siècle" est plus actuelle que jamais. Comment concilier l'universalité des principes sur lesquels reposent les Constitutions de nos sociétés avec la diversité des identités et avec les tendances centrifuges de la mondialisation, sources de fractures sociales ? Autrement dit : comment intégrer l'autre dans la communauté républicaine, fondée sur l'affirmation de l'égalité des droits et l'égal respect de chacun pour chacun, quand la force des choses conspire à dresser les uns contre les autres ? La réponse de Jürgen Habermas est fort audacieuse. Partisan résolu de l'intégration politique, en Europe notamment, convaincu que l'État-nation a fait son temps, attentif à la diversité culturelle, il défend ici un nouveau républicanisme à vocation mondiale susceptible de conjurer le double écueil du repli nationaliste et de la dilution du corps politique dans le marché mondial. Ouvrage paru en première édition française chez Fayard en 1998.
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Norbert Elias, mort en 1990 à l'âge de 93 ans à Amsterdam, fut l'un des plus grands penseurs de notre temps. Il est né à Breslau, dans une famille juive aisée où il fait l'apprentissage de la culture allemande classique. En 1930, Karl Mannheim lui propose de le suivre comme assistant à l'université de Francfort. Mais, au printemps 1933 Elias doit fuir l'Allemagne. C'est à Londres il élabore alors son livre sur « la civilisation des moeurs », sans doute l'un des livres majeurs du XXe siècle, à la fois un classique et un livre qui a fait couler beaucoup d'encre.
Norbert Elias par lui-même, constitué de plusieurs articles majeurs et d'un entretien, propose une biographie intellectuelle du penseur qui, non seulement éclaire de nombreux pans de son oeuvre et mais aussi explicite les circonstances dans lesquelles lui sont venues ses principales intuitions, ou comment l'homme devient matière de son épistémologie. Ainsi, il analyse sa judéité dans un rapport établis/marginaux qu'il avait auparavant développé dans une enquête empirique révolutionnaire .Au terme de sa longue vie qui se confond avec le siècle, Elias confiait: "J'avais l'ambition de développer une image de la société qui ne soit pas idéologique." Il nous lasse en effet un héritage épistémologique riche, qui pense le monde en termes d'essences, mais de configurations.
Cet ouvrage est paru en 1991 chez Fayard.