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FeniXX réédition numérique (Balland)
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La Grosse Francine dit : « On t'cherchait, la Mimi et moi on en a marre de t'voir tapiner chez nous, maintenant qu'la Gloria est crevée, faut plus faire chier. » Et la Mimi dit : « Tu vas r'tourner dans tes tasses, espèce de loque, t'es aussi déglingué qu'la Gloria. » Je m'accroche au comptoir de La Nuit, j'ai du mal à tenir debout. Je dis à la Grosse d'aller se faire foutre, j'essaye de lui balancer ma main sur la gueule, mes doigts se prennent dans sa perruque, je hurle de rire ; elle est chauve. Avec des gros nichons et des bottes de cow-boy. Elle se met à cogner en gueulant : « Sale crevard de pédé pourri, j'vais t'foutre ce déchet dehors ! Aide-moi, Mimi ! » Je suis allongé sur le trottoir, mon nez saigne, j'arrive pas à me relever, je vois des jambes. Un attroupement. Et puis la botte de Grosse Francine qui me pousse dans le caniveau « Sale enculé ! » Je gueule : « Bande de pouffiasses ! » Le reflet des néons sur le pavé mouillé. Je vois pas mon reflet dans le caniveau. D'un style incisif et cru qui deviendra la patte de D. Belloc, Néons éclaire les tôles mouillées des pissotières et l'asphalte de Pigalle. Néons est devenu un classique. "Éclatant, magnifique, comme toujours la vérité", (Marguerite Duras).
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La réunion de famille
Michel Suffran
- FeniXX réédition numérique (Dominique Balland)
- 6 Novembre 2020
- 9782307219323
Mon enfance a été ordinaire, c'est-à-dire miraculeuse. Comme toutes les enfances. Depuis lors, ma vie, comme toutes les vies, s'ouvre d'elle-même à cette page qui n'a jamais été tournée. Ce livre est donc un miroir tendu vers ce qui est moins une époque révolue de mon existence, qu'une arête vive de mon être, une part obscure et radieuse que j'ai, jusqu'à présent, toujours considérée obliquement, à travers les transpositions de la fiction, les prestiges supposés de l'imaginaire, Pour la première, et sans doute l'unique fois, c'est à nu, à visage découvert, que j'ose regarder ce petit garçon à tignasse rebelle qui me ressemble à peine, un peu comme un fils à son père. Je m'efforce de ne pas lui prêter mes paroles et mes sentiments d'aujourd'hui ; je m'impose d'écouter son silence et, cependant, de ne pas trahir ses secrets. Je n'ai pas à le faire revivre, puisque tout, en moi, reste pétri de sa présence. Alors, d'une main malhabile de vieil écolier, j'écris, à l'encre violette, sous la dictée de ce maître exigeant ; je rature et corrige à sa demande... Mais j'ignore encore comment il va noter ma copie. La guerre a cassé mon enfance ; ou, pour parler de façon moins tragique, elle l'a pliée en son centre, en deux versants : avant, il y a surtout Bordeaux, la ville-mère, réduite à un simple lambeau brumeux et tiède, un peu crépusculaire, de "tissu urbain" : ce quartier Saint-Pierre tout proche des quais, espace clos mais ébranlé d'appels de sirènes, ouvert sur le monde invisible par l'énorme blessure, cautérisée de sel, de l'estuaire. Ensuite, les années de guerre et d'Occupation ont ressemblé - faut-il l'avouer ? - à d'interminables grandes vacances, en cette demeure bénie de mon grand-père maternel, à Mézin (Lot-et-Garonne), "maison d'haleine" couronnée par tout un royaume aérien de greniers dont j'ai longtemps été, parmi les cris des hirondelles et les sillages des défunts familiers, le seul habitant. Ce que, dans notre langage infirme, nous nommons "le passé" n'est, je le crois, qu'un lieu échappé au temps, un point illuminé de l'espace, où ceux que nous ne pouvons plus voir nous attendent, groupés, immobiles, silencieux, à l'ombre d'une terrasse baignée d'un invincible été, comme en ce tableau du peintre impressionniste Bazille, La réunion de famille, dont j'ai placé l'image au frontispice.
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Le peuple psy
Daniel Sibony
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Situations
- 22 Décembre 2017
- 9782402238809
Que peut-on attendre de la psychanalyse ? Quelle est sa place aujourd'hui dans nos cultures ?... Vieilles questions qui sont ici renouvelées à partir d'autres un peu plus vives : de quoi les sectes « psys » sont-elles le symptôme ? Quel rapport entre leur discours et le discours religieux ? Que signifie ce double mouvement où chacun s'approprie l'« idée psy », sous mille formes, cependant que les groupes « psys » se cramponnent à un ressassement dépressif ? Le livre de Sibony révèle que la « psy » est elle-même en analyse avec le monde où elle s'expose. Une analyse rigoureuse, qu'elle ignore, et qui permet de la situer, de la respecter aussi comme on respecte tout symptôme ; et de nous éclairer sur les replis de nos modes d'être. Cette démonstration, écrite sans haine ni complaisance, s'inspire d'une pratique vivante et d'un certain appel du large et de l'air libre.
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Les petites marchandes de plaisir
Jacques Cellard
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Histoire de l'entreprise
- 14 Mai 2016
- 9782402136440
Fille de petits-bourgeois ruinés par l'affaire du canal de Panama, Lucienne a retenu de son enfance difficile, 1 qu'il n'y a pas de sot métier. Joignant l'utile à l'agréable, elle exerce et raconte celui qu'elle s'est choisi avec une philosophie souriante et une crudité rigolarde. Quand elle reprend, en 1890, le fil de son autobiographie, Lucienne est devenue Lulu pour ses ami(e)s et Lulu-bath-au-pieu pour les intimes. Elle donne la pleine mesure de ses talents amoureux au couvent des Odalisques, une des « maisons de société » les mieux fréquentées du quartier de l'Opéra. Autour d'elle s'affaire le pittoresque bataillon des petites marchandes de plaisir : Irma-les-béguins, La Normande, Mélie-va-des-trois, Cléo, Fanny, Julia-comme-son-doigt et quelques autres, vouées et dévouées, moyennant une honnête rétribution, aux fantaisies d'un régiment d'amateurs : M. Pantalon, le Duc d'Aumale, M. Godart, le Berger fidèle, M. Sucre d'Orge, M. Gymnastique et beaucoup d'autres, nos semblables, nos frères...
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Perdu dans la montagne, non loin de la frontière espagnole, un village. La plus solitaire des maisons, le mas des Oubells, sombre bâtisse cachée au fond des bois, ferme au passant le regard de ses fenêtres. La nuit, derrière cette face aveugle, des cris s'élèvent qui émeuvent la forêt. Le Chouline, propriétaire du mas, est cependant populaire dans le canton. Il plaît à tous, il fait peur aussi et nul n'oserait percer le mystère des Oubells. La femme, la fille et le petit-fils de Chouline ne se décideraient pas, victimes terrorisées, à se plaindre. Il faut que le destin, amenant jusqu'au village des étrangers singuliers, Lucien Grégoire et Hernandez, suscite une justice qui n'a pas besoin de tribunaux...
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Le Dindon : Tragédie burlesque
Philippe Joanny
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon gay
- 29 Octobre 2015
- 9782402018579
L'auteur, dans la droite ligne de l'école du regard, nous livre une vision tragique et drolatique du volatile handicapé qui vit en nous. Dindon, je suis, dindons, nous sommes. « Copyright Electre »
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Quand on sort du train après un long voyage à travers les dernières campagnes, on arrive là où on aurait déjà dû se trouver au départ, où on voudrait rester toujours, où on voulait arriver. On voudrait en repartir, le train nous manque maintenant. On reste un peu sur le quai. Comment ça s'appelle ici, où suis-je, où sommes-nous. où habitez-vous, avais-je demandé au chef de gare, mais aucune réponse, point de hochement de tête ni invitation à venir dormir chez lui.
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Mon amour, je disais, je voudrais que tu deviennes plus gras, que ton ventre grossisse encore, et encore... Il coupait. C'est ça, c'est ça, tu voudrais pas que je devienne moche, et con aussi, pendant qu'on y est ? Il n'y était pas du tout, vous voyez.
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L'Île. Matière de Polynésie
Riccardo Pineri
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Naissance des imaginaires
- 15 Avril 2016
- 9782402098267
« Tous ces oiseaux hardis qui s'envolent vers des espaces lointains, toujours plus lointains - il viendra certainement un moment où ils ne pourront aller plus loin, où ils se percheront sur un mât ou sur quelque aride récif - bien heureux encore de trouver ce misérable asile ! [...] Il en sera ainsi de toi et de moi ! Mais qu'importe de toi et de moi ! D'autres oiseaux voleront plus loin ! » (Nietzsche) Conquérants et voyageurs, écrivains et poètes, peintres et philosophes ont souvent eu la tentation de se confronter à l'ailleurs. L'île fut alors un territoire de prédilection où le songe d'une société plus juste allait s'associer aux multiples enchantements et rêveries de l'esprit. De Thomas More, père de l'utopie, au Roi Soleil, jusqu'aux rivages de la modernité, chacun y célébra ses fantasmes et y découvrit parfois ses peurs les plus secrètes. Dans ce paysage où la littérature comme la peinture déposèrent une grande part de leurs espérances, la Polynésie joua un rôle fondamental en amplifiant le désir d'un lieu qui puisse contenir la multiplicité du génie humain. Depuis sa découverte au XVIIIe siècle, cette terre lointaine apparut comme une substitution au paradis perdu. Les promesses du bonheur y fleurirent sous différents langages, ceux de Henry Adams, Gauguin, Segalen, Matisse... Riccardo Pineri suit à la trace ces hommes et quelques autres qui eurent le désir de voir la vie changer en accostant ces îles lointaines. Entre l'île et l'oeuvre, une longue complicité s'est établie faite à la fois d'étrangeté et de familiarité. Plus qu'une quête du lieu paradisiaque, ce livre est un essai sur l'invention et l'utopie nécessaires au renouvellement de l'aventure et de l'imaginaire humains.
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Hors-d'oeuvre
Cécile Bertrand
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402115117
Ensemble de sept textes minimalistes, cruels, incisifs. « Copyright Electre »
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5 000 agrafes
Damien Verhamme
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402115520
Je vais avoir trente-quatre ans. Je n'aurai jamais d'enfants. de maison avec un jardin, une cave remplie de boîtes de jus de fruits. C'est inscrit en moi. Tout foire suite à une malédiction héréditaire. On ne peut rien contre ces trucs-là. Picoler pour ne pas se faire bouffer, pour ne pas montrer qu'on est un minable. Se payer des salopes de bar, afin de se donner l'illusion de valoir quelque chose. Je dis salopes de bar, je pense anges dépourvus d'ailes.
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Quintessence de la pédale
Stephane Triolet
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le rayon
- 7 Mai 2016
- 9782402116589
Longtemps. je me suis posé des questions sur mon goût pour les piques à l'égard des gays. Haine de soi ? Qui aime bien châtie bien ? Snobisme ? Vengeance ? En fait, le besoin de reconnaissance sociale exprimé par la soi-disant « communauté gay » m'angoisse tout autant que ses codes, et son adhésion, pour ne pas dire sa fascination, envers le consumérisme le plus clinquant. Mon expérience dans la communauté a été bien plus oppressante que celles vécues ailleurs. Peut-être est-ce dû au fait que je cherchais à tout prix à me trouver enfin un port d'attache, de peur panique, de partir à la dérive, pour de bon. Mais, pour arrimer ma barque tant bien que mal, j'ai dû faire tellement de concessions... That joke isn't funny anymore. Ce livre, s'il n'intéresse personne, aura au moins eu pour moi un effet bénéfique : je ne tiens plus à vivre dans l'ennui, médiocre, ad lib. Je vais apprendre à dire : « NON ». Moche, vide, folle paumée et morte. Mais seul, et débarrassé de toutes ces « I will surviveries ». Enfin seul. Un déviant.
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« Il s'installe sur le palier, encerclé par les chaussures à réparer. Les rides se perdent sur son visage, il garde les yeux baissés. Ses mains sont longues et larges, elles bougent toutes seules, on voit les veines sombres qui serpentent sous sa peau. Il serre le cuir ruisselant contre son tablier, en amoureux, et lui coupe la gorge en même temps. Son couteau aiguisé fait dans la matière un bruit mat, attirant. D'une petite boîte ronde, il prend une petite poignée de clous qu'il met dans sa bouche, des clous à têtes rondes et plates qu'il avale. Il se laisse conduire comme les aveugles par le toucher. L'une de ses mains lève le marteau, l'autre exécute un rapide aller-retour. Un clou est apparu dans un pli de sa lèvre, il est passé entre ses doigts, frappé d'un coup unique, enfoncé dans la profondeur du cuir. Un autre suit aussitôt. Maman sort sur le palier et me prend par le bras. - Ne reste pas là. C'est un Palestinien. Une ombre passe dans son regard, je suis sur la piste. Ce cordonnier sans yeux fait partie de la nébuleuse dont il faut avoir peur. Je tiens une fraction du mystère, je ne le lâcherai pas. »
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L'homme de l'ombre : Georges Albertini (1911-1983)
Laurent Lemire
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 12 Août 2016
- 9782402150941
Chef de cabinet de Marcel Déat, collaborateur notoire, Georges Albertini refusa catégoriquement, à la Libération, malgré la gravité des faits qui pourraient lui être reprochés, de quitter Paris et de se joindre aux émigrés de Sigmaringen. Ce qui en dit long sur sa personnalité. Ancien socialiste, pacifiste convaincu cet homme fluet avait toujours eu un goût particulier pour noter et archiver toutes ses rencontres. Déjà à l'époque, chacun s'interrogea sur le sort des fameux « papiers » d'Albertini, brûlés selon ses amis, pieusement conservés selon certains. Est-ce pour cela qu'il bénéficia, lors de son procès, d'une extrême clémence : cinq ans de travaux forcés alors que d'autres subirent le peloton d'exécution ? Sa peine purgée, il participe alors à toutes les croisades anticommunistes et fonde, avec Boris Souvarine, les célèbres cahiers Ouest-Est. Réduit au silence en raison de ses activités sous l'Occupation, il n'en devient pas moins l'éminence grise, très appréciée, d'hommes d'État aussi différents que Vincent Auriol, Edgar Faure, Guy Mollet et Georges Pompidou. Il ne manque pas ensuite d'influencer certains éléments de la nouvelle classe politique française : Marie-France Garaud, Jacques Chirac, Alain Madelin, etc. Et là commence la légende de cet homme de l'ombre.
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À bientôt, en Terre promise
Jacqueline Van De Sande
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 12 Août 2016
- 9782402163422
Et si Adam et Ève avaient été ravis de fuir ce Paradis piège ? Si Moïse avait exécré sa mission de sous-fifre ? Si Dieu s'ennuyait dans son Néant ? Questions et suggestions impertinentes se succèdent dans ce livre corrosif. Humour, ironie, invention malicieuse d'un Dieu commentateur de sa création, qui intervient en contrepoint du récit : de toute évidence, l'auteur s'amuse. Mais çà et là perce un sens aigu du pathétique. Les personnages bibliques (comme Abraham, Sarah, Noé...) deviennent alors autant de miroirs où nous regardons nos pitoyables ambitions, nos amours fragiles, notre mort à venir. Derrière les épisodes « revisités » de l'Histoire Sainte - la Genèse, le Déluge, la Fuite d'Égypte, Sodome et Gomorrhe, etc. - se dessine l'accablant panorama de notre monde moderne, avec ses publicités racoleuses, son obsession à vouloir dépasser le statut d'homme et surtout sa marche en avant vers un bonheur qui s'éloigne à mesure. La Terre Promise est toujours pour demain.
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Le métro du bout du monde
Jean Demelier
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- L'Instant romanesque
- 12 Août 2016
- 9782402140041
Un jour, une rame de métro décide de poursuivre sa route, sans se soucier des rails, des stations, des têtes de ligne. Un jour, on ouvre un livre, on commence à le lire, on part avec lui. On a commencé à écrire un livre, avec lui on est parti. Le métro s'enfonce sous la terre, dans la terre, il s'en va. Les mots se succèdent, se précèdent, ils sont là, ils ne sont jamais là, ils vont. Les voyageurs se découvrent de nouveaux rapports, ils sont emportés. Ils commencent enfin à se voir, se parler, s'aimer. Les mots sont des voyageurs, nous sommes leurs passagers. Leur mouvement et leur énergie témoignent seuls de notre vie.
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Comme la plupart des personnes convenables, en ce temps-là, Monsieur Léopold possédait un papa, une maman, deux grandes soeurs en proie au démon, un chien de race incertaine nommé Médor, une lanterne magique et l'Île mystérieuse dans la grande édition Hetzel. Tout ce monde vivait à Senlis dans une assez vaste maison où séjournèrent la Du Barry et Sarah Bernhardt, encore que rien ne soit moins sûr. Les grandes vacances les menaient à la mer ou à Venise, la famille visitait des églises estimées et des collections de tableaux anciens. Intéressé très tôt par les problèmes d'anatomie, il montrait ainsi un esprit scientifique qui devait le poursuivre toute son existence et contrarier un goût inné de la religion. Puis le désir de l'aventure le saisit pour l'expédier faire le négoce du jade et de l'ivoire dans les mers de Chine, où l'on perd soudainement sa trace.
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Un jeudi, Paul Malbec découvre dans Libération l'annonce suivante : « Gagnez de 1 000 à 3 000 F de plus par mois en écrivant chaque jour l'éloge de Geneviève. » Pendant plus de six mois, Paul Malbec enverra à la poste restante de Vannes des lettres à une femme inconnue. Les éloges à Geneviève prennent tantôt la forme d'une description (d'autant plus précise qu'elle est imaginaire), tantôt celle d'un cauchemar, tantôt celle d'un récit érotique, tantôt celle d'un poème ou d'un journal de voyage. Paul Malbec invente pour Geneviève des yeux dont la couleur change selon les jours de la semaine. Il la voit fantôme vengeur, divinité féroce. Elle règne sur les éléphants qui errent dans Paris dévasté. Elle prend des bains de soleil dans les décharges municipales. Des dobermans mauves la protègent. Elle est une comète aux seins exorbités ; elle est le clitoris de la lune ; elle a la brûlante tendresse de la foudre et l'énigmatique férocité de la rosée. Parallèlement à ses « Éloges », Paul Malbec tient son journal. Il se juge amant lamentable et enseignant triste. Peu à peu il croit découvrir des complots contre lui, dont Geneviève, peut-être, serait l'instigatrice. Et les menaces se précisent...
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L'auberge des grands chemins
Philippe Meyniel
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 12 Août 2016
- 9782402153973
« Je suis né dans le sandjak de Risen, au nord de la Macédoine, pays sec et désolé, pays de haine aussi, de vengeance et de sang. Un jour, un vent de folie s'est levé dans nos montagnes. Je ne sais d'où il est venu mais il s'est répandu comme la mauvaise herbe. C'est lui qui m'a conduit jusqu'ici » Ainsi parle Selim Pacha, bandit blessé, poursuivi par les hommes de sa bande qu'il a spolié de leur part de butin. Il est venu chercher refuge auprès de son vieil ami, Ioric, aujourd'hui patron d'une auberge isolée, sur la frontière entre le pays serbe et l'empire turc. Avec lui, le passé, un passé de malheur et de massacres, va brusquement resurgir, faisant naître le désordre et la trahison. Une histoire de brigands dans un empire turc en déliquescence, corrompu et sauvage, où « les crimes vont vite, ceux d'aujourd'hui faisant oublier ceux d'hier »
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Une Lolita déchaînée et un quadragénaire en déroute, entre eux un lit et une longue divagation. La fillette, agacée par les tourments de son âge et dévoyée par les cours d'éducation sexuelle qu'on lui prodigue au lycée, va contraindre son partenaire, qui est aussi l'amant de sa mère, à des explications qui le troublent et le dépassent. Mais comment s'expliquer, face à une nymphette férocement libérée et qu'aucun tabou ne contient, sur des choses obscures depuis la fondation du monde : l'amour et le sexe, le désir et la peur, le plaisir et la peine ? Comment s'expliquer sur cette énigme dont on ne sait si elle relève des Dieux ou du Diable ? Ce livre cocasse jongle davantage avec le mystère qu'il n'y répond. C'est un savoureux cocktail de joyeusetés, d'innocences et d'équivoques. Qui viole qui ? L'humour de l'auteur tempère la crudité des propos, sa tendresse absout l'ambiguïté des gestes. Fillette, fillette...
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Dans un village de neige et de sapins, Betty, la nouvelle institutrice, la jeune Isabelle si mélancolique et hantée par le passé de son père, Sarah qui glisse doucement vers la folie, la petite Christelle, Renaud, don Juan des lieux et l'idiot, l'idiot qui jappe à la lune, tous meurent de jalousie, de haine et de tendresse retenue dans ce coin perdu où il ne se passe jamais rien. Jusqu'au jour où l'agneau puis la vieille Fanny seront retrouvés morts. Alors les habitants chercheront qui est le loup. Loup y es-tu ? Loup où es-tu ? Le loup est-il parmi eux ? Chacun croira trouver son regard dans l'oeil du voisin. Le loup est en nous, qui est le loup ? Un roman écrit sur le rythme d'une comptine où les personnages sont décrits avec une telle force que leurs fantasmes semblent infiniment plus tangibles que le monde réel.
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Nantes, la nuit. Bars, quais, ruelles. La Baule, son casino. Londres, les bas quartiers de Chelsea. Dérives et meurtres, comme participant de l'esthétique du décor. Ou de sa caricature. Le personnage central de ce roman résolument noir est un être qui regarde l'existence s'étirer, durer. S'il agit, c'est, semble-t-il, sans y croire. Cependant il est à l'épicentre d'une véritable poudrière humaine. De là, un enchaînement de plus en plus dangereux de la vie concrète, de la réalité pure à travers laquelle il passe, au plus près d'atteindre à la dernière limite. Car la dernière limite, c'est, on s'en doute, celle que les personnages de ce livre au goût de fin du monde vont, un à un, irrésistiblement, franchir. À savoir la mort. Pour le personnage central, la seule preuve tangible peut-être de réalité. Une intrigue rigoureuse, minutieusement élaborée dans un style vif, porte cette longue dérive jusqu'au bout, inexorablement.
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Vanité : Conversation dans les Alpes-Maritimes
Henri Maccheroni, Michel Launay, Michel Butor
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le Commerce des idées
- 26 Novembre 2015
- 9782402018142
Trois amis, réunis au cours d'une soirée, abordent un certain nombre de thèmes « funèbres ». Le mot « vanité » évoque ces natures mortes anciennes où, le plus souvent, figurait un crâne. Cet essai dialogué, on le voit, est une méditation sur la mort - et sur le crâne - qui est, pour Michel Butor, au fond de toute littérature. Faut-il le rappeler ? Le romancier de « La Modification », de « Passage de Milan », de l'admirable « Emploi du temps », de « Degrés », est aussi un prodigieux inventeur de formes sans cesse renouvelées et surprenantes.
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Vanité : Conversation dans les Alpes-Maritimes
Henri Maccheroni, Michel Launay, Michel Butor
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- Le Commerce des idées
- 26 Novembre 2015
- 9782402351478
Trois amis, réunis au cours d'une soirée, abordent un certain nombre de thèmes « funèbres ». Le mot « vanité » évoque ces natures mortes anciennes où, le plus souvent, figurait un crâne. Cet essai dialogué, on le voit, est une méditation sur la mort - et sur le crâne - qui est, pour Michel Butor, au fond de toute littérature. Faut-il le rappeler ? Le romancier de « La Modification », de « Passage de Milan », de l'admirable « Emploi du temps », de « Degrés », est aussi un prodigieux inventeur de formes sans cesse renouvelées et surprenantes.