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Grasset
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En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur, Ana, dans un confortable quartier d'expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d'Afrique brutalement malmené par l'Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l'envahit, l'imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français...
« J'ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l'après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d'orages... J'ai écrit ce roman pour crier à l'univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu'à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d'exilés, de réfugiés, d'immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d'un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d'un drame que l'auteur connaît bien, un premier roman d'une ampleur exceptionnelle, parcouru d'ombres et de lumière, de tragique et d'humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie. -
Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante. -
Le Livre de Kells est le douzième roman de Sorj Chalandon a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie.
À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.
Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l'existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l'accueillir, l'aimer, l'instruire et le réconcilier avec l'humanité.
Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d'espoirs mais aussi de dérapages et d'aveuglements. Jusqu'à ce que la mort brutale de l'un de ces militants, Pierre Overney, pousse La Gauche Prolétarienne à se dissoudre.
Certains ne s'en remettront jamais, d'autres chercheront une issue différente à leur combat.
Ce fut le cas pour l'auteur, qui rejoignit « Libération » en septembre 1973.
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l'histoire d'une jeunesse engagée et d'une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée... -
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l'école.
Sicile. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Lorsqu'il est victime d'un accident, elle découvre que l'entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu'elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d'humanité, leurs histoires tissent une tresse d'espoir et de solidarité.
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« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C. -
« Mon père a disparu en l'espace de trois consoles de jeux »
Au tournant des années 1980 et 1990, Anthony et son frère jumeau grandissent entourés d'une famille paternelle soudée, dans une vallée enclavée de l'arrière-pays niçois. Entre des grands-parents aimants, une cousine atteinte d'une maladie mystérieuse et un jeune oncle plein d'entrain, ils tuent l'ennui grâce aux jeux vidéo - une passion nouvelle, transmise par leur père : Jacky. De Space Invaders à Zelda, de Nintendo à Sega, la conscience du monde dans lequel le narrateur et son frère évoluent s'aiguise avec les capacités techniques de ces étranges machines. Elles vont peu à peu s'imposer comme un refuge face aux injonctions qui pèsent sur eux, à l'ennui d'un quotidien sans horizon et aux drames qui frapperont bientôt leurs proches. Jusqu'au départ brutal de leur père.
Anthony Passeron plonge le lecteur dans une époque révolue : l'insouciance de la fin du XXème siècle, avec son horizon de prospérité et d'innovations technologiques. Mêlant son histoire personnelle à celle des grands inventeurs de jeux vidéo, il lance un cri d'amour au père, malgré la blessure inguérissable de l'abandon.
Ce roman d'apprentissage en trois consoles, de la tendresse de l'enfance aux désillusions de l'adolescence, a le charme et la puissance d'une chronique sociale douce-amère : « J'aurais voulu qu'on se demande enfin quelle malédiction, quelle pluie de mépris, de bêtise et de brutalité tombait depuis des décennies, des siècles peut-être, dans cette vallée que certains n'avaient d'autre choix que de fuir. » -
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité. -
Je voulais vivre
Adélaïde de Clermont-Tonnerre
- Grasset
- Littérature Française
- 20 Août 2025
- 9782246831679
Par une nuit glaciale, le père Lamandre recueille une fillette de six ans venue frapper avec insistance à sa porte. L'enfant aux yeux admirables tremble de froid et de faim. Elle a les pieds en sang dans ses souliers à boucles d'argent, mais refuse de répondre aux questions qui lui sont posées. Le vieux prêtre ne saura que son prénom : Anne. Vingt ans plus tard, Anne est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l'oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l'ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature : elle se nomme Milady.
Voici venu le temps d'écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Ce roman inoubliable, écrit d'une voix puissamment contemporaine, rend vie à Milady et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans Les Trois Mousquetaires.
Magnifique portrait d'une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux. Dans une époque où trop d'hommes voudraient la contraindre et la posséder, elle se bat - jusqu'à la transgression ultime - pour son pays, pour son idéal et pour sa liberté. -
« L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... » -
Après son divorce et la mort de son père, Yann de Kérambrun décide de quitter son poste de professeur d'histoire à Paris pour retourner à Saint-Malo, où il a passé les étés de son enfance. Épuisé, il n'a plus qu'un désir : retrouver la mer et la contempler depuis la maison dont il a hérité, le long de la plage, face à l'île de Cézembre.
Mais très vite, Yann observe avec intérêt les impressionnantes archives de sa famille dans l'ancien bureau d'Octave, son arrière-grand-père. Irrésistiblement attiré par ces carnets, véritables journaux de bord, il se plonge dans leur lecture. Octave, qui rêvait de dompter la mer en concevant de nouveaux bateaux à moteurs, a fondé au début du XXe siècle une illustre compagnie maritime, Kérambrun & Fils. L'entreprise a contribué à la fortune de la ville et son fondateur en est devenu un des principaux notables. Pourtant, derrière l'image brillante de grand capitaine d'industrie s'esquisse rapidement un autre visage : le patron génial, visionnaire était un père et un époux inquiet, un homme qui a traversé des drames et dont les doutes et les blessures semblent faire écho à celles de son arrière-petit-fils. Pourquoi ? Quelles douleurs, quels secrets taisent les carnets d'Octave ?
En plongeant dans la vie de son aïeul, son arrière-petit-fils va tenter de comprendre les failles qui lézardent la légende familiale. Ce faisant, il découvrira l'histoire tourmentée de Cézembre, une île microscopique mais à la position stratégique face à la ville. En éclairant le passé, en apprivoisant les éléments maritimes, le solitaire Yann de Kérambrun parviendra à adoucir le présent et, peut-être, à vivre à nouveau les sentiments qu'il fuyait.
Au fil de pages magnifiques qui sont autant de tableaux de cette côte bretonne à la beauté aussi envoûtante qu'inquiétante, l'époustouflante saga d'une famille malouine dont la mer a fait la fortune et le malheur. -
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
Harper Lee
- Grasset
- Littérature Etrangère
- 7 Octobre 2015
- 9782246857747
Maycomb, petite ville de l'Alabama, pendant la Grande Dépression. Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il décide, envers et contre les préjugés moraux et politiques de son époque, de défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Dénonciation audacieuse de l'Amérique de la ségrégation, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est aussi l'un des plus grands romans jamais écrits sur l'enfance, et le regard de la jeune Scout, plein de tendresse et de drôlerie, a su attraper le coeur de plusieurs générations de lecteurs au fil des années.
Plus qu'un « grand classique » ou un « livre culte », ce roman, couronné par le prix Pulitzer en 1961 et adapté au cinéma avec Gregory Peck, est devenu un véritable mythe - d'autant qu'il sera resté pendant longtemps la seule oeuvre de son auteur. Jusqu'à aujourd'hui : en 2015, l'oiseau moqueur se transforme en phénix, et Scout revient sous la plume de Harper Lee qui publie, après plus d'un demi siècle de silence, Va et poste une sentinelle. -
QUI EST VERNON SUBUTEX ? Une légende urbaine.Un ange déchu.Un disparu qui ne cesse de ressurgir.Le détenteur d'un secret.Le dernier témoin d'un monde disparu.L'ultime visage de notre comédie inhumaine.Notre fantôme à tous. LE RETOUR DE VIRGINIE DESPENTES
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« Cher connard,
J'ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m'aurait chié sur l'épaule en passant. C'est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n'intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu'on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l'as eu, ton quart d'heure de gloire. La preuve : je t'écris. »
Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines.
Roman de rage et de consolation, de colère et d'acceptation, où l'amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines... -
Lorsqu'elle apprend, alors âgée de quatorze ans, qu'on la surnomme « la fille de l'assassin », Catherine Girard s'empresse d'aller interroger son père Henri Girard, mieux connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur du roman Le Salaire de la peur. La confidence se fait dans une ambiance où la peur le dispute à la tendresse. L'horreur de ce que le vieil homme lui apprend plonge l'adolescente dans un déni dont elle ne sortira qu'un demi-siècle plus tard, et qui la pousse aujourd'hui à prendre la plume pour confronter ce passé abyssal.
Le matin du 24 octobre 1941, au château d'Escoire, le père d'Henri Girard, sa tante et leur servante ont été retrouvés morts, atrocement massacrés. Henri fut le seul à y échapper. Inculpé, emprisonné, promis à la guillotine pendant dix-neuf mois dans l'un des cachots les plus insalubres de France, il fut finalement acquitté. L'affaire ne fut jamais élucidée.
Loin du genre « true-crime », In Violentia Veritas est un magnifique récit littéraire d'investigation familiale qui révèle pour la première fois au grand jour une vérité aussi incontestable qu'épouvantable. Avec honnêteté et rigueur, l'autrice remonte de branche en branche sa généalogie marquée par une violence atavique. -
Philippe Grimbert est psychanalyste. Il a précédemment publié trois essais, Psychanalyse de la chanson (Les Belles Lettres 1996), Pas de fumée sans Freud (Armand Colin 1999, Hachette Littérature 2001) et Chantons sous la psy (Hachette Littérature 2002). La petite robe de Paul, paru chez Grasset en septembre 2001, était son premier roman. Un secret est son deuxième roman. Le Livre: Au commencement de ce roman, le narrateur raconte que, petit garçon et fils unique, il s'est inventé un frère : « J'ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes relations de vacances, à mes amis de passage. J'avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère aîné, glorieux, invisible. » Ce fantôme tyrannique a hanté ses jeunes années. Entouré de silence, ployant sous une culpabilité familiale, le narrateur éprouve le besoin de raconter un passé qu'il s'imagine lisse et tranquille jusqu'à ce que Louise, vieille amie de ses parents et confidente de l'enfant, vienne tout d'un coup lui révéler un secret lourd et bouleversant. Ce frère inventé, Simon, a réellement existé et il est mort en camp de concentration avec sa mère, Hannah, la première épouse de Maxime. Soudain tout le poids de ce passé noir et caché va surgir et bouleverser la représentation du monde que s'était forgée l'enfant. Il imagine alors Maxime et Tania, ses parents, vivant leurs amours coupables. Quant aux morts sans sépulture, héros d'une tragédie trop longtemps occultée, ils vont provoquer un véritable retournement : c'est ce secret révélé qui fait naître chez le narrateur sa vocation de psychanalyste. Ici le travail d'écriture est devenu travail de deuil et l'auteur, tout en livrant sa part la plus intime, nous montre comment celui qui a souffert du silence peut devenir celui qui va en délivrer les autres.
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Cette fois-ci, il s'agit d'un véritable roman policier avec une énigme, un lieu clos, des indices et des conjectures. Tout part d'un crime, et l'intrigue est entièrement tendue par l'enquête et la recherche de l'assassin.
L'action se déroule à Florence, au XVIe siècle. Le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l'homme à tout faire du Duc de Florence, accessoirement considéré comme l'inventeur de l'histoire de l'art et le premier à avoir employé le mot de « Renaissance », est chargé de l'enquête.
La situation à Florence en 1557 exige doigté, discrétion, loyauté, sensibilité artistique et compréhension politique. L'Europe est une poudrière. L'Italie est le terrain où s'affrontent la France et l'Espagne, les deux grandes puissances. Le Duc de Florence, Cosimo de Médicis, doit faire face aux convoitises de la reine de France, sa cousine Catherine de Médicis, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi qui écume les environs avec l'armée du Duc de Guise. La ville pullule de savonarolistes nostalgiques d'un ordre moral qui condamne les nudités de Michel-Ange et de ses disciples maniéristes. Le pape lui-même est un inquisiteur de la pire espèce, celui qui a instauré la mise à l'index des livres jugés immoraux ou dangereux.
Perspective(s) est un roman épistolaire. Ce parti-pris du roman par lettres répond à une triple motivation : la volonté de donner davantage de profondeur aux personnages d'une part (creuser leurs motivations, et, selon un mot qui symbolise toute la révolution esthétique de la Renaissance, leurs perspectives), le goût de la mécanique de précision horlogère d'autre part, enfin le défi formel que constitue le croisement de deux genres a priori peu compatibles, et dont il existe peu d'exemples.
Le roman se compose de 176 lettres, soit une de plus que les Liaisons dangereuses. -
Depuis l'enfance, une question torture le narrateur :
- Qu'as-tu fait sous l'occupation ?
Mais il n'a jamais osé la poser à son père.
Parce qu'il est imprévisible, ce père. Violent, fantasque. Certains même, le disent fou. Longtemps, il a bercé son fils de ses exploits de Résistant, jusqu'au jour où le grand-père de l'enfant s'est emporté : «Ton père portait l'uniforme allemand. Tu es un enfant de salaud ! »
En mai 1987, alors que s'ouvre à Lyon le procès du criminel nazi Klaus Barbie, le fils apprend que le dossier judiciaire de son père sommeille aux archives départementales du Nord. Trois ans de la vie d'un « collabo », racontée par les procès-verbaux de police, les interrogatoires de justice, son procès et sa condamnation.
Le narrateur croyait tomber sur la piteuse histoire d'un « Lacombe Lucien » mais il se retrouve face à l'épopée d'un Zelig. L'aventure rocambolesque d'un gamin de 18 ans, sans instruction ni conviction, menteur, faussaire et manipulateur, qui a traversé la guerre comme on joue au petit soldat. Un sale gosse, inconscient du danger, qui a porté cinq uniformes en quatre ans. Quatre fois déserteur de quatre armées différentes. Traître un jour, portant le brassard à croix gammée, puis patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine.
En décembre 1944, recherché par tous les camps, il a continué de berner la terre entière.
Mais aussi son propre fils, devenu journaliste.
Lorsque Klaus Barbie entre dans le box, ce fils est assis dans les rangs de la presse et son père, attentif au milieu du public.
Ce n'est pas un procès qui vient de s'ouvrir, mais deux. Barbie va devoir répondre de ses crimes. Le père va devoir s'expliquer sur ses mensonges.
Ce roman raconte ces guerres en parallèle.
L'une rapportée par le journaliste, l'autre débusquée par l'enfant de salaud. -
Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l'océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près.
Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d'un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s'est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ? ...
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au coeur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l'espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation...
La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée. -
« Le grand feu, c'est celui qui m'anime, et me consume, lorsque je joue du violon et lorsque j'écris. »
Léonor de Récondo
En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d'étoffes, à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais lui reste ses palais, ses nombreux théâtres, son carnaval qui dure six mois. C'est une période faste pour l'art et la musique, le violon en particulier.
À peine âgée de quelques semaines, sa mère place la petite Ilaria à la Pietà. Cette institution publique a ouvert ses portes en 1345 pour offrir une chance de survie aux enfants abandonnées en leur épargnant infanticides ou prostitution. On y enseigne la musique au plus haut niveau et les Vénitiens se pressent aux concerts organisés dans l'église attenante. Cachées derrière des grilles ouvragées, les jeunes interprètes jouent et chantent des pièces composées exclusivement pour elles.
Ilaria apprend le violon et devient la copiste du maestro Antonio Vivaldi. Elle se lie avec Prudenza, une fillette de son âge. Leur amitié indéfectible la renforce et lui donne une ouverture vers le monde extérieur.
Le grand feu, c'est celui de l'amour qui foudroie Ilaria à l'aube de ses quinze ans, abattant les murs qui l'ont à la fois protégée et enfermée, l'éloignant des tendresses connues jusqu'alors. C'est surtout celui qui mêle le désir charnel à la musique si étroitement dans son coeur qu'elle les confond et s'y perd.
Le murmure de Venise et sa beauté sont un écrin à la quête de la jeune fille : éprouver l'amour et s'élever par la musique, comme un grand feu. -
Vernon subutex, 2 est la suite du volume publié en janvier 2015, et salué par une presse magnifique.« On peut faire tourner Vernon Subutex entre ses doigts comme une pierre précieuse changeant de couleur à la lumière du jour. »
Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche« Un art consommé de mêler des personnages, des voix, des intrigues avec un incontestable sens du changement de rythme. Ce n'est pas un roman, c'est un électrocardiogramme. »
Etienne de Montety Le Figaro Littéraire« Rarement le lecteur s'émouvra pour une telle galaxie de personnages. »
Thomas Mahler Le Point
« Une formidable cartographie de la société française contemporaine. »
Nelly Kaprièlian, Les Inrocks« Une comédie humaine d'aujourd'hui dont Balzac pourrait bien se délecter dans sa tombe. »
Pierre Vavasseur, Le Parisien« Une grande fresque d'aujourd'hui. On se doutait que Despentes pouvait l'écrire, mais on ne savait pas qu'elle y parviendrait avec une telle grâce. »
Frédéric Beigbeder, Le Figaro magazine « Le prochain tome devrait sortir vers la fin mars. Vivement le printemps. »
Thierry Gandillot, Les Echos -
Vous l'attendez depuis deux ans, le voici !
Vernon Subutex 3, le retour de Vernon, suite et fin de la trilogie. -
Le bureau d'éclaircissement des destins
Gaëlle Nohant
- Grasset
- Littérature Française
- 4 Janvier 2023
- 9782246828877
Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d'investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu'elle élève seule depuis son divorce d'avec son mari allemand.
A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l'Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d'éclaircissement des destins, c'est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe. Une fresque brillamment composée, d'une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent. -
À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.
Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat. Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité : « cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle décide d'y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d'une tasse de thé, d'une lettre à la Reine Elizabeth ou d'un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l'écriture.
Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l'Armée du Salut en France, elle rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un projet fou : leur construire un Palais.
Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité. -
La première édition française du Nom de la Rose parut en 1982. Pour marquer le 40ème anniversaire de ce succès spectaculaire, les éditions Grasset republient le roman d'Umberto Eco dans une nouvelle édition augmentée. Les croquis et les notes préparatoires de l'auteur ainsi qu'une postface de son éditeur italien Mario Andreose complètent ainsi une réédition élégante de ce livre-culte, et permettent au lecteur de se faire une idée de la genèse du projet romanesque.
Un bref rappel de l'histoire : Dans une abbaye bénédictine située entre Provence et Ligurie, un moine est assassiné. Nous sommes en 1327, et c'est dans ce lieu voué au silence et à la prière, admiré de tout l'Occident pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque, que va se dérouler l'enquête de Guillaume de Baskerville. Cet ex-inquisiteur se voit prié par l'Abbé d'éclaircir au plus vite les raisons de la mort d'un de ses moines, retrouvé sans vie au pied des murailles. Et tout se jouera dans l'enceinte de l'abbaye pendant sept jours...
Traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano.