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JULLIARD
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" C'est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d'une vérité dont aucun parent ne voudrait. " Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L'une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l'autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d'étranges circonstances, la trajectoire de l'un percute celle de l'autre. -
Daniel Flamm est en train de vivre, entre Montréal et Paris, une de ces histoires d'amour innocentes et sans conséquences comme il en avait jusqu'à présent l'habitude. Il ne s'est pas méfié, il a oublié qu'on ne sait jamais jusqu'où va vous conduire une rencontre : "J'ai une histoire à raconter, dit-il. Je ne peux plus la garder pour moi." Il se souvient de la première fois où il a vu sur scène à Montréal une jeune actrice, Justine, et du coup de foudre qui les a réunis malgré leur différence d'âge : "J'adorais passer mes journées avec elle. On ne faisait rien d'autre qu'être ensemble." Le Royal Romance est le cocktail préféré de Justine...
Les années passent. On propose de moins en moins de rôles à Justine. Daniel travaille pour une importante papeterie finlandaise et publie des romans qu'il vient régulièrement présenter au Salon du livre de Montréal. Il continue de vivre avec sa femme Astrid et leurs deux filles.
Les choses se compliquent lorsque Justine vient s'installer à Paris en cassant le rythme de leurs rencontres dont la rareté faisait le charme. Leurs sentiments s'exprimaient par SMS et envois de cassettes enregistrées. Justine ignore que Daniel est tombé entre-temps très amoureux d'une autre femme, ce qu'il n'ose pas lui dire. Elle s'appelle Florence et le rend, dit-il, "monogame"...
Daniel part pour Strasbourg, sa ville natale, près de sa soeur psychiatre. C'est là qu'il apprend la nouvelle qui va l'anéantir.
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"Le Feu sacré" est le cinquième volume des "Matins du monde", vaste enquête littéraire qui raconte les croyances et les mythes de la création, préludes à nos civilisations.
Après "La Naissance de la femme", les rites d'initiation..., Jean-Pierre Otte s'est intéressé au feu, et à l'explication de ses origines. Les mythes racontent que le soleil, la foudre, les étoiles furent des sources naturelles du feu. Il fallut aux hommes aller le quérir au firmament, dans les entrailles de la terre, ou par-delà les mers. Plus secrètement, le feu est caché dans le corps, obtenu par frottements dans les rites de la sexualité solitaire, duelle ou collective... Par une suite de transcriptions aussi fidèles que passionnées, au ressort d'une entreprise unique dans son genre, Jean-Pierre Otte nous restitue tout un savoir sensible, où le moindre mot s'imprègne d'émotion et de magie, où l'enchantement est une nécessité de la légende. "Comme le feu n'existe pas originellement sur la Terre, il va venir des autres mondes, il va surgir de l'en deçà ou de l'au-delà. Le feu jaillit des entrailles de la Terre lors des éruptions volcaniques; la foudre s'abat dans le chemin brisé et luminescent de l'éclair, parmi les fracas du tonnerre résonnant comme un charroi effroyable au creux des collines. La foudre embrase des broussailles, un arbre, un coteau d'herbes sèches. On récolte des tisons, on s'enfuit avec une branche enflammée. Ce sont alors des récits de gardiens ou de gardiennes du feu dont la vigilance se relâche à la longue et qui se réveillent un matin, face à la désolation des braises mortes. Devant un amas de cendres dont ils se couvrent le visage et le corps, prenant l'aspect de spectres, fondus, confondus, endeuillés dans les ténèbres. Pour qu'il appartienne vraiment aux hommes, tout se passe comme si le feu devait être nécessairement perdu avant d'être retrouvé, recréé dans son mystère et sa magie. [...] L'humanité première se distingue alors de l'animalité en passant du cru au cuit. La nuit, les flammes se reflètent sur les figures, ajoutant aux traits la matière mince d'un rêve d'or. Fascinantes, hypnotiques, dansantes, images mêmes de l'insaisissable et de l'indicible, ces flammes font vaciller en même temps de grandes ombres sur les parois. Créant la première fantasmagorie domestique, le feu creuse ses cavernes rougeoyantes dans la souche d'arbre et la nuit remue jusque dans les cavités de la mémoire et de l'imaginaire." -
Réunies par le hasard, quatre femmes, mi-démones mi-magiciennes, bouleversent la vie d'un écrivain.
Une gamine qui pérore sur l'amour et la mort. Une étudiante mal dégrossie, venue peaufiner un mémoire sur " les mues des parasites en eaux dormantes ". Une vieille paysanne alitée qui voudrait découvrir la mer. Au téléphone, la voix " salvatrice et enjouée " de Minna, l'épouse en voyage culturel. Ignorer les intruses, tel est le premier soin du narrateur. Mais il se laisse bientôt prendre à leurs confidences, découvrant alors, ensorcelé, ce qu'il faut savoir des femmes avant l'an 2000.
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Après avoir observé nos jardins, nos étangs, nos plateaux de fruits de mer, nos forêts, nos basses-cours et nos oiseaux, Jean-Pierre Otte virevolte aujourd'hui en compagnie des extravagants papillons...
Avant de nous ravir en volant de fleur en fleur dans la douce atmosphère des jardins printaniers, les papillons traversent une série d'épreuves surprenantes. Tout d'abord, le papillon est un oeuf pendant quelques jours. Sa vie se complique quand il passe au stade de la chenille et consomme des quantités considérables d'aliments pour passer de la taille d'un millimètre à celle de quatre centimètres. À ce stade, la chenille devient chrysalide et l'insecte subit une totale transformation. Des cellules qui forment une substance jaunâtre sont chargées de la réorganisation de l'anatomie de l'animal. Ce processus très complexe reste mystérieux. Les chrysalides ont des formes et des couleurs diverses, et sont le plus souvent adaptées au camouflage.
Dans le cycle que Jean-Pierre Otte consacre aux amours animales, ce livre est un des plus singuliers. On y retrouve ce talent inimitable qui marie, toujours avec le même bonheur, la grâce de l'évocation poétique et la rigueur de l'observation scientifique.
À la fin de ce cycle, le papillon parfait s'arrache à la gangue de la chrysalide et commence sa vie d'insecte ailé. Lorsqu'il ne sont pas au repos, les papillons volent à la recherche de nourriture. Certaines espèces effectuent des migrations de plusieurs milliers de kilomètres. Leur vie adulte dure normalement quelques semaines. Durant cette période, leur principal but est de trouver un partenaire pour s'accoupler, et assurer ainsi la régénération de l'espèce. Ils passent le reste de leur temps à défendre leur territoire et à fuir d'éventuels prédateurs.
Écrivain, conteur-conférencier et peintre, Jean-Pierre Otte est un poète heureux et généreux.
Jean-Pierre Otte est né dans les Ardennes en 1949. Avide de savoir, il étudie des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. En 1976, paraît son premier livre, et dès 1978 il vit de sa plume et de sa voix. Outre son travail d'écrivain, il excelle dans d'autres activités : chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, peintre. Spécialiste des mythes de la création, il s'adonne aussi à la botanique et à l'observation des insectes. Installé depuis 1984 sur le causse, il vit dans le Lot, à Larnagol, entouré d'animaux familiers. Fasciné par la femme, épicurien, il aime la marche et le vin.
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Jean-Pierre Otte a alors l'idée folle de récrire Michel Strogoff, avec une tout autre fin. À travers ce roman d'apprentissage, il nous livre un formidable éloge de la liberté et du plaisir qu'il y a dans la vie même.
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Fureurs énergumènes, nuits d'ivresse et intimités revisitées, Jean-Pierre Otte raconte l'histoire d'un parasite au paradis, l'enlèvement d'une mariée, les glissements progressifs d'un désir échangiste au cours d'une mémorable nuit de Saint-Valentin. Il dit aussi la légende des femmes descendues sans sexe des étoiles ou les tribulations d'un dieu encombré d'un pénis-serpent.Si la sensualité, le goût des situations scabreuses ou ambiguës ont ici la part belle, la part audacieuse, c'est pour mieux saisir la palpitation secrète des êtres et la rapporter dans une langue enchantée.Le plaisir d'exister, qui vole comme un ange espiègle d'un bout à l'autre de ces pages, est tout le contraire d'une illusion ou d'un leurre. C'est une disposition d'esprit, une capacité d'émerveillement. C'est la vie à vivre ici, maintenant, tout de suite.
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Avec le cycle de " L'amour au naturel ", dont le célèbre volet sur La Sexualité d'un plateau de fruits de mer, J.-P. Otte poursuit notre initiation aux amours animales. Dernier sujet d'observation : son chien, Sailor.
À lire le récit de sa vie, de son adoption jusqu'à sa vieillesse tranquille, Sailor, fier représentant de son espèce, méritait bien d'être élevé au rang des héros donjuanesques qui peuplent la littérature. Son destin est une véritable odyssée érotique. Pas une femelle à dix kilomètres à la ronde qu'il n'ait honoré de ses faveurs, excepté lorsqu'il était en " service commandé " où, refusant l'exercice imposé de la reproduction, Sailor se montrait brusquement indifférent aux charmes de l'autre sexe. Car, contrairement aux idées reçues, la vie amoureuse de l'espèce canine, bien qu'extraordinairement riche et variée, n'est pas que mécanique. Les sentiments y tiennent une large place, même si l'amour avec un grand A est réservé à la figure idéalisée du maître, avec qui les liens tissés frôlent l'osmose télépathique.
Entre leçons de choses, livres érotiques, méditations philosophiques et manuels de dressage, les savants récits animaliers de J.-P. Otte, toujours récréatifs, nous apprennent aussi à regarder d'un oeil nouveau l'animalité qui est en nous.
Au-delà des tribulations sexuelles de Sailor, ce livre inclassable et plein d'humour est aussi une réflexion sur nos tabous. Chaque anecdote concernant les aventures de Sailor, touchante ou drôle, toujours savoureuse, délivre quelques points de comparaison entre les amours canines et celles de humains. Les notions de fidélité, d'homosexualité, de bisexualité, d'échangisme voire d'inceste se retrouvent ainsi dépouillées de toute considération morale.
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Il faut être Jean-Pierre Otte pour s'asseoir devant un plateau de fruits de mer et s'émerveiller derechef des incroyables inventions de la nature et des amours de ces étranges bestioles dont nous faisons si peu de cas avant de les avaler.
Vous apprendrez ici que langoustes et homards sont les seuls animaux marins qui copulent dans la position dite " du missionnaire ", que les étoiles de mer, selon l'humeur, se multiplient par scissiparité ou s'engagent dans des amours à distance, que les huîtres sont mâles de septembre à mai et femelles le reste de l'année, que les moules et les oursins partagent leurs passions en colonies... Le mot est juste, la phrase scandée, le paragraphe harmonieux et le texte tout entier vibre d'une joie communicative d'exister.
Chez Jean-Pierre Otte, l'art de conter n'a d'autre fin que de provoquer chez le lecteur ces moments de jubilation qui sont l'essence même du bonheur de lire.
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" Si les alouettes s'élèvent le plus souvent en solitaire, c'est toutefois à deux qu'elles accomplissent l'interminable ascension, sans cesse reconduite, à la période des amours.
La folie insensée qui s'empare de leurs sens et dilate le coeur trouve son ivresse dans la vivacité des ailes, l'audace du toujours plus haut, le dulidulidi dont elles s'étourdissent : en définitive, elles gravitent en elles-mêmes, créant et recréant sans cesse dans l'âme l'espace amoureux. " Après avoir observé nos jardins, nos étangs, nos plateaux de fruits de mer, nos forêts et nos basses-cours, il a levé les yeux vers le ciel et il a vu le jaillissement de l'alouette, les acrobaties des étourneaux, la révérence des tourterelles, la cérémonie des corbeaux freux, la parade des coqs de bruyère, la danse aquatique des grèbes huppées, les amours collectives des flamants roses...
C'est tout l'enchantement des amours ornithologiques que Jean-Pierre Otte décrit ici avec précision et lyrisme.
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Le Lot comme vous ne l'avez jamais vu ! Jean-Pierre Otte rend un hommage littéraire et pittoresque à cette contrée marginale devenue depuis un siècle le pays délection de nombreux artistes et écrivains.
Sous forme de chroniques regorgeant danecdotes drôles et savantes, Jean-Pierre Otte se penche sur la région où il a élu domicile depuis plus de vingt ans. Louant non seulement la beauté du paysage, la majesté du Causse, lauteur dévoile aussi la magie, les zones dombre, lisolement, le côté sauvage et surréel de ce lieu protégé de linvasion touristique, comme de la spéculation immobilière. Sous la plume de lauteur, le Lot devient alors une contrée exotique et fascinante, dont le canton méconnu de lArnal semble représentatif à maints égards. Notamment pour sa population éclectique, divisée en trois groupes. Commençons par les autochtones. Reliés au sol, au climat et aux bêtes, leurs préoccupations terriennes semblent rythmer leur vie entière. Il s'avère pourtant que les m½urs paysannes sont bien plus libertines et divertissantes que ne l'imaginent les citadins. Ou que d'autres passions régissent leur existence, comme dans le cas de ce cultivateur passionné dégyptologie, obsédé par les les premiers hiéroglyphes et leur ressemblance avec les symboles de la nature. Vient ensuite le cercle des « parachutés », ces réfugiés volontaires « apatrides », le plus souvent excentriques. On y trouve ainsi un homme qui soigne sa manie de la persécution en étudiant les mathématiques, un chercheur du CNRS reliant les mythes anciens à lastronomie, une prostituée vivant dans les bois, un Américain venu avec une valise vide et un perroquet sur lépaule, un travesti nostalgique, un peintre et une botaniste vivant dans une yourte mongole. Ils ont en commun dêtre différents. Tous ont trouvé dans lArnal leurs vraies racines. Le troisième cercle est composé de nomades. Depuis quune longue tradition dasile sest perpétrée dans la région, lArnal sert de cachette pour toutes sortes de fugueurs, de clandestins, de déserteurs, qui disparaissent aussi mystérieusement quils sont apparus. Parmis ceux qui ne font que passer, on trouve aussi des convalescents, chez qui s'opèrent parfois des miracles, comme pour ces suicidaires qui repartent guéris de leur désespoir. Vient enfin une dernière frange de cette population quon nomme touriste, souvent anglaise, à la peau blanche couverte de taches de rousseur, amoureuse des vieilles pierres et amatrice de bons vins, à qui il faut néanmoins beaucoup de patience pour se faire accepter. Et lorsque Jean-Pierre Otte et ses voisins ont la bonne idée d'organiser chez eux des cycles de conférences ouverts à chacun, la vie dans l'Arnal devient pour cette drôle de communauté une véritable université de tous les savoirs. Cest enfin dans cette belle commune que lauteur fait la connaissance de celle qui deviendra sa femme, Minna, écrivain comme lui, et pour ajouter à loriginalité du tout, spécialisée dans le roman préhistorique ! Pour vivre heureux, vivons caché, professe le dicton. Cest en lisant ce livre que lon comprend en quoi la notion de marge peut coïncider, parfois, avec celle de bonheur. Mais, surtout, ne le dites à personne. Seuls les initiés sont admis.
Jean-Pierre Otte est né dans les Ardennes en 1949. Avide de savoir, il étudie des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. Spécialiste des mythes de la création, il sadonne aussi à la botanique et à lobservation des insectes. Installé depuis 1984 dans le Lot, il vit entouré danimaux familiers. Écrivain, conteur, conférencier et peintre, il est un des auteurs les plus originaux de notre époque.
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Sans cesse à la recherche d'aventures hors norme, Jean-Pierre Otte relate cette fois sa rencontre avec un groupe de jeunes « cataphiles », amateurs de visites clandestines des anciennes carrières souterraines de Paris plus connues sous le nom de Catacombes. Introduit dans ce petit monde de noctambules, il s'initie avec eux à un univers d'une richesse insoupçonnée. Peu de piétons de Paris soupçonnent ce qui se déroule en réalité la nuit sous leurs pieds. Bien sûr, il y a la partie ouverte au public, les visites en famille où l'on s'extasie sur des tas d'ossements et des noms de rues gravés sur les murs, seuls repères dans cette géographie parallèle de la ville. Mais la majeure partie des Catacombes est fermée au public. Pourtant, depuis qu'elles existent, elles sont le lieu de réunions clandestines dont Jean-Pierre Otte retrace ici un pan de l'histoire. Utilisé sous l'Occupation par l'armée des ombres pour circuler discrètement d'un quartier à l'autre, voire s'y échanger des informations confidentielles, ce réseau souterrain a plus tard servi aux zazous pour y improviser de frénétiques soirées jazzy. En 68, situationnistes et anarchistes s'y croisent pour réinvestir la ville par l'art et/ou la politique, et dans les années 80, la scène punk-rock underground prend la relève en y donnant des concerts plus ou moins mémorables.
De nos jours, de la performance artistique à la messe noire, en passant par la méditation solitaire, les pique-niques improvisés à la bougie, la réalisation de copies de fresques célèbres (par des étudiants des Beaux-Arts) ou les bains de minuit, les spectacles les plus étonnants y sont possibles. Plus inattendue encore, la littérature « cataphile », textes ou tracts produits par des initiés et semés au hasard, comme autant de rébus, au gré des différentes salles. Jean-Pierre Otte y découvre d'étranges fragments d'une fable érotique écrite sous un pseudonyme et dont il commence à chercher les parties manquantes. Cette histoire dans l'histoire sera le fil conducteur de son récit qui le conduira même à découvrir l'identité de son mystérieux auteur.
Dans cet outre-monde qu'il explore - en dehors et à l'insu du monde - Jean-Pierre Otte continue de creuser la thématique de la marge qui lui tient tant à coeur. Explorer de nouvelles contrées, interdites, secrètes, retranchées, lui permet aussi de se recréer une famille d'élection, composée d'individus tout aussi passionnés qu'insolites, dont il sait rendre le caractère par son sens de l'événement et de l'anecdote. Il porte sur ces baladeurs de l'obscur, à la fois confrérie et tribu, un regard semi-intrigué, semi-amusé d'anthropologue. Mais ce monde souterrain qu'il découvre n'est pas que le trivial envers du dehors. S'y aventurer signifie se révéler à soi-même, ou se régénérer, comme lors d'un rite initiatique, ou d'une expérience primitive de retour aux sources.
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Un cercle de lecteurs autour d'une poelée de chataignes
Jean-Pierre Otte
- Julliard
- 7 Avril 2011
- 9782260015130
Rares sont les auteurs libres à ce point face à leur temps. Au risque d'être taxé d'anachronisme, Jean-Pierre Otte a entamé avec son " Cycle de la vie personnelle ", une série de chroniques décrivant son quotidien dans une communauté rurale retranchée du monde. Avec un plaisir non dissimulé, il prend le contre-pied de notre époque, nous rappelant aux joies simples de la nature et de la décroissance. Cette fois-ci, il s'est joint à un groupe de personnes issues d'horizons divers, qui se réunissent tous les mois pour partager une passion commune : les livres. Le rituel est simple, une poêlée de châtaignes, le doux bruit des bouteilles qu'on débouche, et la discussion à bâtons rompus peut reprendre là où on l'avait laissée. Confrérie éclectique, ils sont une quinzaine, de l'avocat au jardinier en passant par la bibliothécaire ou la prof d'espagnol, formant un petit monde à part de bibliophages exigeants et passionnés. On y aborde des sujets tout aussi hétéroclites que la téléportation ou l'utopie, on s'y remémore des récits d'aventures dans des contrées exotiques comme on y invente un voyage en 323 jours au coeur du Quartier latin ; on y cite des auteurs aussi divers que Julien Gracq, Carlos Castaneda, Gilles Deleuze ou John Cage. Discussions, anecdotes et autres récits sont prétexte à des réflexions inattendues sur l'art, le sens de la vie, la sexualité, la nature et la mort. Derrière le choix des auteurs et des textes se profile toujours la personnalité étonnante de ces lecteurs chevronnés. Mais la vie de l'esprit ne serait rien si elle négligeait le bonheur des sens. Chaque réunion se clôt par un véritable festin, au gré de recettes tradionnelles toutes plus alléchantes, du tablier de sapeur sauce gribiche au gigot de chevreau et navets glacés !
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Le chant de soi-même - Récits d'initiation du cercle
Jean-Pierre Otte
- Julliard
- 12 Mars 1998
- 9782260014928
On allume des feux dans l'obscurité.
Les jeunes gens sont enlevés à leur mère, emmenés de l'autre côté du fleuve, dans le monde sauvage. Ils subissent la mort rituelle à l'enfance et toutes sortes d'épreuves, reçoivent un enseignement, absorbent des breuvages magiques. Les filles sont suspendues, avant d'être instruites des secrets de la sexualité. Il ne suffit pas de naître, encore faut-il naître à soi-même et au monde. Dans Le Chant de soi-même, Jean-Pierre Otte réunit, sous forme de récits, les rites d'initiation du cercle polaire à l'Océanie, où se mêlent la mémoire et l'imaginaire, une insatiable curiosité pour autrui et la faculté de faire admettre au lecteur, par la grâce d'une écriture enchantée, que les rites primitifs apparemment les plus éloignés de notre culture moderne en sont la cause et la nécessité.
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La vie amoureuse des fleurs dont on fait les parfums
Jean-Pierre Otte
- Julliard
- 9 Avril 2009
- 9782260017622
On dit que l'âme des fleurs est dans leur fragrance. Mais on ignore souvent que ces délicieux effluves n'ont en réalité rien de fortuit. Les parfums ont pour mission de diffuser dans les airs le message de la disponibilité amoureuse des fleurs. Grâce à eux, la rose, le chèvrefeuille, le lilas ou le muguet attirent leurs amants de passage. Insectes en tous genres trouvent ainsi leur chemin jusqu'aux corolles nuptiales où, tout en s'enivrant des nectars les plus raffinés, ils procèdent à la fécondation de leurs hôtesses. À l'image des femmes qui devant leur miroir se préparent aux plus folles nuits d'amour, pour séduire, les fleurs s'ingénient à l'attrait en adoptant formes et couleurs les plus inventives. Il y a la capricieuse comme le narcisse, qui par son architecture arquée exige de ses amants des talents d'acrobate ; l'ultrasensible, comme le mimosa, qui se rétracte au moindre effleurement et ne tolère que des partenaires délicats ; la généreuse, telle la lavande, qui accueille tous les amants sans distinction ; l'exclusive, tel l'oeillet, qui ne s'offre qu'aux papillons et dont le dépit de ne pas avoir été visitée s'exprime par une odeur de décomposition fétide ; ou bien encore la satisfaite, tel le chèvrefeuille, dont la valse érotique cesse en même temps que l'exhalaison de ses arômes dès qu'elle est enfin fécondée. Observateur infatigable de la nature et grand érudit, Jen-Pierre Otte est aussi un styliste incomparable. L'originalité de son oeuvre réside dans sa capacité à mêler l'observation scientifique à la verve poétique. Il s'attache cette fois aux secrets d'alcôve des fleurs les plus entêtantes à travers une promenade littéraire et sensuelle en compagnie de grands auteurs tels que Rousseau, Jünger, Goethe, Homère, Stendhal ou Buffon.
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Potions rouges ; 25 histoires mystérieuses pour le temps de l'ivresse
Collectif
- Julliard
- Bibliotheque Criminelle
- 1 Juin 1990
- 9782260007678
Il y a, c'est bien connu, potions et potions. Les premières peuvent être douces, agréables, enivrantes, si ce n'est tout à fait magiques. Quant aux secondes... on les absorbe et, presque aussitôt, on a l'impression que l'univers entier va à la dérive. A croire que ces breuvages-là contiendraient quelque méchante drogue. Pour ne pas dire un horrible poison.
Dans cette anthologie, on ne trouvera que des préparations suspectes concoctées par quelques-uns des meilleurs spécialistes de la littérature criminelle, tels qu'Ellery Queen, Robert Bloch, Fredric Brown, Miriam Allen DeFord ou l'immense Isaac Asimov. Sans oublier deux ou trois auteurs-surprise comme Claude Chabrol ou Evelyn Waugh lui-même.
Autant dire que Potions rouges est un livre des plus excitants. A consommer, bien entendu, avec modération.
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Enfants rouges ; 25 histoires mystérieuses pour le temps de l'innocence
Collectif
- Julliard
- Bibliotheque Criminelle
- 1 Février 1991
- 9782260008385
Toutes les histoires réunies dans la présente anthologie mettent en scène des enfants. Mais ce sont des enfants assez singuliers : les uns sont les dignes éleves de Sherlock Holmes ou du commissaire Maigret, les autres de dangereux assassins. Et quand certains jouent à des jeux interdits, ils rivalisent d'ingéniosité macabre et d'horreur. A croire que le temps de l'innocence serait aussi celui de tous les dérèglements.
On retrouvera ici les meilleurs auteurs de la littérature policière et quelques monstres sacrés du fantastique : Richard Matheson, Ray Bradbury, Edward Hoch, Ellery Queen, Philip K. Dick, Arthur Machen, Roland Tapor, Hervé Jaouen.. Et même Alexandre Dumas en personne avec une nouvelle criminelle des plus stupéfiantes. Le malheur vient à l'homme du fait qu'il a été un enfant, écrivait Simone de Beauvoir. Avec les filles et les garçons qui traversent ce livre, on en a les preuves.
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Livres rouges ; 25 histoires mystérieuses pour le temps des lettres
Collectif
- Julliard
- Bibliotheque Criminelle
- 1 Janvier 1992
- 9782260009320
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De saison en saison, un homme observe la mare aménagée dans son jardin pour y surprendre les rites singuliers de l'amour en eau trouble.
VOici les empressements de l'éphémère, le nénuphar triomphant des apparences, les exploits galants du grand hydrophile, les sangsues unies en une étrange étreinte, alors qu'à la nuit éclate la chorale des grenouilles vertes.
Loin des accouplements impatients, l'araignée argyronète invite un partenaire à la rejoindre sous sa cloche à plongeur, tandis que les libellules accolées forment un coeur.
C'est la débauche nombreuse et anonyme, les stratégies subtiles, le dérèglement des sens, l'orgie des convoitises sauvages.
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" Si les blaireaux se plaisent dans la monogamie tranquille, les cerfs par contre entrent en tournoi singulier, les renards se montrent infidèles, les sangliers soumettent leurs partenaires par un cri terrible et un lot de caresses rudes, Les lapines inventent les programmes de la lascivité.
Mais comment fait-on l'amour quand on est hérisson ? " Après l'Amour en eaux dormantes et La Sexualité d'un plateau de fruits de mer, Jean-Pierre Otte nous entraîne en forêt, dans les coulées et à l'affût, pour surprendre les rites amoureux du gibier à poil et à plume. Il nous rapporte des stratégies, des cérémonies de l'amour où nous pouvons reconnaître les nôtres, pourtant dans une différence que l'on souhaiterait toujours ouverte à l'innovation.
On retrouve ici la sensibilité, le lyrisme méticuleux, l'érudition passionnée qui donnent aux livres de Jean-Pierre Otte ce ton unique dans la littérature contemporaine.
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Après «L'Amour dans un jardin», «L'Amour en eaux dormantes», «La Sexualité d'un plateau de fruits de mer» et «L'Amour en forêt», Jean-Pierre Otte nous offre cette lecture inspirée du spectacle grandiose ?pour ceux qui savent regarder? de la rage d'aimer qui sévit dans nos basses-cours.Il a peuplé le parc qui entoure sa maison de chèvres chamoisées, d'un bouc tibétain, de moutons caussenards à lunettes noires, d'oies sauvages, de ruches, d'envols de pigeons voyageurs et d'une tribu d'ânesses. Sans oublier le clan des pintades et des dindons?«Leur sexualité, dans la variété, ne manque pas d'invention, d'audace rituelle ni de spécialité. On découvrira au gré des pages le rite de l'hommage chez les pigeons et leur danse de derviche tourneur sur le mode opiniâtre; le dindon se gonflant à tout rompre dans l'excitation tandis que ses bijoux barbares et sa tête graveleuse virent aux violets d'orage et au velours le plus cramoisi; et la manoeuvre du bouc lubrique s'aspergeant la tête de sa propre urine avant de s'aventurer vers ses aimées en les étourdissant à grandes bouffées d'un parfum fort.»Ce sont à ces animaux familiers et à leurs moeurs amoureuses que Jean-Pierre Otte a consacré son nouvel opus. Une merveilleuse leçon de choses et de vie.
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IL Y AVAIT QUELQUE CHOSE DANS LE NOIR QU'ON N'AVAIT PAS VU
GUNZIG, THOMAS
- JULLIARD
- 13 Février 1998
- 9782260014379