Si les mathématiques étaient un genre littéraire, ce serait certainement la poésie. L'élément poétique peut venir par l'apparition d'éléments étrangers et inattendus dans un texte. On peut trouver une certaine beauté aux mots qui surgissent avec leur charge de mystère dans un dialogue où ils n'ont rien à faire. Ils appartiennent à une autre langue. C'est un peu comme quand vous écoutez une chanson dans une langue étrangère à laquelle vous ne comprenez rien et que vous y percevez une force tout à fait mélodieuse et mystérieuse.
Cédric Villani est directeur de l'Institut Henri Poincaré à Paris, et professeur à l'Université Claude Bernard de Lyon. Ses principaux thèmes de recherche sont la théorie cinétique (les équations de Boltzmann et Vlasov, et leurs variantes), et le transport optimal et ses applications. Son travail lui a valu plusieurs reconnaissances nationales et internationales, dont la médaille Fields en 2010. Depuis lors il remplit un rôle de porte-parole et d'ambassadeur pour la communauté mathématique française auprès des médias et des politiques. En décembre 2013, il a été élu à l'Académie des Sciences de Paris. Derniers ouvrages parus : Théorème vivant (Grasset & Fasquelle), La Maison des mathématiques (avec Jean-Philippe Uzan et Vincent Moncorgé - Le Cherche Midi).
Rebecca Elson e´tait astronome, et elle e´tait poète. Son travail l'a conduite jusqu'aux limites du visible et du mesurable. Ce recueil de poe`mes et de re´flexions est l'oeuvre d'une scientifique pour qui la poe´sie e´tait un aspect ne´cessaire de la recherche, une pratique cruciale pour comprendre le monde et la place qu'on y occupe.
Rebecca Elson transformait la matie`re noire de ses recherches d'astrophysique en une poe´tique du myste`re, et en une dissection sensible de l'e´nigme universelle d'une mort que, tre`s to^t, elle a su pour elle imminente. Dans ses textes, elle tente de comprendre la relation entre sa vocation scientifique et celle de poe`te. La poe´sie de Rebecca Elson touche a` la fragilite´ de la vie, a` la nature de l'ignorance humaine devant le monde, a` la solitude de l'e^tre a` l'ore´e des questions sans re´ponses. Travaille´s par les images et les sonorite´s, la que^te d'une forme d'imme´diatete´ de´pouille´e, de´licate, et un absolu questionnement, inse´parable de l'enfance, porte´s aussi par un sens aigu du rythme, ces textes tanto^t quotidiens, tanto^t poignants, tanto^t perplexes, tanto^t arpenteurs du monde ou funambules du ciel, et tout cela ensemble, cherchent a` pe´ne´trer le noir intraduisible. Et comme les ossements ancestraux de ces antidotes a` la peur qui viennent clore avec une gra^ce bouleversante le recueil, ses poe`mes, les uns apre`s les autres, semblent bien s'envoler, a` tire d'ailes brillantes.
« Je place encore, et encore, et encore un gros morceau de mots au bout de mes lignes chairs roses et tortillantes pour voir si ça mord. » Il y a Sixtine qui court, toute-puissante, sur ses seize ans à l'été 2003. Entre insouciance et urgence d'exister, elle passe un morceau de ses vacances aux côtés d'une amie de sa mère, veuve depuis peu.
Il y a Thirty qui démissionne en 2019 et qui compose, entre ses quatre murs, un état des lieux de ses possibles - délimité par son angoisse de sortir.
Il y a le Choeur qui raconte, qui chante, qui danse et balance pas mal. Il a pour mission, dit-il, de rendre visible l'invisible.
C'est une histoire logée à l'endroit du crash entre deux époques. Un viseur tragicomique pointé sur le doute. C'est une histoire de jeunes et de vieilles peaux qui se croisent, qui (se) heurtent, qui sèchent au soleil dur du regard.
Mixant les genres et les registres de narration et de langue, JERK est un récit hors normes. Le partage d'une voix poétique qui met en pièces l'aujourd'hui.
Dans cette collection de fragments poétiques oscillant entre l'intime et le scientifique, Christine Van Acker nous emmène à la découverte du monde végétal. L'en vert de nos corps est une invitation à la curiosité et à l'émerveillement devant l'inventivité et la beauté des mécanismes d'évolution de la nature.
Dans la nuit londonienne, la tour Grenfell brûle, tel un symbole et un signal d'alarme des injustices sociales. Roger Robinson part de ce drame pour évoquer l'exil, la génération Windrush et sa difficulté à faire reconnaître sa citoyenneté britannique, les problématiques identitaires des deuxième et troisième générations. Il rappelle l'histoire des Afro-Britanniques - esclavage, colonisation, migration - pour expliquer les racines des maux, tout en appelant la jeunesse à ne pas en rester prisonnière. Le poète s'interroge également sur le chez-soi, qu'il choisit de tisser au long du chemin de vie en un paradis portatif. En musicien, chef d'orchestre et metteur en scène aguerri, Roger Robinson joue habilement avec les rythmes et les compositions pour inventer un style hybride qui fusionne reportage et poésie. Malgré le ton mordant du poète, ce recueil est un baume qui, devant l'impuissance et l'injustice, place l'humanité et la bienveillance. Il y diffuse, en syncopes, un optimisme grinçant ou une ironie radieuse. De ce sarcasme qui fait le sel de l'oeuvre, l'arrière-goût n'est pas l'amertume, mais la suavité.
Dans ce recueil de poèmes, l'auteure partage son expérience de la grossesse et de la maternité.
Caillasses, c'est un Big Bang existentiel, une poésie à la criée, un battement de coeur. Avec son premier recueil de poèmes, Joëlle Sambi tisse une étoffe. Elle assure la protection des vivants et le passage des mots. Une plume affilée, aussi profonde et pleine que la forêt équatoriale. Tel un manifeste poético-politique, elle y déploie les cicatrices d'un corps-âme mâtiné de violences raciales, sexistes et homophobes. Sa langue se pare de mille éclairs afin de partager les raisins mûrs de la colère.
Entre 2011 et 2021, Camille Pier a archivé sous formes de poèmes performances quelques-unes de ses éclosions. Archivé ou activé ? Les mots qu'on jette sur scène sont parfois des sorts qu'on se lance à soi-même comme des boomerangs. Sortir de l'ennui, de l'enfermement, de la peur de ne jamais être normal, de devenir ou de rester un véritable scandale. Se lancer vers l'avant et se trouver en chemin. Ce chemin c'est le tracé de la marge, la limite vers la militance, le monde de la nuit, les planches de la scène éclairée par des lunes artificielles. Scandale ! est un récit en je polyphonique, l'histoire d'un personnage de cabaret qui rêve de devenir réel.
Très drôle et très triste, léger et violent, Faire quelque chose. (C'est le faire, non ?) rend hommage aux possibles de l'existence. Alors qu'elle est enceinte de sept mois, une autrice de théâtre perd son frère qui meurt dans un accident. Quels personnages et quelles fictions convoquer pour raconter ce moment où naissance et mort s'entremêlent si intimement? Un récit polyphonique où l'on rencontre, entre autres, une employée de pompes funèbres en évaluation, une actrice qui refuse de jouer son rôle, un organe vital supplémentaire qui n'a pas encore été découvert, la magistrate internationale Carla Del Ponte, un infirmier en lutte et l'autrice accompagnée de son inconscient végétal délirant. Entre réalité et fiction, entre optimisme et lucidité, Florence Minder propose un voyage plein d'espoir dans lequel vie et mort rappellent les humains à leurs capacités d'action.
« Ce n'est pas de sa faute si elle est déchirée comme cela en petits morceaux bandelettes volant par ici papiers déchiquetés nageant par là. Ce n'est pas tous les jours qu'il vous est donné au pays des montagnes bleues de se lisser les doigts. »
"Les humains prétendent que certains individus, certains comportements et certaines pratiques sexuelles seraient « contre- nature » Et si nous allions voir dans la nature ce qui se passe de si « contre-naturel » ?
Josie, éminente scientifique experto-spécialiste en sexualité animale nous invite à rencontrer et visiter l'intimité naturelle. Dans cette conférence scientificomique, Josie nous raconte les ébats en tous genres et les genres dans tous leurs états chez nos amis les animaux.
La Nature contre-nature (tout contre) est un projet multi-facette de vulgarisation scientifique et d'éducation populaire autour des thématiques LGBTQI dans la nature qui nous entoure. La conférence-spectacle en est un des volets."
Voilà donc une illustration de l'art de faire des mathématiques : jouer avec des motifs, remarquer des tendances, imaginer des conjectures, chercher des exemples et des contre-exemples, être inspiré pour inventer et explorer, fabriquer des arguments et les analyser, et soulever de nouvelles questions. C'est tout cela à la fois. Je ne dis pas que c'est vital, car ce ne l'est pas. Je ne dis pas que cela va guérir le cancer, car ce n'est pas le cas. Je dis juste que c'est amusant et que cela m'apporte du plaisir. De plus, c'est complètement inoffensif. Quelles sont les activités humaines dont on pourrait en dire autant ?
Dans cet essai, Paul Lockhart se désespère de la manière dont les mathématiques sont enseignées dans nos écoles et vues par le grand public. Les mathématiques sont un art, un acte créatif, et nul ne devrait être privé de leur beauté.
«?La mémoire de la clé - de l'origyne - s'est perdue, car au nom du Père, sa langue fut coupée, interdite de transmission. [...] Je ne cherche plus la clé, je l'ai trouvée. Je la connaissais pour en avoir été la matière même mais maintenant qu'elle a été nommée, il me faut écrire à partir d'elle. Donner la clé pour entrer dans ma maison.?» Le point de vue de Claire Lejeune est celui des origines, et plus particulièrement, de l'origyne, c'est-à-dire de la féminité au commencement de toute chose, de toute création, de la Vie - qu'elle aimait écrire avec une majuscule. Ce qui nous semble une évidence est cependant une prise de conscience à l'encontre de tous les détournements d'une civilisation qui s'est savamment construite sur la servitude des Femmes et sur leur effacement dans les coulisses de l'Histoire.
Ces poèmes construisent un monde insolite dans lequel une fillette perfide se perd dans la foule d'une fête foraine, croise un arbalétrier condamné à mort, un diplomate meurtrier, un gynécologue au passé de toxicomane, des pères en pleurs et Dieu de retour d'une laverie automatique.
En 1927 se tient à Bruxelles le cinquième Conseil International Solvay, dont le thème «Electrons et Photons» porte principalement sur la mécanique quantique.
Cette conférence joue un rôle important dans l'histoire des sciences de par la réunion d'une brochette des plus grands physiciens de leur temps, mais surtout par les échanges animés entre les représentants de ce qui deviendra l'«école de Copenhague» et d'autres physiciens, plus particulièrement Einstein, qui ne pouvaient pas se résigner à accepter les relations d'incertitude (Dieu ne joue pas aux dés).
Cette pièce de théâtre de Paul Pourveur nous enmène dans la réception de l'hôtel Métropole, à la rencontre de trois personnages dont les aléas nous permettent d'imaginer les coulisses de cet événement.
Et je ne dois pas dormir .
Je dois te délivrer, nuit après nuit .
Je relie en nageant les mêmes points.
En moins qu'une constellation (extrait du poème Aquarium) .
Charlotte Van den Broeck est la nouvelle révélation de la poésie flamande. Lors de ses lectures publiques, elle dit ses poèmes par coeur, en les accompagnant d'une gestuelle subtile et sensuelle. Ses thèmes de prédilection : la place de la femme dans le monde postmoderne, le doute existentiel et les péripéties amoureuses.
Ses poèmes sont porteurs d'une charge philosophique associée à un ton singulièrement mélancolique.
« La lecture ou l'écoute de sa poésie doivent à la fois constituer une expérience, et amener à une prise de conscience. » Carl de Strycker, directeur du Poëziecentrum de Gand"
En géométrie, une géodésique désigne la généralisation d'une ligne droite sur une surface. En particulier, un chemin le plus court entre deux points d'un espace pourvu d'une métrique est une géodésique.
Le temps d'un soir, un scientifique et un auteur de littérature parlent de science. Le scientifique lance la discussion en évoquant les résultats d'une de ses recherches, une théorie ou une équation qui lui tient particulièrement à coeur. L'auteur invité s'approprie les concepts et les questions avec sa propre sensibilité. Ce livre vous invite à découvrir les textes scientifiques et les créations littéraires qui sont nées de ces dix rencontres.
André Füzfa - Nicole Roland.
Jean-Pierre Boon - Caroline De Mulder.
Petra Vertes - Jan Baetens.
Philippe Toint - Nicolas Marchal.
Hugues Bersini - Jacques Darras.
Vincent Blondel - Caroline Lamarche.
Mustapha Tlidi - Laurence Vielle.
Jean-Charles Delvenne - Vincent Engel.
Michel Tytgat - Geneviève Damas.
Renaud Lambiotte - Christine Van Acker.
Si vous pensez que litte´rature et technologie ne font pas bon me´nage, PAGES VIVANTES pourrait bien vous surprendre. Plongez avec tous vos sens dans cette expe´rience poe´tique, visuelle et sonore.
Mais d'ou` viennent ces images et ces mots, de votre imaginaire?
Questionnant les frontie`res toujours plus floues entre re´el et virtuel, cet ovni litte´raire de´passe les limites de la page pour se de´ployer dans une expe´rience de re´alite´ virtuelle.
Que ce soit a` travers le livre ou a` travers l'application accessible gra^ce a` votre Smartphone et aux lunettes fournies, PAGES VIVANTES invite a` la contemplation et a` la re^verie.