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Le Dilettante
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Par deux fois déjà, le poète William Cliff, Belge au beau nom de pirate, a fait halte au Dilettante, le temps d'y poser son sac, nous offrant, mains fiévreuses et regard ébloui, provende de poèmes et volée de beaux vers, le reposoir de son coeur et l'élixir de ses souffrances : avec Conrad Detrez, ce fut l'hommage à l'ami disparu; Amour Perdu évoque, d'élans soudains en fougueuses escapade, des amours mâles qui jalonnent sa route et ponctuent ses heures. Avec Au Nord de Mogador, assidu toujours à jouer de la rime et à régler son vers comme on touche de l'épinette ou jongle du couteau, William Cliff assemble un herbier d'instants, dévide une corde où chaque noeud sert à marquer la vitesse de la vie, ses cadences rudes, ses points de force. Il nous y parle, dans une langue qui est celle de Maurice Scève, du Shakespeare des Sonnets ou d'Apollinaire, de villes ou de pinsons, de regards échangés et du poids de la terre, de menus instants qui illuminent le monde, de l'église Saint-Merri, d'un avion pour Philadelphie, d'un prince dans une gare croisé ou d'une panne d'électricité. Des moments sertis dans le vers, des lueurs prises dans l'ambre du mot qui font de William Cliff, là comme un tas de viande surannée / transpercé par le cri d'un oiseau forcené, un poète absolument contemporain.
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Après Poussières de la route et Jeunesses, recueils posthumes, Le Dilettante publie aujourd'hui un autre inédit, Huit quartiers de roture, dans lequel Calet nous invite à parcourir avec lui, au lendemain de la guerre, les XIXe et XXe arrondissements de Paris. Si Calet voyage un peu dans le temps, retraçant avec légèreté l'histoire des vieux villages de Paris (La Villette, Belleville, Charonne), Huit quartiers de roture lui donne surtout l'occasion de marcher sur les traces de son propre passé.
Les rues et les quartiers qu'il explore sont ceux de sa terre natale. Henri Calet (1904-1956) fit l'adaptation radiophonique de Huit quartiers de roture en 1952, laquelle donna lieu à huit émissions diffusées sur le Programme parisien. De larges extraits de celles-ci, d'une grande qualité artistique, figurent dans le CD accompagnant cet ouvrage.
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Quoi de plus doux pour apprendre quelqu'un / que de connaître son organe intime. Et le poète William Cliff de prendre le large, en skipper subtil, sur la grande mer des corps virils, d'aller, promeneur solitaire, narine aux vents et mains de sourcier, taillant la route des roideurs et des spasmes, cap sur les visages donnés et les élans offerts au détour de soudaines rencontres. S'engouffrant à perte de corps dans l'obscurité de certaines salles au fumet fétide, aux fauteuils défoncés, mais au voisinage délicieux, accostant aux bars de la nuit pour quelques contacts fugaces, à Philadelphie ou Viña del Mar, New York ou Bruxelles, William Cliff,?beau héros abreuvé d'abjection au fil de poèmes néoélisabéthains, ciselés et d'une délicatesse glorieuse, narre le membre frémissant de l'hôte d'un soir, les cuisses du louveteau, l'orteil de l'amant, les douces muqueuses : car dans la vie on aime que nous happent / certaines choses un peu dégoûtantes / qui nous font sortir de l'ennui ordinaire. Une quête des corps amoureux qui délivre de ce cafard qui encrasse les jours et dont le soleil, dieu de flamme qui sourit aux heureux et frappe ceux qu'il damne, ne nous délivre pas. Plus de vingt-cinq ans après son tombeau de Conrad Detrez, William Cliff fait retour au Dilettante pour un nouveau cahier de poèmes qui tente de prendre aux rets du mètre classique les fuyantes extases de l'amour masculin et de garder encore l'enfance d'un corps promis à la mort : Salut à toi, beauté, que la rue m'a fait voir !
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Dans les rares sorties qu'il s'accordait il faisait preuve d'une vigilance de mère poule envers lui-même.
Mais la routine aidant, une sorte d'ironie satanique l'avait heurté de plein fouet. Camille était arrivée dans sa vie comme certains accidents automobiles surviennent sur les trajets que nous connaissons le mieux [...] Il aimait ce joli dos élancé. Il observait les traces que l'élastique du mini-soutien-gorge avait laissées sur sa peau. Deux lignes parallèles et sanguines au milieu desquelles l'agrafe avait gravé une sorte d'idéogramme.
Il redécouvrait ce corps longiligne.
Cette beauté irréductible. Et cette chair si mate et lisse aux pores serrés. Si claire et venue du fond de l'hérédité telle une survivance. Sans doute celle des derniers bastions vikings sur le donjon des gènes.
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Voici quelques années, nous avons quitté la capitale. Au grand dam de la famille et des amis, nous sommes venus nous installer Ici. Non pas au Costa Rica, à Málaga, ou à Las Palmas, mais Ici, tout en bas de la carte de la Belgique, juste en dessous de la
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Les meilleures intentions du monde ont quelquefois des conséquences tragiques. Les Capouilles, seuls pauvres authentiques de la petite ville, vont pâtir des bienfaits dont les comblent les autres habitants, lesquels ne comprendront pas à temps que ce n'est pas parce qu'on n'a rien qu'on n'a rien à cacher.
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franz bartelt est né au bord de la seine de maupassant, a grandi au bord de la vence de rené daumal et vit au bord de la meuse d'arthur rimbaud. sans doute est-ce pourquoi il a développé un certain respect pour l'eau qui coule, le goût de la littérature qui en découle et le regret, à mesure qu'il prend de la bouteille, de n'avoir pas vu le jour dans des régions viticoles.
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