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Le Port A Jauni
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TOUPIE est un recueil de poèmes en légèreté : toupie comme un enfant qui virevolte et parcourt le monde ; toupie comme un escargot, une robe de princesse ou une étoile filante ; toupie tourne, s'envole, voyage ; toupie matière de bois, pèle la planète plus ronde qu'une pomme ; toupie ronde, point, volute dans l'illustration... La toupie dans tous ses états ! avec beaucoup d'humour et d'imagination pour tous les âges. La traduction de ces poèmes nous a bien donné le tournis ! Car toupie se dit "boulboul" en syrien, ce qui signifie «rossignol» en arabe litte´raire et «zizi» en e´gyptien ! Toupie se dit "naHla" en e´gyptien, ce signifie «abeille» en arabe litte´raire ainsi que dans la plupart des langues arabes parle´es. Toupie se dit "trombia" en marocain, qui vient probablement de l'espagnol, nous rappelle la "tromba" - la «trompette» en italien - et tout ce qui arrive «en trombe» dans les langues latines ! Toupie se dit "khazrouf" en arabe litte´raire, un mot relie´ a` d'autres mots qui e´voquent le bois, les jeux d'enfants et le mouvement. Bref ! La traduction du mot toupie en arabe ne tourne pas rond. Golan Haji a choisi le mot boulboul pour le rythme du mot, pour son lien avec la nature, pour l'e´vocation du chant de l'oiseau. L'édition de ces poèmes est accompagnée d'une version sonore en ligne indiquée par un QR code dans le livre papier, disponible dès sa publication en janvier 2023. Catherine Estrade et Mohamed Alarashi seront les voix de la toupie. La mise en scène sonore jouera avec tous les instruments à vents du cazoo au saxophone, et à percussion du triangle au derboukas. Une attention particulière sera portée au rythme pour accompagner les tours et détours de cette toupie en voyage.
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Ce livre poursuit la série commencée avec "Le dictionnaire des monstres", publié en 2021 par Le port a jauni en version bilingue, imaginé et illustré par Mohieddine Ellabbad (Égypte). Il en reprend les principes : même maquette, même parti-pris non exhaustif et humoristique, même exploration des contes et imaginaires du monde entier.
POURQUOI LES OGRESSES ?
La figure de l'ogresse est très présente dans la culture arabe, elle est le pendant de la sorcière européenne. Elle peuple les contes et les rêves des petits enfants. Certaines ogresses sont très connues, aussi célèbres que la sorcière de Blanche-Neige dans l'Europe de l'ouest ou Baba Yaga dans l'Europe de l'est. Au Machrek, « tout le monde » connaît l'histoire de l'ogresse féroce avec sept paires de seins, qu'un tout petit garçon réussit à amadouer en la tétant, tandis que ses frères grands et forts s'étaient fait dévorer en tentant de l'affronter. Au Maghreb, « tout le monde » connaît Aïcha Kandisha qui hante les routes et les nuits pour séduire ses amants, car cette ogresse est belle ! L'ogresse, c'est la mère et l'amante, la nature vive et la mort, la femme et la bête, la laideur et la beauté... Toutes les peurs en elle rassemblées. Mo Abbas s'est emparé de cette figure : à la manière de Mohieddine Ellabbad, il est parti à la recherche des ogresses du monde entier. À notre grande surprise, il en a trouvé partout ! Ce Dictionnaire rassemble les ogresses qu'il a rencontrées :
- Celles qui peuplent les histoires et les contes du Maroc au Mexique, de l'Alaska au désert des Mojaves.
- Celles qui ont réellement existé, comme l'ogresse de la Goutte d'Or.
- Celles tout droit sorties de l'imaginaire fantasque de Mo Abbas qui s'est interrogé, d'une part, sur la vie quotidienne des ogresses : que mangent-elles, à quoi ressemble leur école, quelle mode suivent-elles ? Et d'autre part, sur l'ogresse comme figure transgressive et féministe, comme femme émancipée et libérée des attendus liés à son genre.
Ce dictionnaire nous permet enfin d'avoir accès à certains dictions de l'ogresse, quelques poèmes et de précieuses recettes de cuisine... -
Poèmes de roches et de brumes
Carl Norac, Arno Célerier
- Le port a jauni
- Poemes
- 19 Septembre 2018
- 9782919511419
« En oiseau curieux ou garçon trop grand, je suis entré dans ces paysages secrets aux couleurs voyageuses, en pensant que les roches et les brumes nous parlent et qu'il faut seulement savoir les écouter. » Ainsi commencent les Poèmes de roches et de brumes où matières brutes et volutes se frottent, se frolent et se mêlent dans les poèmes de Carl Norac et les illustrations d'Arno Célérier, entre masses de papiers découpés et brumes de dentelles ajourées.
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Quand Assam Mohamed est arrivé en France, après un long parcours en provenance du Soudan, il ne parlait pas français. Il a appris grâce à des cours d'alphabétisation avec Elsa Valentin. Lorsqu'il ne savait pas dire le mot en français, il le disait dans sa langue maternelle, l'arabe, et Elsa Valentin notait phonétiquement le mot prononcé avant de chercher à le traduire en français. Tout en lui apprenant les mots qui lui manquait, elle s'est constitué un petit lexique de mots arabes pour apprendre elle aussi. Ainsi, le récit d'enfance d'Assam Mohamed s'est tissé dans les deux langues. C'est comme cela que l'on apprend à parler, par besoin de se raconter et de dire le monde. Pour rendre compte de ce tissage entre le français et arabe, nous avons gardé certains mots arabes au milieu du texte français, et inversement. Cette mise en page invite le lecteur à chercher le mot manquant dans la langue de l'autre. Dans la même page et dans la même couleur, on retrouve la retranscription phonétique de ce mot manquant, dans l'une et l'autre langue. La version sonore, publiée en même temps que le livre, en accès libre et gratuit sur notre site, permettra aussi d'entendre ce tissage entre les deux langues, et de savoir comment le mot se prononce dans la langue que l'on ne lit pas, que l'on ne connaît pas. Par sa forme, ce recueil témoigne du déplacement de soi qu'exige l'apprentissage d'une langue nouvelle très éloignée de sa langue d'origine. Ce que cela provoque de perturbation intérieure, d'enthousiasme parfois, de désespoir et d'inquiétude d'autres fois. L'effort que cela demande. Le courage. Dans le fond, ce texte raconte l'enfance d'Assam Mohamed. Il y a un enfant gardien de troupeau, un père qui veille, une chèvre espiègle, un voisin qui se fâche, un enfant qui grandit, un adulte qui se souvient. Ce long poème est une ode à l'enfance, une mémoire sensorielle que chacun, chacune d'entre nous garde blottie au fond, et que l'on dit mieux dans la langue de son enfance. Elsa Valentin écrit pour les enfants en jouant avec la langue et les langues. Elle revisite parfois les contes traditionnels, comme dans Bou et les 3 zours qu'elle écrit dans un langage mêlant mots d'autres langues, mots inventés, et mots-valises. Par ses cours de français aux demandeurs d'asile et la rédaction de leurs récits de vie pour l'OFPRA, elle poursuit cette réflexion sur les niveaux de langues, les mots justes pour se dire, la langue appropriée pour parler le monde. En ce sens, elle travaille le bilinguisme, voire le plurilinguisme, qui trouvent leur écho dans cette publication du Port a jauni. Pour traduire ces mots en images, nous avons choisi Frédéric Hainaut, qui dessine comme dans un souffle, avec l'énergie et le geste dru, sec, assuré et naïf d'un enfant. Auteur et illustrateur de dessins animés, Frédéric Hainaut se lance aussi dans des séries picturales impulsives, comme la frise que nous avons choisie, où l'on voit tout à la fois la marche, les herbes sèches, la course, le paysage sec, le sauvage.