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Lettre Volee
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L'étrangère n.56 : Esther Tellermann et varia
Pierre-Yves Soucy
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 7 Octobre 2022
- 9782873175986
L'oeuvre poétique d'Esther Tellermann autour de laquelle nous avons construit ce dossier marque son époque tout comme elle en porte les traces profondes. Ce dossier met en évidence non seulement la profondeur et la mobilité de cette écriture poétique, laquelle se décline sous d'autres formes expressives telles que le récit et l'essai. Dense, sa poésie témoigne de la fragilité du monde dans lequel nous vivons. Cette parole poétique est forte, sans concession, alors qu'elle cherche à percer toutes les facettes de l'existence, depuis les moments les plus intime jusqu'aux événements les plus englobant de la culture, de l'histoire comme de ses dérives catastrophiques du monde actuel avec la violence et la barbarie que l'on y décèle, ouvrant sur des moments d'effondrement généralisé. François Rannou, qui a coordonné ce dossier, rappelle de manière très juste dans sa présentation l'état du monde dans lequel nous vivons, en reprenant les mots mêmes d'Esther Tellermann : « La guerre entre les sexes, entre les peuples, la torture, le chaos qu'instaure l'homme sur la Terre dans le même temps qu'il construit ses échafaudages politiques, philosophiques, psychologiques, scientifiques ». Nous complétons le dossier ici présenté par quelques contributions d'auteurs qui accompagnent le cheminement de la revue depuis un moment.
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Nous retrouvons dans ce numéro de L'étrangère des suite poétiques, celle Michael Palmer, poète américain contemporain dont l'importance fait l'objet d'une reconnaissance de plus en plus manifeste, lequel propose une suite chargée d'impressions centrées sur la lumière et ses ombres, déclinées sous ses multiples manifestations. Nous avons sollicité des textes de plusieurs jeunes auteurs(es) afin de rejoindre au plus près ce qui est vécu du monde tel qu'il s'offre de nos jours, pour dire à la fois son éclatement, afin de mieux faire entrer la poésie dans les débats auxquels nous ne pouvons pas nous dérober, laquelle transcende par l'articulation des différentes dimensions expressives sur lesquelles elle se fonde : de Mathieu Nuss à Adèle Nègre et Alexis Audren, de Myette Ronday à Denis Ferdinande et Guillaume Artous-Bouvet, ou encore ces poésies de Fanny Lambert et d'Isabel Guerrero. Cette dernière nous offre des textes qui sont ses toutes premières publications. Les héritages poétiques des uns et des autres, si différents soient-ils, marquent des convergences de sensibilités, une attention àl'époque et les figures sous lesquelles elle se décline. Une attention à l'inscription de la poésie, ou encore, en textes portés par une prose poétique, peut prendre la forme d'une pièce dramatique. C'est ce que nous propose ici Henri-Pierre Jeudy, confronté à la réalité rugueuse de la vie qui est aussi l'exigence de confronter la mort dont la parole ici donne lieu à un dialogue soutenu par cette volonté de vérité. Le volume de clôt avec un essai de Claude Le Manchec consacré au poète André du Bouchet, dans la perspective où celui-ci fut et est resté jusqu'à la fin de sa vie très proche et très sensible autant qu'attentif aux oeuvres d'Ossip Mandelstam comme de Varlam Chalamov, et de bien d'autres. Pierre-Yves Soucy : Ouverture : Retour sur le réel et sur ce qui se dérobe ; Michael Palmer: Mouvements ténus / Light Moves ; Henri-Pierre Jeudy : Palinodie ; Fanny Lambert : Rondements ; Alexis Audren : sauf le sauvage; Isabel Guerrero : lucide wild ; Mathieu Nuss : Abois ; Adèle Nègre : Volées, feuillets très concrets, défets ; Denis Ferdinande : Divers plateaux ; Myette Ronday : Légers ressacs ; Guillaume Artous-Bouvet : Sel du sel (extrait) ; Claude Le Manchec : Le silence d'André du Bouchet.
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L'étrangère n.57 : dossier Jean Laude
Revue l'Etrangère
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 17 Mars 2023
- 9782873176136
Volume double de la revue L'étrangère dirigé par Michel collot, consacré à l'oeuvre poétique d'une importance décisive de Jean Laude, plus connu comme l'un des grands africanistes et historiens de l'art du vingtième siècle. Tout le monde s'accorde pour reconnaître l'importance de l'oeuvre de Jean Laude en tant qu'historien de l'art et africaniste, notamment autour des thématiques touchant aux rapports de la peinture française et européenne et les arts d'Afrique, ainsi que sur les arts premiers. Ce qui semble moins connu, c'est son oeuvre poétique qui lui a valu la reconnaissance de poètes aussi marquants qu'Édouard Glissant ou encore Jacques Dupin. Né en 1922 et décédé prématurément en 1984, Jean Laude aura laissé une oeuvre poétique injustement méconnue. Un retour sur celle-ci qui a donné lieu en mai 2022 à un colloque dirigé par Michel Collot et Christine Dupouy à l'université de Tours. Rappelons que si Jean Laude publie quelques recueils brefs dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, son livre majeur, Les Plages de Thulé, dont la première édition remonte à 1964, et est publiée aux éditions du seuil, Jean Laude travaillera à ce livre jusqu'à la veille de sa mort. L'édition finale sera publiée en 2012 à La Lettre volée. Entre-temps est paru aux Éditions Corti en 1989 un livre important préparé par Michel Collot et intitulé La Trame inhabitée de la lumière, livre composé surtout de textes poétiques écrits dans les années 1970. Rappelons que si Jean Laude est passé par le surréalisme et a par la suite collaboré à des revues comme Change ou encore Tel quel, il s'émancipe de ses premiers engouements pour suivre une voie qui lui sera propre. Pour reprendre les propres mots de Jean Laude, tirés des Plages de Thulé : il s'agit de creuser « le lit de tout ce que j'ignore » et me porter « à la rencontre de l'inconnu masqué. » Sommaire : Michel Collot : situation littéraire de Jean Laude ; Pierre-Yves Soucy : Approche des fondements de la poésie de Jean Laude ; Christine Dupouy : « seuil », « centre », « Lieu » : de quelques mots-clefs chez Jean Laude ; Christian Doumet : Jean Laude vu du ciel ; Thomas Augais : La spatialisation du poème dans Diana Trivia ; Serge Linares : Figure du livre chez Jean Laude ; Marie Joqueviel Bourjea : Jean Laude, pour un chromatisme différentiel ; Patrick Née : L'ailleurs dans Les Plages de Thulé ; Esther Tellermann : Les Plages de Thulé, au lieu du commencement écrire le littoral; Marc Blanchet, et un ensemble important composé de plusieurs inédits de Jean Laude, notamment des passages tirés de son Journal.
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Deux suites poétiques dans ce volume : la première du poète et essayiste allemand Durs Grünbein, né à Dresde en 1962, lauréat du prix Georg-Büchner, ici traduit par Jean-Yves Masson et Fedora Wesseler, la seconde de Helga Novak, de nationalité islandaise, mais d'expression allemande. Après des études de journalisme et de philosophie, puis de littérature, elle exerce plusieurs métiers et voyage aux États-Unis et dans plusieurs pays européens : sa poésie n'est du reste pas sans évoquer l'errance, le rejet et l'exil. Et des textes inédits de Pierre Parlant, Maria Raluca Hanea, Jean-Paul Michel, Dominique Mauriziou Erwann Rougé, souvent traversés par des mouvements de révolte, des atmosphères nostalgiques ou encore une certain mélancolie, qui ne sont pas sans évoquer ou se situer par rapport à l'époque trouble que nous vivons.
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Cette nouvelle livraison de la revue regroupe un ensemble d'auteurs, poètes, prosateurs et essayistes, où la question de la création plastique retient tout autant l'attention que les textes littéraires. Anne Penders (qui est à la fois écrivain, photographe et historienne de l'art) ouvre ce numéro avec un texte intitulé « L'envers », lequel se situe entre prose et poésie, mais où la dimension réflexive occupe une place importante. Le texte que propose Michel Collot est en quelque sorte un retour sur l'oeuvre d'André du Bouchet en s'attachant ici de manière plus précise sur le rapport de ce dernier à la peinture, dont l'importance fut décisive dans tout l'oeuvre poétique. Les textes retenus de Victor Martinez, Marc Blanchet, Pierre Voélin et Joël-Claude Meffre sont des textes (poésie et prose) de création qui se rattachent tous à un travail en cours, et signalent cette diversité des voix poétiques contemporaines. Jean-Claude Schneider pour sa part nous propose une suite intitulée « et (plus tard) précipitant », consacrée au travail du peintre Gilles du Bouchet, la réflexion chevauchant une démarche proprement poétique. Enfin le numéro se clôt sur un essai de Jacqueline Michel consacré cette fois à la poésie de Silvia Baron Supervielle, en particulier à deux recueils de poésie de cet auteur, aussi connu pour ses traductions de l'espagnol, Lecture du vent et L'Eau étrangère, tous deux parus aux éditions José Corti.
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L'ensemble des suites poétiques et des essais publiés dans cette nouvelle livraison de la revue L'étrangère se tient au plus près de l'époque et ouvre sur des domaines de préoccupation qui vont bien au-delà de la simple expression ou vision subjective. Leurs voix touchent, d'une manière ou d'une autre, toutes les dimensions de l'existence.
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Ni bilan, ni état des lieux mais volonté de signaler ce qui nous retient dans la création poétique voire dans la création tout court, dès lors que les soixante numéros réalisés depuis plus de vingt ans auront mobilisé près de trois cent auteurs et autrices afin d'approcher les enjeux les plus significatifs dans le domaine littéraire et artistique de l'époque. Ce volume a invité les personnes qui furent immédiatement impliquées et qui auront accompagné au plus près cette expérience éditoriale, comme pour rappeler combien une revue, dont on sait la fragilité - et dans bien des cas le caractère éphémère -, peut relever le défi du temps qui passe et, par la même occasion, ouvrir des domaines de la création à jamais inédits. Ce volume signale autant de directions de pensée et de création qu'il y a d'auteurs. Et pourtant les convergences, aussi bien au niveau des expériences cumulées que de la manière de les penser, de les traduire, de les porter à l'expression, retiennent toute notre attention puisque ce qui est saisi concerne la vie captée dans ce qu'elle peut avoir d'essentiel. Contributions de Pierre-Yves Soucy, Michel Collot, Olivier Schefer, François Lallier, Victor Martinez, Alexis Audren, François Rannou, Daniel Vander Gucht, Elke de Rijcke, Christophe Van Rossom.
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Le présent numéro double de la revue L'étrangère reprend l'entièreté des actes du colloque de Cerisy-la-Salle qui fut consacré au poète James Sacré sous la direction de Tristan Hordé, Béatrice Bonhomme et Jacques Moulin en septembre 2010. On y trouvera donc les textes d'une vingtaine de conférences, plusieurs textes inédits et un entretien avec l'auteur, ainsi que plusieurs documents (photos, oeuvres d'artistes, etc.) reproduits pour l'occasion. oeuvre poétique singulière, marquée aussi bien par ses origines vendéennes que par l'Amérique où il a vécu et enseigné durant plus de trente ans, le Maroc et bien d'autres lieux qu'il est venu inscrire dans ses textes poétiques. L'écriture du poème est, chez lui, incessante interrogation de l'acte d'écrire, chahutée par une grammaire en mouvement dans une synchronie des contraires. Pas de vérité définitive quant à une hypothétique essence de la poésie. Pas de poétisme. Plutôt énergie et désir, circulation du sens, échange et partage, façon de nouer et de dénouer. Elle n'est ni idéalité dont il pourrait y avoir science, ni absolu à vénérer, la poésie est une réalité contingente, un écho prosaïque de l'existence, énonciation qui tire de son peu d'assurance la force de faire jaillir au plus vif l'étrangeté du réel le plus anodin. Dans sa poésie, James Sacré cherche plutôt à aller vers des choses qu'il qualifie de pauvres, mièvres ou maladroites, pour défaire ce qui est rutilant ou trop sonore.
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L'étrangère n.23/24 : quelques singularités contemporaines
Collectif
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 28 Novembre 2009
- 9782873173531
Cette livraison de la revue L'étrangère se consacre à la fois à une évaluation critique de la création poétique actuelle à partir de plusieurs essais qui lui sont consacrés et, parallèlement, vise à proposer un ensemble substantiel de textes d'auteurs de la jeune génération afin d'appuyer et d'élargir le propos pour venir éclairer ce paysage qui ne se laisse enfermer dans aucune approche globalisante. Ainsi, les essais proposés tentent de cerner les tendances les plus significatives qui définissent le champ de la création sans jamais laisser entendre que le sujet serait épuisé par le tour d'horizon qu'ils proposent avec une très grande liberté d'expression et d'analyse. En outre, si l'intention de ce numéro est d'abord de tenter de faire le point sur les sensibilités les plus manifestes, il n'en demeure pas moins qu'elle est aussi de signaler, de relever avec force même, ce qui tient de la singularité des auteurs participant à ce numéro double. Les singularités des textes ici présentés ressortent avec d'autant plus de force qu'il ne s'agissait en aucun cas de proposer aux auteurs un thème ou une ligne directrice à leur travail, mais bien de les inviter à nous soumettre des textes en marche, ceux sur lesquels ils travaillaient au moment de notre sollicitation.
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L'étrangère n.45 : Philippe Denis, une libre infortune
Collectif
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 9 Novembre 2017
- 9782873174927
L'importance de l'oeuvre poétique de Philippe Denis ne fait aucun doute. Les orientations qu'il aura prises au fil de ses voyages, comme des ses explorations des oeuvres de poètes américaines, comme Emily Dickinson ou Sylvia Plath, pour ne prendre que ces exemples, signale l'originalité de cette oeuvre. Dans le présent volume, Alain Mascarou, qui a initié ce projet de publication en collaboration étroite avec Christine Dupouy et Fabrice Schurmans, rappelle ce mot de Denis, qui résume l'attitude que ce dernier tient face à la vie : « Dans le combat entre le monde et toi, seconde le monde. » Et il poursuit : « Philippe Denis, obstiné à ferrailler, dans sa dialectique calleuse, avec l'expression poétique, semble suivre la règle de Kafka, et mettre toute son énergie d'écrivain à seconder tout ce qui s'oppose à lui dans son entreprise. S'il traite de lyrisme, c'est pour y mettre un frein, réduire le registre à l'aphasie, s'il s'agit de sublime, c'est un autre contrat que le sien qui est en cause, à la rigueur c'est d'une écriture touchant presque au sublime qu'il se réclame. Cette poétique du contre-élan, de la contre-expertise, ne l'enferme ni en lui-même ni dans une dimension spéculative. Tout au contraire. Pour lui les chemins de la création sont ouverts au pas, et s'il est une constante dans l'oeuvre à partir de Divertimenti (1991), c'est qu'elle reconnaît ce qu'il doit à une fringale d'espaces, d'usages du monde et des langages (littérature, peinture, musique) - voire aux gens qu'il croise. »
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Le présent volume de L'Étrangère est composé de onze textes inédits de poètes et de critiques contemporains. Jean-Patrice Courtois interroge la nature sous ses divers angles les plus actuels, en explorant les avancées comme les conséquences résultant des manipulations illimitées de la science et de la pensée technique, alors que sa poésie fait une large place à l'écologie. Deux essais multiplient les intersections entre poésie et oeuvre cinématographique, celui de René Noël s'attache aux rapports entre l'image et la peinture dans les films d'ingmar Bergman ; celui de Philippe Blanchon revisite Messidor d'Alain Tanner. Poète de la jeune génération, Soline de Laveleye nous donne à lire une suite où le rapport au monde ne fait pas qu'émerger d'une parole poétique sous la banalité du quotidien. Les suites poétiques de Damien Paisant et d'Alexandre Mare sont des découvertes qui nous révèlent des créativités imaginantes. Nous publions la suite d'une réflexion de Christian Ruby, son périple autour de la figure du spectateur, ici du spectateur tel qu'il apparaît dans la pensée et la création de Goethe. un étonnant dossier consacré au poète italien Rolando Alberti enfin.
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Cette livraison de la revue L'étrangère examine le rapport entre « sensation » et « formes poétiques ». Les textes de réflexion ici présentés sont, dans la plupart des cas, accompagnés d'une suite de poèmes en appoint afin de marquer au niveau de la création proprement dite la signification et la portée du thème retenu. Ce choix n'est pas arbitraire. Il s'inscrit dans une époque où la sensation est devenue l'enjeu de tout produit lancé sur le marché. Dans cet environnement où la virtualité est censée renouveler les sensations, beaucoup déplorent leur déperdition sinon leur carence. N'arriverions-nous plus à intégrer les sensations éprouvées dans l'espace public au sein de notre vie intime ? Serions-nous exposés à des stimuli constants mais superficiels qui ne nous permettent plus de ressentir ? Comment parvenons-nous encore à définir ou à créer, aujourd'hui, un rapport entre la sensation émanant de l'espace public, sa mise en circulation et la sensation intime ? Qu'est-ce qui parvient encore à émouvoir nos sens ? Comment l'accueil et la construction de la sensation se font-elles dans les oeuvres, littéraires et poétiques, sur le plan du contenu comme de la forme ? Telles sont quelques questions qui ont motivé les présentes réflexions et les textes poétiques qui les accompagnent.
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Textes de Pierre-Yves Soucy, « En guise d'ouverture » ; Christian Hubin, « De toutes parts » ; François Rannou, « L'Éclat de l'étrangère » ; Michel Collot, « Le Livre des fluides » ; Alain Suied, « Histoire illustrée de l'Invisible » ; Peter Huchel, « Chaussées Chaussées » ; Kees Ouwens, « Mythologies » ; Werner Söllner, « Le Sommeil du tambour » ; Gonzalo Rojas, « Anthologie d'air » ; Nancy Murzilli, « La Fiction ou l'expérimentation des possibles ».
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L'étrangère n.4 : poésies francophones
Collectif
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 22 Septembre 2003
- 9782873172152
Cette livraison tente un premier tour d'horizon des poésies francophones. Elle répond à des choix effectués non dans l'instant mais au fil des lectures de ces dernières années. Notre intention était de faire précéder d'un essai les textes inédits des auteurs retenus. Il s'agissait aussi de rendre compte d'un fait essentiel : la poésie francophone contemporaine ne peut pas être abordée sous l'angle d'un paysage unique et rationnel susceptible de nous la rendre intelligible. Son rayonnement des dernières décennies révèle de multiples espaces de création et autant de voix singulières qui en multiplient les possibilités. Les auteurs ici réunis signalent cette diversité, même s'ils ne donnent qu'une idée partielle de la création poétique contemporaine.
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L'étrangère n.35 : théorie et poétique du fragment
Pierre-Yves Soucy
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 18 Juin 2014
- 9782873174415
Autour du thème « théorie et poétique du fragment », il s'agit d'aborder le fragment, cette singulière invention lapidaire, sous des angles qui ont été rarement retenus, sinon souvent négligés, des angles d'approche aussi divers que l'inscription du fragment dans les domaines de la philosophie, de l'art, de l'architecture, du design, de la vidéo, du cinéma, puisque notre intention première ne visait pas à reprendre les débats historique et la façon dont le fragment a investi la création littéraire sous ses diverses formes depuis plus de deux siècles. Pas davantage à faire retour sur la généalogie du fragment dans l'histoire de la création, bien que certains textes n'hésitent pas à revenir brièvement sur le moment fort de son émergence, ou mieux, de sa reprise et sa relance au sein du romantisme allemand à la fin du xviiie siècle. Pour les auteurs de ce volume l'enjeu est de faire le point sur la question du fragment aujourd'hui, d'accuser les mutations dans l'ordre socio-historique comme dans le domaine de la pensée et de la création, de manière à approfondir la dimension métacritique et réflexive qu'il entretient avec notre époque. on ne peut plus tenir le fragment pour un simple mode autonome d'expression. s'il s'agit de fragments d'un absolu mis en pièces par la modernité, la perspective qu'il trace aujourd'hui est bien celle d'un tissage des créations, des modes d'expression, des formes d'action dont l'unité demeure incertaine et à jamais inachevable. D'autant que « sans séparation, il n'y a pas de liaison. »
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Ce dossier de la revue L'étrangère est consacré au poète, traducteur, essayiste et éditeur belge Fernand Verhesen (1913-2009). Homme discret formé à l'Université libre de Bruxelles, il fera carrière dans l'enseignement mais tout chez lui le rattache à la poésie. Il publie ses premiers poèmes dès la seconde moitié des années 1930, puis crée dans les années 1940 les éditions du Cormier qu'il dirigera jusqu'en 1994 et où seront publiés ; entre autres, René Char, Maurice Blanchard et nombre d'auteurs belges. il connaît très tôt Octavio Paz et réalise avec celui-ci un volume réunissant des poètes espagnols de la Génération 27, ceux de la guerre civile (1941 et 1946). il fonde en 1955 Le Courrier du Centre international d'études poétiques auquel seront associés des poètes comme Roberto Juarroz, Antonio Ramos Rosa et combien d'autres. Cette revue aura été une véritable référence jusqu'à sa disparition, à la fin de l'année 2000. Son oeuvre poétique personnelle, qui reste à découvrir, est indissociable de son oeuvre de traducteur des poètes espagnols et hispano-américains. Premier traducteur de Roberto Juarroz et d'Alexandra Pizarnik, il traduira l'essentiel de la poésie de Vicente Huidobro ou encore celle de Cesar Valejo. Claude Esteban disait de lui qu'il était « sans nul doute le traducteur des poètes hispano-américains le plus important, par la quantité et par la qualité de ses traductions. » Pierre-Yves Soucy, « ouverture » ; François Rannou, « Propositions : Verhesen essayiste » ; Victor Martinez, « sur la traduction » ; Pierre-Yves Soucy, « saisir l'instant : sur la poésie de Fernand Verhesen » ; ensemble d'inédits et de lettres de Fernand Verhesen à divers auteurs avec lesquels il correspondait.
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L'étrangère n.53 : revue l'étrangère
Souc Pierre-Yves
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 11 Mars 2022
- 9782873175740
L'ensemble des suites poétiques et des essais publiés dans cette nouvelle livraison de la revue L'étrangère se tient au plus près de l'époque et ouvre sur des domaines de préoccupation qui vont bien au-delà de la simple expression ou vision subjective. Leurs voix touchent, d'une manière ou d'une autre, toutes les dimensions de l'existence. Les mots d'Alexis Pelletier résonnent ici d'autant plus fort qu'ils s'accordent à une lucidité face à ce qui est vécu : « Contre l'époque, ou plutôt / à rebours / du discours moral / des propos de ceux et celles qui / ne savent pas dire qu'ils ne savent / rien / et qui n'ont jamais vu que la langue / est minée et que / les mots de / la tribu sont déjà ceux / d'un asservissement de / l'autre ». On y entendra aussi la voix de Pierre Chappuis qui nous a quitté récemment, de Jean-Pierre Otte à Hugues Reiner, en passant par la parole poétique de Michel Collot, Billy Dranty, François Migeot, Alexander Dickow et François Rannou... Puis des essais, remarquables, dont celui d'Élodie Simon portant sur le peintre anglais Turner ou celui de Philippe Di Meo revenant sur l'oeuvre majeure de Giorgio Manganelli.
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Textes de Dimitris Dimitriadis, « L'Art » ; Pedro Serrano, « Natures mortes (voix) » ; Maria Baranda, « Raconter » ; Jean-Claude Schneider, « S'arrachant au néant : Faulkner, l'invention du réel » ; Dominique Grandmont, « Ciel surface, II » ; Israël Eliraz, « Abeilles/Obstacles » ; Luc Dellisse, « Premier jour dans l'autre monde » et Henri-Pierre Jeudy, « La Ville et les Singularités quelconques ».
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L'étrangère n.46 : poésie : frontières et limites
Pierre-Yves Soucy
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 8 Juin 2018
- 9782873175122
Consacré au thème « Poésie : frontières et limites », thème emblématique de l'époque, où tout bouge sans que nous ayons prise sur les bouleversements que nous connaissons, que nous vivons, les diverses contributions à ce nouveau numéro posent la question de la création, celle de la poésie, sous ses divers angles et diverses relations avec les autres champs de la création artistique. on pourra s'étonner du mot de l'écrivain italien Italo Calvino : « Le lieu idéal [...] est le lieu où il est le plus naturel de vivre en étranger ». Dépaysement total, délaissement du lieu, sans doute, mais à partir duquel, aussi indéterminé soit-il, il s'agit de faire surgir la parole. Où en sommes-nous avec ce qui sépare et polarise la relation entre celui qui parle et ce dont il parle ? Si la poésie a pour ferment le refus de se refermer sur quelque lieu, c'est que son motif paraît sans frontière : refus de la limite, réelles ou anticipées, philosophiques ou théoriques, symboliques ou institutionnelles, que nous traversons, et auxquelles nous consentons, que nous refusons, et répudions si souvent. Combien d'exemples peut-on pointer pour signaler la permanence des écarts, des lisières et des limites, et plus encore peut-être, de leur mobilité : frontières politiques, frontières linguistiques, frontières culturelles, frontières au coeur du temps entre passé et avenir, frontières sujettes à la multiplicité des espaces ? Frontières foisonnantes au coeur du quotidien, entre le privé et le public, entre le proche et le lointain, entre soi et l'autre ; mais aussi entre les divers modes d'expression, genres littéraires, artistiques, autant de lignes de partage entre le réel et l'imaginaire.
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