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Lettre Volee
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Sur Robert Smithson : variations dialectiques
Olivier Schefer
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 19 Novembre 2021
- 9782873175818
Cet essai propose la première traversée théorique de langue française de l'oeuvre de l'artiste américain robert smithson (1938-1973) depuis ses premières toiles figuratives jusqu'à ses oeuvres environnementales en passant par son travail de sculpture (non-sites). Figure majeure du Land Art, proche du minimalisme et de quelques artistes conceptuels, smithson est surtout connu pour son oeuvre implantée sur le Grand Lac salé, la Spiral Jetty.
Mais il est aussi un théoricien, un écrivain et un lecteur avisé de la littérature d'avant-garde (Beckett, robe-Grillet), un connaisseur des sciences humaines des années 1960, auxquelles il emprunte plusieurs concepts, et un spécialiste de séries B et de Pop culture. ces Variations dialectiques suivent le parcours multiforme de cet artiste multimédia avant l'heure et montrent comment les différents champs des arts et des sciences, de la philosophie et de l'ethnologie, de la fiction et du document s'interpellent et se recoupent chez lui dans une dialectique ouverte et relationnelle qui récuse l'autonomie de l'oeuvre moderniste « absolue », promue par les critiques clément Greenberg et Michael Fried. cet ouvrage est par ailleurs le fruit de recherches menées à Washington Dc dans les Archives de l'artiste (smithson et nancy holt Foundation). il comporte des documents peu connus et des traductions inédites de textes de l'artiste.
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En s'intéressant à Souffle, pièce la plus courte (une page) et la plus brève (35 secondes) de samuel Beckett, Marc Blanchet étudie en trois temps une oeuvre sous-titrée « intermède » où Beckett, sous couvert d'ironie, livre une (petite) merveille cristallisant son art. Souffle est approché d'abord comme une partition, aux temps d'écriture et de didascalies égaux, à déchiffrer sans référence aux autres pièces ou proses (première partie : « une oeuvre en miroir »). Puis, dans une deuxième partie, Marc Blanchet traverse les livres de Beckett pour mettre en écho cette pièce sans comédien à travers l'ensemble des écrits, théâtre comme proses, de Beckett, voyant dans les ordures sur scène qui remplacent toute incarnation humaine « une exaspération du personnage comédien ». Une troisième partie, « Du berceau jusqu'au tombeau », interroge de manière plus vaste l'écriture beckettienne... non sans placer un « interlude » avant celle-ci pour raconter la mise en scène « loupée » et reçue avec colère par l'auteur irlandais en 1969. Ainsi se dessine un « souffle de Beckett » pour parler d'une écriture qui n'a cessé de dessiner un territoire cohérent dont l'essai de l'écrivain Marc Blanchet montre la vitalité toujours forte en y apportant un nouveau regard.
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Franz Erhard Walther : l'usage de la forme, les annees fondatrices (1953-1972)
Thierry Davila
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Janvier 2024
- 9782873176228
Ranz Erhard Walther (Fulda, 1939) est une figure majeure de l'art occidental. Il développe depuis les années 1950 un travail qui questionne le rôle du spectateur dans l'appréhension de l'oeuvre de même que le statut de cette dernière. Créateur du fameux 1-Werksatz (Ensemble d'oeuvres n° 1) qui se compose de 58 objets à activer, il a fait de la participation du public un des éléments moteurs de son art. Cet essai, le seul disponible en français sur cette question, s'attache à proposer une archéologie de son oeuvre à travers l'histoire des premières années de son parcours. Il analyse en particulier un dispositif créé par Walther lui-même, avec lequel ce dernier met en espace sa propre interprétation de son ensemble majeur, le Werksatz (1963-1969). L'usage de la forme devient ainsi et aussi une pensée de l'acte et en acte. Thierry Davila (né en 1963) a étudié la philosophie aux universités de Toulouse-le-Mirailet de Paris IV Sorbonne. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est docteur en histoire de l'art de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales et a été directeur adjoint du musée Picasso d'Antibes, directeur par interim des musées d'Antibes de 1996 à 2001, responsable du département culturel du musée d'Art contemporain de Bordeaux de 2001 à 2007 et conservateur au Mamco de 2008 à 2022. Il collabore régulièrement à Art Press, aux Cahiers du musée national d'Art moderne, à Critique d'art. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'art contemporain (L'Art médecine (en collaboration avec Maurice Fréchuret), RMN, 1999 ; Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle, Éditions du Regard, 2002 et 2010; In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960, La Lettre volée, 2009 ; De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours, Éditions du Regard, 2010 et 2019); Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (en collaboration avec Jacques Berchtold, Nicolas Ducimetière et Christophe Imperiali), Flammarion, 2018. Thierry Davila est l'éditeur, avec Pierre Sauvanet, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.
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Pornographie du contemporain, made in heaven de Jeff Koons
Laurent de Sutter
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Septembre 2018
- 9782873175160
Le 21 novembre 1991, la galerie Sonnabend, à New York, vernissait la nouvelle exposition de Jeff Koons. elle était consacrée à une installation exposée l'année précédente lors de la Biennale de Venise : Made in Heaven. Mettant en scène les ébats de l'artiste avec la starlette italienne du X italienne connue sous le nom de Cicciolina, celle-ci prenait la forme d'une série de grandes peintures pornographiques, accompagnés de statues représentant des petits chiens et des angelots. Dès le lendemain matin, toute la critique éructa de rage. vendue, infantile, Publicitaire, opportuniste : les spécialistes n'eurent pas de mots assez durs pour ce qu'ils ne pouvaient s'empêcher de considérer comme la plus parfaite incarnation du kitsch petit-bourgeois libidineux. De manière conforme à l'accueil réservé à toutes les pièces de Koons depuis ses débuts, ils ne daignèrent même pas regarder ce qu'il avait fait. Que se serait-il passé, sinon ? C'est la question à laquelle Laurent de Sutter tente de répondre dans cet essai, qui reconstitue le prodigieux écheveau de références et d'idées incarnées par Made in Heaven - écheveau qui pourrait conduire à penser que, plutôt que la forme la plus basse du commerce contemporain de l'art, cette oeuvre a toute les chances de représenter, pour nos époque, ce qu'avait représenté Fountain de Marcel Duchamp pour la sienne : le lieu de sa vérité esthétique. Pas moins.
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Walden : un film expérienciel de Jonas Mekas ; étude d'un fragment de paradis brisé
Romain Duval
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 18 Mars 2014
- 9782873173975
Lors d'un trip à Millbrook chez Timothy Leary, des fragments de paradis brisé, parmi les plus beaux, esquissent un microcosme édénique et une leçon de cinéma qui rivalisent, à l'aide d'une habile stratégie distanciée, avec la consommation de drogues psychédéliques célébrée par Leary. Ce fragment, au sens romantique, est constitué d'épiphanies qui à la fois contaminent et contiennent l'ensemble organique de Walden : premier essai des Journaux, Notes et Esquisses filmés au coeur des années 1960 par le ciné-poète Jonas Mekas. Le voyage perceptuel, au domaine verdoyant de Millbrook, témoigne de l'ivresse retrouvée des sens et de la puissance plastique des réminiscences transfigurées par l'art. Parce qu'elles chassent dans la sphère intime de l'existence des instants poétiques éclairés par le souvenir émerveillé des folles extases de l'enfance, les images de Walden se chargent d'une sensualité épidermique qui affine notre perception. L'étude procède à des analyses thématiques et esthétiques qui épousent l'hétérogénéité magique des fragments ainsi que leur traitement stylistique spécifique.
Et parce que la caméra peint une nouvelle réalité poétique de mouvement et de lumière en « lambeaux », liée à la « complémentarité multiforme » des arts, Mekas relance, avec la singularité de son cinéma expérienciel, certains enjeux de la peinture moderne : l'enfance de l'oeil, le fragment, le collage et l'esquisse.
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Complices depuis 1985, Nicole Mossoux et Patrick Bonté sont les créateurs de spectacles de théâtre-danse qui ont été présentés dans plus de vingt-cinq pays.
Des écrivains, des critiques, des dramaturges portent ici un regard libre sur leur oeuvre : la pensée voyage à sa guise et précise ce qui est suggéré dans la trame des gestes, l'étrangeté des présences, les inflexions de la lumière et du son... Cet ouvrage est aussi l'occasion de faire le point sur leur pratique et leurs conceptions scéniques.
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Jean Siméon Chardin ou la saveur du savoir
Pierre Sterckx
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 15 Septembre 2015
- 9782873174477
La Raie est d'une violence spectaculaire et Chardin s'en est écarté très vite, lui préférant l'intensité de la couleur et celle du trait, rythmées en la vigueur fractale de la touche. Non plus cruauté d'une scène mais forces des sensations. Au-delà du supplice de La Raie, il s'est emparé de l'énergie première, celle qui disloque et agence les morceaux du sensible. Il évita de la sorte le piège dans lequel s'engouffrera tout le versant expressionniste de l'art moderne, soumission de l'expérimentation du medium aux effets attendus des formes ou des images torturées. Sa peinture est voisine de celle de Cézanne et de Bonnard car elle mit l'oeil du spectateur au travail, avec un siècle d'avance sur l'Impressionnisme. Elle concerna l'Encyclopédie de son ami Diderot par les rapports qu'elle instaura entre les jeux des enfants et la science des adultes. Brillat-Savarin (gastronomie) et Lavoisier (chimie) sont tout proches de lui. Chardin vécut ou pressentit les divers vacillements de son temps (banqueroute de Law, théâtre de Marivaux, révolution de 1789) mais il en aborda les troublantes incertitudes avec la ferveur de ceux qui croient au progrès.
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Le jardin, le séisme ; dans les pas de François Muir
Stéphane Lambert
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 21 Août 2013
- 9782873174026
François Muir (1955-1997), poète et prosateur, meurt jeune et laisse une oeuvre considérable qui aura tardé à être découverte, y compris par ses contemporains. Pourtant une partie significative de cette oeuvre fut publiée au fil des années. Stéphane Lambert revient à la fois sur l'auteur et sur ses textes. Mais d'une manière fort singulière car son texte est une approche poétique de la trajectoire du poète. À partir d'éléments glanés dans ses nombreuses archives et parmi les témoignages de proches, l'auteur donne ici à voir une vision de la vie du poète. En aucun cas, il ne prétend reconstituer l'identité réelle de François Muir, si tant est qu'une telle identité puisse jamais exister. À l'inverse d'une approche biographique qui tente de reconstruire un parcours à partir des faits extérieurs qui l'ont jalonné, l'auteur s'est servi de son propre vécu intérieur pour nourrir son approche de la vie et de l'oeuvre du poète. Il en résulte un portrait forcément subjectif qui n'exclut aucunement des aspects de la personnalité de François Muir que certains n'y retrouveraient pas. Nul ne pouvant prétendre à la connaissance entière et définitive d'un seul être. Et dans le cas qui nous occupe ici, la personnalité de Muir, sous la plume de Lambert, se révèle d'une grande complexité qui n'a d'égal que les formes d'expression qu'il aura explorées dans son oeuvre et les trajectoires de vie qu'il aura empruntées.
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La dernière photographie ; "sarabande" d'Igmar Bergman
Isabelle Rèbre
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 11 Septembre 2017
- 9782873174903
J'ai vu Sarabande à sa sortie en France en 2004, avec l'impression que j'en savais quelque chose mais que ce que je savais, je l'ignorais, il fallait le chercher. À la mort de ma mère, il me restait une photographie d'elle que me donna mon père. Les deux actions s'étaient déroulées simultanément, provoquant dans mon esprit un effet de substitution. La suite de l'histoire ressemble en substance au scénario de la fiction. À l'âge de Karin, la jeune fille du film, lors de la projection d'un film noir et blanc muet de Murnau, il me semble, j'eu la révélation que le cinéma avait le pouvoir de faire revivre les morts. Je n'ai eu de cesse à partir de ce moment-là de vouloir m'approcher des images animées pour en saisir le mystère. Sans doute dans le but de pouvoir un jour réanimer un unique portrait, le sauver d'une seconde mort, de l'oubli.
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Feuille de cerveau : autour de quelques oeuvres de Guiseppe Penone
Stéphane Vignon
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 23 Février 2013
- 9782873173944
Sans jamais négliger la richesse et la diversité de la production artistique de Giuseppe Penone, c'est la cohérence de sa démarche dont il s'agit de rendre compte à partir du commentaire d'une oeuvre réalisée en 1990, Foglia del cervello. Suivre le parcours de l'artiste, et les indications qu'il donne à travers les notes qui accompagnent ses travaux, c'est ici discuter « l'égalité avec les choses » affirmée par Penone comme ce qui anime tout son cheminement. Parce qu'il se détache de toute convention, parce que son oeuvre n'appartient à aucun genre, Penone rend possible l'étonnement. Le point de départ de Foglia del cervello est une réflexion sur l'esprit, sur l'art comme cosa mentale. L'oeuvre produit la confusion en donnant à penser, en se jouant de tout ce qu'elle suggère, en obligeant surtout à penser l'espace. Foglia del cervello se présente comme un paysage, et comme le grand dessin des nervures d'une feuille. Qu'en est-il de son espace, et de la temporalité qu'elle déploie, de la mémoire qu'elle découvre ? Elle pose ces problèmes, et celui de ses conditions d'exposition, celui du rapport entre son projet et son exécution. Elle brouille les catégories et elle contrarie la distinction trop commode du naturel et du culturel. Réalisé à partir du relevé d'une empreinte, le cheminement semble suggérer une unité entre physique et métaphysique, entre le toucher et le visible, lorsque, dans le travail, toutes les fa- cultés de l'esprit sont requises, l'oeuvre se faisant aussi par un engagement de tout le corps. La toile n'est pas seulement parcourue des yeux ; elle devient l'espace immense d'un libre acte de parcours.
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Miquel Barceló : le triomphe de la nature morte
Joëlle Busca
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 1 Janvier 2001
- 9782873171193
Contemporain de Jean-Charles Blais, Enzo Cucchi, Julian Schnabel ou Anselm Kiefer, l'art de Miquel Barceló s'ancre néanmoins dans la tradition ibérique de l'exil (Miró, Picasso), du matiérisme (Tapiès), de la noirceur picturale (Goya), de l'excès (el Greco). Au-delà de la figure de l'artiste peintre qu'il se construit dans l'itinérance, se profile une cosmogonie organique hantée par le thème de la désintégration. De là sa fascination pour l'Afrique où se mêlent saynètes de la vie ordinaire et lieux communs en un triomphe de la nature morte