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Sciences humaines & sociales
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Infirmières de guerre en service commandé
Jane de Launoy
- Memogrames
- Ares
- 25 Avril 2015
- 9782930698120
Durant la Première Guerre mondiale, deux cents infirmières ont servi à l'Océan, l'hôpital de guerre initié et dirigé par le Docteur Depage à La Panne (Belgique), à proximité immédiate du front de l'Yser. L'organisation très novatrice de l'institution, la spécialisation des services et le travail réalisé ont favorisé la reconnaissance de l'infirmière en sa qualité de collaboratrice essentielle au fonctionnement d'un hôpital.
En 1936, Jane de Launoy, infirmière qui avait servi toute la guerre aux côtés du Docteur Depage, rédige un remarquable ouvrage intitulé « Infirmières de Guerre en service commandé » sur la base du journal qu'elle a tenu minutieusement, jour par jour, durant les quatre années de conflit de 1914 à 1918. Son oeuvre n'a jamais été rééditée en français et a sombré dans un oubli regrettable. Jane de Launoy est pourtant la seule infirmière belge ayant porté un témoignage aussi complet dans le domaine des soins durant la Première Guerre mondiale. Sous l'impulsion de Dan Lecocq, assistant et chercheur à l'ULB en soins infirmiers, et de Patrick Loodts, médecin, coauteurs de La Grande Guerre des Soignantes (à paraître en septembre 2015), le centenaire de 1914-1918 nous offre l'occasion de remettre en lumière cet ouvrage unique. Unique par le style très personnel de l'auteure. Unique aussi par la qualité des détails de la vie quotidienne des patients et des soignants de l'hôpital L'Océan. Cette "Ambulance", selon le terme consacré de l'époque, constitue un projet avant-gardiste. Il s'agit en effet d'un hôpital qui, sur l'initiative et la conduite du Docteur Depage, se rapproche, par sa conception et son fonctionnement, d'un hôpital universitaire moderne où soins et recherche sont intimement combinés pour la première fois dans l'histoire de la médecine en Belgique. Unique également par sa vision spécifiquement infirmière des soins, dans laquelle le lecteur se sentira revêtu de l'uniforme de Jane de Launoy et sera immergé dans sa vie de soignante. Il partagera son enthousiasme, ses doutes, son horreur et sa joie. Unique enfin parce qu'il témoigne des premiers pas, encore hésitants, d'une profession née dans l'immédiat avant-guerre et qui progresse à grandes enjambées pendant ces quatre années terribles.
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Edith Louisa Cavell ; héroïne de guerre entre piété et laïcité, entre mythe et réalité
Hugh r. Boudin
- Memogrames
- Ares
- 15 Décembre 2015
- 9782930698229
Puisant dans les archives de l'Ecole La Source à Lausanne, du Département fédéral des Affaires Etrangères à Berne, du Ministère des Affaires Etrangères à Bruxelles, des communes de Bruxelles et de Schaerbeek, la biographie d'Edith Cavell que nous propose le Docteur H.R. Boudin renouvelle l'approche de l'épopée de l'infirmière britannique fusillée par les Allemands en 1915. Ses contacts avec la Suisse inaugurent un nouveau chapitre de son histoire. L'examen du cadre juridique allemand et des conférences des juristes allemands en Belgique occupée permet au lecteur de découvrir le paysage judiciaire dans lequel Cavell a dû se mouvoir. Renonçant aux idées reçues, il démantèle la légende du soldat prussien refusant de tirer sur une femme en publiant pour la première fois la traduction française des déclarations du médecin légiste témoin de l'exécution le docteur Gottfried Benn. Le rôle précis des pasteurs anglican Gahan et luthérien Le Seur lors de son exécution en clarifie le déroulement en faisant appel aux diaires et aux écrits de ces deux religieux. Grâce à une filmographie probablement exhaustive, il est possible de comprendre combien le support cinématographique a joué un rôle important dans la propagation de la figure héroïque de Cavell. Dix ans après l'Armistice, une polémique acerbe rebondit à la production du film Dawn, quand la diplomatie allemande s'évertue à empêcher sa projection et quand la censure politique des films exerce toute sa sévérité. Passant en revue les principaux monuments dédiés à la mémoire de la nurse dans divers pays, le texte examine sa monumentalité jusqu'au projet du nouveau buste à Uccle. Tous les événements programmés pour célébrer sa mémoire à Bruxelles à l'occasion du centenaire de son exécution sont repris ici.
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Ligny 16 juin 1815 ; la dernière victoire de l'Empereur
Patrick Maes
- Memogrames
- Ares
- 30 Avril 2015
- 9782930698144
Le contexte historique : Ayant abdiqué le 6 avril 1814, après l'échec de la campagne de Russie, Napoléon est exilé sur l'île d'Elbe. Il en revient le 1er mars 1815, marche sur Paris et rétablit l'Empire. Débute la campagne des cent jours. Le 12 juin, Napoléon quitte Paris. Il a reformé son armée dans des délais prodigieusement courts et 124.000 hommes l'attendent à la frontière du royaume des Pays-Bas. Le 15 juin, la Grande Armée franchit la Sambre et atteint Charleroi. Le 16 juin, Français et Alliés s'affrontent à Ligny. Les combats sont féroces. Le Prussien Brucker tombe de cheval et échappe de peu aux soldats français. A 21 h.00, Napoléon est victorieux, pour la dernière fois, deux jours avant sa défaite de Waterloo. Ligny, petit village du Namurois, est entré dans l'Histoire ! Aujourd'hui, le musée de la bataille de Ligny, voulu par le S.I. Ligny et mis en oeuvre par l'Association belge Napoléonienne, est un remarquable lieu de mémoire où sont relatées, phase par phase, heure après heure, les batailles de Ligny et des Quatre- Bras. 8 salles, 40 vitrines, une multitude de cartes et maquettes permettent au visiteur de revivre la dernière victoire de Napoléon, deux jours avant Waterloo. Le Livre : coédité par le S.I. Ligny et les éditions Memogrames, le livre de Patrick Maes, Ligny 16 juin 1815, la dernière Victoire de l'Empereur, relate la bataille heure par heure. Dans sa réédition "collector" de 2015, pour le bicentenaire de la bataille, l'ouvrage de 104 pages - dont huit en couleur - au format 22 x 22 cm, sur papier glacé de 135 gr, est proposé sous couverture cartonnée et chaque exemplaire est numéroté. Une carte en couleur du champ de bataille, au format 40 x 60 cm, est insérée en fin d'ouvrage.
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Comète ; le réseau derrière la ligne DD
Philippe Le blanc
- Memogrames
- Ares
- 30 Avril 2015
- 9782930698106
Philippe LE BLANC revisite, à la lumière de documents inédits, l'histoire du plus célèbre réseau d'évasion de la Seconde Guerre mondiale et nous fait découvrir comment, entre 1940 et le début 1943, ce réseau de quelque 2800 résistants mués en agents secrets ont évacué prisonniers évadés, aviateurs alliés abattus et documents secrets vers Londres, via Gibraltar. Grâce à plus d'une décennie de recherches en Belgique aux archives de la Défense, du Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines et de divers musées ou encore aux Archives Nationales américaines et britanniques (NARA), Philippe Le Blanc nous propose une monographie détaillée, mais aussi démystifiée du plus célèbre réseau d'évasion de la Seconde Guerre mondiale, le réseau Comète, qui acheminait des aviateurs alliés tombés en territoire occupé vers Gibraltar et le Royaume-Uni. Des réfractaires, des résistants, des agents secrets et des rapports d'espionnage suivaient la même filière d'exfiltration. Ce réseau comprenait un peu plus de deux mille cinq cents agents belges et quatre cents agents français. Au-delà des quelques acteurs de la Ligne - célèbres guides et autres passeurs glorifiés par les autorités dès la fin de la guerre, le présent ouvrage met en évidence le mérite de milliers d'anonymes, moins connus, qui ont bravé autant de dangers et ont payé le même prix du sang, en insufflant la vie au réseau tout entier. Pièces à l'appui, l'auteur rétablit une vérité plus complète sur l'importance réelle de l'action de certains et nous montre comment Comète était infiltrée par les services secrets de l'occupant dès ses premiers pas. En 1947, Andrée De Jongh clôturait son rapport d'activités en ces termes : [L'exposé ci-dessus] «ne se flatte pas d'être complet. Mais nous espérons, du moins, qu'il pourra constituer une sorte de cadre, dans lequel pourront venir s'insérer les rapports des autres survivants de cette histoire.» Plus de soixante-cinq ans plus tard, sous la plume de Philippe Le Blanc, ce cadre se remplit enfin singulièrement et l'historiographie traditionnelle s'efface au profit d'un inventaire plus complet, jusqu'au début 1943, de l'histoire de cette ligne et du réseau global sur lequel elle s'appuyait. L'histoire de Comète ne s'arrête toutefois pas en février 1943, à l'arrestation d'Andrée De Jongh. D'autres vont prendre la relève et développer encore le réseau, amplifier son action. Ce deuxième acte est encore à investiguer et à écrire.
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Les pelotons d'éclaireurs régimentaires - ces bonnes à tout faire de l'infanterie belge en mai 1940 - sont de toutes petites unités très souples et très mobiles qui ont été créées en 1937 et dont les effectifs varient de 37 à 50 hommes selon les cas. Les formations d'éclaireurs se déplacent généralement au moyen de vélos et de motos, mais dans un tiers des cas elles sont exclusivement cyclistes. Le personnel est sélectionné avec soin et l'équipement est généralement moderne, tout au moins en ce qui concerne les régiments d'active et de première réserve. La première partie du livre décrit par le détail la mise sur pied, l'organisation, l'équipement et l'emploi tactique des pelotons d'éclaireurs. La seconde partie présente l'historique de chacun des cinquantequatre pelotons d'éclaireurs pendant la campagne des dix-huit jours. Le Préfacier, le Professeur Francis Balace, commente ainsi le travail de celui qui fut son étudiant : " On doit savoir gré à Eric Simon d'avoir tiré de l'oubli, par un labeur obstiné et patient, ces pelotons dont la conduite fut, dans la grande majorité des cas, jugée très honorable par les commissions d'après-guerre. Micro-histoire, "petite histoire" diront les chantres actuels de la mode du conceptualisant, de l'histoire publique et de la globalisation de la recherche. Mais sans cette obstination, sans cette acribie, sans les perspectives qu'elles ouvrent pour une meilleure compréhension de ce qui fut, des pans entiers de notre passé militaire ne seront que la perpétuation de légendes et de mythes ou que des squelettes sans substance et décharnés. " Verviétois d'origine et liégeois d'adoption, Eric Simon est licencié en Histoire de l'Université de Liège. Son mémoire de fin d'études La Belgique et la défense face à la France (Au cours de la période de neutralité du 14 octobre 1936 au 10 mai 1940) est réalisé sous le patronage du professeur Francis Balace. Revu et enrichi, ce travail est publié en cinq parties dans le bulletin trimestriel du Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaires (C.L.H.A.M.) de juin 1998 à septembre 1999, sous le titre: Neutralité armée 1936-1940: la défense face à la France. Membre actif du C.L.H.A.M. depuis 1998, l'auteur a assuré pendant dix ans (de 2002 à 2012) la rédaction du bulletin d'information trimestriel de l'association, ce qui représente 41 fascicules, soit l'équivalent de 3.000 pages. Outre ce travail de rédacteur, il a également poursuivi ses propres recherches portant sur l'organisation de l'armée belge entre 1936 et 1940 en général, et depuis 2003 sur l'organisation et l'historique des pelotons d'éclaireurs régimentaires en particulier. Il a publié une quarantaine d'articles dans le Bulletin trimestriel du C.L.H.A.M., dont certains ont été repris par les revues Tank Museum News, Le Son du C.O.R.C. et Toudi.
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24 août 1914. Troupes allemandes et françaises s'affrontent en divers lieux de la Lorraine belge. À l'issue de ces sanglantes batailles, les soldats du Kaiser se rendront coupables d'atroces barbaries à l'encontre des populations civiles, sous le fallacieux prétexte de francs-tireurs belges. Ce fut notamment le cas à Musson et dans les hameaux voisins de Mussy et Signeulx : 268 maisons et l'église incendiées, des arrestations arbitraires et 56 exécutions sommaires, ainsi que la déportation en Allemagne de deux cent quarante Mussonnais, dont six ne reviendront pas. Des comportements dignes des Nazis de la Seconde Guerre mondiale et qu'on qualifierait de nos jours de « crimes contre l'humanité » . Parmi ces déportés, Paul, Denis Navet, un instituteur qui a vécu dramatiquement la tragédie du 22 août 1914 et la captivité qui s'en est suivie. Il fut interné successivement dans les camps de Ohrdruf, de Hassenberg et de Holtzminden et ne regagna Musson que le 28 juillet 1915. De sa déportation en Allemagne, il a ramené de minuscules papiers sur lesquels, d'une écriture serrée, il relatait ce qui allait devenir son livre, L'âme allemande, qu'il publia à Liège en 1919 en un millier d'exemplaires sous le pseudonyme de P.-D. Navez. Un siècle après le début de la « Grande Guerre », qu'il convient de qualifier de « première grande boucherie » de l'histoire de l'humanité, avec 7 millions de morts à son passif, il est salutaire de rééditer un témoignage tel celui de Paul-Denis Navez et de le compléter de quelques documents inédits. Parce que « la mémoire est l'avenir du passé », comme l'écrivait Paul Valéry, mais aussi la conscience du futur. Ce devoir de mémoire est accompli.
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Auteur de L'Affaire oubliée de Charleroi*, Philippe WILLE, collectionneur et historien autodidacte devenu, au fil des années et des documents accumulés, un spécialiste de l'armée allemande durant la première guerre mondiale, nous revient avec un ouvrage surprenant, mettant en valeur le travail des photographes qui, avec les moyens techniques de l'époque, ont immortalisé sur la pellicule la vie dans les tranchées, tant chez les Alliés que dans les rangs allemands. A côté des portraits des belligérants, posant fièrement, avant leur départ pour le front, avec leurs uniformes neufs et pimpants, dans les décors figés des studios photographiques, nous découvrons aussi des prises de vue instantanées, où les héros sont sales et fatigués et où rôde en permanence la mort. Des photos qui nous racontent le vécu quotidien et la souffrance de ces hommes, toutes nationalités confondues, (sur)vivant quatre ans durant dans les tranchées, la boue, la vermine et la crasse. Philippe Wille commente chaque cliché, en extirpe les moindres informations et nous aide à les déchiffrer. Travail de longue haleine au coeur des archives, qu'il convient de saluer. Quand on lui demande pourquoi cet ouvrage, il répond par une citation de l'écrivain allemand Ernst Jünger : « Donner sens à ce qui, pour ceux qui regardent les choses d'en bas, n'est qu'absurdité et expression de l'imperfection humaine, c'est un devoir sacré envers les morts comme envers les nouvelles générations qui doivent continuer à travailler à un ouvrage dont il leur faudra percevoir la croissance organique et l'unité interne, si elles veulent y participer avec une véritable conviction. Car un jour viendra leur tour de parfaire ce que nous n'avons pu parfaire. Elles pourront entrer avec fierté en possession de leur héritage. » (Préface de l'édition originale, Le Boqueteau 125, 1924)
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Les Oubliés de la Grande Guerre nous fait découvrir une page occultée de notre histoire : lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1914 et la retraite stratégique de l'armée belge sur Anvers, puis en retrait de l'Yser, quelque 30 000 soldats furent contraints de franchir la frontière belgo-hollandaise. Les Pays-Bas, pays neutre lors du premier conflit mondial, désarmèrent les soldats belges et les internèrent durant quatre ans dans des camps surveillés militairement. C'est dans l'un d'eux que se rencontrèrent les deux grands-pères de l'auteur, ainsi que le peintre et sculpteur brabançon Rik Wouters, qui partagea leur sort jusqu'à sa mort prématurée en 1916. La présente enquête, basée sur nombre de témoignages, les archives familiales et les écrits émouvants de Rik Wouters et de son épouse Nel, nous offre l'opportunité de découvrir les actions auxquelles participèrent les troupes de forteresse durant les premiers mois du conflit, puis les circonstances de leur internement aux Pays-Bas, les conditions de vie de leurs familles, hébergées dès 1916 dans des villages construits à leur intention et, enfin, leur retour à la vie civile dans l'après-guerre. Considérés à leur retour au pays après l'armistice de 1918 comme des planqués, le sort de ces hommes et de leurs familles durant la grande guerre a été dénigré par la presse et par certains responsables politiques. De nos jours encore, leur histoire reste ignorée du grand public.
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La grande guerre des soignants ; médecins, infirmieres et brancardiers de 1914-1918
Patrick Loodts, Isabelle Masson-loodts
- Memogrames
- Ares
- 1 Mai 2014
- 9782930698038
A l'occasion du centenaire du premier conflit mondial, Memogrames réédite l'ouvrage de Patrick Loodts et Isabelle Masson-Loodts, paru en janvier 2009 et rapidement épuisé, La Grande Guerre des Soignants. Cet ouvrage de 416 pages désormais au format B5, abondamment illustré de documents photographiques souvent inédits (dont nombre de photos absentes de la première édition), évoque de manière fouillée et originale la vie des médecins, des infirmières et des brancardiers impliqués dans la Grande Guerre. Le Docteur Patrick Loodts fut médecin militaire avant de se consacrer à la médecine du travail. C'est aussi un passionné d'histoire, d'histoire médicale et d'histoire militaire. Le site Web qu'il a créé voici plusieurs années pour partager le fruit de ses recherches, ainsi que les nombreuses conférences qu'il a données sur le thème lui ont assuré une notoriété évidente auprès des passionnés de la guerre 14-18. La complicité de sa fille Isabelle, historienne de formation et journaliste, nous offre un ouvrage qui constitue assurément une contribution essentielle et originale à la connaissance de la vie dans les tranchées et à l'arrière du front de ce qu'on qualifia pompeusement de « Grande Guerre ». Avec plus de 9 millions de morts et de 23 millions de blessés, la « Grande Guerre » restera dans l'Histoire comme un de ses événements les plus meurtriers. Si le premier conflit mondial se termina en 1918 sur un bilan humain désastreux, c'est qu'à la violence des combats s'ajouta l'usage de nouvelles armes : les gaz et obus furent à l'origine de nombreux morts, mais aussi de graves séquelles physiques et de profonds traumatismes psychologiques. Au début de la guerre, les services de santé de l'armée belge se révélèrent insuffisamment préparés à l'afflux des blessés provoqué par cette guerre que l'on comparera volontiers à une boucherie. Pour venir en aide aux gazés, gueules cassées, et autres traumatisés de guerre, des hommes et des femmes retroussèrent leurs manches : des instituteurs deviendront brancardiers, des épouses et des mères se feront infirmières, des curés et des religieuses ne se contentèrent plus de prier pour les hommes, mais travailleront à soigner leurs corps mutilés. La Médecine connut durant cette période de nombreux progrès, tant techniques que dans l'organisation des services de santé sur le front ou dans la formation des infirmières. Les femmes, en particulier, jouèrent un rôle capital dans cette évolution, et gagnèrent par là même les premiers pas d'une autonomie et d'une liberté qui ne cessera plus de grandir ensuite. Les noms de l'infirmière Edith Cavell ou d'Elisabeth de Belgique, la Reine Infirmière, s'inscrivent en bonne place dans la mémoire collective, auprès de ceux du Docteur Depage, fondateur de l'Hôpital de l'Océan, ou du britannique Docteur Chavasse, dont le courage fut récompensé d'une double Victoria Cross. D'autres noms, nombreux, ont sombré dans l'oubli : le propos de cet ouvrage est de les remettre en lumière. Au travers de cette recherche sur les médecins, infirmiers et brancardiers de la première guerre mondiale, la petite histoire, celle des hommes et des femmes, de leurs familles, de leurs amours, de leurs idéaux et souffrances, rejoint la grande Histoire, celle de l'Humanité, de ses folies, violences et vicissitudes, mais aussi de son courage et de son formidable potentiel à se mobiliser pour soigner et apaiser les souffrances.