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Cette année 1990 commence le jour où, à la surprise générale, un opposant fameux au totalitarisme prononce à la radio tchèque le discours officiel de nouvelle année. Le pays est tout juste sorti de sa période glaciaire. Le narrateur, invité à Prague par des amis, assiste à l'événement, qui, pour lui, annonce une paix durable, une ère nouvelle faite «âE%de respect des frontières, d'accord sur ce que sont les droits humainsâE%».
Hélas, la même année s'achèvera dans l'inexorable fracas d'une belle utopie, la Yougoslavie multiethnique, où des peuples fort semblables avaient tenté de vivre dans la concorde et l'unité.
Entre-temps, le narrateur aura retrouvé sa « Signora » et leur couple, naguère né dans une salle des profs, va se reformer et se glisser dans le sillage de l'Histoire.
âE¢ En ces temps de rapide et angoissante mutation géopolitique ainsi que d'égoïsme forcené, le rappel de la foi en des utopies généreuses qui a imprégné une génération.
âE¢ Une fin qui flirte avec le réalisme fantastique cher aux écrivains septentrionaux, comme pour nous arracher à un réel trop morose.
âE¢ Un narrateur fasciné par la femme retrouvée après plusieurs années de séparation.
Après avoir enseigné, Daniel Soil a été diplomate Wallonie-Bruxelles au Maroc et en Tunisie. Il a ensuite travaillé bénévolement comme écrivain public et animateur d''une table de conversation pour migrants désirant s'approprier les langues de la Belgique.Il a déjà publié huit romans, dont le premier, "Vent faste", a été couronné par le prix Jean Muno. -
Par une nuit du printemps 2035, dans un village forestier, un chasseur marginal tombe nez à nez avec un loup. Cette nouvelle déclenche une avalanche d'interrogations. Le loup serait-il de retour dans ce coin perduâE%? Une meute est-elle en train de s'y établirâE%? Et, si oui, qu'en faireâE%? Faut-il, comme le souhaite le plus gros propriétaire terrien du canton, créer un ambitieux parc d'attractions animalier susceptible de redresser l'économie localeâE%? Ou bien, comme le soutient le professeur Michalat, érudit un tantinet pédant et candidat à la mairie, détruire immédiatement cette créature du diableâE%? Tout cela n'aurait pas grande importance si un centre d'essais militaire n'était pas installé à quelques kilomètres et si la Confédération européenne n'était pas au bord de la guerre... Mais qui est donc cette charmante Elvire qui déboule sans crier gareâE%?
âE¢ Un thème très contemporain : les recherches secrètes pour la mise au point d'armes nouvelles dans le cadre d'un délitement rapide des équilibres géopolitiques.
âE¢ Un suspense bien mené par un auteur très au fait du thème, qui a fait vérifier son texte par des spécialistes de la question.
âE¢ Un écrivain reconnu, qui a fait les beaux jours de la RTBF. "Et Dieu dans tout ça ?" a été une émission culte (sans mauvais jeu de mots), avant de passer à la trappe de la dérive populiste des médias (« trop intellectuelle »).
Jean-Pol Hecq a été journaliste et producteur radio à la Radio-Télévision belge francophone pendant quarante ans. Après avoir animé des émissions comme "Rencontre", "L'Autre Parallèle" ou "Mythographies," puis dirigé le département international des radios de la RTBF, il a créé le magazine "Et dieu dans tout çaâE%?", consacré aux philosophies et aux spiritualités, qu'il a présenté durant une douzaine d'années. Il a ensuite assuré la direction de la communication du Centre d'Action Laïque à Bruxelles. Son premier roman, "Georges et les dragons", a obtenu le prix Mons'Livre. Avec "L'Armée des loups", l'auteur, passionné d'histoire et observateur attentif de l'évolution du monde, donne un roman d'anticipation haletant qui nous plonge dans les incertitudes interpellantes du recours à l'intelligence artificielle comme arme de guerre. -
Ce roman « d'outre-humus » est une suite au récit "Temps des arbres" (Rouergue) Sa cheville captive d'un liseron, le jardinier décède parmi ses plantes. Mais le mort observe, se souvient, s'interroge. Que deviendront ses précieux arbres, auxquels il a tant donné ? Son jardin de rêve est-il condamné à mourir avec lui ou un successeur prendra-t-il la relève ? Quant aux trois enfants dont ce jardin a marqué l'enfance, Alexis, Anaïs et Julien, que vont-ils devenir ? Comment vivront-ils le deuil de leur père, de cette maison hantée de souvenirs de voyages, d'ombres et de lumières ?
Vient un moment inéluctable où l'on arrive au bout du chemin ; mais si les arbres sont avec nous, s'ils ont imprégné notre vie de leur sagesse, ne nous livrent-ils pas les réponses que nous nous sommes toujours posées ? Ceux qui sont sensibles à la magie des jardins comprendront cette belle aventure que l'auteur partage ici, bien au-delà d'une courte vie d'homme.
Né à Charleroi, Philippe Fiévet, ex-enseignant devenu journaliste à Paris Match Belgique, a vécu à Liège avant de se retirer non loin de Braives, dans un village de la Hesbaye. Il y a patiemment aménagé un terrain qu'il a ensemencé avec les plus belles essences du règne végétal, avec en point de mire des arbres rayonnants en automne. Il était déjà l'auteur de trois récits et deux romans. Les trois derniers en date ont été publiés aux éditions M.E.O. "Une colonne pour le paradis" a été finaliste du prix Saga Café. -
Un cercueil aurait été aperçu à la dérive sur les flots du Canal du Centre. Sur une des berges, une inconnue flânait, habillée de blanc et coiffée d'une tête de vache.
CoïncidenceâE%? Une statue à l'effigie d'Isis allaitant Horus a été dérobée au Musée Royal de Mariemont !
Pourquoi, à proximité, des chats momifiés ont-ils été trouvés pendus à un arbreâE%?
Et si ces faits inquiétants n'étaient pas étrangers à la fête officielle saluant la seconde place mondiale de l'ascenseur funiculaire géant de Strépy-ThieuâE%?
Publié une première fis il y a 20 ans, ce bref roman policier et d'amour sur fond de rumeurs a la singularité d'avoir été rédigé à deux voix.
Auteurs chacun de plus de 100 ouvrages, Pierre Coran et son fils Carl Norac font partie des eÌcrivains belges les plus connus, tant en Belgique qu'aÌE l'international, laureÌats de nombreux prix en France et en Belgique, particulieÌErement dans le domaine de la litteÌrature jeunesse et de la poeÌsie (Carl Norac a eÌteÌ « poeÌEte national »). -
"- Comment cela demanda Lloyd, le prince de l'assurance, qui l'avait immédiatement reçu. On n'hésite pas quand Elton Munk en personne vous demande un entretien.
Le bureau de Lloyd était situé en haut d'une tour d'où la vue sur les assurés était panoramique.
- Une assurance sur mon intelligence. Si je la perds, vous payez.
- Vous êtes sérieux, Elton ?
- Très sérieux, Lloyd. L'intelligence est mon outil de travail. Si je la perds je suis foutu. C'est comme le tennisman et son bras, le dessinateur et sa main, la soprano et ses cordes vocales.
- Mais qu'est-ce qui vous fait croire que vous risquez de la perdre. Vous êtes plus brillant que jamais ! Si j'en crois ce que je lis, vous êtes au sommet de votre art.
- Il ne faut pas croire ce qu'on lit, Lloyd, il ne faut pas voir ce qu'on voit, penser ce qu'on pense. Là est le dangerâ ! C'est parce que je commence à entendre ce que tout le monde entend et à penser ce que tout le monde pense que je veux faire assurer mon intelligence. Quand on rejoint la meute, on ne crée plus rien.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire que j'ai peur de devenir con."
Elton Munk, un des hommes les plus puissants du monde, maître des technologies nouvelles et de la conquête spatiale, découvre qu'il n'est pas tout à fait insensible aux futilités qui accaparent ses contemporains. La phobie de « devenir con » s'empare de lui et le conduit, avec l'aide d'un psychiatre, dans un inquiétant voyage intérieur pour tenter de comprendre comment le petit Monkey est devenu l'homme
qu'il est aujourd'hui. C'est au terme d'un long périple, dans un motel perdu au milieu du désert, que se fera la révélation. Et puisqu'Elton Munk est un personnage d'exception, le dénouement de ce récit ne pourra être que hors norme, en orbite autour de la terre, sous les regards ébahis, admiratifs ou railleurs du monde entier.
Rédigé avant que son modèle devienne mégalomane et commence à vraiment faire peur, Dans la tête d'Elton Munk, mélange d'humour et de clairvoyance, anticipe le basculement civilisationnel qui s'effectue sous nos yeux impuissants.
Ralph Vendôme est né à Beyrouth et vit à Bruxelles depuis son adolescence. Il avait publié jusqu'ici des nouvelles en revue et en bookleg, ainsi que deux recueils remarqués par la critique, "La théorie du parapluie", qui explore les similitudes entre enfance et vieillesse, et "Dans quel monde on vit", qui oriente le projecteur de manière à créer d'immenses ombres au tableau de la société contemporaine.
"Dans la tête d'Elton Munk" est son premier roman. -
Thomas J. Willson, ses filles, son fils et la fin des temps
Julien Léonard
- Meo
- 7 Octobre 2025
- 9782807005310
Thomas J. Willson, veuf un tantinet lunatique, auteur deromans pour la jeunesse, fait de son mieux pour élever seul ses deux filles etson fils. Jusqu'au jour où une pénurie de Choco Pops affecte le supermarché ducoin et où sa benjamine surdouée, Aude, lui annonce la fin des temps. À partirde là, tout se débande. Pris de rage meurtrière, les humains s'étripent etsubissent les attaques d'animaux en folie, d'étranges personnages répandent desprophéties menaçantes... Conduite par Aude, la famille est ballottée dans unroad movie sous un ciel de tornade envahi de lucioles rouges, avec l'espoir deretrouver l'éleveur de chevaux - serait-ce DieuâE%? - qui peut seul mettre fin àcette Apocalypse... jusqu'au coup de théâtre final.
Amateur de filmsd'horreur et fan de Stephen King, Julien Piron a publié sous son vrai nom, puissous le pseudonyme de Julien Léonard, du thriller, du postapocalyptique et de ladark fantasy, où une bonne rasade d'humour pimente des univers sombres etdécalés.
Avec Thomas J. Willson, il change de genre. Mais on ne serefait pas, et ses anciennes amours animent ce nouveau roman, certes d'une plushaute exigence littéraire et d'une écriture plus soutenue, mais porté par unrythme trépidant et des situations aussi angoissantes que fantastiques, jusqu'aucoup de théâtre final. -
Sept scouts qui ont quitté leur Damas natal vers des paysdifférents se retrouvent quarante ans plus tard pour quelques jours de tourismedans la baie de Naples. Ils y évoquent les souvenirs communs d'un pays quin'existe plus. Peu à peu, les moments potaches laissent émerger des questionsplus intimesâE%: le sens de la réussite, le prix de l'intégration, l'identité,l'engagement, la lâcheté, la transmission... Son titre fait à la fois référenceà une célèbre chanson de Feyrouz et à un huitième scout qui a refusé toutecompromission avec le régime Assad et dont la bande a perdu la trace. Oscillantentre légèreté et gravité, Chadi est perdu aborde l'exil sous l'angle inhabituelde l'intégration aux différentes étapes de la vie. Mais peut-être les septrécits entrecroisés ne sont-ils que des variantes d'une seule et mêmehistoireâE%: la quête impossible de l'innocence perdueâE%?
NajiHabra a quitté la Syrie en 1980, un pays qui tombait sous le joug d'un desrégimes les plus tyranniques au monde, pour se construire une vie nouvelle enBelgique.
Ingénieur civil et docteur en informatique, il entame unecarrière académique à l'université de NamurâE%: professeur ordinaire, présidentd'un centre de recherche multifacultaire, doyen de la Faculté d'Informatique,vice-recteur et enfin le premier recteur élu au suffrage universel pondéré.Également militant écologiste, animé par les questions de diversité,d'interculturalité et de migration, il s'engage avec ce premier roman dans unenouvelle aventure. -
L'ivresse des Livres célèbre la littérature dans tous ses états. Les douze histoires composant ce recueil mêlent réel et imaginaire, comme aime à le faire l'auteur. On y retrouve ce mélange de gravité et d'ironie douce qu'évoquait à son propos Jean-Marie Gustave Le Clézio.
Chacune des nouvelles explore les facultés - parfois inattendues - de la lecture, célébrant les lieux où elle se déploie, bibliothèques, librairies, évoquant aussi les menaces qui pèsent sur la littérature comme instrument de la liberté d'expression.
La réédition de ce livre accompagne la sortie d'un court métrage adapté d'une de ses nouvelles, Nagra, et réalisé par Philippe Reypens, avec, dans le rôle-titre, Fabrizio Rongione, un comédien culte des Frères Dardenne.
Jean Jauniaux a été journaliste et a fondé une webradio où il a interviewé de grands écrivains belges, français, américains ou autres... Il est l'auteur de romans, nouvelles, poésie et essais. Il a été pendant dix ans rédacteur en chef de la revue Marginales aux côtés de Jacques De Decker, qui signe la préface de ce recueil, et est engagé dans la défense de la liberté d'expression (président honoraire de PEN Club Belgique) ainsi que dans la préservation du patrimoine littéraire (président de la Fondation Maurice Carême).
Ses ouvrages ont été lauréats de plusieurs prix. La plupart ont été traduits ou sont en cours de traduction dans plusieurs langues. -
"Résurgence du passé", même si l'auteur ne le dit pas explicitement, se déroule au camp de Karameh, entre marais, roseaux et Jourdain. Toutefois, le roman n'a rien de réaliste et ne décrit qu'incidemment la situation des réfugiés. Celle-ci est bel et bien présente (le père de la jeune femme assassiné par la Haganah, l'épopée d'un oncle qui aurait guidé les troupes irakiennes en 1948, le retour clandestin du père dans son village pour en rapporter une grenade - fruit - symbolique), mais elle y sert de toile de fond, mêlée à la présence des fantômes des proches disparus. Le roman narre avant tout, dans un sfumato poétique, l'initiation au désir infiltré de romantisme qu'éprouvent deux adolescents pour une jeune femme. Par fragments, le narrateur - "je" - laisse émerger de sa mémoire un passé infiltré de rêve, de légende et de nostalgie, où "il", son ami d'enfance, et lui-même subissent la fascination d'"elle". Je est surnommé le Chrétien, parce que sa mère, fidèle de cette religion, a offert une croix à son mari musulman, qui la porte depuis toujours. Il, quant à lui, est dit l'Irakien, son oncle s'étant forgé une légende sur le fait - sujet à caution - d'avoir servi de guide à une unité d'artillerie irakienne lors de la guerre de 1948 et d'avoir recueilli les larmes de ses officiers après la défaite. Elle, c'est la jeune épouse du vieux hadji, homme d'une grande bonté, qui l'a recueillie en même temps que sa mère après l'assassinat de son père par des terroristes de la Haganah. Un roman de haute poésie et de sensualité diffuse, où les fantômes des morts et de la terre natale nimbent d'un sfumato poétique l'initiation au désir infiltré de romantisme qu'éprouvent deux adolescents pour une jeune femme, elle-même frémissante du trouble qu'elle inspire. Ghassan Zaqtan est né dans une famille de réfugiés palestiniens en 1954, six ans après la Nakba - "la catastrophe". Chassée de camp en camp, sa famille émigre à Amma, puis Beyrouth, Damas, Chypre, Tunis. Zaqtanl se fait connaître comme poète. Son oeuvre poétique, forte d'une dizaine de recueils, a été traduite dans une dizaine de langues. Il est également l'auteur de trois romans et de scénarios de films documentaires. Il a reçu le prix international de poésie Griffin et le Mahmoud Darwish Excellence Award, a été nominé à deux reprises pour le prix international de littérature Neustadt de l'université d'Oklahoma et suggéré pour le prix Nobel de Littérature. Il est encore journaliste, éditeur, traducteur et haut fonctionnaire au ministère palestinien de la Culture.
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"Un habitat communautaire entre vieux copains ? À la proposition d'Hervé, Maureen a réagi au quart de tour. Se retrouver avec Ludivine, Claire, Philippe, Odette et toute la bande ! Refaire le monde, cuisiner, rire, déconner, coucher même avec l'un ou l'autre, éventuellement se préparer à mourir parce qu'il le faut bien, mais pas tout de suite, waouw ! Elle n'allait peut-être pas crever seule et abandonnée de tous... Elle lui a sauté au cou, avant de se raviser : Faudrait d'abord faire un test, commencer par une semaine tous ensemble." C'est qu'ils n'ont plus vingt ans, mais soixante bien sonnés. La vie les a ballottés dans des directions diverses. Arriveront-ils à recréer la complicité qui les liait à l'époque de Swamiji, le gourou fantasque de leurs jeunes années ? Surtout lorsque des rancoeurs et des souffrances tues leur éclateront au visage ? Anne Duvivier vit à Bruxelles et est psychothérapeute. Sa profession lui permet de donner une densité psychologique à ses personnages, sans jamais se départir d'une bonne dose d'humour et de dérision. Dernière folie est son sixième roman et le quatrième aux éditions M.E.O.
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« Voilà donc le début de ton prochain roman ? Vas-y, Hugo, fonce ! »
Journaliste et romancier, Hugo a l'habitude de s'installer à la brasserie Le Relais pour y rédiger sa chronique hebdomadaire, Et si l'on en parlait.
Ce matin-là, une inconnue l'intrigue. Par sa commande - «Un café et deux bières» - et par un carnet noir, tout pareil au sien, qu'elle ouvre et referme sans arrêt, comme si elle avait la velléité d'y écrire mais n'y parvenait pas. Ils lient connaissance et Maud, l'amie à qui Hugo narre sa rencontre, l'incite à prendre cette femme comme personnage.
Mais au fur et à mesure qu'Élia se laisse entrevoir, des coïncidences troublantes se tissent entre son enfance et celle de Hugo. Coïncidences sur lesquelles le père de celui-ci, qui s'éteint dans une maison de retraite, ne peut plus jeter que de vagues lueurs.
Est-ce la vie qui s'insinue dans la fiction ou la fiction qui s'infiltre dans la vie ?
Paul Vanderstappen a durant plus de trente ans participé à la formation pratique de futurs éducateurs et logopèdes. Il a publié plusieurs recueils de poèmes. Après "El Curandero" (M.E.O., 2021), où déjà vie réelle et fiction littéraire s'interpénétraient, "Élia" est son deuxième roman. -
Une mère mourante dans sa cabane perdue au fond des bois, mi-guérisseuse mi-sorcière ; de quels lourds secrets est-elle porteuseâE%? Ce fils venu la veiller pourra-t-il entendre sa confessionâE%? Lui, le mal-aimé, le rejeté, comprendra-t-il enfin d'où vient cette glace dans le coeur de sa mère ?
Depuis cette nuit bleue de la Saint-Jean où s'est commis l'innommable, une sombre malédiction a frappé le village. Les années passent, mais les braises couvent toujours sous la cendre et les pins noirs tremblent sous le poids de l'omerta.
La dame de la combe pourra-t-elle enfin trouver le repos ?
Poète, romancier et nouvelliste belge reconnu et multiprimé, vivant près de Dinant, dans la région de Namur, Claude Donnay a été enseignant avant de fonder et diriger la revue et les éditions "Bleu d'Encre", consacrées à la poésie.
"La dame de la combe" est son sixième roman, tous publiés aux éditions M.E.O. "Un été immobile" a obtenu le prix Mon's Livre ; "La route des cendres" a été finaliste du prix Saga Café et "Ozane" du prix Marcel Thiry. -
"Le journaliste regarde l'homme, il se racle la gorge. [...] L'homme baisse la tête.
- J'ai été porter plainte à la police, mais ils ne m'ont pas écouté. [...] C'est grave, pourtant, ce que je leur ai ditâE%: mensonge, abus de confiance, manipulation.
L'homme s'anime à nouveau.
- Ça vaut bien une semaine de cachot pour chaque, vous ne trouvez pasâE%? J'ai dit qu'ils devaient m'enfermer pour minimum trois semaines, ils pouvaient le faire tout de suite, j'avais pris mes affaires. Mais ils m'ont dit de rentrer chez moi parce que ma demande était irrecevable. Irrecevable, vous entendezâE%? Une honteâE%!"
Le Nord de la France dans les années 70. Gérard Bissem, obscur journaliste au Quotidien du Nord, récolte avec bienveillance des tranches de vie de gens ordinaires, qui se prennent des coups sur un chemin pas toujours large, pas toujours droit. Ils se rebiffent ou s'en arrangent, se dépatouillent comme ils peuvent, osent à peine espérer que leurs rêves y trouvent une place, aussi modeste soit-elle.
À travers les chroniques d'un obscur journalistes se révèlent les vies de gens ordinaires pas si ordinaires que ça.
Il y a quelques années, Alain Marichal a troqué son costume de businessman pour des godasses de rando et, chemin faisant, il enregistre des images qui suscitent des récits.
Il n'avait jusqu'ici publié qu'une seule nouvelle en recueil collectif, primée au concours de la Fureur de Lire. Également auteur de trois pièces de théâtre jouées à Bruxelles, avec cet ensemble de récits présentant une unité de lieu et d'époque, où des personnages qui ne se connaissent pas ou à peine créent un feutrage cohérent, il entre par la grande porte dans le genre difficile du roman par nouvelles, ou romanouvelles. -
Ces pages ont contribué à sauver un homme de son passé. Son histoire, Walter Littlemoon l'a longtemps gardée en lui. C'est sa compagne, Jane, qui l'a patiemment aidé à assembler ses souvenirs en prenant note sous sa dictée de la tragédie d'une existence, la sienne, qui fait écho à celle de son peuple. "Tuer l'Indien dans l'enfant pour sauver l'homme" fut la devise immonde des pensionnats fédéraux dans lesquels Walter et tant de ses frères ont été enfermés ! Il faut se représenter la scène : le Sioux Lakota de 80 ans, dans la réserve de Wounded Knee, parlant, le regard fixe, à la manière des anciens, pendant que Jane rapporte les persécutions, les brimades, le déclassement social, le racisme, la tentation d'en finir, mais aussi le sursaut qu'a permis une vision des anviens, et la résilience. En octobre 2021, après la parution de cet ouvrage, le Musée des Confluences de Lyon a invité Walter Littlemoon à prononcer une allocution lors de la grande exposition Sur la piste des Sioux. Il y a découvert, sauvés d'un passé qu'il croyait perdu, les parures et les vêtements de sa famille venue danser à Bruxelles lors de l'Exposition universelle de 1935. À travers le témoignage d'un homme, cet ouvrage nous dit un peuple malmené par l'Histoire, qui se bat aujourd'hui encore pour la survie de sa langue et de sa culture. Walter Littlemoon est né en 1942 à Wounded Knee, siège du dernier massacre d'Amérindiens, dans la réserve de Pine Ridge. À l'âge de 5 ans, il a été arraché à sa famille pour être place de force dans un pensionnat fédéral où il a été soumis aux vexations et à la maltraitance qui l'ont marqué à vie. Après un séjour à l'armée, il s'est engagé dans un travail de résilience à partir de ses racines et dans la défense des valeurs et de la dignité de son peuple.
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Théo a toujours fui les attaches. Conducteur de poids lourd, il traverse l'Europe sans autre horizon que celui qui défile devant son pare-brise. Son parcours solitaire est bouleversé lorsqu'il rencontre Vicky, une femme libre et mystérieuse, marquée par une infirmité qu'elle assume. Leur histoire, passionnée, imprévisible, les entraîne dans une aventure où l'amour se conjugue à la recherche d'une liberté parfois dévorante.
Mais, dans l'ombre, une autre figure pèse sur le coeur de Théo : sa mère, dont l'emprise silencieuse et les attentes ne cessent de le hanter. Pris en tenaille entre son désir d'indépendance et cette chaîne qui l'emprisonne, Théo va découvrir fortuitement un moyen dramatique de briser celle-ci sans éveiller de soupçons. Le crime parfait. Quoique...
Ce roman choral met en scène des fils blessés, des mères qui aiment ou détruisent, des amants qui ne peuvent pas se séparer ou n'arrivent pas à se trouver. C'est la chronique d'un acte prémédité et du tourbillon de conséquences qu'implique un désir de meurtre sacrilège. On n'échappe pas à son destin, rien n'est isolé, tout interfère et les vies se court-circuitent.
Nicole Marlière, Bruxelloise, travaille dans le secteur de la formation et de l'accompagnement aux demandeurs d'emploi. Elle signe ici son quatrième roman, le deuxième aux éditions M.E.O. -
Il est des amitiés qui ne rouillent pas, surtout si elles se sont forgées à la fac, dans une militance généreuse qui confinait au folklore. Et même si trente ans ont coulé, ballottant les amis dans des existences très différentes. Quel que soit le pétrin dans lequel leur vieux copain Eddy s'est fourré, Nicolas, Louis, David, Étienne et Ivo n'hésitent pas à prendre la route des Balkans afin de lui sauver la mise. Quitte à affronter une mafia sanguinaire.
Mais ce périple a peut-être aussi d'autres motivations plus ou moins conscientes. Arrivés à l'âge où les cinq quinquagénaires ont le sentiment de ne plus comprendre un monde en frénétique métamorphose, ils sont contraints à un bilan douloureux.
Un portrait cruel des hommes nés dans les sixties, confrontés au délitement des idéaux pour lesquels ils se sont battus, à l'émergence de prêts-à-penser qu'ils récusent, et surtout à leurs propres faiblesses.
Jean-François Füeg est fonctionnaire dirigeant au ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles après avoir tour à tour dirigé le Mundaneum de Mons et le service de la lecture publique. Il a également été chargé de cours dans le cadre de la formation des bibliothécaires. Historien de formation, il est l'auteur de nombreux articles sur l'histoire du XXe siècle ainsi que d'un essai sur les milieux non conformistes dans l'entre-deux-guerres. Son oeuvre littéraire est riche de cinq romans et récits. -
Comment se débarrasser d'une inspectrice des impôts qui vous harcèle ? C'est ce que se demande un honorable enseignant qui a mis naïvement le pied dans un dédale administratif. Planifier un meurtre n'est jamais évident pour un paisible quidam. Heureusement, une femme de ménage et son amant cubain, un vendeur de supermarché, un sans-abri et quelques autres vont lui prêter main forte.Mais nul n'est jamais ce qu'on l'imagine êtreâ€-Avec autant de bonheur, Robert Massart creuse dans ce second roman la veine qui a fait le succès d'Une histoire belge.
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"Ma mère n'ose plus aller se coucher. À peine s'étend-elle que moi, dans son ventre, je me mets à donner des coups de pied tels qu'elle doit se relever en gémissant. Tant qu'elle travaille ou qu'elle est assise le dos bien droit, je suis gentil. Elle dort assise, dans un fauteuil qui a été poussé contre le lit matrimonial. Ses pieds contre ceux de mon père, c'est la seule marque de tendresse que j'autorise.Au cours de la vingtième nuit qu'elle passe de la sorte retentit un cri effroyable. Un coup de tonnerre fait trembler la maison sur ses bases, ma mère s'éveille en sursaut. «?Bonne nuit, gente dame.?» Un petit homme trapu d'une soixantaine d'années se tient au milieu de la chambre. Il porte un antique pourpoint et des bottes à revers, il a des bajoues et un double menton. Une cuiller en bois est fixée à son chapeau mou à large bord. Il prend en main le chapeau et exécute avec grâce un profond salut. Son crâne est chauve.«?Bonne nuit?», parvient enfin à articuler ma mère."Paru en 1985, cet ouvrage inaugure l'oeuvre aubiographique de l'auteur, La Trilogie du Pays de Waes, que viendront compléter La langue de ma mère et Les boîtes en carton. On y rencontre le jeune Tom et sa famille, les amis, les voisins, le peuple pittoresque de sa région natale. Il se compose de quatre récits. Le premier conte l'histoire de la famille Lanoye, plusieurs générations d'éleveurs et de bouchers. ; un ancêtre apparaît en rêve à la mère enceinte de Tom, la morigénant parce que son fils à naître ne perpétuera pas la tradition familiale, mais deviendra un intello à petites lunettes. Le deuxième narre l'existence plus ou moins farfelue d'un mécanicien qui vient de mourir et de sa femme tout aussi originale. Le troisième celle d'un surdoué de la lecture qui défraie la chronique et la science. Dans le dernier, l'auteur fait l'éloge funèbre de son frère aîné devant un parterre de personnalités internationales. L'unité d'atmosphère est telle qu'on peut parler d'un roman éclaté. On y trouve le ton particulier des oeuvres de maturité de l'auteur, une sentimentalité qui ne verse jamais dans le sentimentalisme grâce à l'ironie et au sens aigu du grotesque, ainsi qu'un mélange du réel et du fantastique.Romancier, dramaturge, poète, chroniqueur, scénariste, performeur à l'occasion, Tom Lanoye est une star aux Pays-Bas et en Flandre. Forte de plus de cinquante titres, son oeuvre, parmi les plus lues et primées est traduite dans de nombreuses langues. Son théâtre est régulièrement joué dans le monde entier, notamment au Festival d'Avignon.
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Professeur harcelé par ses élèves, Barthélémy sombre dans une dépression insomniaque. Il y trouve l'inspiration d'un livre contant ses errances dans la nuit d'un Bruxelles marginal. Le succès fulgurant de l'ouvrage, son adaptation en téléréalité permettent à Barthélémy de prendre sa retraite et de se réfugier à Saint-Idesbald, sur la côte belge, à quelques encablures de la frontière française. Lors d'une promenade, il croise un groupe de réfugiés qui fuient la jungle de Calais. Menés par Aslan, une femme, deux garçonnets jumeaux et un déserteur russe, ayant fui la première guerre de Tchétchénie, espèrent comme tant d'autres traverser la Manche. Pour Barthélémy, cette rencontre est une rédemption. Il va leur venir en aide et retrouver sa vocation d'enseigner. Avec ses amis Van Drogenbos, intransigeant fonctionnaire de l'urbanisme, Charon, ex-pêcheur et douanier, et Zanzibar, qui restaure un vieux Grandbanks, il va organiser la traversée de ses protégés vers l'Écosse. Dans ce roman de rédemption et d'aventures, on retrouve l'univers romanesque de Jean Jauniaux, et le style très visuel qui a valu à une de ses nouvelles d'être adaptée au cinéma. «âeuros%J'ai aimé le mélange du personnel et de l'imaginaire, la multiplicité des langages, l'humour, le sarcasme, la tendresse. Tout cela est profond, sincère et joliment mené.âeuros%» (J-M. G. Le Clézio). Jean Jauniaux est romancier, nouvelliste et poète. Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues. Il rédige des chroniques littéraires dans Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale... et réalise des interviews d'écrivains mises en ligne sur différentes webradios. Il a été longtemps rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, il est président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.
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Une ville de province dans les Ardennes. Dans le centre pour réfugiés où elle travaille, Lena croise un gamin un peu sauvage qui prétend s'appeler Niznayou. Intriguée par son attitude mystérieuse, la jeune femme découvre peu à peu son passé, du temps où il vivait avec sa mère à Grozny, en Tchétchénie, sous les bombes russes. Entre Lena et son protégé naît un sentiment d'empathie et de tendresse. Confrontés chacun à la violence - elle dans son couple, lui par la guerre -, tous deux ressentent le besoin puissant d'être aimés. Autour de cette rencontre, quelques chasseurs en mal d'émotions fortes qui se prennent pour des justiciers, un aventurier au grand coeur suffisamment étrange pour faire naître une rumeur, deux vieux solitaires, une forêt où l'on peut se perdre... Tous gens ordinaires, mais dont les uns vont apporter un nouveau souffle de vie à Niznayou tandis que d'autres se laisseront emporter par leurs petits délires. Et au centre de tout, l'enfant. Mais que savent-ils vraiment de lui ? Françoise Pirart a publié plusieurs romans (notamment "La nuit de Sala", "La fortune des Sans Avoir", "Chicoutimi n'est plus si loin", "Vertigineuse", "Seuls les échos de nos pas", "Beau comme une éclipse"), ainsi que des recueils de nouvelles (dont "Tout est sous contrôle !"). Elle est titulaire de plusieurs prix littéraires, dont le Grand Prix bisannuel de l'Association des Écrivains belges pour l'ensemble de son oeuvre.
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Adélaïde-Adèle-Ada, la trentaine peu sereine, fait la revue de
sa vie et n'y trouve aucun sens : racines familiales aussi obscures
qu'intriquées, engagements politiques confus, profession de photoreporter peu
gratifiante, amours à la sincérité douteuse... Lorsque coup sur coup
son père meurt, sa meilleure amie devient mère et son amant sans papiers
disparaît, elle sombre dans la dépression avant de tout lâcher pour le fantasme
d'une île grecque d'où est issue une branche de sa famille et le fantôme d'un
vieil oncle merveilleux. Tatiana de Perlinghi est bruxelloise mais
elle n'a pas fini d'explorer les méandres de ses origines, où s'intriquent
notamment la Chine, la Grèce, la Russie. Elle apparaît dans le récit
Oubliez-moi, que l'écrivain chinois Xu Feng a consacré à sa grand-mère Qian
Xiuling. Elle réalise des documentaires (notamment Ma grand-mère,
une héroïne ?, consacré à Qian Xiuling), anime des ateliers d'écriture et
s'essaie depuis peu au roman graphique. -
Malgré les années, l'amour, la puissance du chant (qu'elle pratique pour des tout-petits), la vie de Jeanne est sable mouvant. Une vie passée à se taire, à vivre à côté d'elle-même, qui a maintenant le goût d'une vie empêchée, empoisonnée par le secret et les non-dits familiaux. Lorsque meurt sa soeur aînée, Jeanne voit ressurgir le personnage d'Antigone qui la hantait adolescente. L'héroïne mythique, depuis les profondeurs du tombeau familial des Labdacides où elle a été enfermée, convie Jeanne à un rendez-vous avec elle-même. La peur et la fascination cèdent peu à peu devant l'évidence de la rencontre. Il est l'heure de convoquer les personnages de la famille maudite, l'heure de raconter l'indicible. Guidée par la voix puissante et universelle d'Antigone, Jeanne descend avec elle dans les entrailles d'un passé douloureux. C'est au travers de la musique et du chant qu'une vie captive du silence va se frayer la voie vers la vie libre. Vers une vie vraiment vivante. Séverine Terrier, Nantaise, enseigne le chant, anime des chorales et des ateliers d'éveil musical, notamment pour des jeunes enfants. Elle intervient notamment dans les quartiers dits « défavorisés » et auprès d'enfants en situation de handicap (crèches, conservatoire et écoles de musique) reliant l'expression musicale et vocale à la conscience corporelle (souffle, geste etc.). Également peintre, elle relie dans sa démarche créative peinture, chant et écriture. Quand elle a 22 ans, une émission lui est consacrée sur France Culture (« Clair de nuit »). En quête d'approfondissement intérieur, elle suit pendant 20 ans un enseignement sur les arts énergétiques chinois (Qi Gong, Tai Ji Quan, Ba Gua Zhang...) qui va transformer sa vie et sa pratique artistique. « La berceuse d'Antigone » est son premier roman.
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Yzant, ex-sauveteur en mer et veuf, tente de survivre depuis un drame dont il porte la culpabilité. La rénovation d'un camping, une vie simple et tranquille en pleine nature lui tiennent lieu de bonheur. L'apparition d'Amaïkha, une femme mystérieuse qui arpente la plage vêtue de rouge vif aux mêmes heures que lui et le retour inattendu de Teho, neveu et presque fils adoptif avec lequel Yzant s'est brouillé, vont fragiliser ce précaire équilibre. Le jeune homme est accompagné de son ami Romain, un urbain idéaliste, vif d'esprit et amoureux compulsif. Teho noie dans la pratique frénétique du surf une colère sourde contre son oncle, Romain tente à sa façon de les aider à percer l'abcès. Entre eux, Amaïkha, miroir révélateur et incitation à la renaissance, une femme secrète aux multiples visages, qui les fascine tous trois. Dans Partir, Marie Dô déroule avec poésie, humour et tact l'écheveau de nos existences fragiles face à la puissance des éléments. Au gré du flux et du reflux de nos paradoxes et de nos fêlures - comme un océan qu'il faut laisser partir puis revenir sans jamais lui résister -, une quête d'humanité, de son mystère, de sa beauté. Née à Paris, Marie Dô, danseuse professionnelle, intègre à 19 ans le prestigieux Alvin Ailey dance Theater de New York avant de travailler avec les Ballets Jazz de Montréal, Joseph Russillo, Maguy Marin à Paris. Son premier roman, "Fais danser la poussière" (Plon), en grande partie autobiographique, a été adapté en téléfilm sur France 2 et la RTBF avec un énorme succès. Elle en est co-scénariste et chorégraphe. Ont suivi "Qu'importe la lune quand on a les étoiles" (Plon), "Dancing Rose" (Anne Carrière)," Les dunes sauvages" (Plon). Elle a aussi participé au recueil collectif de nouvelles féministes "Volcaniques", dirigé par Léonora Miano (Mémoire d'encrier-Canada).
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Parvenu à un âge avancé, un écrivain confiné par la pandémie est incité à introduire la demande de pension de réparation à laquelle il a droit pour avoir été caché en tant qu'enfant juif pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mais il s'interroge : porte-t-il vraiment des séquelles ?
« Un enfant qu'on sépare de ses parents, est-ce si difficile à imaginer ? Je n'ai qu'à me souvenir du Kid et de Charlot. Les appels, les gestes, les serments. Quoi de plus universel ? Et pourtant, malgré la douleur et la colère, malgré les gémissements et les mots tendres, malgré les larmes, rien, il ne me reste rien de cette séparation, de cette minute où une main, celle de ma mère, celle de mon père, la main de la toute confiance et de l'amour m'a lâché. À quel hasard ne dois-je pas d'avoir établi une proximité entre le confinement obligé et mon destin d'enfant caché tout en me donnant la possibilité d'en rendre compte, à quoi j'avais échoué jusque-là en dépit des exhortations diverses et mon plus vif désir ! »
Les rescapés de cette page sombre de la coopération avec le nazisme, mais aussi de l'héroïsme modeste de citoyens français, disparaissent les uns après les autres. Il est essentiel d'en entretenir le témoignage, surtout avec une plume d'une telle qualité.
Jean Yvane a publié une douzaine de romans chez de grands éditeurs parisiens. "Un cow-boy en exil" a obtenu le prix Del Duca et "L'Arme au bleu" a figuré au dernier tour du prix Renaudot. Plusieurs de ses romans ont inspiré des téléfilms.. Également homme de théâtre, il a occupé diverses fonctions à la télévision ainsi qu'à la Commission européenne, et a été enseignant universitaire. À plus de 90 ans, il n'avait jamais abordé son passé d'enfant juif caché durant la Deuxième Guerre mondiale.