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"Un habitat communautaire entre vieux copains ? À la proposition d'Hervé, Maureen a réagi au quart de tour. Se retrouver avec Ludivine, Claire, Philippe, Odette et toute la bande ! Refaire le monde, cuisiner, rire, déconner, coucher même avec l'un ou l'autre, éventuellement se préparer à mourir parce qu'il le faut bien, mais pas tout de suite, waouw ! Elle n'allait peut-être pas crever seule et abandonnée de tous... Elle lui a sauté au cou, avant de se raviser : Faudrait d'abord faire un test, commencer par une semaine tous ensemble." C'est qu'ils n'ont plus vingt ans, mais soixante bien sonnés. La vie les a ballottés dans des directions diverses. Arriveront-ils à recréer la complicité qui les liait à l'époque de Swamiji, le gourou fantasque de leurs jeunes années ? Surtout lorsque des rancoeurs et des souffrances tues leur éclateront au visage ? Anne Duvivier vit à Bruxelles et est psychothérapeute. Sa profession lui permet de donner une densité psychologique à ses personnages, sans jamais se départir d'une bonne dose d'humour et de dérision. Dernière folie est son sixième roman et le quatrième aux éditions M.E.O.
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"Résurgence du passé", même si l'auteur ne le dit pas explicitement, se déroule au camp de Karameh, entre marais, roseaux et Jourdain. Toutefois, le roman n'a rien de réaliste et ne décrit qu'incidemment la situation des réfugiés. Celle-ci est bel et bien présente (le père de la jeune femme assassiné par la Haganah, l'épopée d'un oncle qui aurait guidé les troupes irakiennes en 1948, le retour clandestin du père dans son village pour en rapporter une grenade - fruit - symbolique), mais elle y sert de toile de fond, mêlée à la présence des fantômes des proches disparus. Le roman narre avant tout, dans un sfumato poétique, l'initiation au désir infiltré de romantisme qu'éprouvent deux adolescents pour une jeune femme. Par fragments, le narrateur - "je" - laisse émerger de sa mémoire un passé infiltré de rêve, de légende et de nostalgie, où "il", son ami d'enfance, et lui-même subissent la fascination d'"elle". Je est surnommé le Chrétien, parce que sa mère, fidèle de cette religion, a offert une croix à son mari musulman, qui la porte depuis toujours. Il, quant à lui, est dit l'Irakien, son oncle s'étant forgé une légende sur le fait - sujet à caution - d'avoir servi de guide à une unité d'artillerie irakienne lors de la guerre de 1948 et d'avoir recueilli les larmes de ses officiers après la défaite. Elle, c'est la jeune épouse du vieux hadji, homme d'une grande bonté, qui l'a recueillie en même temps que sa mère après l'assassinat de son père par des terroristes de la Haganah. Un roman de haute poésie et de sensualité diffuse, où les fantômes des morts et de la terre natale nimbent d'un sfumato poétique l'initiation au désir infiltré de romantisme qu'éprouvent deux adolescents pour une jeune femme, elle-même frémissante du trouble qu'elle inspire. Ghassan Zaqtan est né dans une famille de réfugiés palestiniens en 1954, six ans après la Nakba - "la catastrophe". Chassée de camp en camp, sa famille émigre à Amma, puis Beyrouth, Damas, Chypre, Tunis. Zaqtanl se fait connaître comme poète. Son oeuvre poétique, forte d'une dizaine de recueils, a été traduite dans une dizaine de langues. Il est également l'auteur de trois romans et de scénarios de films documentaires. Il a reçu le prix international de poésie Griffin et le Mahmoud Darwish Excellence Award, a été nominé à deux reprises pour le prix international de littérature Neustadt de l'université d'Oklahoma et suggéré pour le prix Nobel de Littérature. Il est encore journaliste, éditeur, traducteur et haut fonctionnaire au ministère palestinien de la Culture.
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Yzant, ex-sauveteur en mer et veuf, tente de survivre depuis un drame dont il porte la culpabilité. La rénovation d'un camping, une vie simple et tranquille en pleine nature lui tiennent lieu de bonheur. L'apparition d'Amaïkha, une femme mystérieuse qui arpente la plage vêtue de rouge vif aux mêmes heures que lui et le retour inattendu de Teho, neveu et presque fils adoptif avec lequel Yzant s'est brouillé, vont fragiliser ce précaire équilibre. Le jeune homme est accompagné de son ami Romain, un urbain idéaliste, vif d'esprit et amoureux compulsif. Teho noie dans la pratique frénétique du surf une colère sourde contre son oncle, Romain tente à sa façon de les aider à percer l'abcès. Entre eux, Amaïkha, miroir révélateur et incitation à la renaissance, une femme secrète aux multiples visages, qui les fascine tous trois. Dans Partir, Marie Dô déroule avec poésie, humour et tact l'écheveau de nos existences fragiles face à la puissance des éléments. Au gré du flux et du reflux de nos paradoxes et de nos fêlures - comme un océan qu'il faut laisser partir puis revenir sans jamais lui résister -, une quête d'humanité, de son mystère, de sa beauté. Née à Paris, Marie Dô, danseuse professionnelle, intègre à 19 ans le prestigieux Alvin Ailey dance Theater de New York avant de travailler avec les Ballets Jazz de Montréal, Joseph Russillo, Maguy Marin à Paris. Son premier roman, "Fais danser la poussière" (Plon), en grande partie autobiographique, a été adapté en téléfilm sur France 2 et la RTBF avec un énorme succès. Elle en est co-scénariste et chorégraphe. Ont suivi "Qu'importe la lune quand on a les étoiles" (Plon), "Dancing Rose" (Anne Carrière)," Les dunes sauvages" (Plon). Elle a aussi participé au recueil collectif de nouvelles féministes "Volcaniques", dirigé par Léonora Miano (Mémoire d'encrier-Canada).
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Adélaïde-Adèle-Ada, la trentaine peu sereine, fait la revue de
sa vie et n'y trouve aucun sens : racines familiales aussi obscures
qu'intriquées, engagements politiques confus, profession de photoreporter peu
gratifiante, amours à la sincérité douteuse... Lorsque coup sur coup
son père meurt, sa meilleure amie devient mère et son amant sans papiers
disparaît, elle sombre dans la dépression avant de tout lâcher pour le fantasme
d'une île grecque d'où est issue une branche de sa famille et le fantôme d'un
vieil oncle merveilleux. Tatiana de Perlinghi est bruxelloise mais
elle n'a pas fini d'explorer les méandres de ses origines, où s'intriquent
notamment la Chine, la Grèce, la Russie. Elle apparaît dans le récit
Oubliez-moi, que l'écrivain chinois Xu Feng a consacré à sa grand-mère Qian
Xiuling. Elle réalise des documentaires (notamment Ma grand-mère,
une héroïne ?, consacré à Qian Xiuling), anime des ateliers d'écriture et
s'essaie depuis peu au roman graphique. -
Il est des amitiés qui ne rouillent pas, surtout si elles se sont forgées à la fac, dans une militance généreuse qui confinait au folklore. Et même si trente ans ont coulé, ballottant les amis dans des existences très différentes. Quel que soit le pétrin dans lequel leur vieux copain Eddy s'est fourré, Nicolas, Louis, David, Étienne et Ivo n'hésitent pas à prendre la route des Balkans afin de lui sauver la mise. Quitte à affronter une mafia sanguinaire.
Mais ce périple a peut-être aussi d'autres motivations plus ou moins conscientes. Arrivés à l'âge où les cinq quinquagénaires ont le sentiment de ne plus comprendre un monde en frénétique métamorphose, ils sont contraints à un bilan douloureux.
Un portrait cruel des hommes nés dans les sixties, confrontés au délitement des idéaux pour lesquels ils se sont battus, à l'émergence de prêts-à-penser qu'ils récusent, et surtout à leurs propres faiblesses.
Jean-François Füeg est fonctionnaire dirigeant au ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles après avoir tour à tour dirigé le Mundaneum de Mons et le service de la lecture publique. Il a également été chargé de cours dans le cadre de la formation des bibliothécaires. Historien de formation, il est l'auteur de nombreux articles sur l'histoire du XXe siècle ainsi que d'un essai sur les milieux non conformistes dans l'entre-deux-guerres. Son oeuvre littéraire est riche de cinq romans et récits. -
Théo a toujours fui les attaches. Conducteur de poids lourd, il traverse l'Europe sans autre horizon que celui qui défile devant son pare-brise. Son parcours solitaire est bouleversé lorsqu'il rencontre Vicky, une femme libre et mystérieuse, marquée par une infirmité qu'elle assume. Leur histoire, passionnée, imprévisible, les entraîne dans une aventure où l'amour se conjugue à la recherche d'une liberté parfois dévorante.
Mais, dans l'ombre, une autre figure pèse sur le coeur de Théo : sa mère, dont l'emprise silencieuse et les attentes ne cessent de le hanter. Pris en tenaille entre son désir d'indépendance et cette chaîne qui l'emprisonne, Théo va découvrir fortuitement un moyen dramatique de briser celle-ci sans éveiller de soupçons. Le crime parfait. Quoique...
Ce roman choral met en scène des fils blessés, des mères qui aiment ou détruisent, des amants qui ne peuvent pas se séparer ou n'arrivent pas à se trouver. C'est la chronique d'un acte prémédité et du tourbillon de conséquences qu'implique un désir de meurtre sacrilège. On n'échappe pas à son destin, rien n'est isolé, tout interfère et les vies se court-circuitent.
Nicole Marlière, Bruxelloise, travaille dans le secteur de la formation et de l'accompagnement aux demandeurs d'emploi. Elle signe ici son quatrième roman, le deuxième aux éditions M.E.O. -
"Ma mère n'ose plus aller se coucher. À peine s'étend-elle que moi, dans son ventre, je me mets à donner des coups de pied tels qu'elle doit se relever en gémissant. Tant qu'elle travaille ou qu'elle est assise le dos bien droit, je suis gentil. Elle dort assise, dans un fauteuil qui a été poussé contre le lit matrimonial. Ses pieds contre ceux de mon père, c'est la seule marque de tendresse que j'autorise.Au cours de la vingtième nuit qu'elle passe de la sorte retentit un cri effroyable. Un coup de tonnerre fait trembler la maison sur ses bases, ma mère s'éveille en sursaut. «?Bonne nuit, gente dame.?» Un petit homme trapu d'une soixantaine d'années se tient au milieu de la chambre. Il porte un antique pourpoint et des bottes à revers, il a des bajoues et un double menton. Une cuiller en bois est fixée à son chapeau mou à large bord. Il prend en main le chapeau et exécute avec grâce un profond salut. Son crâne est chauve.«?Bonne nuit?», parvient enfin à articuler ma mère."Paru en 1985, cet ouvrage inaugure l'oeuvre aubiographique de l'auteur, La Trilogie du Pays de Waes, que viendront compléter La langue de ma mère et Les boîtes en carton. On y rencontre le jeune Tom et sa famille, les amis, les voisins, le peuple pittoresque de sa région natale. Il se compose de quatre récits. Le premier conte l'histoire de la famille Lanoye, plusieurs générations d'éleveurs et de bouchers. ; un ancêtre apparaît en rêve à la mère enceinte de Tom, la morigénant parce que son fils à naître ne perpétuera pas la tradition familiale, mais deviendra un intello à petites lunettes. Le deuxième narre l'existence plus ou moins farfelue d'un mécanicien qui vient de mourir et de sa femme tout aussi originale. Le troisième celle d'un surdoué de la lecture qui défraie la chronique et la science. Dans le dernier, l'auteur fait l'éloge funèbre de son frère aîné devant un parterre de personnalités internationales. L'unité d'atmosphère est telle qu'on peut parler d'un roman éclaté. On y trouve le ton particulier des oeuvres de maturité de l'auteur, une sentimentalité qui ne verse jamais dans le sentimentalisme grâce à l'ironie et au sens aigu du grotesque, ainsi qu'un mélange du réel et du fantastique.Romancier, dramaturge, poète, chroniqueur, scénariste, performeur à l'occasion, Tom Lanoye est une star aux Pays-Bas et en Flandre. Forte de plus de cinquante titres, son oeuvre, parmi les plus lues et primées est traduite dans de nombreuses langues. Son théâtre est régulièrement joué dans le monde entier, notamment au Festival d'Avignon.
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Parvenu à un âge avancé, un écrivain confiné par la pandémie est incité à introduire la demande de pension de réparation à laquelle il a droit pour avoir été caché en tant qu'enfant juif pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mais il s'interroge : porte-t-il vraiment des séquelles ?
« Un enfant qu'on sépare de ses parents, est-ce si difficile à imaginer ? Je n'ai qu'à me souvenir du Kid et de Charlot. Les appels, les gestes, les serments. Quoi de plus universel ? Et pourtant, malgré la douleur et la colère, malgré les gémissements et les mots tendres, malgré les larmes, rien, il ne me reste rien de cette séparation, de cette minute où une main, celle de ma mère, celle de mon père, la main de la toute confiance et de l'amour m'a lâché. À quel hasard ne dois-je pas d'avoir établi une proximité entre le confinement obligé et mon destin d'enfant caché tout en me donnant la possibilité d'en rendre compte, à quoi j'avais échoué jusque-là en dépit des exhortations diverses et mon plus vif désir ! »
Les rescapés de cette page sombre de la coopération avec le nazisme, mais aussi de l'héroïsme modeste de citoyens français, disparaissent les uns après les autres. Il est essentiel d'en entretenir le témoignage, surtout avec une plume d'une telle qualité.
Jean Yvane a publié une douzaine de romans chez de grands éditeurs parisiens. "Un cow-boy en exil" a obtenu le prix Del Duca et "L'Arme au bleu" a figuré au dernier tour du prix Renaudot. Plusieurs de ses romans ont inspiré des téléfilms.. Également homme de théâtre, il a occupé diverses fonctions à la télévision ainsi qu'à la Commission européenne, et a été enseignant universitaire. À plus de 90 ans, il n'avait jamais abordé son passé d'enfant juif caché durant la Deuxième Guerre mondiale. -
Les Marolles, un des plus anciens quartiers de Bruxelles où, au début du XXe siècle, s'entassaient de misérables masures dans les ruelles et impasses insalubres. C'est dans ce milieu pauvre que grandissent le fils et les quatre filles de Ferdi et Meeke Thomm, un maçon et une vendeuse de fleurs à la sauvette. On n'y parle que le bruxellois ou brussels, dialecte flamand - dont ils ignorent qu'il est flamand - mâtiné du français qui gagne peu à peu du terrain. Dans la langue populaire, le vrai Bruxellois est surnommé zinneke, « corniaud ». Et cela ne le gêne pas d'être comparé à un chien bâtard, il en tire même une certaine fierté. Mais Thomm n'a rien d'un nom de famille bruxellois, flamand ou wallon. C'est qu'à l'origine a vraisemblablement immigré une jeune fille allemande, qui aurait « fauté » avec le riche du quartier, fils des propriétaires d'une grande brasserie. Après avoir confié son bébé à on ne sait qui, elle aurait à nouveau émigré, cette fois à Paris, où elle serait devenue tenancière de maison close. C'est ce que découvre le narrateur - son arrière-petit fils - en même temps d'autres zones nébuleuses de l'histoire familiale, en écoutant parler - et parfois radoter - sa mère et ses deux vieilles tantes. En l'espace d'un siècle, les Thomm et leur descendance sont passés de la quasi-indigence de l'impasse marollienne au statut de petit bourgeois des faubourgs. Parallèlement, le brussels s'est effacé au profit de la langue française, même si la lignée a continué de pratiquer un bilinguisme français-brussels savoureux. Quant aux Marolles, s'y mélangent aujourd'hui de vieux Bruxellois, des strates successives d'immigrants et des îlots de gentrification. Un livre réjouissant, qui brasse dans un permanent humour grande et petite histoire, évolution sociale et folklore. Alain van Crugten est l'auteur de romans, nouvelles et pièces de théâtre. Son Korsakoff a remporté le Prix Rossel des Jeunes, et il a reçu un prix de l'Académie Royale de Belgique pour l'ensemble de son oeuvre. Également traducteur de six langues, il a traduit des écrivains flamands comme Hugo Claus et Tom Lanoye, polonais comme S.I. Witkiewicz, Marian Pankowski, Bruno Schulz, SÅ,awomir MroÅ1/4ek, ou tchèques (Karel Capek).
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Malgré les années, l'amour, la puissance du chant (qu'elle pratique pour des tout-petits), la vie de Jeanne est sable mouvant. Une vie passée à se taire, à vivre à côté d'elle-même, qui a maintenant le goût d'une vie empêchée, empoisonnée par le secret et les non-dits familiaux. Lorsque meurt sa soeur aînée, Jeanne voit ressurgir le personnage d'Antigone qui la hantait adolescente. L'héroïne mythique, depuis les profondeurs du tombeau familial des Labdacides où elle a été enfermée, convie Jeanne à un rendez-vous avec elle-même. La peur et la fascination cèdent peu à peu devant l'évidence de la rencontre. Il est l'heure de convoquer les personnages de la famille maudite, l'heure de raconter l'indicible. Guidée par la voix puissante et universelle d'Antigone, Jeanne descend avec elle dans les entrailles d'un passé douloureux. C'est au travers de la musique et du chant qu'une vie captive du silence va se frayer la voie vers la vie libre. Vers une vie vraiment vivante. Séverine Terrier, Nantaise, enseigne le chant, anime des chorales et des ateliers d'éveil musical, notamment pour des jeunes enfants. Elle intervient notamment dans les quartiers dits « défavorisés » et auprès d'enfants en situation de handicap (crèches, conservatoire et écoles de musique) reliant l'expression musicale et vocale à la conscience corporelle (souffle, geste etc.). Également peintre, elle relie dans sa démarche créative peinture, chant et écriture. Quand elle a 22 ans, une émission lui est consacrée sur France Culture (« Clair de nuit »). En quête d'approfondissement intérieur, elle suit pendant 20 ans un enseignement sur les arts énergétiques chinois (Qi Gong, Tai Ji Quan, Ba Gua Zhang...) qui va transformer sa vie et sa pratique artistique. « La berceuse d'Antigone » est son premier roman.
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Professeur harcelé par ses élèves, Barthélémy sombre dans une dépression insomniaque. Il y trouve l'inspiration d'un livre contant ses errances dans la nuit d'un Bruxelles marginal. Le succès fulgurant de l'ouvrage, son adaptation en téléréalité permettent à Barthélémy de prendre sa retraite et de se réfugier à Saint-Idesbald, sur la côte belge, à quelques encablures de la frontière française. Lors d'une promenade, il croise un groupe de réfugiés qui fuient la jungle de Calais. Menés par Aslan, une femme, deux garçonnets jumeaux et un déserteur russe, ayant fui la première guerre de Tchétchénie, espèrent comme tant d'autres traverser la Manche. Pour Barthélémy, cette rencontre est une rédemption. Il va leur venir en aide et retrouver sa vocation d'enseigner. Avec ses amis Van Drogenbos, intransigeant fonctionnaire de l'urbanisme, Charon, ex-pêcheur et douanier, et Zanzibar, qui restaure un vieux Grandbanks, il va organiser la traversée de ses protégés vers l'Écosse. Dans ce roman de rédemption et d'aventures, on retrouve l'univers romanesque de Jean Jauniaux, et le style très visuel qui a valu à une de ses nouvelles d'être adaptée au cinéma. «âeuros%J'ai aimé le mélange du personnel et de l'imaginaire, la multiplicité des langages, l'humour, le sarcasme, la tendresse. Tout cela est profond, sincère et joliment mené.âeuros%» (J-M. G. Le Clézio). Jean Jauniaux est romancier, nouvelliste et poète. Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues. Il rédige des chroniques littéraires dans Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale... et réalise des interviews d'écrivains mises en ligne sur différentes webradios. Il a été longtemps rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, il est président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.
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Dans un soliloque étrange, la narratrice s'adresse à un public imaginaire - ou futur jury ? Mariée à un riche industriel qui l'étouffe, soeur d'une romancière qui rejette ses valeurs, elle élève ses deux petites-filles, seules lumières dans une existence éteinte, jusqu'à ce dimanche où, tandis qu'on fête ses soixante ans, sa fille lui annonce qu'elle va les lui reprendre.
Que s'est-il passé ensuite ? Que sont cet « accident », cet automobiliste qui l'a prise en charge alors qu'elle marchait sous une pluie battante, ce chevreuil en train de se noyer dans sa piscine, ces corneilles malveillantes ?
Délire-t-elle ou a-t-elle tué ses deux petites-filles pour effacer le désastre de sa vie et les préserver de la souffrance ? Aurait-elle aussi tué sa soeur ? Un triple meurtre dont elle se défend et s'accuse tour à tour, tout en revendiquant son acte d'insoumission, telle la Médée mythique.
L'ambiguïté demeure tout au long de ce monologue angoissant, d'une humanité poignante.
Christine Payeux est musicienne à la viole de gambe. Elle a participé à de nombreux concerts au sein d'ensembles baroques de renommée internationale, avec lesquels elle a enregistré une trentaine de CD.
Autrice de cinq romans parus entre 2017 et 2023, membre du PEF (Parlement des écrivaines francophones), elle fête la naissance de ses livres par des lectures-concerts. -
Rania, le cri d'un peuple spolié s'introduit dans l'histoire d'un pays rongé par la corruption. Fille de berger, Rania a grandi sur une terre prise en étau entre un immense désert et les invasions d'une puissance voisine colonisatrice et spoliatrice, qui chasse les bergers toujours plus loin. Partie étudier chez un oncle à la capitale, poète et future physicienne, incarcérée pour avoir participé à une manifestation, Rania s'adresse le temps d'un cri à son amant, un musicien banni.
Dire ma vie en un cri. La dire pour l'adresser à celui qui m'attend à l'autre bout du monde et du vaste océan. Mais comment dire ma vie à la vitesse d'un cri ? Comment la dire sans la trahir, sans l'abandonner par mes mots ? [...]
Cette terre est le pays des bergers et ce même désert, par quelques tentacules, la fracture en de nombreux endroits. Sur une carte géographique, ce pays des bergers a l'aspect d'une silhouette humaine tranchée et désarticulée...
Dans une postface éclairante, Judith Balso-Badiou insère ce nouvel opus dans l'oeuvre de l'auteur, qu'elle analyse avec finesse.
Serge Peker a longtemps exercé la médecine à Paris tout en participant à une revue critique de cinéma. Il a déjà publié trois romans aux éditions M.E.O.
Si le pays dont il est question n'est pas nommé, il est aisé d'y reconnaître la Palestine colonisée par Israël, en proie à la corruption institutionnelle et à la répression interne.
Bien que juif, l'auteur s'attache à la population palestinienne et plus particulièrement aux bergers bédouins, tout en fustigeant la corruption et la violence des diverses autorités palestiniennes. Le roman, marqué par un profond humanisme, présente des personnages attachants. -
Comment se débarrasser d'une inspectrice des impôts qui vous harcèle ? C'est ce que se demande un honorable enseignant qui a mis naïvement le pied dans un dédale administratif. Planifier un meurtre n'est jamais évident pour un paisible quidam. Heureusement, une femme de ménage et son amant cubain, un vendeur de supermarché, un sans-abri et quelques autres vont lui prêter main forte.Mais nul n'est jamais ce qu'on l'imagine êtreâ€-Avec autant de bonheur, Robert Massart creuse dans ce second roman la veine qui a fait le succès d'Une histoire belge.
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Une ville de province dans les Ardennes. Dans le centre pour réfugiés où elle travaille, Lena croise un gamin un peu sauvage qui prétend s'appeler Niznayou. Intriguée par son attitude mystérieuse, la jeune femme découvre peu à peu son passé, du temps où il vivait avec sa mère à Grozny, en Tchétchénie, sous les bombes russes. Entre Lena et son protégé naît un sentiment d'empathie et de tendresse. Confrontés chacun à la violence - elle dans son couple, lui par la guerre -, tous deux ressentent le besoin puissant d'être aimés. Autour de cette rencontre, quelques chasseurs en mal d'émotions fortes qui se prennent pour des justiciers, un aventurier au grand coeur suffisamment étrange pour faire naître une rumeur, deux vieux solitaires, une forêt où l'on peut se perdre... Tous gens ordinaires, mais dont les uns vont apporter un nouveau souffle de vie à Niznayou tandis que d'autres se laisseront emporter par leurs petits délires. Et au centre de tout, l'enfant. Mais que savent-ils vraiment de lui ? Françoise Pirart a publié plusieurs romans (notamment "La nuit de Sala", "La fortune des Sans Avoir", "Chicoutimi n'est plus si loin", "Vertigineuse", "Seuls les échos de nos pas", "Beau comme une éclipse"), ainsi que des recueils de nouvelles (dont "Tout est sous contrôle !"). Elle est titulaire de plusieurs prix littéraires, dont le Grand Prix bisannuel de l'Association des Écrivains belges pour l'ensemble de son oeuvre.
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Récemment admis à la retraite, Aurélien Delevert a quitté sa
chaire à la Faculté des Lettres de l'Université de Bruxelles pour une vie
paisible entre la rue de l'Uruguay et le bois de la Cambre... Le vieil homme,
qui n'a cessé d'enseigner l'Histoire comme un livre de contes, trouve une
oreille attentive chez Fabrizia, sa petite voisine, et une fascination ambiguë
chez la mère de celle-ci. Mais les bizarreries de l'alchimie
cérébrale le lancent dans un va-et-vient entre le présent et la vaste fresque de
sa mémoire, depuis une enfance dans le Bruxelles de la guerre et de la
Libération jusqu'aux années d'enseignement en Tunisie puis à l'université. L'auteur nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine, là où se mêlent
les rencontres, réelles ou fantasmées, la quête de sens, les éclats de bonheur
et l'ombre des regrets. Romancier, poète, essayiste, revuiste et
naguère enseignant, Michel Joiret est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont
plusieurs ont été laurés, notamment "Madame Cléo" (M.E.O., Prix du Parlement de
la Fédération Wallonie-Bruxelles), et "Stella Maris" (M.E.O., prix Mons'Livre). -
Un circuit sur la moquette : rails, motrice, quatre wagons, la gare, le sifflet... Une enfance comme un voyage perpétuellement fantasmé. Jusqu'à ce que la famille se dédouble, deux chambres en alternance, plus de place pour le circuit et presque plus d'enfance...
La retraite venue, Valentin Duvalois restaure son rêve : un appartement proche de la gare du Midi, les songeries sur un quai d'où il ne partira jamais, le précieux album des coupons mauves d'autrefois... Les départs et les arrivées des autres accélèrent le passage des jours. Roulements des boggies, sourire de la jeune Africaine qui officie au snack, trilles du canari Aristote - un présent de son ami Karim, l'épicier de la rue. Puis cette grève des cheminots, pétards le jour, silence la nuit... Et ce wagon éclairé sur une voie latérale. Immobile, improbable.
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Un matin de pluie, David ferme la porte de son pavillon de banlieue et, au lieu de prendre le RER vers le dépôt pharmaceutique où il travaille, se met en route, son sac bouclé sur le dos.
Quel lourd passé fuit-il, le regard rivé sur l'horizon ? Pourquoi lui faut-il marcher vers le Nord, avec le vent et les mots de Kerouac dans la tête, et puis surtout ces images brûlantes de Serena pour lui mordre le ventre ?...
Un peu de temps, juste un peu de temps, est-ce trop demander avant que la meute se lance sur sa piste ?...
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La foudre frappe le tilleul séculaire devant la maison d'Eugénie, précipitant la vieille dame sur le carreau de sa cuisine. Sa fille Lisa va la voir à l'hôpital. C'est le début pour elle d'une prise de conscience de tous les mystères qui ont jalonné sa vie, depuis la pensione Mona Lisa, près de la gare Santa Maria Novella, à Florence où ses parents ont passé leur lune de miel et où elle a - peut-être - été conçue, jusqu'à la fuite de son père Auguste, incapable d'assumer une accusation grave, et dont elle n'a plus su que des cartes postales envoyées des quatre coins de France et d'Italie. De non-dit en non-dit, un mur s'est érigé, qu'il lui faut à présent déconstruire pierre à pierre.
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Mars 1968. Jean Artigues, jeune universitaire provençal en stage de recherche à Varsovie, y a tissé un réseau amical et professionnel. Il est non seulement le témoin intéressé, et souvent étonné, de la vie quotidienne dans une société du « Bloc de l'Est », mais il est impliqué malgré lui dans des incidents quasi inconcevables en régime communiste, qui vont ébranler le pays et donner le prétexte de la dernière campagne antisémite « officielle », provoquant l'émigration des trois quarts des Juifs de Pologne. Artigues est le spectateur privilégié d'évènements qui ont marqué l'histoire contemporaine de la Pologne et dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. Cependant, « La dictature des ignares » n'est pas seulement un récit historique et politique ; il s'agit également du roman d'un amour qui s'acharne à vaincre les obstacles dans une situation complexe et dangereuse.
Alain van Crugten est l'auteur de romans, nouvelles et pièces de théâtre, publiés pour la plupart à L'Âge d'Homme et chez Luce Wilquin. Son Korsakoff a remporté le Prix Rossel des Jeunes, et il a reçu en 2004 un prix de l'Académie Royale de Belgique pour l'ensemble de son oeuvre. Également traducteur de six langues, il a traduit plus de quatre-vingts ouvrages, notamment des écrivains flamands Hugo Claus (Le Chagrin des Belges) et Tom Lanoye (La Langue de ma mère), d'écrivains polonais, dont S.I. Witkiewicz, Marian Pankowski, Bruno Schulz, SÅ‚awomir MroÅ1/4ek, ou du grand auteur tchèque Karel Capek.
Pour l'écriture de ce roman, il s'est inspiré de son expérience de boursier en Pologne à l'époque qu'il décrit. -
Cette année, pour les congés payés, j'ai décidé de m'ennuyer. Si l'on ne s'ennuie pas, le temps passe vite, et deux semaines, c'est si courtâ??! Mais s'ennuyer, c'est ruminer le temps, le malaxer, l'étirer comme une pâte, comme une gomme extensible. C'est profiter de chaque grain de sable. C'est pour cela que je préfère ne pas parler de vacances au pluriel, un mot qui - tout comme le mot loisirs évoque précisément l'absence de loisir, d'oisiveté -, un mot, donc, qui renvoie lui aussi à un temps plein, meublé d'activités riches et variées, précisément le contraire de la vacance, c'est-à-dire du bienheureux vide. J'ai toujours admiré cette racine, mère d'une riche familleâ??: vacuité (quelle rime merveilleuse à fatuitéâ??!), vacuole (l'un des constituants de nos cellules, donc de notre être, serait le vide...), vacation, vacant, sans oublier ce «â??vacuumâ??» étrange que je trouvais, enfant, sur certains produits emballés sous vide ou encore, si ma mémoire est bonne, sur ces ingénieuses boîtes en matière plastique produites par une firme américaine au nom imprononçable spécialisée dans la démonstration à domicile." Enfin réédité, revu par l'auteur, l'inclassable premier roman de Daniel Charneux, qui avait connu un beau succès lors de sa publication en 2001. À l'approche de l'an 2000 et de la quarantaine, Jean-Pierre Jouve part sac au dos pour « une semaine de vacance » sur les chemins de la Creuse. « Vacance » au singulier, car, au contraire de ceux qui remplissent leurs congés d'activités nombreuses et distrayantes, lui-même recherchera le vide, c'est-à-dire l'occasion de faire le point sur sa vie : pourquoi Odile l'a-t-elle quitté ? Par quelle action d'éclat pourrait-il la reconquérir ? De marches solitaires en rencontres, de contemplations paysagères en méditations décalées sur l'humain et ses étrangetés, nous croyons mettre nos pas dans ceux d'un philosophe désabusé et découvrir avec lui un département a-touristique, jusqu'au coup de théâtre final... Daniel Charneux construit depuis plus de vingt ans un univers romanesque qui alterne entre fictions pures et exploration de destinées réelles (Marilyn Monroe, Lady Jane Grey, le moine japonais RyÅkan ou Steve Prefontaine. Il est titulaire de nombreux prix littéraires, a été finaliste du prix Rossel et figure dans la collection patrimoniale Espace-Nord.
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Kate, journaliste anglaise installée à Dieppe, y rencontre Michel, d'origine russe. Celui-ci lui raconte la vie extravagante de ses ascendants et de leurs amis, Russes blancs installés rue Lacretelle, dans le 15e arrondissement de Paris. On y rencontre un médecin de la famille impériale, un avocat et un amiral que l'exil pousse au désespoir, des femmes qui adorent Mussolini, une autre éprise des beaux officiers nazis qui doivent débarrasser la Russie des « monstres rouges », quelques chauffeurs de taxi, des princesses et autres comtesses... Pour oublier la Révolution d'Octobre et la nostalgie de leur patrie bien-aimée, ces déracinés se retrouvent chaque samedi pour un Cirque costumé où ils chantent, dansent et boivent. Michel et Kate rendent souvent visite à Aram, peintre ayant pu quitter l'URSS parce que juif. Ils y fréquentent d'autres Russes fraîchement installés dans la région, des oligarques de passage, une « ex-fonctionnaire » du KGB, un chanteur d'opéra au chômage, l'une ou l'autre snob parisienne, et y dégoisent à propos de Poutine, de l'Ukraine, des Français, sans oublier MeToo. Jasna Samic, née à Sarajevo, partage sa vie entre Paris et sa ville natale. Spécialiste des langues, littératures et civilisations orientales, elle écrit en français et en bosnien. Ses ouvrages ont obtenu plusieurs distinctions internationales, dont, en Belgique, le prix Gauchez-Philippot pour son roman Portrait de Balthazar (M.E.O.), le prix du public du Salon du livre des Balkans, le prix chinois Zheng Nian Cup... Elle est titulaire du prix Naji Naaman pour l'ensemble de son oeuvre.
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L'Ardenne des années cinquante voit affluer les touristes venus de Bruxelles et de Flandre, tandis que les mentalités de ses habitants évoluent. Ruffin, un bûcheron, a une brève relation avec Shirley, une Bruxelloise mariée et mère de deux jeunes enfants. Celle-ci se retrouve enceinte d'une fille, Adeline, qui va se révéler atteinte d'une maladie évolutive rare affectant notamment les yeux. Ruffin, victime d'un incendie de forêt, se rapproche de sa femme, avec laquelle il n'a pas eu d'enfants. Mais celle-ci décède dans un accident. Se sentant inutile, Ruffin emploie ses forces restantes au service des villageois. Ainsi, au fil du temps, se lie-t-il d'amitié avec Adeline. Il lui apprend à reconnaître les arbres au toucher, les oiseaux à leurs chants, il lui fait monter Belle, son vieux cheval de trait, et lui offre un chien d'assistance, Calou. Il ignore s'il est le père biologique de la fillette, mais qu'importe, il voit en elle, la malvoyante, un soleil renouvelé... Inspiré d'une histoire réelle, ce roman offre un témoignage poignant sur l'amitié intergénérationnelle, la bienveillance et le dépassement de soi, sans occulter les zones d'ombre de l'âme humaine. Ardennais de naissance et Liégeois d'adoption, conservateur des hypothèques retraité et collaborateur à des revues juridiques, Jean-Pierre Balfroid se partage entre sa famille, la marche en forêt ou à la mer et l'écriture.
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Que faire lorsqu'on subit un licenciement aussi brutal qu'arbitraire et que le mot « chômage » devient imprononçable ? La question, douloureuse, enfonce dans la sidération Sandrine, ex-cadre commercial d'une firme pharmaceutique. Avec, en filigrane dans la solitude et l'opacité des jours vides, la soif d'un père absent depuis l'enfance, qui vient de mourir et dont elle occupe la baraque déglinguée.
Jean-Marc, lui, se demande si le stress post-traumatique lui permettra de reprendre son travail de professeur après avoir été agressé par un élève. Sa brève rencontre avec Sandrine, ivre morte le soir de son licenciement, ravive son vieux désir d'écrire. La jeune femme lui serait-elle tombée de nulle part, comme la Bird du Baiser cannibale, son roman fétiche, pour devenir LE personnage qu'il attendait ?
Encore faudrait-il la retrouver...