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L'histoire de l'ivresse est l'histoire d'une fascination oscillant entre exaltation romantique et dénonciation scandalisée - entre l'esthétisation et la moralisation. Pourtant, nombreux sont ceux qui, de tous temps et dans toutes les cultures, ont refusé cette alternative pour plutôt s'interroger sur ce que l'ivresse fait - sur les puissances insoupçonnées qu'elle recèle. De la Bagdad du IXe siècle au New York du XXe, de la France médiévale au Japon de l'ère Meiji, poètes, philosophes, écrivains, alchimistes ou simples ivrognes ont exploré, de manière souvent vacillante et imbibée, ce que l'ivresse change dans le domaine de l'art comme dans celui de la science, dans celui de la politique comme dans celui de l'éthique - et jusqu'à celui de l'être. Cheminant en compagnie de Abû Nûwas, Nakae Chômin, Rabelais, Dorothy Parker, Zhang Xu et de nombreux autres, Laurent de Sutter propose une traversée des transformations que l'ivresse propose, à la recherche d'une vérité nouvelle, ne tenant plus sur ses pieds que de manière hésitante : une vérité ivre, ridiculisant la police millénaire de la sobriété.
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Un sens à la vie : Enquête philosophique sur l'essentiel
Pascal Chabot
- PUF
- 28 Août 2024
- 9782130838241
Le sens est partout mais sa définition, nulle part. On veut du sens pour son travail, dans ses relations, face au système. Mais que cherche-t-on en cherchant du sens ? Que cache ce Graal éternel, devenu tellement important qu'il semble avoir supplanté la recherche du bonheur ?
Pour y répondre, cette enquête montre comment le sens circule entre ce que nous sentons, ce que nous comprenons et ce que nous désirons. Or une mutation majeure a rompu l'équilibre entre ces trois pôles car dès que nous consultons un écran, nous nous branchons au « surconscient » numérique qui bouleverse notre rapport au sens. De là, ce qu'il faut appeler les « digitoses » contemporaines : le burn-out, l'éco-anxiété, la rivalité avec l'intelligence artificielle et le triomphe des machinoïdes, ces humains qui ressemblent à leurs outils.
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Tacts : Remanier la psychanalyse avec les féministes et les queers
Fabrice Bourlez
- PUF
- Perspectives Critiques
- 26 Mars 2025
- 9782130869559
La psychanalyse est dans la tourmente. Attaquée aussi bien par les tenants des thérapies de toutes sortes que par les pratiques militantes qui lui reprochent ses erreurs flagrantes en matière de genre et de sexualité, elle doit aujourd'hui être remaniée de fonds en comble. Parmi les catégories qui pourraient permettre un tel remaniement, la plus importante, peut-être, est celle de tact. Redéfinissant la place que la pensée du tact a connue dans l'histoire et la technique de la cure et de la théorie psychanalytique, Fabrice Bourlez lance un appel vibrant, nourri tout autant des travaux de Sigmund Freud et de Jacques Lacan que de Jacques Derrida, Luce Irigaray, Judith Butler ou Eve K. Sedgwick, à renouer avec un tact qui ne pourra être que pluriel.
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Pour un compte carbone individuel : Des algorithmes au chevet de la planète
Hugues Bersini
- PUF
- 14 Mai 2025
- 9782130888062
Comment respecter les accords de la COP 21 et réduire d'un facteur cinq nos émissions de CO2 d'ici 2050 ? Parmi les différents leviers d'action, il en est un dont on parle depuis plus de vingt ans et souvent repris par de nombreux activistes climatiques : le compte carbone individuel. Sa raison d'être et son mode opératoire sont d'une simplicité déconcertante : à tout achat de quelque bien que ce soit, à chaque consommation ou prestation de toute nature, notre compte carbone, dont le montant est alloué en début d'année, diminue d'un montant équivalent aux émanations de CO2 ou autre gaz à effet de serre dont cet achat se trouve responsable. Ce compte n'est rendu possible que par l'existence de dispositifs numériques liés au smartphone, qui rendent possible pour chacun de suivre son évolution et de prévoir l'impact carbone de nos actions. Profilage souhaité, recommandation, simulation, arbitrage automatisé : tout un large pan du monde digital qui est le nôtre, du big data, de l'internet des objets et de l'intelligence artificielle se trouve mobilisable afin de s'adapter à ce compte carbone et de le maîtriser. En un mot, le compte carbone revient à mettre les algorithmes au chevet de la Planète.
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Entre esthétique et sémiotique, cet ouvrage aborde la question plus générale de la lecture de l'image, considérée successivement comme un énonçable, un descriptible, un interprétable. Il démontre que les images multiples, organisées en séquences, subissent des déterminations différentes des images uniques, qu'elles soient peintures ou illustrations. Leur solidarité est gouvernée par le découpage et par la mise en page, la conduite du récit et la gestion de l'espace ne cessant de s'informer mutuellement. Partant de la description minutieuse des différentes unités constructives, l'auteur explique les mécanismes producteurs de sens. Dix-huit planches empruntées à des auteurs dissemblables sont ainsi analysées. Sans éluder les fonctions du verbal, l'ouvrage établit la primauté du visuel dans le discours de la bande dessinée.
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« Je suis déçu. » Cette phrase tombant comme un couperet vaut toutes les condamnations. Qu'elle concerne un film, un repas, une relation amoureuse ou un choix politique, la déception est le signe d'une chute sans pardon. Et si, dans l'affirmation de la déception, ne se cachait pas autre chose qu'une certaine bêtise : celle qu'il y a à attendre quoi que ce soit de quoi que ce soit ? Et si la déception n'était rien d'autre que le prix à payer de l'espoir - l'espoir n'étant jamais gratuit ?
Ce qui semble ne relever que de la morale implique en réalité toute une politique, un droit et même une théologie. Renoncer à l'espoir, ce n'est pas seulement renoncer à la possibilité d'être déçu ; c'est renoncer à un ordre beaucoup plus vaste, qui tente de régler chacune de nos rencontres avant même qu'elle n'ait lieu.
Poursuivant son travail de décadrage des grands concepts issus de la modernité, Laurent de Sutter ajoute un chapitre jouissif au chantier de ses Propositions. -
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Pour en finir avec soi-même Tome 1 ; propositions
Laurent de Sutter
- PUF
- Perspectives Critiques
- 14 Avril 2021
- 9782130827009
Qui sommes-nous ? À cette demande, chacun nous intime désormais de répondre. Du développement personnel aux documents d'identité, des luttes politiques aux relations intimes, de la vie professionnelle aux moments d'illumination mystique, réussir à enfin être soi-même semble constituer la condition essentielle de tout. Mais d'où provient cette obsession pour le fait d'être quelqu'un ? Et, surtout, que révèle-t-elle de l'ordre du monde dans lequel nous vivons ? Dans son nouveau livre, Laurent de Sutter, propose une solution inédite à ces questions au terme d'une dérive surprenante, saisissant dans un même mouvement la méthode Coué et le très ancien droit romain, l'invention philosophique du moi et la pensée chinoise, la psychanalyse et la spiritualité indienne, le théâtre et la neurologie. Et si être soi-même n'était rien d'autre que le nom de la police ? Et si, pour résister aux appels à être « quelqu'un », il fallait enfin apprendre à devenir n'importe qui ?
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Partout autour de nous règne le danger. Il nous effraie lorsqu'il est trop précis et nous angoisse lorsqu'il nous échappe. Face à lui, nous ne réclamons qu'une chose : la sécurité. Pourtant, cette réclamation ne vient pas de nous. Nous n'en sommes que les porte-parole - les hérauts inquiets d'une réalité qui nous dépasse davantage que nous le croyons. Car le danger n'est pas un sentiment personnel. Ce qui angoisse ou fait peur est d'abord l'enjeu d'un vaste processus politique de définition, où ce qui se joue n'est rien moins que la possibilité d'une distinction entre le pensable et l'impensable.
Mêlant musique et droit romain, philosophie et histoire de l'assurance, psychanalyse et théologie, Laurent de Sutter nous rappelle combien craindre le danger est se faire l'écho de la crainte d'un pouvoir pour qui la sécurité est la meilleure manière de se perpétuer. -
Complotisme et quête identitaire : ils conspirent, donc nous sommes
Kenzo Nera
- PUF
- 20 Septembre 2023
- 9782130847311
Les croyances aux théories du complot sont souvent analysées à travers le prisme de l'irrationalité individuelle. Dans cet ouvrage, elles sont abordées à l'aune des liens qu'elles entretiennent avec nos appartenances à des groupes sociaux. En effet, nos croyances reflètent nos identités collectives. Être issu d'un groupe socialement privilégié, ou au contraire iscriminé, impacte notre vision du monde, nos croyances, nos valeurs, et les croyances aux théories du complot - manifestement farfelues pour les uns, simple bon sens pour les autres - ne font pas exception à la règle. Dans une réflexion ancrée dans la littérature scientifique en psychologie sociale et ses propres travaux de recherche, l'auteur analyse les croyances complotistes comme vecteur de lien social, de valorisation de soi et des siens. Au passage, il initie à la complexité de l'étude scientifique du complotisme, et notamment à la difficulté de éfinir le phénomène.
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La collection "Perspectives critiques", dirigée par Roland Jaccard, écrivain et journaliste, et Paul Audi, philosophe et écrivain, publie des textes de psychiatrie, de psychanalyse, de sociologie, de pédagogie et d'esthétique, échappant à toute orthodoxie et s'inscrivant dans un cadre interdisciplinaire. Elle propose des essais clairs, rigoureux et polémiques, écrits par des universitaires ou des chercheurs et visant à démystifier l'imaginaire personnel et collectif. Elle accueille également les témoignages de ceux qui ont contribué à façonner l'univers mental et social de l'homme post-marxien et post-freudien.
La collection a fêté son 25ème anniversaire en septembre 2000.
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Il fallait établir ce constat : avant d'être un problème individuel, le burn-out est d'abord une pathologie de civilisation. Marquée par l'accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n'est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l'oeuvre au noir du burn-out afin qu'il devienne le théâtre d'une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.
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"Exister dans le système, c'est souvent être assis derrière des vitres, face à un écran." Des forces nouvelles, mixtes de technique, d'économique et de numérique, ont fait leur apparition. D'une puissance hors norme, ces ultraforces modifient nos systèmes et les fragilisent, produisant le rejet du système, quand ce n'est pas la maladie ou la misère. Ce qui émerge alors est une surenchère entre un système fragilisé et des ultraforces décomplexées. Nous assistons à ses premiers effets : simplisme politique, approfondissement des inégalités, règne de multinationales dominant les États.
Face à ces questions, le livre propose une philosophie concrète du système (centrée sur le verre, les chaises et les écrans) et des ultraforces qui en dessinent le cours. Il ouvre la voie à la construction d'un soi plus authentique, moins déterminé par ce qui l'entoure. Comment être soi à l'ère des ultraforces, avec leur cortège de simplicité et de brutalité ? -
Être en vie, c'est avoir le temps. Pourtant, rien n'est plus courant que le sentiment de n'avoir pas le temps. Qu'est-ce, alors, que cet avoir que l'on n'a pas ? Pour le savoir, on montre comment le temps de l'individu est transformé par les quatre grandes valeurs du temps portées par la civilisation occidentale : le Destin (impératif biologique de la vie à la mort), le Progrès (impératif de l'avenir), l'Hypertemps (tyrannie du présent et du technocapitalisme) et le Délai (compte à rebours de la possible catastrophe écologique). Ces quatre formes temporelles se liguent le plus souvent contre nous pour nous empêcher de vivre. Jamais aucune civilisation n'a vécu l'antagonisme d'autant de conceptions du temps incompatibles, qu'il nous faut pourtant concilier. Avoir le temps se révèle donc comme le défi humain par excellence : celui de faire de cette quantité d'avoir une oeuvre de qualité.
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« Pop'philosophie » : s'il fallait se fier aux crises d'urticaires ou la morgue méprisante que ce simple mot provoque, il faudrait sans doute en conclure qu'il s'agirait du nom d'une étrange maladie. Cette maladie, ce serait celle de la philosophie qui se prostituerait au spectacle ou aux industries culturelles, à la pop-culture ou, pire, aux sirènes du populisme. Avec la pop'philosophie, ce à quoi on assisterait serait la ruine de la philosophie tout court, devenue tantôt gadget pédagogique pour enseignants désespérés, tantôt tentative un peu pathétique de capitaliser sur la glamour frelaté du monde du rock, du cinéma ou de la télévision pour ressasser les banalités les plus éculées. Et si c'était faux ? Pour Gilles Deleuze, en tout cas, qui inventa ce concept au mili eu des années 1970, ça l'était : à ses yeux, rien n'était plus important que l'invention d'une pop'philosophie qui sauverait enfin la pensée en général de la double tentation de la correction professorale ou de la pontification esthétique. Permettre d'inventer une pensée véritablement anarchiste, enterrant la philosophie pour l'ouvrir à des devenirs inédits : tel était l'objectif qu'il donna au concept de pop'philosophie.
Rien n'était moins simple - ni plus ambitieux. Il est temps de comprendre en quoi.
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Les differents modes d'existence ; l'oeuvre à faire
Etienne Souriau, Isabelle Stengers, Bruno Latour
- PUF
- Metaphysiques
- 3 Novembre 2009
- 9782130574873
Quel rapport entre l'existence d'une oeuvre d'art et celle d'un être vivant ? Entre l'existence de l'atome et celle d'une valeur comme la solidarité ? Ces questions sont les nôtres à chaque fois qu'une réalité est instaurée, prend consistance et vient à compter dans nos vies, qu'il s'agisse d'un morceau de musique, d'un amour ou de Dieu en personne.
Comme James ou Deleuze, Souriau défend méthodiquement la thèse d'un pluralisme existentiel. Il y a, en effet, différentes manières d'exister, et même différents degrés ou intensités d'existence : des purs phénomènes aux choses objectivées, en passant par le virtuel et le " sur-existant " dont témoignent les oeuvres de l'esprit ou de l'art, tout comme le fait même de la morale. L'existence est polyphonique, et le monde s'en trouve considérablement enrichi et élargi.
Outre ce qui existe au sens ordinaire du terme, il faut compter avec toutes sortes d'états virtuels ou fugaces, de domaines transitionnels, de réalités ébauchées, en devenir, qui sont autant d'" intermondes ". Servi par une érudition stupéfiante qui lui permet de traverser d'un pas allègre toute l'histoire de la philosophie, Souriau donne les éléments d'une grammaire de l'existence. Mais son enquête se veut aussi une introduction à " la pratique de l'art d'exister ".
A quoi nous attachons-nous précisément lorsque nous aimons un être ? A quoi nous engageons-nous lorsque nous nous identifions à un personnage de roman, lorsque nous valorisons une institution ou adhérons à une théorie ? Et finalement, quel(s) mode(s) d'existence(s) sommes-nous capables d'envisager et d'expérimenter pour nous-mêmes ? Questions métaphysiques, questions vitales. Cette nouvelle édition est précédée d'une présentation d'Isabelle Stengers et Bruno Latour intitulée " Le sphinx de l'oeuvre ".
Elle inclut également un article d'Étienne Souriau, " Du mode d'existence de l'oeuvre à faire " (1956).
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Un jour d'ouragan, dans l'aéroport d'une île, Cratyle et Diana se retrouvent. Ils s'aimaient quinze ans plus tôt, mais la vie les a emmenés dans des voies différentes. Cratyle a mis au point un algorithme pour racheter le langage, certifier le devenir chose des mots, et prendre une commission sur ce devenir. Une thèse de doctorat ratée sur Wittgenstein, ainsi qu'un travail dans le secteur des big data, l'ont poussé à concevoir ce projet aussi fou que moderne. Quant à Diana, elle montait sur l'île des installations d'hologrammes capables de rendre visibles les vents. Quand Cratyle lui expose son projet démesuré, c'est tout son rapport au langage, à la technologie, à l'argent et à ce qui fait la valeur des mots, qu'elle voit menacé.
Cette pièce de théâtre est l'histoire de leur rencontre.
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Pour ou contre le revenu universel ?
Guillaume Allègre, Philippe Van Parijs
- PUF
- Laviedesidees.fr
- 2 Mai 2018
- 9782130798989
L'idée d'un revenu universel est de plus en plus discutée dans le débat public. Son principe est de verser à tous les membres d'une communauté une somme d'un montant égal, sans contrôle, sans contrepartie et sur une base individuelle. Certains y voient un pilier de l'État-providence du XXIe siècle, tandis que d'autres pensent que c'est un projet utopique et coûteux. Ce livre a pour objectif d'éclairer les débats sur le revenu universel en croisant économie, philosophie, et sociologie politique.
Comment justifier le revenu universel ? Quels seraient les gagnants et les perdants ? Est-il soutenable financièrement ? Le revenu universel risque-t-il de fragiliser les systèmes de protection sociale actuellement en place ? Quel effet sur l'égalité femmes-hommes ? Quel lien entre emploi et protection sociale ? Que peut-on apprendre des expérimentations ? Faut-il mettre en place une stratégie par étapes ? Quelle coalition politique pour porter la réforme ? Les auteurs rassemblés ici n'ont pas les mêmes réponses à ces questions.
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« Après la loi, il y a le droit ; après la loi, il y a la totalité de ce dont la loi a signé l'oubli ; il y a l'invention et le désordre, le savoir et l'exploration, la multiplicité et la singularité, les êtres et les choses, la force des gestes et celle de mots.
Après la lex, il y a le ius, le li, le giri, le dharma, la fiqh, la aggadah, la maât et le dînum ; après le nomos , il y a l'anomie, l'anarchie, l'injustice, l'arbitraire, la casuistique, la magie, le récit, la religion, les rituels. Après la loi, il y a l'ensemble des moyens que les êtres humains ont inventé pour devenir plutôt qu'être, et pour faire devenir avec eux les relations qui les unissaient à d'autres et finissaient par les constituer en groupes. Car telle est la différence principale qui sépare la loi du droit : la loi ne connaît que l'être, un être à la défense duquel elle est vouée par structure et par fonction - un être qu'il est de son devoir de ne pas remettre en question. »
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L'auteur mondialement salué du Meilleur des mondes, fable contre-utopique décrivant un univers de contrôle préfigurant le nôtre, n'est pas l'homme d'un seul livre, loin de là. Sa vie très riche et son oeuvre immense, entre fictions et essais, font de lui un des grands témoins du XXe siècle - de ses étrangetés, de ses impasses et de ses paradoxes comme de ses beautés. On le suivra en choisissant six journées emblématiques de son existence : le moment où, enfant, il recouvre la vue après une période traumatique de perte progressive de vision ; sa rencontre en Italie avec l'écrivain D.H.Lawrence ; le succès visionnaire du Meilleur des mondes ; ses expériences avec les substances psychédéliques ; ses recherches sur la philosophie éternelle dans le désert de Californie et sa mort orchestrée comme un dernier trip, le 22 novembre 1963, le jour de l'assassinat de Kennedy.
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Le 14 mai 2013, deux jeunes doctorants de la London School of Economics, Nick Srnicek et Alex Williams, publiaient, sur le site Critical Legal Thinking, un texte intitulé : « #ACCELERATE. Manifesto for an Accelerationist Politics ».
Ils y défendaient une thèse iconoclaste : la gauche, si elle veut sortir du marasme dans laquelle elle se complaît désormais, doit repenser sa relation au futur, à la technologie, au travail et à l'économie. Plutôt que continuer à résister aux innovations qui ne cessent d'étre produites dans tous les domaines, il est grand temps qu'elle apprenne à les embrasser si elle veut parvenir à dépasser un jour le capitalisme.
Il faut accélérer plutôt que tenter de décélérer - car seule une accélération politique, technologique, scientifique et économique assez puissante pourrait nous donner les chances de réaliser une révolution qui ne soit pas réactionnaire et vouée à l'échec. La parution de ce texte a suscité un débat mondial, et a aussitôt fait de Srnicek et Williams les chefs de file de ce qui a été appelé « accélérationnisme » - le mouvement défendant le dépassement du capitalisme par le haut, plutôt que par le bas. D'Antonio Negri aux xénoféministes de Laboria Cuboniks, des chefs de file du Réalisme Spéculatif au critique culturel Mark Fisher, les critiques féroces et les salutations enthousiastes n'ont pas cessé de fuser. Il fallait que les lecteurs francophones puissent avoir accès aux principales pièces du dossier : voilà qui est fait.
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Cette fiction philosophique met en scène un « chatbot », terme anglais utilisé pour nommer des intelligences artificielles aux aptitudes conversationnelles très développées : le « robot qui tchat' ! ».
Quand un robot apprend la philosophie, de Platon à Badiou, devient-il pour autant un vrai philosophe ? Dans cette fiction, un jury se réunit pour le déterminer. Etre programmé à reconnaître des définitions, des modes de raisonnement et des styles philosophiques fait-il de la machine un être notamment sensible aux émotions ? C'est ce que va déterminer cette confrontation palpitante.
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Réflexion du philosophe sur les motivations des auteurs d'attentats-suicides, depuis la fin du XIXe siècle. Ecartant les explications idéologiques, il démontre qu'ils sont pris dans une guerre des images, rappelant la surenchère visuelle des société...
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Une histoire personnelle des pharaons
Jean Winand
- PUF
- Une Histoire Personnelle
- 25 Octobre 2017
- 9782130731467
Tenant de l'ordre éternel, à mi-chemin entre les dieux et les hommes, Pharaon a été le coeur de la puissance de l'Égypte durant trois millénaires. Quel était son rôle effectif au sein de l'État ? Quels ont été les moyens de diffusion de la pensée monarchique, dans les textes, dans les monuments, dans l'art ?
Comment l'idéologie royale s'est-elle transformée au cours du temps, depuis les premiers témoignages de l'époque protodynastique jusqu'à l'arrivée d'Alexandre le Grand ? Comment des rois d'origine étrangère se sont-ils coulés dans le moule pharaonique ? Quelle influence le modèle égyptien a-t-il exercé sur la représentation du pouvoir jusqu'aux temps modernes ?
Voici quelques questions essentielles qui conditionnent notre compréhension de cette fascinante civilisation des bords de la vallée du Nil. Plutôt qu'à une histoire événementielle, ponctuée par les guerres, les mariages, les couronnements, les fêtes et les funérailles royales, c'est donc à une histoire du sens que le lecteur est ici convié.