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Robert Laffont
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Le sport est-il un jeu ?
Philippe Descola
- Robert Laffont
- Homo Ludens
- 29 Septembre 2022
- 9782221265956
Anthropologie du sport.En matière de football, chez les Achuar, en Amazonie, il ne s'agit pas du tout que l'un des camps triomphe sur l'autre. Comme dans de nombreuses sociétés non modernes, ce qui compte, c'est le jeu en soi, capturer la balle et marquer un but tout en s'arrangeant pour qu'il n'y ait pas d'inégalités au terme du jeu. Philippe Descola, grande figure de l'anthropologie contemporaine, place face à notre rapport au sport et au jeu celui des sociétés amérindiennes. L'Occident a imposé au reste du monde le modèle du sport de compétition, qui porte en lui inégalités, individualisme et sentiment national, tout en créant un sens du commun.
Dans la lignée de sa réflexion sur le dualisme nature-culture, l'auteur s'empare de la question de l'hybridation de l'homme et de la machine. -
" C'est en courant que les idées s'offrent à moi, sans le moindre effort. "
" Je cours sur les traces des ducs de Savoie - c'est la TDS : 122 kilomètres, trente heures de course qui vous plongent dans la nuit. Les kilomètres et les dénivelés s'accumulant, après une quinzaine d'heures, la fatigue se fait sentir et on voit apparaître la dissociation corps-esprit. On expérimente le dualisme cartésien. Le corps semble ne plus comprendre dans quel projet on l'entraîne. Il faut alors lui parler, lui dire : "Tu ne sais pas où je t'emmène mais fais-moi un peu confiance et suis-moi.' "Étienne Klein court pour être relié au monde, aux paysages qu'il traverse, mais aussi à son corps qui nourrit sa pensée foisonnante. La sensation physique est, selon lui, l'élément fondateur de la conscience de soi ou de l'" esprit du corps ". -
Le sport a-t-il une valeur morale universelle ?
Axel Kahn
- Robert Laffont
- Homo Ludens
- 29 Septembre 2022
- 9782221265963
" Plus vite, plus haut, plus fort ", " Que le meilleur gagne ! " : que disent ces devises sportives de notre humanité ?La règle sportive peut-elle être universalisable ? Elle peut l'être, certainement, en ce qu'elle peut valoir en tout lieu. En revanche, elle ne l'est sans doute pas au sens moral du terme. Peut-on universaliser comme élément moral " plus vite, plus haut, plus fort " et que le plus fort l'emporte selon la maxime " Que le meilleur gagne ! " ? Pour Axel Kahn, le sport est un terrain d'ombre et de lumière. À la suite d'Emmanuel Kant, il rappelle ainsi que les hommes ne sont pas des choses - et si les choses, la performance ou les records ont une valeur toute relative, les personnes, les athlètes ont une valeur absolue. " Agis de telle sorte que tu traites toujours l'humanité, en toi-même et en autrui, comme une fin et jamais comme un moyen. "
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Au tir à l'arc, tant que j'espère atteindre la cible, j'ai peur de la rater : me voilà séparé du bonheur par l'espérance même qui le poursuit. La flèche n'est pas encore partie ; je voudrais être déjà sur le podium ! Le sage, lui, n'espère rien ; il veut seulement viser bien. Or c'est ce qu'il fait. De quoi aurait-il peur ? Il est sans pression, à fois concentré et détendu. C'est pourquoi, disent les textes zen, "il atteint un pou en plein coeur'. André Comte-Sponville traite dans ce livre des vertus et des limites du sport, ainsi que des valeurs qu'il peut incarner. Il s'agit de réconcilier l'idéal démocratique, qui suppose l'égalité de tous, avec l'idéal aristocratique, qui suppose au contraire leur inégalité, selon le principe : " Que le meilleur gagne ! " Car si nous sommes tous égaux en droits et en dignité, nous ne le sommes ni en fait ni en valeur. C'est ce qui distingue la démocratie du nihilisme, et le sport d'un simple divertissement.
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Le sport est la propagande du progrès
Paul Virilio
- Robert Laffont
- Homo Ludens
- 2 Juin 2022
- 9782221257807
Nous sommes passés de l'art des corps à l'art du moteur, au dopage prothétique.Le sport a toujours été la propagande du progrès. La performance sur l'homodrome, le stade ou le cirque, engendre la mutation du corps. Avec le cavalier, le voilier, on assiste à un dédoublement de la corporéité de l'athlète et au développement de la vitesse. Après l'hippodrome, le vélodrome, l'autodrome, le vidéodrome fait apparaître le dédoublement de la personnalité. L'athlète est réduit à son image retransmise dans le monde entier pour la satisfaction des foules, pour le communisme des affects.Paul Virilio livre dans ce court texte une histoire de l'homme en quête de vitesse jusqu'à l'inertie - en quête de désincarnation jusqu'à sa propre disparition. La modernité de sa théorie critique de l'accélération ne dissimule pas sa nostalgie d'un sport d'antan, qu'il qualifie crûment d'" art de la chair ".
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Le sport, l'empire du dérisoire ?Quoi de plus dérisoire au regard de l'histoire du monde, des causes premières et des fins dernières, de la destinée post mortem de l'âme, de la lutte cosmique entre le Bien et le Mal, de la guerre entre les empires, que la course folle d'un ailier de football le long de la ligne de touche, que la percée serpentine d'un demi de mêlée de rugby dans la forêt effrayante des avants adverses. Les noms mêmes de Platini, de Pelé, de Coppi, ne pèsent rien face à ceux de Platon, de Shakespeare, de Beethoven. Et pourtant, dans cet empire du dérisoire, la beauté du sport trouve sa place. Robert Redeker est un amoureux du sport, ce qui rend sa pensée critique radicale d'autant plus captivante. Le sport, dit-il, relève du phénomène culturel en fabriquant du consensus, et c'est en cela, ajoute-t-il, qu'il est antinomique avec la culture.
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Le sport : trop vite, trop haut, trop fort ?
Jean-Michel Besnier
- Robert Laffont
- Homo Ludens
- 28 Octobre 2021
- 9782221257531
N'avons-nous d'autre obsession que celle de courir, un jour, le 100 mètres en trois secondes ?
" Avant d'acclamer bientôt sur les stades les prouesses d'exosquelettes, ne conviendrait-il pas de nous réconcilier avec notre imperfection et notre finitude ? Contrairement aux machines, nous sommes des êtres sensibles et fragiles. Et si c'était là précisément notre privilège ? Vouloir rendre parfait l'imparfait ne nous conduit-il pas insidieusement à vouloir nous débarrasser du corps - ce corps qui nous résiste ? Entre Prométhée et Terminator, jusqu'où ira le sport ? "Jean-Michel Besnier interroge nos désirs de performances et de records, en rencontrant notamment le courant de pensée du post-humanisme. Trop vite, trop haut, trop fort ? La question est sans doute aujourd'hui moins incongrue qu'il n'y paraît. -
Le sport aurait-il le diable au corps ? Jusqu'où acceptera-t-on l'artifice technique ? Un avenir prothétique se dessine par le biais d'exosquelettes. En rendant interchangeables tous les organes du corps, y compris des parties du cerveau, du visage, le sujet se trouve face à la question de son identité et de sa permanence. Si l'impératif de performance pèse dans le sport plus encore qu'ailleurs, et particulièrement dans le très haut niveau en projetant un corps indéfiniment perfectible, c'est la société tout entière qui est aujourd'hui traversée par l'obsession de la santé parfaite, de la jeunesse et de la beauté éternelles, occultant ainsi la souffrance, la mort, le handicap et la vieillesse. Que voulons-nous faire de notre propre corps ? Tout ce qui est techniquement réalisable doit-il se réaliser ? Par le prisme du sport, ces questions éthiques fondamentales nous sont posées.