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Terre de Brume
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Que se passerait-il si toutes les créatures qui peuplent depuis la nuit des temps nos plus terrifiantes légendes existaient réellement ?
Yann Kardec est désormais le dernier membre de l'Ordre des Sentinelles dont l'origine remonte aux Templiers, tandis que les frontières de l'Autre Monde s'ouvrent pour laisser déferler sur l'Humanité ses plus terribles créatures Les seuls êtres susceptibles de l'aider ont perdu la vie par la faute de Diane Da' Naãn, la plus ancienne ennemie de sa famille, depuis des générations. Cette immortelle, fille des Sidhes qui régnaient sur la Terre avant que les hommes ne les chassent vers l'Autre Monde, n'a qu'un seul objectif : s'emparer de « La Clé ». Ce puissant artefact magique et millénaire scellera la perte des Hommes s'il tombe entre ses mains et Yann Kardec doit le retrouver, à tout prix, avant qu'il ne soit trop tard... Mais, surgi du passé, un terrifiant personnage vient rejoindre les rangs de Diane Da' Naãn pour l'aider à reconquérir « La Clé » et détruire Yann Kardec, le dernier obstacle qui se dresse sur sa route. Des brumes de Bretagne aux monts du Gévaudan, du plus ancien cimetière de Paris à la forteresse hantée de Gilles de Rais, le légendaire Barbe-Bleue, Yann Kardec ira à la rencontre de son destin dans une confrontation finale qui lui révélera sa véritable nature.
Désormais les légendes tuent. L'humanité survivra-t-elle ?
EXTRAIT :
Elle s'appelait Jeanne, Jeanne Boulet.
Et elle fut la première.
Ce soir-là, elle était allée mener le petit troupeau de vaches que possédait sa famille dans une pâture éloignée de la modeste ferme où elle habitait, avec son père, sa mère, ses deux frères et sa soeur. Au loin, sur les causses, l'orage grondait. Il se rapprocherait, rapidement. Il fallait que Jeanne se dépêche de rentrer. À cause de l'orage qui ne devait pas la surprendre, et à cause d'autre chose, qui s'était produit quelques semaines auparavant, non loin, près de Langogne, et dont le bruit s'était répandu jusqu'au petit village où Jeanne habitait, encore plus vite que les grondements du tonnerre. Une femme de Langogne, une vachère, attaquée à la tombée de la nuit par une grande ombre, qu'elle n'avait pu identifier, et qui avait dû son salut à la présence de son troupeau qui avait mis l'ombre en fuite, la repoussant dans l'obscurité des bois.
Il faisait frais, l'été tardait à prendre ses quartiers sur les monts venteux du Haut-Allier.
Jeanne frissonna.
Mais il n'y avait pas que le froid qui faisait trembler la jeune fille. Elle pensait à l'histoire que son père leur avait racontée, cette étrange attaque qui, heureusement, n'avait pas fait de victime. Il y avait bien de nombreuses meutes de loups dans cette partie reculée et désertique du royaume, mais les loups n'attaquaient pas l'homme, contrairement à ce que racontaient les légendes, sauf en cas d'extrême nécessité, poussés l'hiver par la faim, ou si une personne était blessée et à terre. C'est son père qui le lui avait dit. -
Que se passerait-il si toutes les créatures qui peuplent depuis la nuit des temps nos plus terrifiantes légendes existaient réellement ?
Qui pourrait nous protéger d'elles si les frontières qui nous séparent de l'Autre Monde, caché derrière le nôtre depuis des milliers d'années, s'effondraient pour la première fois ? Yann Kardec, 28 ans, héritier malgré lui d'un serment familial qui remonte aux Templiers, dernier membre de l'Ordre des Sentinelles, devra se lancer dans une quête périlleuse pour retrouver, avant qu'il ne soit trop tard, le seul artefact permettant de sauver l'humanité : la Clé des Mondes. Après avoir décrypté les secrets du manoir de ses ancêtres, en Bretagne, il affrontera les plus terribles incarnations de nos peurs et devra se mesurer à la plus ancienne ennemie de sa famille, une femme dangereusement belle. Et immortelle... Dans tous les hauts lieux qui ont donné naissance aux plus effrayantes légendes, il cherchera les indices qui le conduiront à l'objet magique que tous convoitent. Mais sa route sera semée d'incroyables révélations sur le passé de sa famille qui changeront son propre destin. Car, dans la lutte éternelle qui oppose la Lumière et les Ténèbres, personne n'est jamais vraiment innocent...
Maintenant les légendes peuvent tuer. Oserez-vous les défier ?
A PROPOS DE L'AUTEUR
Auteur, producteur et réalisateur de documentaires, Gérard Lefondeur a également, durant de nombreuses années, rempli des fonctions importantes dans l'industrie du disque. Passionné depuis toujours par le cinéma et la littérature fantastique, il publie, avec, Légendes, son premier roman.
EXTRAIT
Les arbres frémissaient dans la nuit d'octobre. Le vent arrachait les feuilles mortes ou agonisantes de leurs branches et les faisait voler en virevoltant jusqu'à la route. Elle en était jonchée. La forêt tapissait le bitume d'une fine couche d'or tachetée de vert. Avant la pourriture, les feuilles avaient revêtu leurs plus belles parures ainsi qu'il en est de nous, bien souvent. Il passait si peu de voitures la nuit sur cette petite départementale que le tapis de feuilles pourrait reposer en paix jusqu'au matin et là, les roues les chasseraient dans la boue des ornières, entassées, souillées, mortes pour toujours.
Près d'un virage, les arbres semblèrent s'animer, projetant des ombres mouvantes sur la route. Le vent souffla plus fort, arrachant à nouveau des centaines de feuilles. Les ombres s'étirèrent, puis elles disparurent, chassées par les violents projecteurs de deux phares, et un bruit de moteur perça le silence de la nuit.
Comme un pinceau géant, les phares redessinaient à présent les contours de la route, le dessin des feuilles, leurs couleurs. La voiture roulait vite. Le tapis de feuilles mortes se souleva, s'envola lorsque la voiture le franchit, rejetant prématurément les feuilles sur les bas-côtés, redonnant à la route sa couleur de nuit et de bitume.
Les choses ne restent jamais inchangées, quel que soit le mal qu'on se donne.
Même le vent et les feuilles savaient ça... -
Dixie horror palace ; histoires de morts-vivants
Gérard Dôle
- Terre de Brume
- 26 Février 2015
- 9782843625466
Le mythe du vampire au féminin
Dixie Horror Palace renoue avec la tradition victorienne de la femme vampire et propose une nouvelle détective des Ténèbres, Arabella Kenealy. Cette jeune femme médecin, féministe avouée, est bien décidée à faire ses armes parmi les enquêteurs chevronnés de la police criminelle londonienne. L'excentrique Lord Syfret l'a chaudement recommandée à Sir John Fox, chef de Scotland Yard, qui après hésitation décide de lui accorder sa confiance. Dans la première aventure, « Dixie Horror Palace », Miss Arabella se lance sur la piste des Rôdeuses du crépuscule auxquelles l'on prête les pires intentions. L'impitoyable traque conduit la nouvelle détective des ruelles sordides de l'East End aux rives du Loch Ness où le surnaturel l'attend de pied ferme. Sous un ciel de plomb, la lande infinie devient le fantastique théâtre d'un affrontement sans précédent. Arabella Kenealy devra élucider le mystère de la maison hantée qui sanglote, et celui de la créature ailée égorgeant des promeneuses solitaires. Elle revient ensuite dans une seconde enquête tout aussi extraordinaire où « La Vampire de cire » menace Londres. Le lecteur trouvera en complément « L'Enfant hanté » (« The Haunted Child », 1896), une aventure de Lord Syfret par Arabella Kenealy (1859-1938), inédite en français, ainsi qu'un historique des femmes vampires par François Ducos.
Gérard Dôle nous présente un roman qui reprend la tradition du vampire sous forme d'enquêtes.
EXTRAIT
Le crépuscule s'avançait, inquiétant, indistinct. Des massifs violâtres fermaient l'horizon, et, à cette heure tardive, derrière leurs silhouettes fuligineuses, un soleil couchant à demi éteint n'éclairait plus que les hauteurs confuses de Hampstead. L'austère coupole de Saint-Paul gonflait son dôme sombre. Un remorqueur siffla tristement sur la Tamise.
C'était vraiment un personnage excentrique que Lord Syfret, l'un des plus dignes mais aussi l'un des plus singuliers membres de la gentry britannique. Son extravagance ne se révélait toutefois pas immédiatement, tant elle était parée d'un épais vernis mondain.
Au physique, il avait le teint pâle, les cheveux gris, les yeux bleu-vert, les sourcils très accusés, le nez romain. Sa moustache et sa barbiche, de la même teinte que sa chevelure, cachaient une bouche dont les lèvres minces couvraient des dents aiguës. Sa mise était élégante : il portait invariablement un habit noir de la plus belle étoffe, un pantalon étroit de même nuance, et un gilet mauve à fleurs d'or brochant sur le tout.
Lord Syfret vivait de façon solitaire dans une grande demeure du Victoria Embankment, sise en amont de Hungerford Bridge, à trois pas de l'Aiguille de Cléopâtre. À quoi s'y occupait-il ? Seule Mrs Hogskin, sa gouvernante, eût su le dire, mais elle gardait les lèvres scellées quand on la questionnait sur son maître.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Gérard Dôle est à la fois journaliste, historien, musicien, chanteur, auteur-compositeur et, bien entendu, écrivain. En 1967, il s'essaie à la chanson à texte dans des cabarets de la Rive gauche tels que L'École Buissonnière de René-Louis Laforgue, L'Écluse ou L'Échelle de Jacob. Il passe même à Bobino en 1968, en première partie du récital de Catherine Sauvage et de Guy Béart. Retenons une série de disques qui font de lui un spécialiste de la musique acadienne de Louisiane et un grand amoureux des orgues de Barbarie, mêlant parfois musique et littérature populaire comme dans La Chanson de Nestor Burma (1982) en collaboration avec Tardi et Léo Malet, et La Complainte de Harry Dickson (1984). Gérard Dôle est aussi l'auteur d'une étude savante sur L'Histoire musicale des Acadiens (L'Harmattan, Paris, 1995), et de nombreuses nouvelles fantastiques publiées tant en France qu'aux États-Unis.
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Harry Dickson et Tom Wills sont de retour, plus déterminés que jamais, prêts à fondre sur les créatures des Ténèbres.
Et les voilà à nouveau lancés dans des enquêtes prodigieuses qui vont les conduire des bords fangeux de la Tamise, d'où s'élève en permanence un brouillard délétère, à une proche banlieue, désolée et pleine d'embûches ; puis, des ruelles torves des quartiers interlopes, ils passeront prestement aux landes arides des Highlands, et s'en iront même, mandatés par le War Office, jusqu'à une lointaine île de l'océan Indien. Le maître détective et son élève se sortiront de justesse des pièges mortels tendus par un faux diable manipulant une vraie momie ressuscitée, ou par cette curieuse Madame Verre-Pilé qui, dans sa taverne dédiée aux monstres de foire, défend expressément de danser en sabots. Un prétendu Sherlock Holmes se propose de les aider à capturer le Professeur Flax de sinistre mémoire, et dans Limehouse, d'audacieux criminels font un brin de conduite à leurs victimes pantelantes, étouffées sous un masque de cire. Il leur faudra aussi se porter au secours des célèbres Francis Drake et Philip Bordimer de l'Intelligence Service, mis en difficulté par un petit vieillard se prenant pour Dracula.
On entre dans les Harry Dickson de Gérard Dôle, comme dans un cabinet de curiosités où l'amateur s'en vient chercher l'émotion rare d'un rêve insensé.
EXTRAIT
Harry Dickson et Tom Wills marchaient côte à côte dans les rues désertes de Pimlico que le brouillard noyait de ses vapeurs blafardes. Pas d'autre bruit que celui de leurs pas, et pourtant, le maître avançait avec circonspection, sans adresser la moindre parole à son élève. Consigne : silence et vigilance. Tom suivait, tous nerfs tendus, guettant le danger qui pouvait surgir de la nuit. Parvenu au bout de Neptune Lane, Dickson consulta rapidement un plan qu'il avait sorti de sa poche puis tourna sur la gauche d'une façon résolue, s'engageant dans un moignon de rue au pavage luisant. Arrivé devant une maison qui gardait un air d'ancienne majesté avec son avancée à colonnes et son escalier bordé de vasques en marbre, il échangea un signe de connivence avec Tom et poussa la porte dont la serrure n'avait guère résisté à ses ouistitis.
Les deux hommes pénétrèrent dans le vestibule de l'antique demeure. Après quelques pas, ils s'immobilisèrent, scrutant les ténèbres.
- Attention! là !
Tom Wills avait saisi le bras de son mentor et désignait d'un doigt tremblant une forme sombre allongée sur le sol. Harry Dickson se pencha et souleva la tête d'un homme, un Chinois, qui gisait là.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Gérard Dôle est à la fois journaliste, historien, musicien, chanteur, auteur-compositeur et, bien entendu, écrivain. En 1967, il s'essaie à la chanson à texte dans des cabarets de la Rive gauche tels que L'École Buissonnière de René-Louis Laforgue, L'Écluse ou L'Échelle de Jacob. Il passe même à Bobino en 1968, en première partie du récital de Catherine Sauvage et de Guy Béart. Retenons une série de disques qui font de lui un spécialiste de la musique acadienne de Louisiane et un grand amoureux des orgues de Barbarie, mêlant parfois musique et littérature populaire comme dans La Chanson de Nestor Burma (1982) en collaboration avec Tardi et Léo Malet, et La Complainte de Harry Dickson (1984). Gérard Dôle est aussi l'auteur d'une étude savante sur L'Histoire musicale des Acadiens (L'Harmattan, Paris, 1995), et de nombreuses nouvelles fantastiques publiées tant en France qu'aux États-Unis.
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Dévorez le premier roman de Stocker, auteur mythique du sanglant Dracula
Arthur Severn, jeune Anglais qui vient d'hériter de la fortune de sa tante, découvre le Connemara. Il s'y éprend de Norah Joyce, dont le père est honteusement spolié par Murtagh Murdock, l'odieux Gombeen Man, usurier rural détesté par toute la communauté paysanne. Il aide son ami Dick Sutherland, géologue, à sonder la « tourbière mouvante » qui, à en croire divers récits, serait à la fois le repaire ultime du Roi des Serpents et le lieu où est enfoui le célèbre trésor perdu par les Français en 1798. C'est l'ouest de l'Irlande, balayé par les pluies et les tempêtes, qui sert de cadre naturel et grandiose à cette histoire d'amour, de cupidité et de dépossession : la « tourbière mouvante » est le lieu inattendu et dangereux d'une exploration à la fois historique, scientifique et fantastique. L'évocation d'une nature à la fois sublime et tourmentée est le prélude et l'accompagnement de l'aventure intérieure qui verra Arthur renaître à une nouvelle vie... Le Défilé du Serpent était resté inédit en français jusqu'à ce jour...
Shleenanaher- « le Défilé du Serpent » - exerce une étrange fascination sur tous ceux qui l'approchent, qu'il s'agisse des autochtones ou d'Arthur Severn, « l'étranger ».
EXTRAIT
Entre deux montagnes de gris et de vert, car le rocher affleurait entre les touffes de verdure émeraude, la vallée, presque aussi étroite qu'une gorge, s'en allait plein ouest vers la mer. Il y avait juste assez de place pour la chaussée, à demi entaillée dans la roche, à côté de l'étroite bande que formait le lac sombre d'une profondeur apparemment insondable loin en contrebas, entre des parois verticales de roche menaçante. La vallée s'ouvrit et la pente se fit raide, le lac devenant un torrent bordé d'écume qui s'élargissait en mares et en lacs miniatures en atteignant le niveau le plus bas. La montagne s'élevait doucement par paliers semblables à des terrasses où la civilisation se laissait entrevoir furtivement, émergeant de la désolation presque primordiale qui nous enserrait : bouquets d'arbres, chaumières, contours irréguliers des champs clos de murs de pierre, avec des tas de tourbe noirs pour les feux de l'hiver, empilés çà et là. Loin au-delà, il y avait la mer, le grand Atlantique, avec un littoral follement irrégulier parsemé d'une myriade de petits groupes d'îlots rocheux ; une mer d'un bleu profond, avec un trait de faible lumière blanche au lointain horizon et, quand le bord de l'eau était visible dans les trouées de la côte rocheuse, ici et là frangée d'une ligne d'écume à l'endroit où les vagues se brisaient sur les rochers ou bien dévalaient en énormes rouleaux sur l'étendue unie des sables.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « De page en page, la nature prend une place de plus en plus importante, et l'étrange magie qu'elle dégage se pare de reflets surnaturels. Toute cette partie est portée par une poésie farouche et par un sens du mystère qui font vite oublier les conventions de l'histoire d'amour et le conformisme de la fin, qui voit la sauvage Irlandaise devenir une parfaite petite Anglaise... Stoker n'est sans doute qu'un petit maître, mais il mérite largement qu'on le redécouvre, et cela bien au-delà du personnage légendaire qui l'a rendu célèbre. » - Télérama
A PROPOS DE L'AUTEUR
Bram Stoker est né à Dublin en 1847. Après une jeunesse précaire et difficile, il se lança dans le journalisme ses études terminées. En 1871 lui vint l'idée de ce qui allait devenir un des plus célèbres romans de littérature fantastique, Dracula (1897). Il rédigea de nombreuses autres oeuvres, parmi lesquelles Le Joyau des Sept Étoiles, disponible pour la première fois en version intégrale dans la collection Terres Fantastiques, et Le Repaire du Ver blanc. Il mourut à Londres en 1912. -
Quand un détective privé est pris à son propre piège...
Jérémy Bast travaille dans le domaine de l'intelligence économique comme « Agent Privé de Recherches et Filatures ». À la demande de commanditaires occultes, il établit des dossiers sur certains salariés afin de protéger les intérêts vitaux, les secrets de fabrication ou les brevets d'invention des entreprises. Un job qu'il accomplit consciencieusement et sans états d'âme. Un soir, à son bureau, une belle et mystérieuse inconnue, l'accusant de meurtre, l'assomme à coups de sac à main et lui laisse en guise de carte de visite, la vision érotique d'un magnifique lentigo qu'elle possède sur le milieu du genou. En recherchant la fille au grain de beauté, il se retrouve en cavale, vivant aux crochets d'une famille malienne sans-papier, accusé du meurtre de trois policiers, traqué par deux tueurs iraniens et pisté par un vieux dégénéré flanqué de son avocat de fils. Devenu victime à son tour, Jérémy va devoir mettre tout son savoir-faire de détective privé pour tenter de sauver sa peau et le peu qui lui reste d'honneur.
Un thriller à couper le souffle !
EXTRAIT
La veille, je m'étais foulé la cheville en voulant échapper à un type qui me coursait à travers les rayons d'un hypermarché de la banlieue parisienne. Sensé être en arrêt maladie et cloué au lit par un lumbago aigu, ce fonctionnaire appointé de l'administration pénitentiaire faisait l'article de gaines amincissantes pour dames fortes dans les grandes surfaces. J'ignore encore comment il m'avait repéré, mais tout à coup, une gaine avait sifflé à mes oreilles, et le maton rouge de colère s'était rué sur moi, menaçant et proférant des insultes. J'avais dû mon salut à la sainte gaine, laquelle, en dégommant une montagne de boîtes de crabes russes en promotion, avait littéralement enseveli une sexagénaire et son caddie, provoquant les hurlements de la susdite, et une mini-émeute de la part des clients, entraînant une intervention musclée des vigiles.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Alain Vince vient à l'écriture au milieu des années 1980. D'abord scénariste, il s'oriente vers le polar. Du Raisiné sur le P'tit Lu, son premier roman, qui évoque un Nantes atypique est remarqué et primé. Suivra Haro sur le clown dont l'action se situe dans le Paris populaire qu'il connaît bien, puis Cinq Nazes en Brière, qui montre son attachement profond au pays noir.
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Quand Musidora et Sherlock se rencontrent
Dans le duel séculaire Angleterre-France, il fallait bien un jour confronter Sherlock Holmes et la fantasmatique souris d'hôtel qui choisit, pour la circonstance, le visage de Musidora, l'inoubliable interprète du feuilleton cinématographique "Les Vampires". Nous avons d'un côté le grand détective victorien à la mine sévère, de l'autre une séduisante cambrioleuse, véritable type de Parisienne friponne, effrontée, délicieusement indécente. Pendant que l'un arpente d'un pas décidé les ruelles d'un Londres chapeauté de brouillard, l'autre, serrée dans un collant noir où seuls affleurent des yeux charbonneux débordant de vaines promesses, trotte menu sur les toits glissants de Paname, d'une cheminée à l'autre, éclairée d'un rayon de lune, jusqu'au Palace où sommeille la proie convoitée. Sous l'égide de Gérard Dôle, Sherlock Holmes et Musidora incognito, tantôt fille, tantôt garçon, vont s'approcher, s'apprécier, et résoudre ensemble de bien singulières énigmes, étranges et fantastiques.
Une image du roi des détectives et de son curieux élève Harry Taxon nous renvoyant avec un zeste d'humour à la saga allemande des Welt-Detektiv, ces « Dossiers secrets » apocryphes des années 1900 qui furent à l'origine de la série Harry Dickson.
EXTRAIT
Saviez-vous, mon cher, me confia Musidora, un soir que nous sortions de l'Ambigu où se donnaient Les Triomphes de Sherlock Holmes, que je l'ai connu? Je veux parler, bien sûr, de l'être de chair et de sang, de l'homme qui a réellement existé et vécu à Londres jadis. Car je me moque bien du limier de fantaisie que William Gillette 1 rendit célèbre en le campant au théâtre avec brio. Saviez-vous aussi que chez M. Sherlock Holmes, le vrai, qui n'a jamais connu de docteur Watson, se succédèrent plusieurs grooms ou chasseurs dont certains sont devenus ses élèves ? Le premier en date fut un cockney couvert de taches de rousseur qui se prénommait Billy. C'est ce petit frispoulet de Charles qui le remplaça, un loustic pas plus haut que trois pommes qui ne quitta Baker Street que pour grimper sur les planches et se tailler ensuite la part du lion au cinématographe sous le nom de Charlot. On m'a parlé aussi d'un jeune freluquet que je n'ai pas connu, qui resta longtemps au service du détective, et qui, lui, n'hésita pas à prendre le pseudonyme de Harry Dickson vers la fin des années vingt quand, à son tour, il embrassa la profession. En ce qui me concerne, j'ai modestement assuré l'intérim entre Billy et Charlie pendant toute une saison. Je crois me souvenir que c'était en 1900.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Gérard Dôle est à la fois journaliste, historien, musicien, chanteur, auteur-compositeur et, bien entendu, écrivain. En 1967, il s'essaie à la chanson à texte dans des cabarets de la Rive gauche tels que L'École Buissonnière de René-Louis Laforgue, L'Écluse ou L'Échelle de Jacob. Il passe même à Bobino en 1968, en première partie du récital de Catherine Sauvage et de Guy Béart. Retenons une série de disques qui font de lui un spécialiste de la musique acadienne de Louisiane et un grand amoureux des orgues de Barbarie, mêlant parfois musique et littérature populaire comme dans La Chanson de Nestor Burma (1982) en collaboration avec Tardi et Léo Malet, et La Complainte de Harry Dickson (1984). Gérard Dôle est aussi l'auteur d'une étude savante sur L'Histoire musicale des Acadiens (L'Harmattan, Paris, 1995), et de nombreuses nouvelles fantastiques publiées tant en France qu'aux États-Unis.
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Pour la première fois, le texte original de ce roman fantastique de Stoker est publié dans son intégralité !
Assailli dans une pièce entièrement close par quelque chose ou quelqu'un, un éminent égyptologue est plongé dans un étrange état cataleptique. Puis, peu après, au même endroit, certains objets précieux disparaissent pendant que d'autres reviennent dans de troublantes et inexplicables conditions. Et, tandis que le mystère grandit, d'autres malédictions resurgissent, dont une sous la forme d'une main momifiée. Une main pourvue de sept doigts. Une main où scintillent d'extraordinaires joyaux, semblables à des étoiles... Le Joyau des Sept Étoiles (1903) est présenté ici pour la première fois dans sa version intégrale. En effet, la seule traduction disponible en langue française était amputée d'environ un tiers du texte original, supprimant ainsi l'efficacité des descriptions que Stoker s'était appliqué à donner de cette descente dans les abîmes de l'effroi. Une deuxième fin est également proposée pour la première fois au lecteur français.
Il ne s'agit pas ici de vampirisme, mais l'horreur atteint, dans ce superbe roman, des sommets - ou plutôt des gouffres - d'angoisse inattendus.
EXTRAIT
Tout cela paraissait si réel que j'avais peine à imaginer que cela se soit produit antérieurement et cependant, chaque épisode survenait, non pas comme une étape nouvelle dans l'enchaînement logique des faits, mais comme une chose à laquelle on s'attend. C'est de cette façon que la mémoire joue ses tours pour le bien ou pour le mal, pour le plaisir ou pour la douleur, pour le bonheur ou pour le malheur. C'est ainsi que la vie est un mélange de douceur et d'amertume et que ce qui a été devient éternel.
De nouveau, le léger esquif, cessant de fendre les eaux tranquilles comme lorsque les avirons brillaient et ruisselaient d'eau, quitta le violent soleil de juillet pour glisser dans l'ombre fraîche des grandes branches de saules qui retombaient - j'étais debout dans le bateau qui oscillait, elle était assise immobile et, de ses doigts agiles, elle écartait les branches égarées, se protégeait des libertés que prenaient les rameaux sur notre passage. De nouveau, l'eau paraissait être d'un brun doré sous le dôme de verdure translucide, et la rive était recouverte d'une herbe couleur d'émeraude. De nouveau, nous étions là dans l'ombre fraîche, avec les mille bruits de la nature se produisant à l'intérieur et à l'extérieur de notre retraite, se fondant dans ce murmure somnolent qui fait oublier les ennuis bouleversants et les joies non moins bouleversantes du monde immense. De nouveau, dans cette solitude bénie, la jeune fille oubliant les conventions de son éducation première rigoriste, me parla avec naturel et sur un ton rêveur de la solitude qui assombrissait sa nouvelle existence. Elle me fit ressentir, avec une grande tristesse, comment dans cette vaste maison chaque personne se trouvait isolée du fait de la magnificence de son père et de la sienne, car, en ces lieux, disait-elle, la confiance n'avait pas d'autel, la sympathie pas de sanctuaire. Le visage de son père paraissait aussi lointain que semblait à présent lointaine la vie du vieux pays.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Après une jeunesse précaire et difficile, Bram Stoker se lança dans le journalisme ses études terminées. C'est en 1871 que lui vint l'idée de ce qui allait devenir un des plus célèbres romans de littérature fantastique, Dracula (1897). Mais la carrière littéraire de Bram Stoker ne s'arrêta pas là, et il rédigea de nombreuses autres oeuvres, malheureusement occultées par le succès de Dracula, parmi lesquelles Le Joyau des Sept Étoiles, disponible pour la première fois en version intégrale dans la collection Terres Fantastiques, et Le Repaire du Ver blanc. Bram Stoker mourut à Londres. -
Découvrez le dernier roman écrit par Bram Stoker
Qui est Lady Arabella, et quel ignoble secret la lie-t-elle pour l'éternité au Ver blanc qui hante le coin tranquille de l'Angleterre où vient de débarquer Adam Salton ? Par quelle ruse le jeune homme pourrait-il sauver la jolie Mimi Watford des griffes du monstre tapi dans les entrailles de la terre ? Jusqu'à quelle fantastique découverte les mènera leur hallucinante enquête à travers l'histoire, la géologie et la biologie ? De même que pour Le Joyaux aux Sept Étoiles, également paru dans la collection Terres Fantastiques, la traduction de ce classique a été révisée et complétée, car un quart de l'ouvrage restait inédit en France à ce jour.
Un an avant sa mort, l'auteur de Dracula publiait Le Repaire du Ver blanc, un petit bijou de macabre et d'horreur
EXTRAIT
Lorsque Adam Salton arriva au Great Eastern Hotel, il y trouva une lettre écrite de la main de son grand-oncle, Richard Salton, qu'il connaissait fort bien grâce à la correspondance fournie et chaleureuse que celui-ci lui avait déjà envoyée en Australie- Occidentale. La première de ces lettres datait de moins d'un an, et le vieux gentleman lui révélait leur parenté et lui expliquait qu'il n'avait pu lui écrire plus tôt car, ne connaissant même pas son existence, il avait mis du temps à trouver son adresse. La dernière, partie après lui, venait tout juste d'arriver et contenait une cordiale invitation à le rejoindre à Lesser Hill, et à y séjourner aussi longtemps qu'il lui serait possible. « En vérité, poursuivait son grand-oncle, j'espère que vous voudrez bien en faire votre demeure permanente. Voyez-vous, mon cher enfant, vous et moi sommes les derniers survivants de notre lignée, et ce n'est que justice que vous me succédiez lorsque le moment arrivera. En cette année de grâce 1860, je vais avoir quatre-vingts ans et, bien que nous appartenions à une famille qui vit longtemps, le temps d'une vie ne peut se poursuivre au-delà des limites raisonnables. Je suis disposé à vous aimer, et à rendre votre séjour avec moi aussi heureux que vous le désirerez. Aussi, venez dès que vous aurez reçu cette lettre, et trouvez la bienvenue que j'attends de vous souhaiter. J'envoie, au cas où cela rendrait les choses plus aisées pour vous, une traite de 500 livres. Venez bientôt, pour que nous puissions tous deux passer quelques jours heureux ensemble. Cela est pour moi de la plus haute importance car il ne me reste plus guère d'années à vivre ; mais en ce qui vous concerne, j'ai bon espoir qu'une longue et heureuse vie vous attend. Si vous êtes en mesure de me donner le plaisir de vous voir, envoyez-moi le plus tôt possible une lettre qui me dise quand vous attendre. Puis, lorsque vous arriverez à Plymouth, ou à Southampton, ou bien encore à quelque autre port où vous accosterez, attendez à bord et je vous rejoindrai à la première heure. »
A PROPOS DE L'AUTEUR
Bram Stoker est né à Dublin en 1847. Après une jeunesse précaire et difficile, il se lança dans le journalisme ses études terminées. En 1871 lui vint l'idée de ce qui allait devenir un des plus célèbres romans de littérature fantastique, Dracula (1897). Il rédigea de nombreuses autres oeuvres, parmi lesquelles Le Joyau des Sept Étoiles, disponible pour la première fois en version intégrale dans la collection Terres Fantastiques, et Le Repaire du Ver blanc. Il mourut à Londres en 1912. -
Le Droit à la parole : Quel avenir pour la langue bretonne ?
Noel Laine
- FeniXX réédition numérique (Terre de brume)
- Essais
- 5 Novembre 2015
- 9782402027922
Minorité, ethnie, région, nation, peuple... autant de mots pour traduire des options idéologiques opposées. La Bretagne possède une langue originale dont l'avenir dépend étroitement de son utilisation médiatique. Moyen de communication sociale, la langue bretonne peut-elle survivre, quand le peuple qui la parle subit chaque jour une assimilation progressive. L'exemple breton est abordé sans détours : aspect conceptuel, explication historique, approche sociologique angle politique... Ce livre souligne le rôle fondamental des médias dans le processus de changement culturel : de l'agression au renouveau. Marginalisée dans les systèmes médiatiques et scolaires, la langue bretonne a-t-elle un avenir ? Ce livre propose la seule voie qui paraisse acceptable pour l'existence du breton : la reconnaissance d'un statut d'égalité avec le français.
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Et si finalement vous aviez épousé une sorcière ... ?
T. Wallace Wooly Jr, hypocrite et prétentieux homme d'affaires aux revenus confortables, est une figure respectable de Warburton, petite ville de l'État de New York. Veuf et père d'une fille unique, il a un faible pour sa blonde secrétaire. Ces sentiments, heureusement réciproques, sont sur le point d'être avoués lorsque M. Wooly, que les incendies fascinent, sauve d'un hôtel en flammes une étrange jeune femme nue. En quelques jours, Jennifer Broome va bouleverser sa vie pour le pire. Partagé d'emblée entre le dégoût et l'attirance, M. Wooly épouse Jennifer, au grand désespoir de sa secrétaire - et de tous ses proches. Il découvre bientôt ce dont sa femme est capable : commerce étrange avec les animaux, don de double vue, ensorcellements divers, incendies... C'est vers le désordre, l'anarchie... bref, l'enfer que la féline Jennifer cherche à l'attirer !
À l'origine du film de René Clair et de la célèbre série Ma sorcière bien-aimée, voici pour la première fois en version complète et non expurgée Ma femme est une sorcière, dans toute sa perverse et diabolique splendeur...
A PROPOS DE L'AUTEUR
Thorne Smith entra dans les forces de la Marine pendant la Première Guerre mondiale. C'est à cette époque qu'il débuta sa carrière littéraire comme écrivain pour une gazette de soldats. Le succès est rapidement au rendez-vous, avec son personnage maladroit répondant au nom de Biltmore Oswald. Son premier roman, Topper, confirme son talent, et est adapté au cinéma. Thorne Smith se caractérise par sa plume satirique mais toutefois fantasque, acérée, dépeignant une critique de la société.
EXTRAIT
De derrière la porte de chêne verni des toilettes pour dames des bureaux de la société T. Wallace Wooly, coulait un son ténu et mélodieux qui flottait, solitaire, dans les pièces vides et ensoleillées. On eût dit un murmure sans paroles, une brise d'automne amassant les feuilles mortes, ou bien une fuite intermittente dans une conduite de vapeur. Si vous vous étiez arrêté un instant pour écouter ce son, et mieux valait que vous ne le fissiez pas, vous n'auriez sans doute identifié ni sa source ni sa signification; si vous aviez fait une pause plus longue, cependant, vous l'auriez infailliblement identifié comme la vocalisation du chagrin féminin... Nous ne savons pas, nous ne pouvons pas savoir-et c'est sans doute préférable-combien de grandes blondes sont, au moment même où nous parlons, en train de dissoudre leur beauté hautement soluble dans les larmes, de New York à Detroit, de Detroit à Albuquerque, et au-delà, recueillant le produit de ce chagrin dans un petit mouchoir, une épaule contre le mur des toilettes pour dames, et tout cela au nom de l'amour ou de son absence. Le cas de Mlle Betty Jackson est en lui-même assez triste pour nous occuper.
Au dehors, la lumière du soleil et la verdure emplissaient les rues pimpantes de Warburton; un samedi après-midi typique, plein d'une plaisante promesse, inévitablement suivi d'un dimanche, sursis supplémentaire pour toutes les petites gens qui se hâtaient de rentrer chez eux ou d'aller jouer au golf, ou de toute autre chose; des lendemains d'ivresse planaient dans le brumeux lointain, et même la clameur des klaxons des automobiles parvenaient dans les bureaux par les fenêtres ouvertes avec comme une expression de quête et de désir. Mais Mlle Jackson continuait de pleurer. Toute la matinée, depuis que M. Wooly l'avait rabrouée, elle s'était promis ce moment, ce rendez-vous avec son chagrin. Elle l'avait tenu. Elle pleurait sans un mot, le dos au mur... -
Embarquez pour ce recueil de nouvelles d'Hodgson sur le thème de la mer
Voici un livre des plus étranges. Il est d'un auteur anglais, William Hope Hodgson, qui mourut trop jeune - tué sur le front en avril 1918 -, pour avoir pu donner toute sa mesure. Mais si son oeuvre est courte, elle témoigne d'une rare originalité. Dès que l'on parle de littérature de la mer, les premiers noms qui viennent à l'esprit sont ceux de Joseph Conrad et d'Herman Melville. Pour eux, la mer n'est pas le décor d'une aventure plus ou moins tumultueuse, mais celui d'une tragédie. La mer est un destin. Mais ce sont les hommes qui jouent les rôles principaux et sont vaincus par leur propre fatalité. Pour W. H. Hodgson, c'est la mer elle-même qui est fatale. Elle est une force monstrueuse qui s'empare des corps et des âmes et les métamorphose à son gré. Elle dispose de tout un arsenal fantastique de faux-semblants, et recèle une faune et une flore qui ne pardonnent jamais aux navires perdus. Si l'on y échappe, c'est toujours à l'extrême limite et dans des conditions terribles.
Dans ce texte règnent la terreur et le délire. Et c'est avec un art admirable des détails insignifiants, une manière imperceptible de graduer l'effroi, que William H. Hodgson fait venir l'épouvante.
EXTRAIT
Comment t'avais fait pour m'en attraper un, Grandpa' ? demanda Nebby.
Il avait posé cette question à tout moment au cours de la semaine, chaque fois que son massif grand-père, aux yeux d'un bleu de Guernesey, fredonnait la Ballade des Chevaux marins qu'il ne poursuivait jamais bien loin.
- Comme ça qu'il était un peu fatigué, p'tit Nebby, et je l'ai fameusement attrapé avec un coup d'hache, avant qu'il puisse déguerpir, expliqua son grand-père, tout plein de gravité et de satisfaction. Nebby descendit de son drôle de cheval de bois, tout simplement en le tirant par l'avant d'entre ses jambes. Il examina sa tête qui, bizarrement, ressemblait plus ou moins à celle d'une licorne, puis mit son doigt dans une sorte de meurtrissure dont on voyait la trace dans la peinture noire du nez.
- C'est là que tu l'as tapé, Grandpa' ? demanda-t-il sérieusement.
- Dame, dit son grand-père Zacchy, s'emparant du drôle de cheval de bois pour examiner la peinture éraflée. Dame, c'est que je lui ai donné un furieux coup.
C'est-y qu'il est mort, Grandpa' ? demanda l'enfant.
- Eh bien, dit le solide vieillard, tâtant le cheval de bois de partout avec ses gros doigts, c'est à peu près comme ci et comme ça.
Il ouvrit la mâchoire à charnière adroitement faite et considéra les dents en os dont il l'avait garnie, puis glissa un oeil avec le plus grand sérieux dans la gorge peinte en rouge.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Le mystère habite littéralement ce singulier recueil de nouvelles, toutes consacrées à la mer. Il est dans chaque ligne, dans chaque détail, d'abord insignifiant, tout juste perceptible, une musique, une odeur, mais irréductible. Il résiste jusqu'au bout, quand s'apaise la tension, insaisissable mais terriblement présent. » - Télérama
A PROPOS DE L'AUTEUR
William Hope Hodgson (1877 - 1918) est né dans le Comté d'essex. Fils de pasteur, il quitte très jeune sa famille et naviguera pendant huit ans. Cette expérience très dure marquera sa vie personnelle mais également son travail d'écrivain. Lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, il vit en France. Il retourne alors en Angleterre pour s'engager dans l'armée et est tué au front. C'est en dix années d'écriture qu'il écrivit l'ensemble de ses ouvrages parmi lesquels on compte quelques-uns des textes les plus importants de la littérature fantastique : La Chose dans les algues, Les Canots du Glen Carrig ou encore La Maison au bord du Monde. -
Un thriller implanté dans un décor de Dolce vita
Italie, été 2009. L'inspecteur Massimo Pietramorta sort anéanti de sa dernière enquête. Rien ne peut être pire... La mort de son neveu Giulano, dans des circonstances effroyables, balaye ses dernières certitudes. Il croit sombrer lorsqu'il découvre que le jeune scientifique est soupçonné d'assassinat. Puisant dans ses dernières ressources, Pietramorta s'oppose à la police officielle et se lance à corps perdu dans sa propre enquête pour tenter de réhabiliter la mémoire de son neveu. Mais le danger est partout et, bientôt, l'une de ses proches est victime d'un mystérieux attentat. En proie à un terrible sentiment de culpabilité, Pietramorta s'acharne pourtant. Confronté à de puissants intérêts occultes, doutant de tout et de tous, il va suivre ses pistes, de l'Italie aux confins arctiques de l'Europe ... jusqu'aux frontières de sa vie.
Le combat d'un oncle pour sauver l'honneur de son neveu, envers et contre tout
EXTRAIT
Carla n'était pas là...
Carla était en retard.
Giulano s'était éloigné de la piazza del Duomo et faisait les cent pas dans la pénombre qui cernait le palais Pretorio. La nuit qui tombait apportait un peu de douceur mais, seulement vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un pantalon de toile, le jeune homme était en nage.
Carla n'arrivait pas.
Il regarda une nouvelle fois sa montre. Ou plutôt, leva le poignet et posa ses yeux sur le cadran. Les aiguilles, l'une avançant vers le dix et l'autre ayant allègrement dépassé le huit, ne voulaient plus rien dire. Les minutes, les heures n'avaient plus de sens. Des bouffées incontrôlables d'angoisse et de jalousie le submergeaient.
- Carla... appelle-moi, je t'en supplie !
Le jeune homme étreignait son téléphone comme autrefois ses aïeux serraient leur chapelet ou leur crucifix levé vers le ciel.
- Je t'en prie, Carla...
Il composa une nouvelle fois le numéro.
Rien...
Seulement un répondeur. La voix désincarnée de Carla qui lui demandait de laisser un message.
D'un coup de pied furieux, il démantibula le bas d'une gouttière et le projeta contre le mur. Il ne pouvait plus contenir sa rage. La peur et la jalousie lui faisaient perdre la raison. Soudain perdant tout contrôle, il poussa un long cri et frappant du poing la muraille de calcaire, y laissa la trace sanglante de ses phalanges éclatées. Des larmes lui coulaient sur les joues mais la douleur, irradiant dans le bras et la nuque, sembla lui faire retrouver ses esprits.
Il était tout à fait calme à présent. Lucide, presque froid.
Il jeta un coup d'oeil dans l'obscurité de la via Mazzini. Personne...
Il était stupide. Pourquoi attendait-il ?
Il porta la main à sa bouche et suça le sang qui coulait. Si Carla ne venait pas, il irait à sa rencontre...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Son dernier polar L'Homme fatal le confirme et renouvelle son genre. » - Sillage
A PROPOS DE L'AUTEUR
Yannick Letty est brestois. Océanologue de formation, il a exercé plusieurs métiers avant de se lancer dans l'écriture. -
La baronne des monts-noirs Tome 2 ; le mystère du chêne brule
Céline Guillaume
- Terre de Brume
- 26 Février 2015
- 9782843625480
Découvrez le second titre de la saga La Baronne des Monts-Noirs
1160. À l'heure où Flore dirige le couvent de Sainte-Radegonde, sa fille, Mélissandre, disparaît mystérieusement dans les bois des Monts-Noirs. Parallèlement, Girard de Bellegarde, évêque d'Autun, fomente quelques intrigues diaboliques dans les recoins les plus secrets du palais épiscopal. D'atroces crimes sanglants ont de nouveau lieu, réveillant ainsi le passé. Le mal aux multiples visages rôde, sournois et malsain, autour de tous. Qui s'y opposera ? Flore grâce à sa quête qui la rattache à une tradition millénaire ? Sa fille qui chemine inexorablement sur ses traces ? Albéric, l'amant fidèle ? Peu à peu, depuis la Terre-Sainte jusqu'au Morvan se rejoignent celles et ceux qui devront mener l'affrontement final. Mais qui peut prédire l'issue de ce combat tumultueux entre les abîmes et la lumière ? Après La Baronne des Monts-Noirs, le second tome de cette saga, située à mi-chemin entre roman historique et épopée imaginaire, enchantera les lecteurs de Céline Guillaume. Céline Guillaume semble avoir vécu parmi eux, tant ses héros sont forts, vibrants et pénétrants.
En rêveuse méthodique, l'auteur extrait un texte flamboyant du terreau de ses songes et transforme ses personnages en êtres de légende.
EXTRAIT
En l'an de grâce 1160 dans les Monts-Noirs.
- Reynaud, attends, haletait Mélissandre en s'adossant contre le tronc d'un arbre. Je n'arrive plus à te suivre... Reynaud? Reynaud, tu m'entends ? Réponds-moi...
Reprenant un souffle qui lui faisait défaut, pliée en deux, les mains appuyées sur les cuisses, elle avait l'impression d'être abandonnée dans l'immensité du bois touffu des Monts-Noirs. Avril pétillait de bourgeons et de verdeur retrouvée. La terre vibrait de mousse, des buissons de baies chargés de feuillage neuf s'entremêlaient aux branches basses des fougères.
- Tu n'avais qu'à manger le bon pain frais de soeur Marguerite et boire ton lait de poule ce matin, tu aurais eu des forces pour enfin m'attraper ! s'écria la voix lointaine d'un jeune garçon. J'en connais une, la Jeannette, qui trop pressée de me voler un baiser, m'aurait déjà jeté dans la mousse...
Elle soupira. D'accord elle possédait un appétit d'oiseau, mais, le moment était mal choisi pour lui rappeler ce souci de constitution. Si bien manger était gage d'une santé de fer, pour elle cela n'avait aucune importance. permettra assurément de publier un second ouvrage bien meilleur que celui-ci.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Céline Guillaume, auteur de nombreux ouvrages plusieurs fois primés dans lesquels son écriture limpide et à « fleur de mots » plonge le lecteur dans un univers personnel d'une grande profondeur, nous livre ici un roman puissant et envoûtant, un roman au style flamboyant, un roman médiéval et fantastique. Elle devient ainsi une actrice incontournable dans les mondes de l'imaginaire. Avec La Baronne des Monts-Noirs, la magicienne féerique poursuit son ascension... -
Enquête policière et intrigue politique pour ce roman de Yannick Letty
Alors que la colère des Indignés gronde dans les rues, Karl se faufile anonyme dans la foule. Bien décidé à agir, il observe les défilés, épie les manifestants, se joue de la police. Cependant, à ses yeux, la lutte est par trop inégale... Il est persuadé que face à un pouvoir qui refuse d'entendre toute contestation et méprise le peuple, il n'y a qu'une issue : frapper la classe dirigeante en plein coeur lors d'un attentat spectaculaire. Mais rien ne se passe comme prévu et il se retrouve entraîné dans une spirale infernale et funeste. L'alerte attentat est à son maximum. Karl devient l'homme le plus recherché de notre histoire. Tous craignent qu'il frappe à nouveau. Lancées sur sa piste, la police judiciaire et la section anti-terroriste des commandants Margulis et Labonne parviendront-elles à comprendre ce qui s'est réellement passé et à mettre Karl hors d'état de nuire ? Très vite, en effet, l'enquête se heurte aux secrets et aux manoeuvres de milieux qui se croient intouchables parce qu'au-dessus des lois. Rien n'est simple dans cette affaire où tous les pouvoirs se mélangent et rivalisent à la fois.
Récit d'un homme pris au piège du système judiciaire et politique
EXTRAIT
Ses yeux bruns dans le vague, Karl explorait l'intérieur du wagon. La paupière tombante, la mâchoire relâchée et la lèvre molle, il semblait absent quand il ne perdait rien de ce qui se passait autour de lui. Les regards l'effleuraient sans s'arrêter. Qui aurait pu s'intéresser à ce type dont la tête dodelinait au rythme des secousses du métro ? Un type anonyme, sans signe distinctif ni caractère particulier.
L'engin piqua une pointe de vitesse dans un tunnel sans lumières, décéléra, puis finit par freiner. Karl, qui ne s'était jamais appelé Karl, laissa son corps se pencher en avant. Il sentit l'odeur des cheveux de la fille accrochée à la barre devant lui. Pomme...
À l'autre bout du wagon, un flic en civil faisait des efforts pour paraître invisible : jean, baskets, veste cool, mais son regard balayait un peu trop furtivement le wagon, s'attardant sur tel ou tel groupe de jeunots excités qui rêvaient tout haut de révolution, avant de chercher le profil de son collègue qui faisait semblant de l'ignorer.
Crissement douloureux des roues. Arts et Métiers... Les portes s'ouvrirent. Adieu Pomme... La brunette s'écarta pour le laisser descendre. Elle était vraiment jolie, mais il ne pouvait pas prendre le risque de rester jusqu'à la station suivante, la surveillance devait être maximum aux abords du Châtelet, et il ne voulait pas froisser Cassandre. Ou lui donner raison.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « L'auteur est décidemment bien le roi de la cocotte-minute. Il n'a pas son pareil pour faire monte la pression, sans oublier la soupape de sécurité qui permet au lecteur de reprendre son souffle. Il malmène nos émotions de bout en bout, pour notre plus grand plaisir, oserions-nous dire, de son écriture rapide et concise. » - D. Cresson - Ouest France
- « Thriller palpitant, d'une actualité brûlante. » - Le Télégramme
A PROPOS DE L'AUTEUR
Yannick Letty est brestois. Océanologue de formation, il a exercé plusieurs métiers avant de se lancer dans l'écriture. -
Un roman qui vous tiendra en haleine du début à la fin !
Pendant qu'il séjourne sur Boro Island, un petit îlot au large des côtes irlandaises, pour assouvir ses deux passions, l'astronomie et le whiskey, Daniel Coleman est le témoin de la destruction d'un petit appareil de tourisme par un avion de chasse sans immatriculation. Alors qu'il cherche à éviter les ennuis en s'esquivant des lieux du crash, il récupère, flottant sur l'océan, une mallette accrochée par une paire de menottes à un avant-bras humain. Pris entre la peur des conséquences et la curiosité, il décide malgré tout d'ouvrir la mallette pour en connaître le contenu. Dès cet instant, ce sera pour lui le début d'une course contre la montre et contre la mort. Harcelé et poursuivi par des individus dont le pouvoir de nuisance sur l'Humanité dépasse tout ce que nous avions pu imaginer, il tentera, des côtes de l'Irlande à New-York, de transmettre au monde des informations dont la révélation pourrait entraîner d'extraordinaires et incroyables conséquences pour nous tous. Mais ceux qui, dans l'ombre, manipulent peuples, médias et gouvernements feront tout pour s'y opposer...
La Nuit de Boro Island est un thriller époustouflant raconté comme une histoire vraie. Mais peut-être l'est-elle vraiment ?
EXTRAIT
Je venais de terminer la dernière goutte de ce fabuleux whiskey.
Et, comme à mon habitude, j'avais complètement oublié de me réapprovisionner au magasin du port à Bellmullet. Il ne me restait plus qu'à terminer la bouteille de réserve que je laissais sur le bateau. c'était un Powers que j'avais rapporté d'une de mes dernières incursions à Galway. Un breuvage sans grande ambition, mais qui avait l'avantage d'être bon marché et de se trouver à peu près partout. de toute façon, vu mon état, la qualité de l'eau-de-vie n'avait qu'une importance secondaire. Je me levai péniblement de la chaise qui se trouvait à l'extérieur de la maisonnette que j'occupais et me dirigeai d'un pas lourd vers le bateau qui était ancré à un ponton branlant dans la petite baie, en contrebas.
En cette fin mai, le ciel était d'une pureté incroyable et l'air doux qui venait du large donnait à Boro Island, ce minuscule îlot du mayo, un air de riviera celtique. Loin derrière moi, à plusieurs miles à l'est, je distinguais à peine la ligne de terre du cap erris. Si j'arrivais à ne pas m'écrouler sur mon lit de camp, la nuit promettait d'être exceptionnelle...
Je suivais le sentier rocailleux en essayant de conserver mon équilibre. La mer scintillait jusqu'à l'horizon. En face, après plusieurs milliers de kilomètres d'océan, les côtes est du canada. Entre elles et moi, rien...cette perspective de solitude accentua la sensation que j'avais recherchée en venant ici. Vacuité et immensité. J'approchai du vieux ponton et je chassai rapidement les souvenirs qui montaient en moi. ce n'était certainement pas le moment de m'apitoyer sur mon sort et l'alcool avait tendance à me conduire sur ces chemins. Je sautai péniblement sur le pont du petit ketch sur lequel j'avais pas mal bourlingué et me dirigeai vers la cabine. La bouteille à moitié vide trônait entre deux coussins sur lesquels je m'affalai, essoufflé par ma marche et une récente cinquantaine mal anticipée.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Coleman est un nom d'emprunt. L'auteur, très probablement anglais, souhaite rester anonyme. -
Une rencontre entre deux civilisations qui va chambouler votre regard sur l'Humanité
Dans les années 20, en Australie, un jeune homme, Alan Dundas, creuse une citerne dans son jardin quand sa pioche heurte une matière très dure... Il met à jour, alors, le sommet d'une sphère faite d'un or plus résistant que tous les matériaux connus. Au prix de nombreuses ruses, qui transforment sa descente en une sorte de parcours initiatique, Alan parvient au coeur de la sphère. Là, il découvre de véritables trésors culturels et scientifiques témoins d'une très ancienne civilisation dont le génie ravale les intelligences modernes au rang de leurs ancêtres australopithèques.
Alan consacrera désormais à la sphère tout son temps, négligeant, non seulement les travaux de sa ferme, mais sa jeune fiancée. Car le véritable joyau du trésor souterrain, c'est une jeune fille d'une beauté incomparable qui vit là, en état d'hibernation, depuis vingt-sept millions d'années. Elle est blonde, ses yeux sont d'un gris inoubliable, son corps dégage une santé radieuse, et Alan en est tombé amoureux. Avec l'aide du bon docteur Barry, Alan la ramène à la vie.
Hiéranie- tel est son nom - leur livre alors les grands faits et principes de sa propre civilisation et leur révèle que, quelque part dans l'Himalaya, dort, dans une sphère identique, Andax, pur produit masculin de la race qui a construit les sphères.
Et il s'agit bien de race, et même de race blanche, puisque toutes les races de couleur ont été éliminées au nom d'une certaine "qualité de la vie".
Dès lors, Hiéranie formera le projet de libérer Andax, pour mener à bien avec lui la purification de notre propre civilisation.
Mais le docteur Barry veille...
Par cet immense roman prophétique, Erle Cox fait basculer une version moderne de La Belle au bois dormant dans les génocides du XXe siècle, amenant ses lecteurs à la conscience d'un problème auquel le national-socialisme a fait perdre depuis, son caractère d'utopie et de fiction.
Une oeuvre qui appelle à la réflexion de la légitimité de sacrifices humains au nom de l'évolution de l'Homme.
EXTRAIT
- Quel climat infernal ! commenta-t-il.
Puis, remarquant le thermomètre qui pendait au mur près de la porte, Bryce répéta sa remarque avec plus d'énergie :
- Quarante-cinq à l'ombre, et ça se sent, aussi.
Enfin, élevant la voix :
- Dundas, Alan Dundas ! Où diable es-tu ? Réveille-toi, mon vieux ! Oh, diable ! Où s'est-il fourré ?
Ce langage pourrait sembler incongru, mais après un trajet de trente kilomètres et par une telle chaleur, il n'était pas sans à-propos.
Bryce se dirigea vers le bout de la véranda et épia au travers de la vigne grimpante qui l'ombrageait. À quelque deux cents mètres de là, dans un léger creux, il remarqua un gros tas de terre argileuse rouge qui ajoutait une nouvelle note de couleur au décor jaunâtre. Alors même qu'il observait, il saisit un bref éclair d'acier par-dessus l'argile, et au même instant eut la vision fugitive du fond d'un Panama.
- Grand Dieu ! murmura-t-il. Il est fou... fou à lier !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Erle Cox, journaliste et écrivain australien né en 1873, est l'auteur de plusieurs textes de littérature de l'imaginaire (dont Fool's Harvest et The Missing Angel , non traduits en français). La Sphère d'Or (dont le titre original est Out of the silence), son roman le plus connu aurait, semble-t-il, inspiré René Ballard pour La Nuit des Temps. Erle Cox est décédé en 1950. -
L'histoire du Nabab René Madec
Max Vignes
- FeniXX réédition numérique (Éditions Terre de Brume)
- Bibliothèque du voyage
- 12 Décembre 2018
- 9782402312691
Le nabab-colonel René de Madec est maintenant mieux connu que lors de la première édition de ce livre. En effet, depuis une dizaine d'années, les événements de cette période de décomposition de l'Empire Mogol et la rivalité franco-anglaise en Inde intéressent de plus en plus le public ; de nombreuses publications en font foi. Mais qui était le vrai René Madec ? Il est né pauvre. Il a débuté sa carrière à neuf ans comme moussaillon. A dix-sept ans, il a commencé à combattre dans les troupes de Dupleix. A vingt-quatre ans, prisonnier des Anglais, il a participé à leur conquête du Bengale. Plus tard, il est devenu partisan au service de différents princes qui l'ont apprécié et lui ont donné ses premiers titres de noblesse. Puis, sur l'intervention du gouverneur de Chandernagor, il se met au service de l'empereur mogol qui le fait nabab de premier rang et lui donne de nouveaux titres prestigieux. De plus, Madec obtient de l'empereur la promesse de concéder à la France un territoire important si celle-ci lui fournit des troupes pour refouler l'Anglais. L'affaire n'a pas de suite et Madec est contraint de quitter l'Inde à quarante-trois ans, jalousé par les nobles mogols. De retour en France, après avoir été nommé colonel, il est décoré de l'ordre de Saint-Louis et anobli. Il s'éteint le 28 juin 1784 dans sa Bretagne natale.
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Les chrétientés celtiques
Olivier Loyer
- FeniXX réédition numérique (Terre de brume)
- Essais
- 12 Décembre 2018
- 9782402298278
Alors que l'Empire romain sombre dans le chaos, les Celtes donnent le ton à l'Europe chrétienne des temps barbares ; l'Irlande et le Pays de Galles déversent sur les côtes du continent, retombé dans un état de paganisme larvé, tout un flot de missionnaires qui y resèment les grains d'un christianisme pur. Plus tard, aux VIe et VIIe siècles, les monastères celtes seront des écoles renommées où l'on accourra d'Angleterre, et même du continent. Plus tard encore, les moines irlandais joueront un rôle essentiel dans la renaissance carolingienne. Mais Rome décide que les Celtes doivent reconnaître son autorité et s'aligner sur les usages romains. Ils refusent. C'est le début d'une querelle qui atteindra bientôt un degré d'une extrême violence. L'Église celte - église monacale - est très différente, à la fois dans son organisation et dans son esprit, de l'Église romaine. Deux conceptions du monde et du christianisme, deux "cultures" vont s'affronter... De cette opposition et de ses conséquences naîtra la synthèse qui prépare le Moyen Age et, par là-même, les origines du monde moderne.
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Rennes et le 7e Art
Julie Delaporte, Cecile Eveillard
- FeniXX réédition numérique (Terre de brume)
- 24 Janvier 2019
- 9782402651233
1896-1996 cent ans de cinéma à Rennes
Les Rennais adorent le cinéma. Depuis les forains des grands mails du début du siècle, aux multisalles des années quatre-vingt-dix, les Rennais l'ont prouvé en 1993, avec 1 228 566 entrées dans leurs 117 salles.
Incendie
Prélude à bien d'autres incendies, l'Omnia Pathé, pionnier des salles rennaises, s'enflamme en 1931, et donne naissance au Royal, au Dauphin, et au complexe Gaumont.
Scandale
Arvor, le petit cinéma de quartier issu d'un "patro" rennais, est expulsé en 1982 de la rue Saint-Hélier, par l'archevêché, pour avoir projeté à l'écran son « Droit à la différence », et devient un cinéma dans la ville.
Séquence cinéphile
Des cinéphiles convaincus ont semé l'amour du cinéma dans la ville. Avec la FLECC, La FOL, les ciné-clubs, des animateurs rennais ont formé des générations à la lecture de l'image. Depuis « La chambre noire », des années 50-70, en passant par le « Club Image », jusqu'à « Clair-obscur », amateurs et professionnels continuent à promouvoir le 7e art, enseigné au département Art et Spectacle de l'Université Rennes 2. Une fresque séculaire qui se déroule comme un film en couleur. -
Les pionniers de la photographie
Jacques Delanoe
- FeniXX réédition numérique (Terre de Brume Éditions)
- 16 Janvier 2019
- 9782402624497
Ce sont les inventeurs, les pionniers et les premiers virtuoses d'une technique et d'un art nouveaux.
Depuis les précurseurs oubliés, jusqu'aux créateurs les plus illustres, de Bayard à Disdéri, et de Daguerre à Nadar, Jacques Delanoë, en collectionneur passionné, nous fait pénétrer dans l'intimité de ces fabuleux inventeurs, en rassemblant dans cet ouvrage, autour de leurs notices biographiques, de leurs portraits, et de leurs caricatures, le meilleur de leurs oeuvres. Ainsi, nous voyons défiler, au long des pages de ce livre, Gambetta et Sarah Bernhardt, Napoléon III et Liane de Pougy, Thiers et George Sand, Jules Favre, Alexandre Dumas, Michelet, Gustave Eiffel, et beaucoup d'autres, avec des nuances et des expressions, que les livres d'Histoire ne nous avaient jamais restituées.
Bref, le précieux album d'une famille : celle de tous ceux et de toutes celles, qui participèrent au prodigieux essor du XIXe siècle. -
Chacun porte en lui une part de secret qu'il garde enfouie...
Margot en est intimement persuadée lorsqu'elle se lance dans la quête de ses origines et remonte le fil ténu de la mémoire, au milieu des ruines de la ville où elle a toujours vécu. Mais ce mystère conduit parfois au massacre et au meurtre. Et, bien malgré elle, épaulant ses anciens collègues policiers, Margot se retrouve sur la piste de véritables monstres, fruits de terribles secrets plongeant leurs racines dans les pires moments du passé. Projetée parmi ces êtres d'apparence anodine, qui parfois nous ressemblent, il lui faudra pour survivre, déceler ceux qui tuent ou enlèvent des femmes dans les desseins les plus sordides... Mais peut-être que le plus inquiétant n'est pas là...
Un thriller haletant avec comme toile de fond des secrets de famille
EXTRAIT
Maurice Le Borgne se frotta les yeux, puis referma le dossier qu'il lisait pour la vingtième fois en deux jours. C'était assez pour ce soir. Il allait se lever mais soudain, le regard trouble, il sortit une photo d'un tiroir et contempla longuement la jeune fille bronzée qui posait. Dix-sept ans, presque dix-huit...
Il soupira. Il devait se dépêcher. Il avait promis à Josette qu'il serait à la maison avant minuit pour fêter la nouvelle année... Mais il y avait cette fille, elle le hantait... L'étage était silencieux. Josette attendait surement. Les petits étaient devant la télé à regarder une cassette et Sabrina, l'ainée, restait surement enfermée dans sa chambre. Elle avait demandé à passer la nuit du 31 avec des copains, mais il avait refusé. Il la trouvait trop jeune. Dix-sept ans. Comme Karine sur la photo... Il n'avait pas vu le temps passer. Son boulot le prenait tant, que les enfants grandissaient sans qu'il s'en aperçoive. Les premiers mois bien sûr, il voyait les transformations. Mais tout à coup le bébé se mettait à marcher à quatre pattes, bientôt il ne fallait plus qu'un doigt pour le faire traverser la maison sur ses jambes et un jour, on devait déjà l'amener à l'école. -
Une seule mission : survivre après la terrible invasion d'un virus exterminateur.
Depuis que sa famille et ses amis ont été décimés par un virus mortel, la jeune Casca mène une existence solitaire dans la station souterraine qui l'a vue naître. Son quotidien est rythmé par les réparations des machines qui la maintiennent en vie. Mais une fillette ne peut entretenir seule un immense abri prévu pour accueillir des centaines d'habitants. Les unes après les autres, les machines finissent par tomber en panne. Le jour où le système de survie lâche à son tour, Casca n'a plus le choix : elle doit abandonner la station... Le problème, c'est qu'en surface le monde n'est plus qu'un désert aride depuis que les pluies de bombes nucléaires ont rasé les villes et irradié les sols. Du moins, c'est ce qu'on a toujours raconté à Casca qui va découvrir, à son grand étonnement, que l'Homme est capable de s'adapter, d'évoluer... mais surtout de régresser.
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EXTRAIT
Vous dire mon nom me paraît bien futile, car, depuis le temps que j'erre dans les landes désolées et ravagées de ce que les autochtones appellent l'Après-Monde, on m'a désignée de bien des façons différentes. La Marcheuse, l'Étrangère, l'Ombre Furtive et l'Errante sont quelques-uns des sobriquets dont on m'a affublée au fil des ans et des villes. Néanmoins, puisque la politesse est l'une des rares choses que ma mère ait pu me transmettre avant de disparaître, il convient de vous apprendre mon nom. À ma naissance, mes parents m'avaient baptisée Casca. Je n'avais pas douze ans quand ils sont morts, tout comme le reste de ma famille, mes amis et la totalité des gens de mon entourage.
À cette époque, d'aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours vécu dans ce labyrinthe de couloirs et de pièces étroites, ce dédale souterrain censé me protéger de je ne savais quel danger invisible et j'avais tellement arpenté ses corridors bétonnés, remplis de tubulures métalliques, éclairés par une multitude de guirlandes clignotantes, que j'avais l'impression que cet enchevêtrement de niveaux superposés était devenu une extension de moi-même. Je pouvais l'entendre respirer à travers les tuyaux du système d'aération, je savais quand il grondait de colère, et je comprenais même ses envies de plus en plus pressantes de se reposer.
Cette maison souterraine, enfouie des dizaines de mètres sous la surface du monde foulé autrefois par les hommes, s'appelait l'abri 101-42-1, et c'était le seul endroit que je connaissais. C'était mon chez moi. Petite, j'aurais tout donné pour m'en extraire afin de partir à l'aventure. Je me sentais l'âme d'une exploratrice.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Un chef d'oeuvre dont on attend la suite avec impatience. - Culture remains
Un style d'écriture autant percutant que fluide et très agréable à lire. Une histoire qui pourrait être vraie. - Chroniques étoilées
À PROPOS DE L'AUTEUR
Geoffrey Claustriaux est un jeune auteur belge, admirateur fervent des romans de Howard Phillips Lovecraft et Stephen King. Il rédige également des critiques de cinéma, plus particulièrement sur les films d'horreur, de science-fiction et fantastiques. -
Promenades au pays des hobbits ; 7 itinéraires dans la comté de J. R. R. Tolkien
Jean-rodolphe Turlin
- Terre de Brume
- 26 Février 2015
- 9782843625459
Quel lecteur du Seigneur des Anneaux n'a pas déjà songé à marcher dans les pas de Bilbon, de Frodon ou de Tom Bombadil sur les chemins de l'aimable pays des Hobbits ?
Souvent traversée et quittée en hâte par des personnages préoccupés par leurs propres quêtes, la Comté de J.R.R. Tolkien (1892-1973) méritait qu'on s'y attarde un peu. Quel lecteur ne s'est pas étonné de l'apparence de réalité qu'offre ce monde rural imaginaire pourtant si familier et si parfaitement cohérent ? En passant par les agréables sentiers de la géographie, de la toponymie, de l'onomastique, à la rencontre de mots exprimés dans des langues historiques ou imaginaires, les Promenades au Pays des Hobbits offrent au lecteur sept itinéraires à travers la Comté, dans ses villages, ses collines, ses forêts, le long de ses rivières et de ses étangs cernés de joncheraies. Autant de motifs qui se côtoient et se répondent d'un texte à l'autre, de romans en poèmes, en formant les somptueux tableaux campagnards d'un univers secondaire qui évoque fortement une Angleterre rurale chère aux souvenirs de J.R.R. Tolkien, dont on célèbre cette année les 120 ans de sa naissance
Une escapade racontée par Rodolphe Turlin sur les traces de Bilbon et autres Hobbits.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Admirateur de longue date et lecteur attentif de J.R.R. Tolkien et de l'ensemble de son oeuvre, Jean-Rodolphe Turlin s'est spécialisé depuis la fin des années quatre-vingt-dix dans l'étude du petit univers des Hobbits auxquels il a consacré plusieurs articles sur internet. Il fait également partie des contributeurs du Dictionnaire Tolkien, publié aux éditions du C.N.R.S
EXTRAIT
Au hasard d'une promenade champêtre, un vieil orme au feuillage dense surgit devant moi, surplombant le détour du chemin que je m'apprêtais à parcourir. Témoin rare d'un autre temps et survivant de son espèce décimée par la maladie, l'orme centenaire domine l'allée rustique de son houppier royal et presque surnaturel, comme autrefois ses semblables trônaient au coeur de nombreux villages. Ses feuilles bruissent sous un vent à peine perceptible, invitant l'intrus que je suis à apprécier la douce mélodie de la nature. Un couple de racines sort du talus mousseux comme deux accoudoirs d'un confortable fauteuil. Séduit et confiant, je m'installe.