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SYLVIE COHEN
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Ora, une femme séparée depuis peu de son mari Ilan, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle tant redoutée : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s'est porté volontaire pour " une opération d'envergure " de vingt-huit jours dans une ville palestinienne. Comme pour conjurer le sort, elle décide de s'absenter durant cette période : tant que les messagers de la mort ne la trouveront pas, son fils sera sauf. La randonnée en Galilée qu'elle avait prévue avec Ofer, elle l'entreprend avec Avram, son amour de jeunesse, pour lui raconter son fils. Elle espère protéger son enfant par la trame des mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier.
À travers le destin bouleversant d'une famille qui tente à tout prix de préserver ses valeurs et ses liens affectifs, l'auteur nous relate l'histoire de son pays de 1967 à nos jours et décrit avec une force incomparable les répercussions de cet état de guerre permanent sur la psyché des Israéliens, leurs angoisses, leurs doutes, mais aussi la vitalité, l'engagement, et l'amour sous toutes ses formes.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés, d'essais engagés qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale dont Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands. Il est officier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen
La réception internationale :
" Une femme fuyant l'annonce est un livre d'une force et d'une intensité extraordinaires, c'est LE chef-d'œuvre de David Grossman. Flaubert a créé son Emma, Tolstoï son Anna, et à présent Grossman a son Ora – un être pleinement vivant, parfaitement incarné. J'ai dévoré ce long roman dans une sorte de transe fiévreuse. Sidérant, magnifique, inoubliable. " Paul Auster
" Parmi tous les écrivains que j'ai lus, David Grossman est sans doute le plus doué. Doué, non pas seulement de par son imagination, son énergie, son originalité, mais parce qu'il accède à ce qui est proprement indicible, parce qu'il sait lire à l'intérieur d'un être et découvrir la singulière essence de son humanité. " Nicole Krauss
" Un livre d'une richesse abondante, plein d'angoisse et de présages funestes, mais aussi plein d'une force vitale ancestrale. Grossman pénètre au plus profond des âmes de ses personnages et leur insuffle la vie. " La Repubblica
" David Grossman évoque à la perfection la passion amoureuse et la sensualité, l'amitié masculine et les délicates nuances du quotidien dans un pays affaibli par la violence et la peur. " Die Welt
David Grossman est officier de l'ordre des Arts et des Lettres. En 2010, il a reçu le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands, la plus haute distinction littéraire allemande.
Pour Une femme fuyant l'annonce, David Grossman a reçu la J.J Greenberg Memorial Award décerné par le National Jewish Book Award, prestigieux prix nord-américain.
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Au jeu de la mort, personne ne gagne jamais.Le royaume des Six Îles a une tradition ancestrale. Chaque année, les citoyens viennent risquer leur vie lors du Festival des Prédictions. S'ils gagnent, leur voeu le plus cher deviendra réalité. S'ils échouent, le roi volera leur âme.
Héritière d'une famille maudite, Selestra aimerait utiliser ses pouvoirs afin de faire le bien. Au lieu de cela, elle est condamnée à passer son existence à prédire la mort de tous ceux qu'elle touche et à les déposséder de leur âme.
Nox est le meilleur soldat de la Dernière Armée. Prêt à tout pour venger la mort de son père, il décide de risquer son âme et d'affronter la mort pour assassiner le roi et ses sorcières... à commencer par Selestra.
Aucun d'eux n'avait prévu de voir son avenir lié à l'autre, pourtant, ils vont devoir s'associer pour survivre. Réussiront-ils à tromper la mort ?
Traduit de l'anglais par Sylvie Cohen -
"Les clés. Ne les perdez pas. Voici celle de la maison et celle de votre chambre. Défense absolue d'inviter quelqu'un, homme ou femme. Encore une chose : vous me signerez, ici, que vous vous engagez à ne parler de nous à personne. Même pas aux membres de votre famille. Vous n'évoquerez jamais ce que vous faites chez nous."
Jérusalem, 1959. Contre la promesse d'un logement et d'un petit salaire, l'étudiant Shmuel s'engage à tenir compagnie à Gershom Wald, un vieil homme fantasque passionné par la question arabe et l'histoire du sionisme. Dès son arrivée, Shmuel rencontre Atalia, une femme un peu plus âgée que lui, qui vit sous le même toit. Fasciné par sa beauté et son mystère, il découvre bientôt qu'un douloureux secret la lie à Wald. -
"On meurt plus par amour qu'à cause de la drogue. On devrait peut-être prévoir une cure de désintoxication pour ça aussi."
À Tel-Kedar, petite ville du désert israélien, Noa, professeure de littérature, voit son couple se déliter. Lorsque l'un de ses élèves meurt brutalement d'une overdose, Noa reste désemparée. Mais le père de l'adolescent décide de financer un centre de désintoxication, et d'en confier la responsabilité à l'enseignante. Elle se lance à corps perdu dans cette cause. Pour surmonter sa culpabilité de ne pas avoir deviné le malaise de l'adolescent ? Par dépit de ne pas avoir d'enfants ? Peu à peu, le projet réveille les fêlures du couple et exacerbe les tensions de la communauté. -
"Cela ne se faisait pas de disparaître sans un geste, après ces longues années. Encore que, après tout, quelle importance ? Ne pouvait-il s'évanouir sans laisser de trace ?"
Après la mort de son épouse, Joël Raviv quitte brutalement ses fonctions au sein des services secrets israéliens. Désormais à la retraite, il s'installe dans un appartement de la banlieue de Tel-Aviv avec sa fille épileptique. Alors qu'il a voué sa vie à décrypter les secrets des autres, Joël bute sur le mystère de sa propre existence. Parviendra t-il à surmonter la tragédie qui l'accable pour créer un lien avec les siens ? -
Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.
L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikha ? Ben Gourion est Premier Ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutsniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d'envoyer son fils Yotam faire des études à l'étranger - chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz - et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ?
Mais même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de coeur prennent parfois toute la place. Yoev Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s'installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d'affection pour l'ex-femme de son amant Boaz ? A Yikha comme ailleurs, l'on se débat avec ses chagrins d'amour et ses désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, l'on n'est jamais seul...
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude. -
Un fusil, une vache, un arbre et une femme
Meir Shalev
- Gallimard
- Folio
- 28 Février 2019
- 9782072828935
En 1930, le jeune Ze'ev Tavori quitte sa Galilée natale pour s'installer dans un nouveau village au sud du mont Carmel, avec «tout ce dont un homme a besoin» : un fusil, une vache, un arbre et une femme. Mais dès la première année, son mariage tourne mal. Depuis, personne n'a jamais osé parler de ce qui a pu se passer en cet hiver 1930, mais la colère et la vengeance de Ze'ev ont marqué les Tavori sur plusieurs générations. Seule sa petite-fille Ruta, enseignante à l'esprit rebelle, connaît l'ampleur du drame qui a frappé sa famille. Lorsqu'elle est à son tour touchée par une tragédie, Ruta choisit de ne plus se taire.
Meir Shalev évoque les grands thèmes de l'Ancien Testament - amour et trahison, résilience et expiation -, depuis la Palestine mandataire jusqu'à l'Israël d'aujourd'hui, où le pardon devient possible. -
Ma grand-mère russe et son aspirateur américain
Meir Shalev
- Gallimard
- Folio
- 10 Septembre 2014
- 9782072552007
Banni de la famille après son installation en Californie, l'oncle Yeshayahou concocte un plan diabolique pour secouer son frère et sa belle-soeur Tonia, la grand-mère du narrateur, installés au mochav de Nahalal, une coopérative agricole de Galilée. Après la révolution d'Octobre, et alors qu'une importante partie de la communauté juive quitte la Russie pour émigrer en Palestine, se développe une défiance toujours plus grande vis-à-vis de l'Amérique au sein des communautés socialistes de la région. Autant dire que l'oncle - qui se fait maintenant appeler Sam - est considéré comme le traître de la dynastie, un vulgaire capitaliste essayant de se racheter par l'envoi d'enveloppes pleines de dollars.
Il connaît l'obsession de la grand-mère Tonia pour la propreté et décide de lui envoyer le tout dernier modèle d'aspirateur. Personnage à part entière, l'aspirateur nommé sweeper devient le moteur des histoires familiales, des tensions intergénérationnelles, et des anecdotes les plus folles. C'est que l'objet magique possède en réalité un secret. Grand-mère Tonia découvre avec stupeur que la saleté n'a pas disparu de son appartement mais s'est confortablement installée dans le ventre du cheval de Troie. Immédiatement enfermé dans la salle de bains et recouvert d'un linceul blanc, il restera cloîtré quarante années avant de revoir la lumière et finalement se volatiliser.
Plusieurs versions de sa disparition existent, mais peu importe les variantes, Meir Shalev met ici en scène sa vision de l'écrivain, un conteur qui s'applique à raconter l'incroyable sur le terreau de la réalité. Il nous plonge avec une légèreté jouissive dans son invraisemblable histoire familiale et dégage ainsi avec une grande finesse les ambiguïtés de la société israélienne naissante. -
Une page blanche, un début de roman. Comment démarrer une histoire ? Comment trouver les premiers mots et entraîner le lecteur avec soi ? La lecture est un jeu qui exige la participation active du lecteur, avec son expérience, sa candeur, sa perspicacité, son ingéniosité. Les pactes introductifs jouent parfois à cache-cache, manquent à leur promesse, la tiennent inopinément, invitent à entrer dans un labyrinthe... Il faut savoir déjouer les pièges, lire entre les lignes.
C'est dans cet univers d'incipit de grands romanciers tels Kafka, Gogol, Gabriel García Márquez, Tchekhov, Elsa Morante et bien d'autres qu'Amos Oz nous entraîne avec L'histoire commence, véritable introduction à l'apprentissage de la lecture "au ralenti". -
Le grand écrivain Amos Oz, récemment disparu, s'est intéressé à la figure du traître toute sa vie - comme son oeuvre romanesque en témoigne. Dans un discours prononcé à Berlin en 2017, il a voulu revenir sur le plus célèbre d'entre eux, et réfléchir au rôle qu'a joué la prétendue trahison de Jésus par Judas dans la naissance de l'antisémitisme chrétien. Il se fait conteur en nous présentant une version alternative de l'histoire connue, et en nous interrogeant sur les liens entre les deux grandes religions monothéistes que sont le judaïsme et le christianisme. Sa réflexion est iconoclaste, irrévérencieuse, romanesque, mais toujours nourrie d'une connaissance profonde des textes fondateurs des deux religions.
Cet ouvrage, le premier inédit publié depuis le décès d'Amos Oz en décembre 2018, condense une certaine philosophie du dialogue qui était au coeur de l'oeuvre et de l'engagement d'Amos Oz. Sa parole demeure d'une actualité brûlante.
En préambule, la rabbin Delphine Horvilleur s'adresse directement à l'auteur disparu, dans une émouvante lettre. Elle nous offre un éclairage passionnant de la conférence d'Amos Oz, en nous parlant des prophètes et des traîtres, du rôle de la littérature dans nos vies, et du besoin de dialogue pour surmonter les fanatismes de toute sorte.
Traduit de l'anglais par Sylvie Cohen -
Plutôt mourir que de devenir mère...
Un tueur en série sévit à Tel-Aviv. Chaque victime est retrouvée ligotée, un poupon entre les mains, le mot " mère " inscrit sur son front.
Sheila Heller, spécialiste de la Bible, connaît les victimes. Elle connaît aussi la nature du pacte qu'elles ont conclu vingt ans plus tôt, lorsqu'elles ont décidé de devenir les " Autres ". Et elle sait qu'elle pourrait bien être la prochaine sur la liste.
Ce qu'elle ignore, en revanche, c'est qui peut être à l'origine de ces crimes rituels macabres. D'autant qu'aux yeux de la police, tout l'accuse...
Un thriller aux accents féministes, qui soulève la question de la maternité dans un pays où celle-ci demeure une évidence, voire un devoir. -
Au coeur de la vallée de Jezréel, dans le nord d'Israël, Meir Shalev cultive son jardin bien-aimé. De sa plume, il donne vie à cette parcelle de terre, évoque les couleurs, les parfums et les sons qui la peuplent, au rythme des saisons qui défilent. Il décrit les paysages, mais converse aussi avec les vrais propriétaires du lieu : oiseaux, hérissons et autres amis. Dans cette collection d'impressions sur son jardin sauvage, l'amour de ce jardinier passionné pour son terrain dont il connaît tous les recoins transparaît à chaque ligne.
Tout en distillant avec humour anecdotes et conseils, Meir Shalev invite à une méditation sur ce que la nature peut nous apprendre de nous-mêmes. -
Rien n'est encore joué ; la dernière conférence
Amos Oz
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 12 Novembre 2020
- 9782072888915
Le 2 juin 2018, à l'université de Tel-Aviv, Amos Oz donne sa dernière conférence. Il est gravement malade, conscient de sa fin imminente, et ses paroles résonnent comme un testament politique. Fervent défenseur de la paix, il plaide pour la solution à deux États au Moyen-Orient, leitmotiv de son oeuvre et de ses combats.
' Si nous ne créons pas ici deux États, et vite, nous nous retrouverons avec un seul. Et ce ne sera pas un État binational. Cette bête curieuse n'existe pas. Ce sera tôt ou tard un État arabe, du Jourdain à la mer. '
Très tôt, Amos Oz avait souligné le danger que courrait le peuple juif s'il se retrouvait minoritaire. Clairvoyant, il fait néanmoins preuve d'un optimisme indéfectible, et exhorte le peuple israélien à prendre son destin en main car, répètet-il en reprenant une expression de l'écrivain Yosseph Hayim Brenner, ' rien n'est encore joué '. -
Conversations sur l'écriture, l'amour, la culpabilité et autres menus plaisirs
Amos Oz, Shira Hadad
- Gallimard
- Hors série Littérature
- 10 Février 2022
- 9782072889134
Dans ce dialogue amical avec son éditrice Shira Hadad, Amos Oz se raconte. Celle-ci l'interroge sur son processus créatif, sur l'écriture, tout en l'amenant à évoquer sa vie, son passé. Comme assis à leur côté, nous découvrons certaines pensées intimes d'Amos Oz, le regard qu'il porte sur ses oeuvres, les thèmes qui l'ont occupé. Se dessine alors, à travers cet échange sincère, un autoportrait riche et tout en nuances d'un des plus grands écrivains de la litté rature israélienne.
"Ce livre montre Amos Oz tel que ses amis le connaissaient : ouvert, extraordinairement ironique et amusant."
David Grossman -
Jérusalem à la fin des années 40, au crépuscule du mandat britannique sur la Palestine. Un jeune adolescent surnommé 'Profi' joue au résistant en lutte contre l'occupant anglais, en rêvant de prouesses militaires et de sacrifice héroïque. À l'été 1947, ce garçon fanatisé par la rhétorique guerrière se lie d'amitié avec le sergent Dunlop, comptable de la police britannique : une bonne pâte d'homme, timide, trop gros et éternellement distrait, qui aime la Bible, admire le peuple juif et partage la passion de Profi pour le langage. Le sergent lui donne des cours d'anglais en échange de leçons d'hébreu, lui apprend à démythifier les héros bibliques et à regarder d'un autre oeil les Arabes. Trahison... ou rédemption ?
Un roman initiatique à la fois simple et profond, léger et grave, ironique et tendre. -
Chers fanatiques ; trois réflexions
Amos Oz
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 4 Octobre 2018
- 9782072785672
« Combattre les extrémistes ne veut pas dire les anéantir tous, mais plutôt contrôler le petit fanatique qui se cache en nous. »
« Ces trois articles n'ont pas été rédigés par un expert ni un spécialiste, mais par un auteur dont l'engagement s'accompagne de sentiments mitigés » : c'est ainsi que le grand romancier israélien Amos Oz présente ce recueil d'essais, nés à l'occasion de conférences données depuis 2002.
Il y propose une réflexion géopolitique qui se nourrit aussi bien d'analyses historiques, d'interprétations bibliques que d'anecdotes personnelles, afin d'exposer sa lecture du fanatisme, dans toutes ses acceptions possibles, et ses éventuels recours. Car Amos Oz, fervent défenseur de la paix et de la solution à deux États au Moyen-Orient, se refuse aux simplifications.
Dans ce recueil qui peut se lire comme un prolongement de Aidez-nous à divorcer (2004), Comment guérir un fanatique (2006), et Juifs par les mots (2014), l'écrivain se saisit de l'actualité de son pays pour esquisser des pistes prudentes, et désormais teintées d'un certain pessimisme. Conscience intellectuelle et porte-voix du mouvement « La paix maintenant » depuis 1978, Amos Oz ne dissimule pas ses réserves sur les choix récents faits par le gouvernement de son pays, ni sa crainte de leurs conséquences dans les années à venir.
Soixante-dix ans après la proclamation de l'État d'Israël, ces trois textes nous interrogent sur les racines humaines du fanatisme et nous invitent à considérer, malgré tout, ce que des peuples qui se déchirent peuvent avoir en commun. -
" Qui suis-je ? Qui suis-je ?" s'interroge Nono Fayerberg, fils d'un célèbre policier de Jérusalem.
Pourtant quand, à la veille de son treizième anniversaire, il monte dans le train pour se rendre chez son oncle, il ne se doute pas qu'il n'arrivera jamais à sa destination.
Car dès l'instant où l'enfant rencontre le mystérieux et séduisant Félix, l'inconnu l'entraîne dans une aventure fantastique, avec détournement de train, kidnapping à bord d'une fabuleuse Bugatti – la seul en Israël ! –, dîner en resquille, fuite nocturne pour échapper à la police, visible à la célèbre actrice Lola Chiperolla.
Mais qui est Félix Glick. Comment est-il si bien informé sir Nono et ses parents, notamment Zohara, la mère qu'il n'a jamais connue ? Pourquoi nourrit-il une telle haine à l'égard de son père ? Dans quel but secret l'embarque-t-il dans cette course folle à travers le pays ?
Tel est le périple, véritable voyage initiatique au terme duquel Nono parviendra à résoudre toutes les énigmes, obtenir la réponse à sa question " Qui suis-je ? " et exaucer son vœu le plus cher.
En bref, il sera devenu un homme.
David Grossman nous offre ici un livre magique, pétillant d'invention. Rarement un écrivain aura su avec autant de vérité, de poésie et de jubilation restituer le monde de l'enfance, pour le plus grand bonheur des adultes.
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La symphonie de Leningrad
Sarah Quigley
- Mercure de France
- Bibliothèque étrangère
- 10 Septembre 2013
- 9782715234666
Il abaissa sa baguette tandis que les premiers accords, pleins et assurés, s'élevaient dans la salle poussiéreuse. Les trompettes et les timbales dominèrent la ligne mélodique des cordes, avec leur motif de deux notes, lancinant et répétitif... Puis il y eut des entrées loupées, quelques solos bâclés. Elias fut saisi de panique. Un musicien blêmit et s'affala sur sa chaise. Mais portée par son élan, la musique roulait comme un rocher sur une pente douce. Il se contentait de la guider, la retenir, l'empêcher de s'emballer... La symphonie menait sa propre vie... En juin 1941, après la brutale rupture du pacte germano-soviétique, Leningrad va être assiégé. Au fil de plus de neuf cents jours, une terrible pénurie s'installe, les bombardements se multiplient. Les habitants meurent de faim par milliers. Dmitri Chostakovitch, qui vit à Leningrad, travaille alors à sa Septième Symphonie, dans laquelle il va magnifiquement intégrer le bruit des canons, des bombes et des sirènes d'alarme. Et Staline, qui surveille étroitement les artistes, a une idée : la faire jouer en disposant des haut-parleurs en direction de la ligne de front, afin que les Allemands pensent que si les Russes sont encore capables de faire de la musique, c'est qu'ils ne sont pas près de se rendre. Hâves, décharnés, les musiciens doivent trouver l'énergie nécessaire pour donner ce concert exceptionnel...
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Quand, en vacances à Key West (Floride), Sara se fait poser un lapin par son petit copain, elle décide d'engager un pompier local pour jouer le fiancé idéal auprès de sa famille... Le roman idéal à lire sur la plage ! " Une superbe romance contemporaine saupoudrée d'un zest latino. " Publishers Weekly
" De l'émotion, de l'humour et des personnages attachants. Un sans-faute. " Booklist
Sara, influençeuse mode et beauté sur les réseaux sociaux, a un problème. Et de taille ! Elle doit rejoindre sa famille à Key West pour les vacances. Mais son petit ami lui fait faux bond au dernier moment.
Comment dès lors affronter les questions de ses frères - et de leurs épouses si parfaites - et de ses parents ? Qui tous s'attendaient à rencontrer le futur époux de la petite rebelle de la famille...
Et si Luis, ce beau sapeur-pompier en congés forcés rencontré sur le tarmac de l'aéroport, se transformait en gendre idéal ?
Voilà la bonne idée de Sara - ou pas... Après tout, pourquoi les rêves ne se réaliseraient-ils pas sous le soleil de Key West ? -
Michael Yoffé, né à peu près en même temps que l'État d'Israël, se fait le narrateur de sa propre vie, et plus encore, le commentateur de l'histoire de ses parents, grands-parents, oncles et tantes, tous vivant dans une grande propriété agricole fondée par le clan. Car chez les Yoffé, on n'oublie rien, sauf 'quand il y a épanchement de sperme, de sang ou de lait'. En plus de cette caractéristique partagée par toute la famille, Michael est doté d'une anomalie anatomique très particulière, à l'origine de sa sensibilité extrême : sa fontanelle ne s'est jamais refermée.
Le récit haut en couleurs de ce narrateur pas comme les autres, éternellement amoureux de la femme qui lui a sauvé la vie lorsqu'il avait cinq ans, et néanmoins marié à l'énergique Alona et père de jumeaux, nous plonge dans une saga familiale dont les rebondissements parfois extravagants épousent les méandres de la jeune histoire israélienne. Grande fresque hyperréaliste et baroque à la fois, Fontanelle emporte le lecteur dans une verve comique irrésistible pour nous offrir un bonheur de lecture rare. -
La soumise Tome 6 : l'impudique
Tara Sue me
- Hachette Fictions
- Fiction - Red Velvet GF
- 3 Février 2016
- 9782501114271
Elle est prête à tout, et bien plus encore...
Depuis quelque temps, Nathaniel n'est plus le Maître exigeant qui sait satisfaire tous les désirs de sa soumise avant même qu'elle les formule. Avide de sensations inédites, Abby se demande si Nathaniel saura la pousser au-delà de ses limites.
Et si Nathaniel sait que sa femme lui appartient corps et âme, il ne peut ignorer le plaisir qu'elle éprouve à évoluer dans leur nouvelle communauté. Ses membres ont d'ailleurs invité Nathaniel à en prendre le leadership pour la conduire vers un niveau supérieur. Nathaniel accepte d'assumer ce nouveau rôle, tout en luttant pour préserver sa relation avec Abby et la combler.
Mais fois-ci, repousser les limites de leurs jeux pourraient être un vrai danger pour leur couple. -
After dark Tome 1 : angel after dark
Kahlen Aymes
- Hachette Fictions
- Fiction - Red Velvet GF
- 15 Mars 2017
- 9782501123617
Profiler et psycho-clinicienne de son état (l'une des plus brillantes de Chicago), le Dr Angeline Hemming, une jeune femme à la beauté incendiaire, est reconnue pour son sérieux et ses compétences.
En échange de publicité au secours des causes humanitaires qu'elle soutient, elle anime une émission radio de questions-réponses avec les auditeurs sur leur vie de couple et leurs relations amoureuses.
Alexander Avery, un homme d'affaires aussi séduisant que brillantissime, refuse toute implication sentimentale. Furieux que sa petite amie du moment (avec qui il entretient une relation de convenance) ait appelé Angeline pour vider son sac, il prend à partie l'animatrice, qu'il accuse de donner des conseils bidons.
S'ensuit entre ces deux fortes têtes une bataille d'ego sur tous les plans, intellectuel, émotionnel, sentimental et... sexuel. Commence alors une lutte continuelle et acharnée pour un oui pour un non, chacun s'arc-boutant sur ses convictions qui donnent un sens à leur vie.
Vol. 2 à paraître en mai
Vol. 3 à paraître en août -
1967, Beit-haKerem, un quartier populaire de Jérusalem. L'Histoire et les canons de la guerre des Six-Jours résonnent au loin mais Aharon Kleinfeld ne les entend déjà plus. Second enfant solitaire d'une famille de réfugiés juive-polonaise, cet adolescent de quatorze ans qui vient de fêter sa bar mitzvah vit replié sur lui-même, protégé du monde extérieur qu'il juge menaçant.
Pendant deux ans, entre 1965 à 1967 et en marge des péripéties de l'Histoire, entre sa douzième et sa quatorzième année, Aharon écoute, observe la réalité quotidienne de son environnement où il ne voit que laideur, violence, mort, et se débat avec les pulsions de sa sexualité juvénile si envahissante. Il se refuse alors à grandir, rejette l'idée de vivre selon la " grammaire " que dictent aux hommes les choses de la vie, et se réfugie dans sa " grammaire intérieure " qu'il forge pour vivre son histoire, son " présent continu " qui l'éloigne chaque jour un peu plus du monde adulte.
Un roman surprenant et émouvant, adapté à l'écran par Nir Bergman sous le titre La Grammaire intérieure, Grand Prix du Festival du film de Tokyo en 2010.
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés, dont le magnifique Une femme fuyant l'annonce (2011), d'essais engagés qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale, tel Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. Officier de l'ordre des Arts et des Lettres, il a reçu en 2010 le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands, la plus haute distinction littéraire en Allemagne.
Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen