Editions Le Mono
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On s'est beaucoup occupé des effets de l'attention, mais très peu de son mécanisme. Le travail présenté dans ce livre permet de combler cette lacune et aide à comprendre la psychologie de l'attention. L'objet de ce travail, c'est d'établir et de justifier les propositions suivantes : Il y a deux formes bien distinctes d'attention l'une spontanée, naturelle; l'autre volontaire, artificielle. La première, négligée par la plupart des psychologues, est la forme véritable, primitive, fondamentale, de l'attention. La seconde, seule étudiée par la plupart des psychologues, n'est qu'une imitation, un résultat de l'éducation, du dressage, de l'entraînement. Précaire et vacillante par nature, elle tire toute sa substance de l'attention spontanée, en elle seule elle trouve un point d'appui. Elle n'est qu'un appareil de perfectionnement et un produit de la civilisation. L'attention, sous ses deux formes, n'est pas une activité indéterminée, une sorte d' «acte pur» de l'esprit, agissant par des moyens mystérieux et insaisissables. Son mécanisme est essentiellement moteur, c'est-à-dire qu'elle agit toujours sur des muscles et par des muscles, principalement sous la forme d'un arrêt; et l'on pourrait choisir comme épigraphe de cette étude la phrase de Maudsley : «Celui qui est incapable de gouverner ses muscles est incapable d'attention.» « Dès à présent et sans sortir des généralités, nous pouvons ... arriver à définir l'attention. Si nous prenons un homme adulte, sain, d'intelligence moyenne, le mécanisme ordinaire de sa vie mentale consiste en un va-et-vient perpétuel d'événements intérieurs, en un défilé de sensations, de sentiments, d'idées et d'images qui s'associent ou se repoussent suivant certaines lois. À proprement parler, ce n'est pas, comme on l'a dit souvent, une chaîne, une série, mais plutôt une irradiation en plusieurs sens et dans plusieurs couches, un agrégat mobile qui se fait, se défait et se refait incessamment. Tout le monde sait que ce mécanisme a été très bien étudié de nos jours et que la théorie de l'association forme l'une des pièces les plus solides de la psychologie contemporaine. Non que tout ait été fait; car, à notre avis, on n'a pas assez tenu compte du rôle des états affectifs comme cause cachée d'un grand nombre d'associations. Plus d'une fois il arrive qu'une idée en évoque une autre, non en vertu d'une ressemblance qui leur serait commune en tant que représentations, mais parce qu'il y a un même fait affectif qui les enveloppe et qui les réunit. Il resterait aussi à ramener les lois de l'association à des lois physiologiques, le mécanisme psychologique au mécanisme cérébral qui le supporte mais nous sommes bien loin de cet idéal. L'état normal, c'est la pluralité des états de conscience ou, suivant une expression employée par certains auteurs, le polyidéisme. L'attention est l'arrêt momentané de ce défilé perpétuel, au profit d'un seul état c'est un monoïdéisme. Mais il est nécessaire de bien déterminer dans quel sens nous employons ce terme. L'attention est-elle la réduction à un seul et unique état de conscience? Non; l'observation intérieure nous apprend qu'elle n'est qu'un monoïdéisme relatif, c'est-à-dire qu'elle suppose l'existence d'une idée maîtresse attirant tout ce qui se rapporte à elle et rien d'autre, ne permettant aux associations de se produire que dans des limites très étroites et à condition qu'elles convergent vers un même point. Elle draine à son profit, du moins dans la mesure possible, toute l'activité cérébrale. »
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Ce best-seller permet de mieux comprendre nos civilisations et en expliquer les fondements, ainsi que les multiples évolutions. Il permet aussi de cerner comment la psychologie des foules influence les décisions des dirigeants. Une force, difficilement contrôlable qui peut parfois être destructrice ou héroïque. Il est précédé par une chronique de Guy de Maupassant qui, par son analyse pertinente et réaliste de la foule, permet de préparer l'esprit pour comprendre les ressorts conscients ou inconscients des comportements collectifs tels que décrits par Gustave Le Bon.
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Psychologie de la vie sexuelle
Richard von Krafft-ebing
- Editions Le Mono
- 1 Février 2012
- 9782919084401
Peu de personnes se rendent exactement compte de la puissante influence que la vie sexuelle exerce sur les sentiments, les pensées et les actes de la vie intellectuelle et sociale. Ce livre aborde la psychologie de la vie sexuelle dans ses aspects les plus divers; et permet de comprendre les manifestations sexuelles à travers différents faits physiologiques.
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Du sommeil et du somnambulisme
Charles Leveque, Jean-Joseph Menuret
- Editions Le Mono
- 17 Mai 2018
- 9782366596601
Comment il se peut qu'un homme enseveli dans un profond sommeil, entende, marche, écrive, voie, jouisse en un mot de l'exercice de ses sens, et exécute avec justesse divers mouvements ?
Comment l'on peut éprouver des sensations sans que les sens y aient part ; voir, par exemple, sans le secours des yeux ?
Comment il arrive qu'en dormant il se rappelle le souvenir de ce qui lui est arrivé étant éveillé, qu'il sache aussi ce qu'il avait fait pendant les autres sommeils, et qu'il n'en conserve aucun souvenir en s'éveillant ?
On croit communément que le sommeil consiste dans un relâchement général qui suspend l'usage des sens et tous les mouvements volontaires ; cependant le somnambule ne se sert-il pas de quelques sens, ne meut-il pas différentes parties du corps avec motif et connaissance de cause ? Mais le sommeil n'est cependant pas moins profond... -
Le développement de l'imagination créatrice
Théodule Ribot
- Editions Le Mono
- 12 Septembre 2016
- 9782366592627
Ce livre fait partie des oeuvres importantes de la psychologie de l'imagination et de l'invention. Théodule Ribot, un des pères fondateurs de la psychologie en France, présente dans cet essai une vision d'ensemble de l'imagination et de l'invention. L'imagination créatrice ou constructive s'appuie sur des éléments moteurs, comme la volonté. « Essayons de suivre pas-à-pas la transition qui conduit de la reproduction pure et simple à la création, en montrant la persistance et la prépondérance de l'élément moteur à mesure qu'on s'élève de la répétition à l'invention... »
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"Les forces qui déterminent les actions d'un peuple sont assurément complexes : forces naturelles, forces économiques, forces historiques, forces politiques, etc... Elles produisent finalement une certaine orientation de nos pensées et par conséquent de notre conduite. Ces forces si diverses se trouvent ainsi finalement transformées en forces psychologiques. C'est donc à ces dernières que toutes les autres se ramènent. La psychologie politique s'édifie ainsi sur des matériaux tirés de l'étude de la psychologie individuelle, de celle des foules, de celle des peuples et enfin des enseignements de l'histoire. Examiner le rôle de la psychologie politique dans l'histoire des peuples, dans la formation de leurs croyances, dans les luttes guerrières qui forment la trame de leur passé aurait nécessité plusieurs volumes. Ayant à traiter des sujets un peu arides, capables par conséquent, d'effrayer le lecteur et d'épuiser facilement son attention, j'ai cherché à éviter les formes trop didactiques. Les propositions les plus sérieuses gagnent souvent à être présentées dans un cadre peu sévère..." Ce livre fait suite au premier volume publié sous le titre : La psychologie politique - La connaissance des moyens permettant de gouverner utilement les peuples.
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La connaissance des moyens permettant de gouverner utilement les peuples, c'est-à-dire la psychologie politique a toujours constitué un difficile problème. Il l'est bien davantage aujourd'hui où des nécessités économiques nouvelles, nées des progrès scientifiques et industriels, pèsent lourdement sur les peuples et échappent à l'action de leurs gouvernements. Dans la politique actuelle, il ne s'agit pas de rechercher le meilleur, mais uniquement l'accessible. De nos jours aucun despote ne serait assez fort,... pour imposer le libre-échange ou la protection à un pays qui n'en voudrait pas. Quand les peuples se trompent, tant pis pour eux. L'expérience le leur fait savoir. Quelques hommes de génie, aidés par les circonstances arrivent parfois à remonter des courants mais leur nombre fut toujours fort petit.
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Du Désir ou de la faculté appétitive
Emmanuel Kant, Emile Durkheim
- Editions Le Mono
- 16 Avril 2018
- 9782366596090
Le désir (appetitio) est la détermination spontanée de la force d'un sujet par la représentation de quelque chose d'avenir, comme effet possible de cette force. Le désir sensible habituel s'appelle inclination. Le désir sans application de la force à la production de l'objet est le voeu. Le voeu peut avoir pour objet des choses que le sujet se sent personnellement incapable de se procurer, et alors il est vain (inactif). Le voeu stérile de pouvoir anéantir le temps qui sépare le désir de la possession est impatience. Le désir indéterminé par rapport à l'objet, et qui porte seulement le sujet à sortir de son état présent, sans savoir lequel prendre, peut s'appeler un voeu capri-cieux (que rien ne satisfait). L'inclination peu ou point disciplinable par la raison du sujet est passion. Le sentiment d'un plaisir ou d'une peine actuelle, qui ne permet pas la réflexion (la représentation rationnelle si l'on doit s'y abandonner ou y résister), est l'émotion. C'est toujours une maladie de l'âme que d'être sujet aux émotions et aux passions, parce que dans les deux cas la raison est sans emprise. Mais il y a une différence essentielle pour la qualité entre ces deux états de l'âme, tant pour la manière de les prévenir que pour celle de les guérir...
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L'ovule renferme en sa substance, d'apparence homogène, non-seulement l'organisme anatomique de l'individu qui en sortira, mais encore son tempérament, son caractère, ses aptitudes, ses sentiments et ses pensées. Les parents déposent dans cette molécule l'avenir d'une existence identique à la leur au point de vue physiologique presque toujours, au point de vue pathologique souvent, et au point de vue psychologique dans plus d'une conjoncture. C'est une question fort délicate que celle de savoir s'il faut mettre sur le compte de l'hérédité la transmission des formes anatomiques et des fonctions physiologiques dont le système constitue l'espèce. En tout cas, il est clair que la répétition des parents dans les enfants est une évidence absolue. Sans cela, il n'y aurait point d'espèce, il n'y aurait que des successions d'êtres sans autres rapports que celui de la génération. Dans les limites historiques de l'expérience, la reproduction perpétuelle des caractères spécifiques, toujours identiques, c'est-à-dire l'intégrité permanente de l'espèce, est un fait à peu près hors de doute. Les caractères qui distinguent les races et les variétés se transmettent avec moins de régularités de fixité, et c'est précisément sur les transformations diverses qu'ils peuvent subir d'une génération à l'autre qu'une célèbre école de naturalistes s'appuie pour démontrer, avec plus ou moins de mesure, la transmutation des organismes dans la suite des temps. Plus irrégulière et plus variable encore est la répétition des caractères qui, moins généraux que ceux de l'espèce et de la race, peuvent être considérés comme propres à l'individu. Ainsi plus les caractères deviennent particuliers et spéciaux, plus ils échappent à l'hérédité, plus il y a de chances pour que les enfants diffèrent des parents. Une observation aussi ancienne que l'homme, établit cependant que ces caractères, tout personnels, sont transmissibles par la génération. Dans quelles limites et dans quelles conditions ? Voilà ce qu'il s'agit de rechercher avec toute sorte de prudence, car il n'y a pas de question où l'on soit plus exposé à glisser sur des pentes dangereuses. Ce traité de psychologie de l'hérédité traite des lois de formation du caractère, de l'institution des classes, des causes du progrès et de la décadence.
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À chaque instant tout le monde parle de l'intelligence et on semble comprendre de quoi il s'agit, mais il est vraiment très difficile de préciser. Un maître d'école, un professeur nous diront facilement : "cet enfant est très paresseux, il ne sait pas grand'chose, mas cela s'arrangera, car il est très intelligent" et ils diront d'un autre : "c'est un bon petit garçon, plein de bonne volonté, il travaille, il apprend beaucoup, il est un puits de science ; mais que voulez-vous qu'on en fasse, il est si peu intelligent". Sans doute ces paroles nous donnent déjà une petite indication au moins négative ; pour ces professeurs, ne rien savoir n'empêche pas d'être intelligent, savoir beaucoup, être un puits de science n'empêche pas d'être bête ; mais si nous demandons au professeur : "À quoi voyez-vous que celui-là est intelligent et que celui-ci est bête ?" il ne nous répondra rien de précis et nous sentirons le vague de cette notion populaire de l'intelligence. L'homme a sans doute peu de pouvoir dans ce monde, mais il a quelque pouvoir. Quand je déplace un papier sur la table je fais peu de chose mais je fais quelque chose : le destin, les lois naturelles avaient voulu que ce papier fût à ma droite, je l'ai mis à ma gauche, j'ai changé quelque chose dans l'ordre du monde. On nous répète que l'homme a peu de durée, qu'il passe comme une ombre sans laisser de trace. Mais enfin il y a des hommes qui ont bâti des cathédrales ; ces cathédrales ont changé quelque chose dans la région et ce changement se prolonge pendant des siècles. On dirait que l'homme a du pouvoir non seulement à l'endroit où il est, mais encore à l'endroit où il n'est pas : je puis déplacer un livre à côté de moi, mais je puis aussi le jeter à deux mètres, à un endroit où je ne suis pas. L'architecte qui a bâti la cathédrale a jeté son action en avant dans le temps et il a encore de l'efficience des siècles après sa mort. De quoi dépend cette efficience ? Si nous le savions nous pourrions la gouverner, l'augmenter indéfiniment et nous deviendrions maîtres de tout, maîtres même de la mort, comme disait M. Bergson. Les études publiées dans ce volume qui a pour titre « Les débuts de l'intelligence », portent sur les divers stades des tendances psychologiques, afin de situer l'intelligence élémentaire à sa place dans le tableau hiérarchique de ces tendances. Puis elles portent sur l'analyse des premiers objets intellectuels, la route, la place, l'outil, le portrait, la forme. Pierre Janet, médecin, philosophe et psychologue français, fut l'une des figures majeures de la psychologie et fondateur de la psychologie clinique.