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Homme et Littérature
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Freud se propose d'étudier dans cet essai la « conscience et l'inconscient » ; « le moi et le ça » ; « le sur-moi et l'idéal du moi » ; et « Les états de dépendance du moi ».
La division du psychique en un psychique conscient et un psychique inconscient constitue la prémisse fondamentale de la psychanalyse, sans laquelle elle serait incapable de comprendre les processus pathologiques, aussi fréquents que graves, de la vie psychique et de les faire rentrer dans le cadre de la science. Encore une fois, en d'autres termes : la psychanalyse se refuse à considérer la conscience comme formant l'essence même de la vie psychique, mais voit dans la conscience une simple qualité de celle-ci, pouvant coexister avec d'autres qualités ou faire défaut...
Les recherches pathologiques ont, d'une façon trop exclusive, orienté notre attention vers ce qui est refoulé. Nous voudrions connaître un peu mieux le Moi, depuis que nous savons qu'il peut, lui aussi, être inconscient, au sens propre du mot. Jusqu'à présent, nous avons eu pour seul point de repère, dans nos recherches, la qualité consciente ou inconsciente des éléments psychiques. Mais nous avons fini par nous rendre compte que c'était là une qualité aux significations multiples.
Or, tout notre savoir est toujours lié à la conscience. Nous ne pouvons connaître l'inconscient lui-même qu'en le rendant conscient. Mais, halte-là : comment cela est-il possible ? Que signifie : « rendre quelque chose conscient ? » Comment s'y prend-on pour obtenir ce résultat ? -
Ce livre est un bilan. Il est écrit pour exprimer ce que trente ans de recherches expérimentales, poursuivies principalement en Amérique et en Allemagne, et un peu en France, nous ont appris sur les choses de l'éducation. On trouvera donc ici les résumés et les conclusions de ces études, qui ont été désignées, quelquefois avec enthousiasme, quelquefois aussi avec dédain, en ajoutant au mot de pédagogie les qualificatifs de scientifique, moderne, expérimentale, physiologique, psychologique, ou même en forgeant le mot nouveau de pédologie. J'ai cherché à juger quels sont, parmi tant de travaux publiés, ceux qui méritent d'être introduits dans la pratique de l'enseignement, ceux qu'on doit en rejeter, et dans quelle mesure les méthodes nouvelles doivent faire progresser la pédagogie...
Il ne faut jamais perdre de vue, lorsqu'on parle de l'éducation, de l'instruction et de la formation des esprits, que toute activité humaine est soumise à une loi souveraine : l'adaptation de l'individu à son milieu ; et que l'enseignement qu'on donne aux jeunes ayant pour but d'augmenter la valeur de cette adaptation... -
Influence de l'habitude sur la faculté de penser
Maine de biran
- Homme et Littérature
- 2 Juillet 2024
- 9782386261787
Cet ouvrage est né d'une question proposée par la classe des sciences morales et politiques de l'institut national, à savoir : Déterminer quelle est l'influence de l'habitude sur la faculté de penser ; ou, en d'autres termes, faire voir l'effet que produit sur chacune de nos facultés intellectuelles la fréquente répétition des mêmes opérations.
« Nul ne réfléchit l'habitude, a dit un homme célèbre; rien de plus vrai ni de mieux exprimé que cette courte sentence. La réflexion, au physique comme au moral, demande un point d'appui, une résistance : or l'effet le plus général de l'habitude est d'enlever toute résistance, de détruire tout frottement ; c'est comme une pente où l'on glisse sans s'en apercevoir, sans y songer.
Réfléchir l'habitude !... et qu'est-ce qui peut ou veut faire cette première réflexion ? Comment soupçonner quelque mystère dans ce que l'on a toujours vu, fait ou senti ? De quoi s'enquérir, douter, s'étonner ?...
Comment réfléchir ses habitudes, les plus intimes et les plus profondes de toutes ?
La première réflexion est en tout le pas le plus difficile : il n'appartient qu'au génie de le franchir. Dès que le grand homme qui sait s'étonner le premier, porte ses regards hors de lui, le voile de l'habitude tombe, il se trouve en présence de la nature, l'interroge librement, et recueille ses réponses ; mais s'il veut concentrer sa vue sur lui-même, il demeure toujours en présence de l'habitude, qui continue à voiler la composition et le nombre de ses produits, comme elle dérobait auparavant jusqu'à leur existence. » -
L'ironie : étude psychologique et morale
Georges Palante, Frédéric Paulhan
- Homme et Littérature
- 28 Mars 2022
- 9782384690046
Si l'on cherche le principe générateur de l'ironie, il semble qu'on le rencontre dans une sorte de dualisme qui peut revêtir différentes formes et donner lieu à diverses antinomies. C'est tantôt le dualisme de la pensée et de l'action ; tantôt celui de l'idéal et du réel, tantôt celui de l'intelligence et du sentiment ; tantôt celui de la pensée abstraite et de l'intuition.
Ce dernier dualisme forme, comme on sait, d'après Schopenhauer, le fond même de l'explication du ridicule. - On sait que, suivant Schopenhauer, ce qui provoque le rire, c'est une incompatibilité inattendue entre l'idée préconçue (abstraite) que nous nous faisons d'une chose et l'aspect réel que nous montre soudain cette chose et qui ne répond nullement à l'idée que nous nous en étions faite. - Le problème de l'ironie reçoit quelque lumière de cette explication du rire. « Quand un autre rit de ce que nous faisons ou disons sérieusement, nous en sommes vivement blessés, parce que ce rire implique qu'entre nos concepts et la réalité objective, il y a un désaccord formidable. C'est pour la même raison que l'épithète « ridicule » est offensante. Le rire ironique proprement dit semble annoncer triomphalement à l'adversaire vaincu combien les concepts qu'il avait caressés sont en contradiction avec la réalité qui se révèle maintenant à lui. Le rire amer qui nous échappe à nous-mêmes quand nous est dévoilée une vérité terrible qui met à néant nos espérances les mieux fondées est la vive expression du désaccord que nous reconnaissons à ce moment entre les pensées que nous avait inspirées une sotte confiance aux hommes ou à la fortune et la réalité qui est là devant nous. »
Ainsi le rire et l'ironie auraient une même source. Mais d'où vient que le rire est gai, tandis que l'ironie est plutôt douloureuse ? Schopenhauer a bien expliqué la raison de l'é -
Les trois états de l'esprit humain
Etienne Vacherot
- Homme et Littérature
- 26 Janvier 2023
- 9782384691333
La psychologie est d'accord avec l'histoire pour reconnaître que l'esprit humain débute par les facultés et les oeuvres de spontanéité, religion et poésie, hymnes et chants, et qu'il finit par les facultés et les oeuvres de réflexion, raisonnement, observation, analyse, science, prose et exercices logiques. Il y a une exception apparente à cette loi : ce sont les religions et les poésies d'un caractère savant et réfléchi qui ont pris naissance et ont fleuri au sein d'une civilisation avancée. Mélange d'imagination et de réflexion, de théologie et de métaphysique, de génie naturel et d'art, ces oeuvres complexes n'en ont pas moins pour caractère propre la prédominance, les unes du surnaturel et les autres de la fiction : ce qui explique les noms que toutes les langues humaines leur ont conservés. Cela n'infirme donc en rien la loi historique qui fait succéder partout et toujours, dans un ordre invariable, les deux âges de l'humanité.
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La rêverie esthétique : essai sur la psychologie du poète
Paul Souriau
- Homme et Littérature
- 25 Avril 2022
- 9782384690671
Ce livre est une enquête de psychologie qui permet de rendre compte des effets que produit sur nous la poésie, et du travail intérieur par lequel elle s'élabore dans notre esprit.
La poésie est une chose idéale et purement psychique que nous ne pouvons percevoir au dehors, mais seulement en nous-mêmes, au plus profond de notre conscience. Qui ne la trouverait pas en soi ne pourrait même s'en faire une idée. C'est donc en soi-même que chacun devra l'observer tout d'abord.
Le sens même du mot de poésie étant quelque peu flottant, il est bon d'indiquer en quel sens nous comptons le prendre. Le mot de poète a été pris à l'origine dans un sens assez restreint, pour désigner l'auteur d'un ouvrage en vers. Si l'on s'en tenait à cette signification, nous pourrions marquer d'un trait net le champ de la poésie : elle serait tout entière contenue dans l'art des vers. Mais le sens du mot s'est peu à peu déplacé. L'usage est venu d'appeler poétiques tous les objets qui produisent sur nous une impression analogue à celle que produisent les beaux vers ; en eux tous nous disons qu'il y a de la poésie. C'est en ce sens large que nous prendrons le mot ; autrement dit, c'est de cette poésie-là que nous entendons parler.