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2e édition octobre 2017
Réflexion sur le fléau de la violence
La nécessaire réconciliation est une réflexion sur le fléau de la violence. À l'heure où la violence touche toutes les sociétés, cet ouvrage présente une autre analyse des causes qui permettent à la violence de se généraliser, à travers un nouveau concept celui de « la moralisation de la violence ».
Razika Adnani prend l'Algérie comme exemple pour construire sa pensée. Elle aborde la question de la légitimité de la guerre de libération et réexamine le principe de « la violence justifiée ». La question capitale est de savoir comment faire pour que la justification de la violence ne puisse jamais entraîner sa moralisation.
Mais la guerre suffit-elle, à elle seule, à expliquer le phénomène de la violence ? Razika Adnani croise causes historiques et sociologiques. Elle met en avant le rôle fondamental de l'éducation et pose la question de la modernité confrontée à la tradition, avec des exemples concrets tels que la justification du « voile » ou la pratique de « l'oeil indiscret ». Enfin elle voit l'expression d'une souffrance, elle-même source de violence, dans le poids d'une histoire non assumée. Ainsi, elle nous entraîne au coeur des habitudes comportementales pour nous aider à comprendre comment certaines d'entre elles peuvent devenir le terreau de la violence. L'Algérie partage une culture et une vision de l'avenir avec les autres pays du Maghreb et les pays arabes et arabophones. Voilà qui permet de saisir des aspects importants du phénomène de violence sociale non seulement en Algérie mais aussi dans l'ensemble de ces pays.
Razika Adnani construit sa réflexion dans la perspective de savoir si une meilleure relation avec l'autre et un meilleur partage de l'espace sont possibles. Elle s'interroge sur la relation qui existe entre l'image que nous avons de nous-mêmes et la violence faite à autrui.
Cet ouvrage est un outil indispensable de lecture du monde et un formidable message d'espoir.
EXTRAIT
En ce matin du mois de mai 2012, la lumière si particulière d'Alger envahissait ma cuisine. Je prenais mon thé face à la fenêtre. J'étais heureuse de retrouver ma ville. Le journal posé sur la table à côté de moi, j'en survolais rapidement les titres quand l'un d'eux attira mon attention : « Il ne faut pas délégitimer la guerre d'Algérie ». Par cette phrase, « il ne faut pas », le titre se présentait sous la forme d'une injonction ou d'une leçon de morale que la journaliste attribuait à l'une des figures de la guerre de libération. Les leçons de morale attirent toujours mon attention, car elles instillent toujours un doute. Quand on dit à quelqu'un : « il ne faut pas voler », c'est soit parce qu'il vole déjà et qu'on veut le persuader d'arrêter, soit parce que, simplement, on craint qu'il ne le fasse. Il ne nous viendrait pas à l'esprit de le dire à une personne intègre. Quelques questions me vinrent à l'esprit. Pourquoi cette injonction alors que l'Algérie s'apprêtait à fêter le cinquantième anniversaire de son indépendance ? Sous-entendait-on la possible existence d'une opinion qui délégitimerait la guerre de libération ? Qui pouvait en être l'auteur ? J'ai soudain ressenti un besoin fort et irrésistible de m'exprimer, d'écrire comme si, d'un seul coup, j'avais beaucoup de choses à dire.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Essai brillant. Bravo pour cette analyse claire, documentée et sans concession. Razika Adnani est une essayiste et une analyste du monde arabe à suivre sans aucun doute! - client, Amazon
Je recommande la lecture de ce livre qui analyse de façon originale le phénomène du développement de la violence dans la société en s'appuyant sur l'expérience de l'Algérie et qui aborde finement la plupart des questions de société actuelles - JOLY, Amazon -
Une héroïne vulnérable et au bord de la rupture qui se confronte à la complexe réalité de notre siècle...
Laura aimerait bien... une carrière qui la mettrait en lumière, rencontrer l'homme idéal, échapper au sort d'une mère provinciale et fade et suivre l'exemple d'une grand-mère urbaine et originale. Insatisfaite, elle abuse de stratagèmes qui, pour pimenter sa vie, la compliquent ainsi que celle de ses proches, sans jamais satisfaire sa quête de sens.
En ce début du XXIe siècle, secoué par un regain de violence, les choix hasardeux d'un « Machiavel aux petits pieds » ne sont pas sans conséquences. De petites compromissions elle dérive peu à peu vers son souhait ultime, se trouver au coeur de l'action...
Femme hors champ est une formidable étude de caractères. Laura la fille, mais aussi sa mère et sa grand-mère composent un trio de femmes dont chacune reflète son époque. Dernière de la lignée, Laura hérite des espoirs et frustrations des générations précédentes. À quel point est-elle maître de son destin ?
Avec subtilité, Frédérique Vervoort dessine un être ambivalent : mue par une volonté farouche, Laura partage avec nous cette aspiration universelle à « trouver sa place ». Nombriliste, elle ne s'embarrasse pas de procédés pour atteindre son but. À la fois touchante et détestable, elle est comme un élastique, toujours en tension, toujours au bord de la rupture. Faut-il y voir le symbole d'une génération désenchantée ?
La plume fluide et élégante de Frédérique Vervoort et son attention particulière pour ces fêlures qui en disent long sur la psychologie des personnages font de ce roman un régal.
EXTRAIT
Je n'ai rien contre ma mère. Disons que je n'ai rien pour non plus. C'est ma grand-mère qui m'a élevée, et puis elle est morte,à quatre-vingts ans, d'une rupture d'anévrisme bien nette.
Mamilou (elle détestait qu'on l'appelle Mémé, ce dont je ne me privais pas, pour rire) était le contraire de sa fille. Elle avait été une Louise flamboyante, enceinte sans remords d'un G.I. rouquin, natif de Virginie, qu'une balle perdue avait rayé de son coeur juste à la fin de la guerre, manque de bol... Mais elle avait surmonté avec panache la dèche et les préjugés pour mettre au monde cette petite chose molle et sans éclat : ma mère. Un enfant d'après-guerre, qui payait pour les années de privations et d'infortune. La gamine avait une santé fragile, un caractère faible, une âme mal trempée, et il me semble qu' elle a tout de suite accepté le rôle de boulet que le destin lui avait assigné. Bringuebalée de pension en appartement précaire, elle n'a cependant jamais été reniée par sa mère. Pas vraiment. Mais Louise s'est sentie flouée. Elle aurait voulu accoucher d'une lionne. Elle s'est retrouvée avec un chaton malingre. Aussi s'est-elle enchantée du choix de Victoire, sa fille si mal nommée, d'épouser tout à trac un épicier de village bien trop âgé pour elle. Enfin, un autre reprenait le fardeau.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maître-assistante à la Haute École Charlemagne en Belgique, Frédérique Vervoort réside à Liège. Franco-belge, elle demeure attachée à l'héritage culturel de ses deux pays d'origine.
L'écriture la passionne depuis toujours, mais c'est seulement maintenant qu'elle prend le temps de s'y consacrer et de partager avec les lecteurs ce qui n'était, jusqu'alors, qu'un plaisir personnel.
Ses romans et nouvelles nous plongent dans une atmosphère intimiste et mystérieuse. Suspense garanti pour ce remarquable auteur qui marche sur les traces de Simenon. -
Le prince et la bergère, et la danseuse, et la couturière... la littérature foisonne de contes (le plus souvent) moraux sur un thème immémorial : un homme, riche et puissant, tire de l'indigence une femme, jeune et jolie, l'épouse et lui offre une vie dont le bonheur est couronné par la naissance de nombreux enfants !
Curieusement nulle histoire de reine éprise d'un valet, d'un palefrenier ou d'un danseur ne vient troubler la liste bien ordonnée d'oeuvres qui vantent ou dénoncent le caractère supposé des femmes, oeuvres toutes écrites par... des hommes.
Quand Charles Perrault s'empare de la légende de Grisélidis, bergère épousée par un prince, il le fait avec une de ces louables intentions dont l'enfer est pavé. Il fait d'elle un modèle de fidélité, patience, soumission et piété en butte à la cruauté de son mari et reproduit ainsi des clichés éculés.
Dans son Avant-propos, Colette Duflot souligne avec malice que « ce conte édifiant est sans doute, de nos jours, celui qu'on aime le moins à rappeler parmi les oeuvres de Charles Perrault. » On se demande bien pourquoi.
À son tour, elle relève le gant et nous propose avec L'étrange nuit de Grisélidis une vision plus mordante et... Moderne de la légende. Habile, elle conserve la trame traditionnelle, mais retire les pavés pour les lancer dans la mare des conventions. Elle déconstruit subtilement les stéréotypes homme-femme, ajoute au récit une dose d'humour, une pointe de fantastique, et compose une allégorie qui traite des questions féministes avec profondeur et légèreté à la fois. Malin, instructif et jubilatoire !
À PROPOS DE L'AUTEURE
Psychologue clinicienne de formation psychanalytique, Colette Duflot exerce ses fonctions à partir de 1952 dans le cadre de l'enfance inadaptée en région bordelaise, puis dans des institutions psychiatriques intra et extrahospitalières dans la Nièvre et la Mayenne. C'est là que pendant quinze ans, elle anime des groupes thérapeutiques à médiation projective avec des marionnettes.
Sa compétence reconnue l'amène à exercer les fonctions d'expert judiciaire près la Cour d'Appel d'Angers, et d'enseignant en méthodes projectives et criminologie dans les universités d'Angers et de Rennes.
Elle rédige de nombreux articles dans des revues professionnelles et publie quatre ouvrages : Le psychologue expert en justice (PUF 1988), Des marionnettes pour le dire (Hommes et perspectives, Journal des psychologues 1992), L'expertise psychologique, procédures et méthodes, (Dunod 1999), Le psychologue clinicien, l'invention d'une profession (ECONOMICA Anthropos, 2008).
Aujourd'hui entourée de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, elle prend toujours grand plaisir à écrire. Son insatiable imagination et son esprit espiègle l'entraînent désormais vers le monde des contes et des fantaisies !