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Vivre avec les hommes : Réflexions sur le procès Pelicot
Manon Garcia
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- 5 Mars 2025
- 9782080485212
« Je suis philosophe, je m'intéresse aux rapports entre les femmes et les hommes : après un premier livre sur la soumission des femmes aux hommes, j'ai écrit un ouvrage sur le consentement et les injustices de genre dans la sexualité hétérosexuelle. Je suis aussi une femme de bientôt quarante ans, qui voudrait pouvoir exister dans le monde sans s'inquiéter sans cesse des violences sexistes et sexuelles dont mes amies, mes filles ou moi pourrions être victimes.
J'ai vu les changements apportés par le mouvement #MeToo, je vois le backlash masculiniste qui s'efforce de renvoyer les femmes à leur position de deuxième sexe. Lorsque je découvre les crimes commis sur Gisèle Pelicot, je sais que se condensent dans cette histoire toutes les questions philosophiques qui sont les miennes. J'hésite à aller au procès de Mazan. Puis je me rends à -
La Conversation des sexes : philosophie du consentement
Manon Garcia
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- 6 Octobre 2021
- 9782080268389
L'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo ont mis la question des violences sexuelles au premier plan. Depuis, le consentement renvoie naturellement au consentement sexuel et amoureux, envisagé comme un sésame de l'égalité entre femmes et hommes. Pourtant, il est bien difficile à définir, et soulève trois problèmes. Le problème juridique, bien connu de celles et ceux qui suivent l'actualité, peut être résumé ainsi : que faire pour que les cas de viol, d'agression et de harcèlement sexuels soient efficacement punis ? Le deuxième problème est moral : comment penser des relations amoureuses et sexuelles qui ne soient pas fondées sur des normes sociales sexistes et inégalitaires ? Enfin, le problème politique : comment ne pas reconduire les injustices de genre qui se manifestent dans les rapports amoureux et sexuels ?
La magistrale analyse du consentement que propose Manon Garcia revisite notre héritage philosophique, plongeant au coeur de la tradition libérale, mettant à nu ses impensés et ses limites. De John Locke aux théoriciennes féministes françaises et américaines, en passant par Michel Foucault et les débats sur la pratique du BDSM, c'est une nouvelle cartographie politique de nos vies privées que dessine cet essai novateur. Au terme de ce livre, il s'agira en somme, pour reprendre la formule de Gloria Steinem, d'« érotiser l'égalité » plutôt que la domination : en ce sens, le consentement sexuel, conçu comme conversation érotique, est sans doute l'avenir de l'amour et du sexe. -
Même les femmes les plus indépendantes et les plus féministes se surprennent à aimer le regard conquérant des hommes sur elles, à désirer être un objet soumis dans les bras de leur partenaire, ou à préférer des tâches ménagères - les petits plaisirs du linge bien plié, du petit-déjeuner joliment préparé pour la famille - à des activités censément plus épanouissantes. Ces désirs, ces plaisirs sont-ils incompatibles avec leur indépendance ? Est-ce trahir les siècles de féminisme qui les ont précédées ? Peut-on attendre que les hommes fassent le «premier pas» et revendiquer l'égalité des sexes ?
Les récents scandales sexuels qui ont agité le monde entier ont jeté une lumière crue sur ces ambivalences et sur l'envers de la domination masculine : le consentement des femmes à leur propre soumission.
Tabou philosophique et point aveugle du féminisme, la soumission des femmes n'est jamais analysée en détail, dans la complexité des existences vécues.
Sur les pas de Simone de Beauvoir, Manon Garcia s'y attelle avec force, parce que comprendre pourquoi les femmes se soumettent est le préalable nécessaire à toute émancipation. -
Capabilités ; comment créer les conditions d'un monde plus juste ?
Martha Nussbaum
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- 5 Septembre 2012
- 9782081291225
Si le produit intérieur brut d'un pays augmente chaque année et que le pourcentage de personnes privées d'instruction et de soins médicaux grandit lui aussi, ce pays est-il vraiment en progrès ? Nos indicateurs économiques échouent à saisir la réalité des vies individuelles. Nos théories du développement ignorent les plus élémentaires besoins de dignité. Mais il existe une alternative : l'approche des capabilités, sans doute la plus novatrice et la plus prometteuse des contributions de la philosophie politique à la question de la justice sociale.
Que sont les capabilités ? Ce sont les réponses à la question : « Qu'est-ce que cette personne est capable de faire et d'être ? ».
Au fil d'une passionnante discussion, Martha Nussbaum propose une liste de capabilités, garantes de domaines de libertés si centraux que leur absence rend la vie indigne. Son approche se présente comme une contribution au débat national et international, et non comme un dogme qui devrait être accepté en bloc. Une fois évaluée, soupesée, comparée avec d'autres, si elle résiste à l'épreuve de l'argument, elle pourra être adoptée et mise en oeuvre. Autrement dit, les lecteurs de ce livre seront les auteurs du prochain chapitre de cette histoire du développement humain. -
Vivre sans : une philosophie du manque
Mazarine Pingeot
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- 24 Janvier 2024
- 9782080427939
Le manque est au coeur des relations humaines et de la pensée, de l'économie et de la recherche, du désir et de la quête, de l'attente et de l'espoir. Peut-on réellement s'en passer ? Qu'appelons-nous au juste « manque » ? Nous pouvons manquer d'une chose, nous pouvons manquer de sens, nous pouvons manquer à quelqu'un ou quelqu'un peut nous manquer.
Ce manque a trouvé son expression dans un terme devenu incontournable en marketing : le « sans ». Sans sucre, sans gluten, sans lactose, sans calorie, sans nicotine, sans adjuvant, sans huile de palme, sans colorant, sans contact : par un tour de passe-passe extraordinaire, nous avons su transformer l'absence en valeur, le manque en objet de convoitise.
Et si, sous cet angle, nous pouvions relire l'histoire de la pensée, entre plein et manque, désir et néant ? Et si l'histoire de nos sociétés de consommation révélait en creux une autre histoire, celle de la métaphysique de nos temps troublés ? -
Note sur la suppression generale des partis politiques
Simone Weil
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- 1 Mars 2017
- 9782081409873
"Les partis sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l'étendue d'un pays, pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité.
Il en résulte que - sauf un très petit nombre de coïncidences fortuites - il n'est décidé et exécuté que des mesures contraires au bien public, à la justice et à la vérité.
Si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux." -
Ce livre n'est pas un réquisitoire contre la cancel culture. C'est un livre-manifeste qui appelle au sursaut d'une gauche universaliste, éprise de justice et de progrès. Qui appelle aussi à la création d'un front populaire, seul capable de lutter contre les nouveaux fascismes qui gagnent le monde.
Susan Neiman combat, argument contre argument, l'autocritique accusatoire qui rend la pensée des Lumières coupable des maux que sont le colonialisme et l'esclavage, coupable aussi d'aveuglement et d'eurocentrisme. Elle montre combien les revendications identitaires se révèlent réductrices et essentialistes, en un mot dangereuses. Elle critique le renoncement à l'idée de progrès qui encourage les politiques d'intérêt personnel et condamne toute action d'intérêt général.
En quatre brefs chapitres, Susan Neiman redistribue les cartes d'une conversation intellectuelle nécessaire à nos démocraties. -
Manifeste des espèces compagnes : plaidoyer pour le partenariat chiens-humains
Donna Haraway
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- 30 Janvier 2019
- 9782081467668
Ce livre propose un pari audacieux : prendre notre relation avec les chiens au sérieux et apprendre "une éthique et une politique dévolues à la prolifération de relations avec des êtres autres qui comptent". Car la catégorie des espèces compagnes est bien plus vaste que celle des animaux de compagnie, elle inclut en effet le riz, les abeilles, la flore intestinale, les tulipes... "Vivre avec les animaux, investir leurs histoires et les nôtres, essayer de dire la vérité au sujet de ces relations, cohabiter au sein d'une histoire active : voilà la tâche des espèces compagnes."
Pas de grands récits, donc, mais des histoires, dont le but est avant tout, dit Donna Haraway, de mettre des bâtons dans les roues au projet humain d'écrire seuls cette histoire. Des histoires d'amour, mais également de pouvoir, de conflits raciaux et d'idéologies coloniales, des histoires qui aident à élaborer des manières positives de vivre avec toutes les espèces qui sont apparues comme nous sur cette planète.
Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour - sans qu'il s'agisse d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme ? Voilà l'une des questions centrales que soulève ce livre devenu incontournable. -
L'empire du moindre mal ; essai sur la civilisation libérale
Jean-claude Michéa
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- 13 Avril 2010
- 9782081237117
L'ambition du libéralisme est d'instituer la moins mauvaise société possible, celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique.
Pour ses partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la " tyrannie du Bien " a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à la tentation morale.
Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus, et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché et traditionnellement privilégiée par la " Droite ", que dans sa version culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule raison d'être de la " Gauche ".
Il saisit admirablement la logique libérale dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même. D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir disparaître. -
Une voix humaine : L'éthique du care revisitée
Carol Gilligan
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- 10 Avril 2024
- 9782080432773
Quarante ans après la révolution d'Une voix différente, le livre qui a fait entendre la voix des femmes dans le domaine de la vie morale, Carol Gilligan fait le bilan de ses travaux précurseurs sur l'éthique du care. La voix de l'empathie, du soin des autres, cette voix trop souvent réduite au silence, n'est pas uniquement celle des femmes. Elle est avant tout une voix humaine, qui s'oppose à celle du patriarcat.
« Cela faisait plusieurs années déjà que j'avais commencé à relire mon premier ouvrage d'un autre oeil, à la faveur de nouvelles recherches et des changements advenus récemment dans le champ social et politique. J'ai été surprise de constater à quel point j'avais mis longtemps à percevoir ce qui, avec le recul, semble pourtant évident : la voix de l'éthique du care est une voix humaine, et le fait de l'avoir qualifiée de féminine pose problème. »
Contre une hiérarchisation binaire du féminin et du masculin, ce livre développe une éthique de résistance et de libération, destinée à tous. De Greta Thunberg à Spike Lee, des femmes qui avortent aux jeunes filles qui se rebellent, Carol Gilligan analyse les discours les plus subversifs de notre temps et inscrit définitivement son oeuvre dans notre XXI siècle. -
Superfaible : Penser au XXIe siècle
Laurent de Sutter
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- 20 Septembre 2023
- 9782080433121
« Nous sommes devenus superforts. Rien ne peut nous résister : la plus grande oeuvre d'art, l'action la plus héroïque, l'entreprise la plus noble, la figure la plus impeccable elles ne le sont que pour autant que nous le voulions bien. Chacun d'entre nous, partout dans le monde, et quoi qu'il en soit de sa richesse ou de sa pauvreté, de sa culture ou de son ignorance, nous sommes plus forts que tout. La superforce est la condition contemporaine de l'être humain. Pour nous, humains du XXI siècle, plus de réalité qui ne soit bornée par un Oui, mais. Qui, aujourd'hui, sauf un abruti ou un niais, oserait dire qu'il n'est pas critique ? Qu'il ou elle n'a pas d'esprit critique ? La raison moderne, la raison critique, parce qu'elle est d'abord une interrogation sur elle-même, comme l'avait dit Emmanuel Kant, ne peut connaître d'autre limite ni d'autre alternative qu'elle-même. De sorte qu'elle a fini par dévorer la totalité du champ du pensable.
Il est temps de faire le point sur le programme critique et de se poser la question de ce qu'il a laissé de côté. Et la réponse que je propose est : il a laissé de côté le futur. Il n'y a pas d'après de la critique, parce que l'idéal de la critique est le champ de ruine où survivrait une luciole, où pousserait une pâquerette. »
Dans ce livre-étendard d'une génération nouvelle, scintillant d'idées, d'arguments et d'exemples, Laurent de Sutter appelle à renouer avec le sens du futur, à quitter le mode du « oui, mais » pour épouser celui du « et si », à redevenir superfaibles et libres à nouveau. -
Le complexe d'Orphée ; la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
Jean-claude Michéa
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- 5 Octobre 2011
- 9782081278530
Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du « Progrès » sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière.
Voudrait-il enfreindre ce tabou - « c'était mieux avant » - qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable « populisme ».
C'est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature. La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée.
Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s'est opérée cette double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie.
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La culture de l'égoïsme
Christopher Lasch, Cornelius Castoriadis
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- 10 Octobre 2012
- 9782081292086
En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, cet entretien analyse les effets moraux, psychologiques et anthropologiques induits par le développement du capitalisme moderne. Les débuts de la société de consommation s'accompagnent de la naissance d'un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n'ont désormais plus de modèles auxquels s'identifier.
Une brillante analyse de la crise du capitalisme par deux de ses plus profonds critiques. Cet entretien est suivi de « L'âme de l'homme sous le capitalisme », une postface de Jean-Claude Michéa. -
Lorsque Henry David Thoreau écrit ses premiers essais, jamais traduits en français jusqu'à ce jour, il a dix-sept ans. Le premier d'entre eux, « Suivre la mode », date de 1834 : Thoreau vient d'entrer à l'université de Harvard pour y étudier la rhétorique, le Nouveau Testament, la philosophie et les sciences grâce à une bourse. Il y rencontrera plus tard Ralph Waldo Emerson, qui deviendra son ami, puis son mentor. En 1837, l'année de l'essai « Barbarie et civilisation » qui clôt ce volume, Thoreau est encore seul mais déjà déterminé, selon les mots de Michel Onfray, à « refuser les fausses valeurs de la civilisation : la mode, l'argent, les honneurs, les richesses, le pouvoir, la réputation, les villes, l'art, l'intellectualisme, le succès, les mondanités ; et à vouloir les vraies valeurs de la nature : la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété, le génie, le sublime, la volonté, l'imagination, la vie ».
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Le loup dans la bergerie ; qui commence par Kouchner finit toujours par Macron
Jean-claude Michéa
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- 19 Septembre 2018
- 9782081437203
Au rythme où progresse le brave new world libéral - synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l'esprit calculateur des Thénardier -, si aucun mouvement populaire autonome, capable d'agir collectivement à l'échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l'horizon (j'entends ici par «autonome» un mouvement qui ne serait plus soumis à l'hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements «progressistes» qui ne défendent plus que les seuls intérêts culturels des nouvelles classes moyennes des grandes métropoles du globe, autrement dit, ceux d'un peu moins de 15 % de l'humanité), alors le jour n'est malheureusement plus très éloigné où il ne restera presque rien à protéger des griffes du loup dans la vieille bergerie humaine. Mais n'est-ce pas, au fond, ce que Marx lui-même soulignait déjà dans le célèbre chapitre du Capital consacré à la «journée de travail»? «Dans sa pulsion aveugle et démesurée, écrivait-il ainsi, dans sa fringale de surtravail digne d'un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes.» Les intellectuels de gauche n'ont désormais plus aucune excuse.
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Surveillance globale ; enquête sur les nouvelles formes de contrôle
Eric Sadin
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- 13 Avril 2010
- 9782081235458
Nous vivons dans un monde sous surveillance : plus personne n'oserait en douter.
Mais quelle forme prennent aujourd'hui les nouveaux dispositifs de contrôle et en quoi sont-ils différents des pratiques du siècle dernier ? Comment modifient-ils notre rapport au monde et aux autres ? Vont-ils jusqu'à menacer le droit à la vie privée ? Telles sont les questions abordées dans ce livre, qui reprend ainsi un débat ancien sous un jour totalement nouveau. Car il ne s'agit plus seulement d'assurer une surveillance ciblée pour déceler les comportements déviants et les punir, mais de prévenir toute dérive en instaurant un traçage permanent et généralisé.
Il ne s'agit plus d'observer l'espace public, mais de pénétrer les espaces privés pour accumuler des données sur chaque individu, considéré sinon comme un terroriste en puissance, du moins comme une cible marketing, ou un voisin à espionner. S'organise ainsi un scannage ininterrompu des actes et des désirs, abolissant la frontière entre surveillant et surveillé, entre monde physique et monde virtuel.
Au moyen de procédés que nous relayons ou alimentons à notre insu - vidéosurveillance, géolocalisation, bases de données, biométrie, puces RFID, logiciels d'analyse comportementale un Big Brother désincarné, dont nous sommes à la fois victimes et complices, opère désormais en chacun de nous. Mêlant l'enquête à la réflexion, cet essai explore avec une acuité remarquable les multiples enjeux de la surveillance contemporaine, et incite chacun à réagir face au danger d'une nouvelle servitude volontaire. -
Le plus beau but était une passe ; écrits sur le football
Jean-claude Michéa
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- 4 Avril 2018
- 9782081443860
Nouvelle édition
« Le football s'est progressivement transformé en sport business et en sport spectacle, où les valeurs traditionnelles du beau jeu et du fairplay sont en voie de disparition parce qu'elles ne sont pas rentables. Il est certain, en effet, qu'aux yeux des classes dominantes l'industrie du football représente un élément décisif du soft power, ou de ce contrôle du temps de cerveau disponible destiné à faire passer l'amère potion libérale. Au même titre, là encore, que l'industrie de la mode, l'univers numérique ou celui de la world music et de ses concerts géants. Avec, toutefois, cette différence notable qu'il est à peu près impossible d'exercer le moindre regard critique sur la dynamique du capitalisme en se situant, par exemple, à l'intérieur du monde de la mode - puisque celle-ci ne constitue que le commentaire poétique de cette dynamique déshumanisante. Alors que l'univers du football offre encore un certain nombre de prises à une vision non capitaliste de la vie. » -
Le manifeste de 1971 ; l'avenir de la société industrielle
Théodore Kaczynski
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- 13 Avril 2010
- 9782081241091
Les États-Unis l'appelaient « Unabomber ». De 1978 à 1996, il a défié le FBI et la CIA qui mirent sa tête à prix pour un million de dollars. Pendant dix-huit ans, Kaczynski a envoyé par la poste des colis piégés à des professeurs d'université, des vendeurs d'ordinateurs, des patrons de compagnies aériennes... Bilan : 3 morts et 23 blessés. En 1995, il obtient sous la menace la publication dans le Washington Post et dans le New York Times d'un manifeste intitulé L'Avenir de la société industrielle. En 1996, il est finalement arrêté grâce à son frère qui reconnaît dans le Manifeste de 1971 l'esquisse de ce texte. Influencé par les travaux de Jacques Ellul, Theodore Kaczynski voit dans la technologie « une force sociale plus puissante que le désir de liberté » et, diagnostiquant « l'impossibilité de réformer le complexe industrialo-technologique », appelle à sa destruction pure et simple. La folie, la radicalité de ses propos et de ses actes ne disqualifient pas pour autant l'évidence révolutionnairement incorrecte des deux textes contenus dans ce volume : Le Manifeste de 1971, inédit en français, et L'Avenir de la société industrielle. Ils sont préfacés et annotés par Jean-Marie Apostolidès, qui fut le premier en France à faire connaître les écrits de Theodore Kaczynski.
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La Chose, c'est l'Église catholique, « poursuivie, d'époque en époque, par une haine déraisonnable qui change perpé¬tuellement de raison », et à laquelle Gilbert Keith Chesterton se convertit en 1922. Dans ce livre polémique, publié en 1929 et inédit en français à ce jour, Chesterton entreprend d'expliquer les raisons de cette conversion, tout en ferraillant notamment contre les adorateurs de l'humanisme auquel l'époque commence de vouer un culte.
« Il y a trois cents millions de personnes dans le monde qui acceptent les mystères que j'accepte et qui vivent confor¬mément à la foi qui est la mienne. Je veux vraiment savoir si l'on peut compter qu'il y ait un jour trois cents millions d'humanistes dans toute l'humanité. L'optimiste peut bien dire que l'humanisme sera la religion de la nouvelle génération, tout comme Auguste Comte a dit que l'Humanité serait le Dieu de la nouvelle génération ; et, en un sens, elle l'a été. Mais ce n'est plus le Dieu de la présente génération. Et la question est de savoir ce que sera la religion de la nouvelle génération après ça, ou de toutes les autres générations (comme il a été dit dans une certaine promesse d'autrefois) jusqu'à la fin du monde. » -
La démocratie sans l'Etat ; essai sur le gouvernement des sociétés complexes
Daniel Innerarity
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- 13 Avril 2010
- 9782081235502
La politique, qui n'est plus qu'une voix dans le concert de l'auto-organisation sociale, a désormais pour fonction, dans une société pluraliste, d'articuler les systèmes différenciés qui la composent : elle les invite à s'auto-limiter, sans oublier de s'auto-limiter elle-même.
Une telle conception remet bien évidemment en cause le primat de l'État-nation qui, sans pour autant disparaître, doit cesser de se penser comme un principe d'organisation dominant, prendre sa place dans un système de régulation à niveaux multiples. Très loin de la théorie anarchiste de la destruction de l'État, comme de la théorie marxiste du dépérissement de l'État, tout aussi loin d'une théorie libertarienne de l'État minimal, Daniel Innerarity nous montre qu'il est aujourd'hui possible de dépasser l'alternative du dirigisme et du spontanéisme néo-libéral.
Mais une telle transformation ne deviendra effective qu'à deux conditions renoncer définitivement à l'opposition de la gauche et de la droite, telle qu'elle a été formulée jusqu'à présent, et inventer une social-démocratie anti-étatique capable de recueillir à sa manière le meilleur de l'héritage libéral. Voici un livre qui, en alliant technicité philosophique, grande clarté et élégance de l'écriture, s'attache à redonner un sens à la politique à une époque où les discours sur l'impuissance de celle-ci ne manquent pas. -
Iran ; les coulisses d'un totalitarisme
Frédéric Tellier, Ramine Kamrane
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- 13 Avril 2010
- 9782081235342
On n'a jamais tant parlé de l'Iran et pourtant le mystère demeure.
La révolution islamique de 1979 est une date bien plus importante que tous les évènements liés à l'islamisme depuis, 1 1 septembre 2001 inclus. Elle seule a mis sur pied un modèle qui n'a renoncé à aucune de ses ambitions et trouve dans le désordre croissant de son environnement régional les conditions d'une nouvelle expansion. Les crises ponctuelles qui défrayent la chronique - soutien au terrorisme, programme nucléaire aujourd'hui - nous éloignent toutefois de la seule question qui importe, celle de la nature et des fins poursuivies par le régime islamique.
Force est de constater que, depuis 1979, rien n'a été fait pour le mettre en question. L'université, dans sa majorité aussi complaisante à son égard qu'elle le fut il y a trente ans à l'égard du maoïsme, réclame la maîtrise de la version officielle de l'histoire: la révolution islamique répondrait peu ou prou à l'attente des Iraniens. Aux yeux de Ramine Kamrane et de Frédéric Tellier, rien n'est plus faux.
Malgré ses spécificités, le système islamique relève de l'emprise d'un totalitarisme qui doit être pensé dans le sillage de ses deux premières vagues, nazie et soviétique. Le fait totalitaire n'est pas mort. Nous en sommes les contemporains. La pensée anti-totalitaire que l'on croyait remisée avec son objet est bien la seule à même de nous aider à percer ce "mystère islamiste" presque trentenaire et toujours entier.
Inscrire la question iranienne dans la généalogie du fait totalitaire revient à souligner que la situation actuelle de l'Iran n'est pas de l'ordre de la fatalité. La rupture, qui viendra des profondeurs de la société iranienne, menace le régime. -
De la génèse des classes et de leur avenir politique
Andrea Cavalletti
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- 9 Octobre 2013
- 9782081315082
Dans ce livre, Andrea Cavalletti, un des philosophes italiens les plus doués de sa génération, se propose de répondre à la question suivante : quel est le sujet de la politique ? Autrement dit, qu'est-ce qui fait une classe (et c'est moins affaire de nombre que de constitution et d'intention) et que peut faire une classe (à la politique et à la ville) ? À partir de l'analyse lumineuse d'un texte de Walter Benjamin dont Theodor Adorno a souligné l'importance, Cavalletti montre ce qui distingue la classe de la foule et de la masse entendues comme déterminations compactes et biologiques et qui lui permet de se constituer comme sujet politique : la solidarité. Ce principe de solidarité n'a rien à voir avec une apologie des bons sentiments, mais désigne le processus par lequel la masse monolithique se défait, se différencie et se structure. De cette manière, l'individu n'est plus seul dans la foule ou écrasé par l'entreprise. Il invente un nouveau lien qui lui permet d'exister en société. C'est en ce sens que le philosophe Giorgio Agamben a pu écrire de ce livre : « Tout bouge et s'éclaire sous le regard d'Andrea Cavalletti : la ville, la foule, les masses, la nature, le mythe. Ce qui enfin apparaît, à travers une lecture saisissante de Walter Benjamin, n'est rien de moins qu'une nouvelle figure du politique. »
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La plaine des asphodèles, ou le monde à refaire
Cédric Lagandré
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- 3 Octobre 2012
- 9782081291867
Comment les Inuits, sur leur banquise inhospitalière, faisaient-ils monde sans télévision, quand nous autres modernes, qui avons ajusté l'environnement à nos besoins et habitons un monde entièrement fait pour nous, vivons si péniblement la banalité de notre existence et le vertige de notre êtrequelconque ?
Qu'avons-nous perdu en rompant avec les cultures anciennes, faites de mythes, de rites, de légendes assez puissantes pour pousser les hommes vers l'avenir ? Qu'y avait-il dans ces cultures que nous ne comprenons plus, nous qui, au contraire, nous sentons privés d'avenir, sans foi dans le futur ?
Nous est-il encore possible d'être les sujets d'une vie, nous dont les conduites sont désormais gouvernées par la science, par « l'objectivité » des lois statistiques, biologiques et économiques ? Dans la mythologie grecque, un lieu des Enfers décrit par anticipation le monde sans avenir et sans sujet que nous avons bâti : la plaine des asphodèles, banlieue lugubre où les âmes insignifiantes, c'est-à-dire celles de l'immense majorité des hommes, errent après leur mort.
Appelant à renouer avec les puissances du symbole à travers la littérature et la philosophie, cet essai mêle avec grand talent critique sociale et métaphysique.
Adaptation Studio Flammarion Odile Chambaut / Atelier Michel Bouvet.
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L'idée que le plus grand danger réside dans les différentes formes d'intolérance, de nature ethnique, religieuse ou sexuelle fait aujourd'hui consensus.
Mais doit-on forcément la partager ? Le modèle de tolérance multiculturelle dominant est-il si innocent que cela ? Il se pourrait bien, en fait, que se dissimule derrière ce principe d'indulgence un processus de dépolitisation généralisé, voire le glas de toute politique véritable, c'est-à-dire conçue comme production d'" universels concrets" aptes à donner un sens à notre agir. Le multiculturalisme dépolitisé est la nouvelle idéologie hégémonique du capitalisme global, partagée aussi bien par la droite que par la gauche.
Il est donc nécessaire de réaffirmer l'importance de la passion politique, fondée sur la discorde. Slavoj Zizek émet ici l'idée qu'une forte dose d'intolérance est nécessaire pour élaborer une critique pertinente de l'ordre présent des choses. Il est indispensable d'attaquer les prises de position multiculturelles défendues habituellement avec zèle, et de plaider pour une nouvelle politisation de l'économie.
La tolérance, il ne devrait même pas y avoir de maisons pour cela...