Presses de la cité
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La fille du désert : Une vie avec Isabelle Eberhardt
Blanche de Richemont
- Presses de la cité
- 26 Septembre 2024
- 9782258199873
" J'ai découvert l'aventure d'une âme assoiffée de liberté. " Sylvain Tesson à propos de La Fille du désertIsabelle Eberhardt a une vingtaine d'années en 1900 quand elle décide de quitter sa Suisse natale pour partir seule dans le désert d'Algérie. Habillée en homme, elle passe ainsi inaperçue et se fond dans la vie nomade. Reporter de guerre, journaliste, initiée au soufisme, assoiffée d'absolu, elle trouble tous ceux qui croisent son chemin.
Un siècle plus tard, elle fascine à son tour Blanche de Richemont, qui sillonne le Sahara inspirée par elle. Dans ces pages, Blanche nous emmène en voyage dans la vie d'Isabelle pour plonger le lecteur dans le destin hors norme de cette aventurière qui a balayé toutes les conventions, au service de sa foi, sa liberté, sa quête d'ailleurs et son amour fou pour un homme.
Ce texte est un face-à-face rare entre deux femmes, unies par le même désir de partir dans le désert afin de briser les limites, de sortir des cases, pour respirer, voir grand. -
Sapiens et le climat - Une histoire bien chahutée
Olivier Postel-vinay
- Presses de la cité
- La Cité
- 8 Septembre 2022
- 9782258200944
Cet essai rigoureusement argumenté et documenté va bouleverser notre vision du climat comme élément constitutif de l'évolution de l'homme. Comment les ruptures, les catastrophes ont conduit de tous temps l'humanité à se réinventer, voilà, au-delà des discours simplistes une réflexion essentielle à notre compréhension de l'évolution.
Du paléolithique à nos jours, Sapiens s'est trouvé confronté à des événements naturels souvent rapides, brutaux et de grande ampleur. Pour le pire et pour le meilleur. Car si notre espèce a failli en perdre la vie, si des civilisations se sont effondrées, si récemment encore se sont ensuivies famines, guerres et épidémies, nous avons fait preuve en ces occasions d'une belle faculté de résilience. Les Lumières et la révolution industrielle sont nées de la crise climatique du XVIIe siècle. La crise du XXIe n'est pas moins prometteuse.
Longtemps récusée par les historiens, l'idée que les caprices du climat jouent parfois un rôle moteur dans l'Histoire est explorée par un nombre croissant de spécialistes. Les travaux les plus récents, dans la littérature scientifique américaine notamment, offrent la possibilité de revisiter l'aventure humaine au regard des changements climatiques. Ainsi apprend-on, par exemple, que Sapiens affronta les premières méga-sécheresses de l'histoire de l'humanité, que la civilisation romaine fut emportée par un changement climatique majeur, et que les Vikings s'installèrent, à la faveur d'un optimum médiéval pendant quelques centaines d'années, au Groenland - qui fut un jour " vert " ... -
Un plaidoyer pour nos petits commerces, que l'auteur plusieurs fois primé de Fruits et légumes espère ardemment voir refleurir. Sa plume tout en nuances est aux couleurs des charmes d'antan, et encense ce lien d'humanité, si nécessaire, qui se vit au quotidien. Prix Renaudot essai 2021.
Mercerie, droguerie, modiste, quincaillerie, marchand des quatre-saisons, papeterie... Chaque Français a dans le coeur un petit commerce. Ces lieux essentiels sont notre art de vivre.
Il fallait un écrivain pour les célébrer. Un enfant de commerçants, de surcroît. Anthony Palou a grandi dans une famille de marchands de primeurs, d'origine espagnole, qui s'est installée en Bretagne.
Dans ma rue y avait trois boutiques est un tendre plaidoyer pour les petits commerces.
D'une plume subtile, alliant humour et mélancolie, Anthony Palou y conte les boutiques et les artisans de sa vie, de Quimper à Paris, en passant par tous les coins de l'Hexagone. Pour lui, rien n'est perdu, les beaux jours sont devant nous. -
La révolution racialiste et autres virus idéologiques
Mathieu Bock-Côté
- Presses de la cité
- La Cité
- 15 Avril 2021
- 9782258196100
" On ne saurait segmenter une société sur une base raciale sans condamner chaque groupe à s'enfermer dans sa couleur de peau, qui devient dès lors l'ultime frontière au coeur de la vie sociale. " L'essai sur le wokisme de l'année. La vision racialiste, qui pervertit l'idée même d'intégration et terrorise par ses exigences les médias et les acteurs de la vie intellectuelle, sociale et politique, s'est échappée de l'université américaine il y a vingt ans. Et la voilà qui se répand au Canada, au Québec et maintenant en France. Elle déboulonne des statues, pulvérisant la conscience historique, elle interdit de parler d'un sujet si vous n'êtes pas héritier d'une culture, et vous somme de vous excuser " d'être blanc ", signe de culpabilité pour l'éternité. Le racialisme sépare et exclut, n'apporte pas de libertés quoi qu'en disent ses hérauts, et, plus dangereux, modélise une manière de penser le monde.
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L'affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci
Agnès Grossmann
- Presses de la cité
- Intime conviction
- 6 Janvier 2022
- 9782258197190
La reconstitution passionnante de l'affaire Ranucci. Avec elle, les débats houleux de l'erreur judiciaire et de la peine de mort. Trente ans plus tard, Jean Rambla, victime et témoin de l'affaire et du " pull-over rouge ", sera accusé de meurtres. Concis, humain, passionnant, ce récit raconte une époque et ses destins. Entre doute et intime conviction : une quête de vérité.
C'est l'une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle. Le 3 juin 1974, à Marseille, Marie-Dolorès Rambla, huit ans, est enlevée sous les yeux de son petit frère, Jean-Baptiste, puis retrouvée morte deux jours plus tard.
Condamné à mort pour ce crime, Christian Ranucci sera guillotiné le 28 juillet 1976. Depuis, sa culpabilité a été remise en cause par l'écrivain Gilles Perrault dans son livre
Le Pull-over rouge.
Quarante ans plus tard, Jean-Baptiste Rambla a tué deux femmes. Il est devenu un criminel à son tour. Devant les psychiatres, il invoque le fantôme de Ranucci qui le hante et ceux qui, selon lui, ont " volé la vérité ". En revenant sur l'affaire Ranucci, appelée aussi l'affaire " du pull-over rouge ", Agnès Grossmann retrace la tragédie de la famille Rambla, anéantie par la perte et le chagrin, emportée sans ménagement dans la tourmente judiciaire et broyée par la machine médiatique.
Ce récit humain, impressionnant, au plus près des faits et de la vérité, raconte aussi toute une époque, celle du débat passionné sur l'abolition de la peine de mort. -
Pour un libéralisme humaniste
Alexis Karklins-Marchay
- Presses de la cité
- La Cité
- 16 Mars 2023
- 9782258201453
Alors que le capitalisme est mis sur le banc des accusés par des idéologies radicales - altermondialisme, écologie, féminisme, populisme etc. -, cet essai démontre qu'il peut lui-même se réformer et épouser la vision d'un libéralisme humaniste, élaborée dès l'après-guerre en opposition aux totalitarismes.
Le libéralisme est en accusation. Égoïsme, cupidité, logique de puissance, indifférence à l'égard du chômage, de la pauvreté et des inégalités, perte du sens collectif, responsabilité du réchauffement climatique... De nombreuses voix, à gauche comme à droite, appellent désormais à abandonner les idées " libérales ", oubliant trop souvent que les expériences collectivistes et nationalistes n'ont conduit qu'à l'appauvrissement et au totalitarisme.
Et si la solution ne venait pas de la " sortie " du libéralisme mais plutôt de sa réinvention ? Un libéralisme différent. Humaniste et éthique. Opposé à la primauté de la recherche du profit, aux monopoles. Qui rejetterait les écarts de richesse. Qui accepterait l'intervention de l'État régulateur. Qui défendrait la protection de l'environnement.
Ce libéralisme se nomme l'ordolibéralisme. La philosophie ordolibérale, opposée à la fois au socialisme et au libéralisme du laissez-faire, a été développée en Allemagne dans les années 1930 par des universitaires horrifiés par le nazisme. Très influente lors de la reconstruction européenne de l'après-guerre, cette véritable " troisième voie " a progressivement été occultée par le triomphe planétaire du libéralisme anglo-saxon. Il est temps de la redécouvrir. -
Femmes combattantes : sept héroïnes de l'ombre
Marie-Laure Buisson
- Presses de la cité
- Documents
- 24 Février 2022
- 9782258200319
À travers sept portraits de femmes engagées, de la Seconde Guerre mondiale à aujourd'hui, héroïnes méconnues et exemplaires, c'est toute la force du courage au féminin qui s'impose à nous dans ce formidable hommage que Marie-Laure Buisson, elle-même réserviste dans l'armée, leur rend.Pourquoi Noor, princesse indienne, s'est-elle enga gée en 1942 dans les services secrets britanniques plutôt que d'attendre que la guerre se termine ? Quel appel Susan Travers a-t-elle entendu pour quitter sa vie d'aristocrate et suivre les hommes de De Gaulle à Bir Hakeim ? Comment l'infirmière Geneviève de Galard a-t-elle choisi de partager les souffrances des blessés dans l'enfer de Diên Biên Phu ? Et Lily ? Quelle pas sion a animé cette Soviétique de moins de vingt ans, pour aller défier les aviateurs d'Hitler au-dessus de Stalingrad, tout comme la poète Hannah qui a fui la Hongrie antisémite pour y revenir en agent secret britannique au moment où les nazis l'envahissent ? Plus près de nous, pourquoi Jihane la Kurde a-t-elle renoncé à sa vie de femme pour combattre Daesh, sachant sa tête mise à prix ? Quel déclic a poussé l'étudiante Cassiopée à rejoindre l'armée française et devenir espionne dans le cadre de l'opération Barkhane au Mali, sillonnant les terres djihadistes au mépris de tous les dangers ?
À travers ces sept portraits de femmes engagées, héroïnes exemplaires, c'est toute la force du courage au féminin qui s'impose dans ce formidable hommage. -
La crise du Covid-19 a révélé un nouveau totalitarisme " soft " fondé sur une idéologie du " safe ". Dans cet essai incisif, Mathieu Slama analyse les faits et les mots qui ont fait croître l'acceptation de la servitude chez un peuple pourtant réputé rebelle depuis la Révolution.
Avec l'assentiment d'une majorité de Français, une société de l'ordre et de la surveillance s'est installée ; la démocratie est devenue management, le politique s'est effacé devant la sicence et les citoyens libres se sont transformés en population docile à discipliner.
Une éclipse de la liberté préparée de longue date par des renoncements successifs, rendant inéluctable l'avènement, comme l'écrivait en 1977 Gilles Deleuze, de "ce néofascisme, qui est une entente mondiale pour la sécurité, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d'étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma". -
Princesse Alice de Battenberg : le tragique destin de la mère du prince Philip
Inès de Kertanguy
- Presses de la cité
- 30 Mars 2023
- 9782258200678
Voici le portrait émouvant d'une princesse au destin hors du commun : Alice de Battenberg, arrière-petite fille de la reine Victoria, nièce de la dernière tsarine de Russie, soeur de Louis Mountbatten, vice-roi des Indes, belle-fille du roi George Ier de Grèce et mère de Philip d'Édimbourg.
Malentendante de naissance, Alice grandit entre l'Allemagne et l'Angleterre. Elle se marie en 1903 avec Andréas de Grèce et de Danemark, le fils du roi des Hellènes, avec qui elle aura cinq enfants dont Philip, futur époux de la reine Élisabeth II. La famille réside au palais royal d'Athènes, ou à Corfou, tandis qu'Andréas poursuit sa carrière militaire. Lors de la guerre des Balkans, la princesse s'engage comme infirmière volontaire. La Première Guerre mondiale, puis la guerre gréco-turque conduisent la Grèce au chaos et Andréa est banni de l'armée. S'ensuit une longue errance à travers l'Europe qui s'achève à Saint-Cloud. Désoeuvré, André fréquente les cercles de jeux et noue une relation extraconjugale. Alice se réfugie dans la religion - convertie en secret à l'orthodoxie - et l'ésotérisme. En proie à des délires mystiques, diagnostiquée schizophrène, elle est hospitalisée en Allemagne. Elle subit un traitement dévastateur, avant que sa mère et son propre mari la fassent interner en Suisse. Libérée deux ans plus tard, Alice décide de s'éloigner un temps de ses proches. Elle passe la Seconde Guerre mondiale en Grèce, aide les nécessiteux et cache à son domicile d'Athènes, à ses risques et péril, une famille de Juifs. Après la Seconde Guerre mondiale, Alice se retire de la vie civile et fonde un premier couvent dans les Cyclades, puis un second à Athènes. Elle meurt paisiblement au palais de Buckingham en 1969.
La vie d'Alice sera marquée par des deuils tragiques avec l'assassinat en 1918 de la dernière tsarine de Russie et de la grande-duchesse Élisabeth, ses tantes maternelles, la mort de sa fille Cécile et de toute sa famille en 1937 dans un crash d'avion, puis de son frère George et de sa soeur Louise, reine de Suède. Le 11 avril 1993, le mémorial de Yad Vashem décernera à Alice le titre posthume de Juste parmi les nations. La princesse repose selon ses voeux à l'église Marie-Madeleine de Jérusalem, sur le mont des Oliviers, aux côtés de sa tante la grande-duchesse Élisabeth de Russie. -
À l'ère Trump, un appel aux bonnes volontés plus actuel et plus nécessaire que jamais.
Sur quel idéal s'est bâtie l'élection de Barack Obama ? De quel état d'esprit ce Président aux cultures et aux identités morcelées est-il le reflet ? La défense de quelles valeurs l'a-t-elle hissé au poste suprême ? Avec cette profession de foi politique largement teintée d'autobiographie, Obama livre la substance de ce qui a fait, et fera à jamais, les fondements de sa politique : empathie, réconciliation, ambition. Une lecture plus nécessaire que jamais, à présent qu'une partie de l'Amérique semble avoir tourné le dos aux résolutions des deux mandats d'Obama. L'heure du bilan a sonné, et ce document d'époque fournit le plus précieux document de travail. -
L'infantilisation est de tous les partis. Depuis des décennies, c'est elle qui nous dirige.Face à la pandémie, la France a, jusqu'à l'absurde, rivalisé d'imagination bureaucratique.
" Pour notre Bien ", l'Etat nounou provoque une fièvre maternante, hygiéniste et centralisatrice.
Elle révèle un mal préexistant : notre infantilisation croissante, de plus en plus consentie. Comme
un chemin de servitude.
L'infantilisation est un poison lent. A trop abandonner nos libertés, nous désapprenons la liberté. A la levée d'écrou, il nous faudra quitter les jupes en fer de
Big Nanny. Avant qu'il ne soit trop tard.
Infantilisation offre de penser ce phénomène et livre des anticorps précieux pour nous en arracher. -
Les écologistes contre la modernité
Ferghane Azihari
- Presses de la cité
- La Cité
- 7 Octobre 2021
- 9782258197763
Voici le seul ouvrage argumenté à défendre le point de vue de la philosophie "libérale' dans un climat intellectuel et social contemporain globalement défavorable, voire franchement hostile au progrès des sociétés industrielles avancées.
Ce livre, plaidoyer en faveur d'une civilisation industrielle, aujourd'hui accusée de tous les maux, part en croisade contre les prophètes verts qui, au moment du premier confinement, annonçaient la mort du " monde d'avant ". Apôtres d'un évangile, souvent radical, de la régression préindustrielle, de l'écologie profonde, de la décroissance, du refus de la mondialisation, de l'imposition de modèles tribaux - les groupes de prophètes verts (de Pierre Rabhi à Greta Thunberg, en passant par Nicolas Hulot) sont nombreux et fragmentés en une multitude de chapelles qui adhèrent toutes au credo d'un retour à la nature. Mais comment refuser aux pays émergents qui y aspirent légitimement, les bénéfices du progrès technique et industriel ? Comment par ailleurs comprendre que les mêmes défenseurs du climat, applaudissant à l'interdiction des terrasses chauffées et à la réduction de la vitesse automobile à 80 km/heure, fassent fermer la centrale atomique de Fessenheim, infiniment plus économique en rejets de CO2 que ces mesurettes. Qu'il s'agisse de la nouvelle religion de Gaïa, ou des chiffons rouges - surpopulation, surconsommation, réchauffement climatique - qu'agitent ces nouveaux idéologues, les attaques se concentrent sur les bienfaits de la modernité, assimilés à du confort bourgeois, mais plus encore sur la contestation du principe même de modernité. Cet essai, incisif et informé, s'appuyant sur les discours des nouveaux prophètes, sur l'analyse de leurs sources, mêlant sciences économiques et philosophie politique permet de cartographier ce nouveau parti des antimodernes qui gagne dans l'opinion, de comprendre les ressorts de cette nouvelle illusion, et de défaire les raisons de l'utopie régressive qu'elle promeut. -
François de Sales ; le gentilhomme de Dieu
Patrick de Gmeline
- Presses de la cité
- 25 Janvier 2018
- 9782258135758
Une biographie vivante de la plus grande figure de l'Eglise catholique au temps de la Contre-Réforme.
Né dans une famille d'ancienne noblesse savoyarde, François de Sales (1567-1622), personnalité majeure de l'Eglise catholique tant par son action au temps des guerres de Religion que par l'héritage qu'il a laissé, choisit très jeune sa voie. Ordonné en 1593, il est rétablit le catholicisme dans la région de Genève alors sous la coupe des protestants. Ordonné évêque de Genève en 1602, il siège en exil à Annecy. En 1610, il fonde avec Jeanne de Chantal l'Ordre de la Visitation, dont les visitent pauvres et malades. Personnalité charismatique, réputé pour sa douceur, redoutable argumentateur, humaniste et organisateur hors pair, il a laissé une oeuvre spirituelle considérable : Introduction à la vie dévote (1608), Traité de l'amour de Dieu (1615), et une correspondance importante. Canonisé dès 1665 (fêté le 24 janvier), docteur de l'Eglise (1877), il est l'auteur catholique le plus publié dans le monde.
Patrick de Gmeline restitue avec son talent de conteur cette vie riche et foisonnante. Une biographie illustrée par une centaine de documents, le portrait d'un homme profondément attachant dans une époque troublée. -
Un voyage de deux siècles au coeur du Panthéon, son histoire, ses héros, ses grands hommes et quelques stars... Philippe Bélaval a été en charge durant dix ans de la conservation de ce monument qui a une place toute particulière dans notre identité collective, et nous invite à une lecture passionnante de notre Histoire.
Le Panthéon, célèbre monument mal connu, n'a pas trouvé facilement sa place dans le paysage politique et la société. En témoignent les controverses suscitées par les entrées d'Émile Zola ou de Jean Jaurès, et, très récemment encore, les débats soulevés par l'opportunité d'une entrée d'Arthur Rimbaud ou de Molière. La notion même de " grand homme " ne suffit plus à donner une image consensuelle du monument dans une société qui se veut de plus en plus égalitaire et où la place des femmes, scandaleusement sous-représentées au Panthéon, fait désormais l'objet d'une attention soutenue.
Pourtant, que de liens le Panthéon entretient-il avec la grande et la petite Histoire, avec l'architecture et l'art, que de péripéties et d'anecdotes, que de secrets aussi ! C'est à une sorte de parcours libre dans deux siècles de controverses politiques, religieuses et esthétiques que le lecteur est convié : qui décide de l'entrée au Panthéon d'une personnalité ? Comment une cérémonie est-elle organisée ? Pourquoi voit-on encore des symboles religieux dans ce monument laïque? Pourquoi n'y-at-il pas davantage de femmes au Panthéon ? Comment la solidité de l'énorme coupole est-elle assurée ? Est-il exact que des personnages entrés au Panthéon en ont été retirés ? Pourquoi tant de panthéonisés inconnus et d'absents célèbres ?
Ces questions sont abordées à partir de l'expérience de l'auteur - en charge pendant plus de dix années de la conservation et de l'animation du Panthéon et auteur en 2014 d'un rapport destiné à mettre davantage ce monument en valeur - sur le mode d'un itinéraire sentimental et sensible, où l'on rencontrera plusieurs présidents de la République et un empereur, des architectes plus ou moins célèbres, de grands écrivains, des femmes admirables, des artistes d'hier et d'aujourd'hui, quelques assassins, un maréchal d'Empire, et même une joyeuse bande d'horlogers clandestins.
Autant d'invitations à entreprendre la découverte ou à approfondir l'exploration de l'un des lieux qui expriment le mieux la complexité de notre identité collective, mais qui, en nous montrant de quelle évolution et de quels apports notre époque est le produit, nous permet assurément de mieux la comprendre et peut-être de nous y attacher davantage. -
Je suis le chat qui va tout seul...
Michel Mollard, Francois Raveau
- Presses de la cité
- 14 Septembre 2017
- 9782258146754
Pour la première fois, François Raveau, le plus jeune résistant déporté de France, témoigne et raconte aussi "l'après". Une voix singulière et lucide. Celle d'un homme exceptionnel devenu psychiatre, ethnologue... qui ne cesse de s'interroger sur l'Histoire.
François Raveau a onze ans quand la guerre éclate. Très précoce intellectuellement, l'école ne lui convient pas. Dès 1940, il est engagé avec ses parents, protestants, dans des opérations de résistance, parfois meurtrières. En avril 1944, il est déporté à Neuengamme, puis Fallersleben et Wbbelin. Pour ce livre, il est retourné pour la première fois sur les lieux des camps et de sa résistance en Dordogne. Ce livre traite aussi de " l'après " : comment se passe le retour à la vie " normale ", pour autant qu'elle le soit ? Il se trouve que François Raveau a participé à nombre d'aventures, en France (du complot du Plan Bleu à Mai 1968), en Amérique Latine (chez des tribus reculées), en URSS ou en Asie. Il a soigné des rescapés des camps nazis et des camps d'Indochine. Il a été l'ami proche de Malraux, de Gracq, de Koestler, et le psychiatre de Sartre. Il dresse de ces derniers des portraits savoureux. -
Le capitalisme woke : quand l'entreprise dit le bien et le mal
Anne de Guigne
- Presses de la cité
- La Cité
- 3 Mars 2022
- 9782258197923
Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.
La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l'expression " mesdames et messieurs " afin de " choisir un discours qui s'adresse à tous ses passagers ". La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l'été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l'escarpin Free Walkie (995 euros) qui " exprime cette saison l'empathie et la solidarité ". Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des " messages ", l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique. -
Deux présidents pour rien ; 2007-2017, chronique d'une décennie
Christophe Barbier
- Presses de la cité
- Documents
- 23 Février 2017
- 9782258142442
Le recueil des éditoriaux d'un des plus talentueux chroniqueurs du paysage médiatique. Une rétrospective pleine de verve assortie d'un verdict sans appel." Entre les Français et les politiques, la rupture est consommée. Peut-être définitivement. Et c'est en grande partie à cause de ces deux-là : Nicolas Sarkozy et François Hollande, présidents successifs aux personnalités si différentes et aux échecs si ressemblants...
Pendant dix ans, rédiger l'éditorial de
L'Express m'a permis de jauger les espoirs déçus, les réformes inabouties et les renoncements funestes. Même s'il y eut aussi du volontarisme, des audaces et des moments de courage, c'est l'impression d'un vaste gâchis qui saisit les citoyens. Sarkozy-Hollande: deux hommes d'Etat, deux politiciens endurcis, deux destins avortés, le côté pile et le côté face de la médaille de l'échec... " Christophe Barbier -
La guerre froide ; chronique d'une longue peur, 1947-1991
Jean-michel Demetz
- Presses de la cité
- Documents
- 9 Mars 2017
- 9782258134157
Une histoire de la guerre froide par une sélection d'articles et d'analyses "à chaud" de L'Express, de 1953 à 1991.A peine la paix signée sur les décombres du IIIe Reich, l'alliance contre-nature du totalitarisme soviétique et des démocraties occidentales - alliance de circonstance contre la folie nazie - est brisée et la méfiance, puis l'affrontement, lui succèdent ; pendant près d'un demi-siècle, le moonde subit ainsi une période inédite où, du fait de l'entrée dans l'ère atomique, l'humanité va vivre au bord du gouffre sans qu'à aucun moment les deux blocs ne se livrent à un conflit militaire direct. Drôle de guerre où l'on se bat par tous les moyens et sur tous les fronts (Corée, Vietnam, Angola...), mais jamais face à face. Drôle de victoire, enfin, qui tombe, quasi inespérée pour un Occident qui s'était habitué à la perspective d'un antagonisme durable.
Fondé en 1953, donc au moment où la guerre froide est déjà enclenchée,
L'Express choisit résolument de s'inscrire dans le camp atlantiste et joue un rôle important dans la presse française.
La Guerre froide rassemble les articles représentatifs, souvent "à chaud", de ce moment d'histoire contemporaine, où l'on trouve les signatures prestigieuses de Jean-Jacques Servan-Schreiber, Raymond Aron, Michel Bosquet, Jean-Marie Domenach, Jean Daniel, Jean-Paul Sartre, Michèle Manceaux, Jacques Derogy, Olivier Todd, Jean-François Revel et l'illustrateur Tim pour quelques dessins.
Jean-Michel Demetz, grand reporter et ancien rédacteur-en-chef adjoint de
L'Express, replace chaque article dans son contexte. -
Sur ordre de Dieu ; double meurtre au pays des mormons
Jon Krakauer
- Presses de la cité
- 6 Septembre 2018
- 9782258151888
"Dans le comté d'Utah, presque tout le monde a entendu parler des fils Lafferty en raison des meurtres atroces."
Utah. Une petite ville plantée dans le sillage de Salt Lake City, le fief de l'Église mormone. Le 24 juillet 1984, Allen Lafferty, mormon pratiquant, rentre chez lui après sa journée de travail, dans la maison qu'il habite avec sa jeune épouse et leur bébé de quinze mois. Quand il pousse la porte, l'horreur l'attend : Brenda et sa petite fille ont été sauvagement égorgées. En un instant, Allen est convaincu qu'il connaît les coupables. Et pour cause, ce sont ses frères.
À la barre des mois plus tard, Ron et Dan Lafferty ne nieront pas les faits. Pas plus qu'ils n'exprimeront le moindre remords. Les deux Lafferty sont des prophètes, Dieu parle à travers eux, il leur chuchote ses ordres. Pour eux, l'État n'existe pas. L'école ? Une machination. La médecine ? Un charlatanisme. Ron et Dan Lafferty ont quitté le giron des mormons pour embrasser une foi chrétienne radicale, dont l'un des piliers n'est autre que la polygamie. Et Brenda Lafferty avait commis l'erreur d'y être opposée...
Revenant sur les grandes heures de la fondation de la religion mormone et l'épineux dossier des sectes transfuges qu'elle a fait naître dans ses rangs, le maître de la narrative non fiction interroge les ressorts du fanatisme religieux et exhume l'une des affaires criminelles les plus retentissantes de l'histoire américaine des dernières décennies. -
Déporté à la fin de la guerre, Lev croupit dans un camp du Goulag. Svetlana, l'amour de sa vie, est à Moscou. Pendant dix ans, de 1945 à 1955, grâce à toutes sortes de complicités, ils vont échanger une correspondance amoureuse inouïe, qui forme la trame de ce récit. Une ode à l'amour qui déplace les montagnes, magistralement orchestrée par le grand historien de l'ère soviétique Orlando Figes.
En 2007, à Moscou, Orlando Figes découvre dans les locaux de l'association Mémorial, qui défend la mémoire des victimes de Staline, trois malles dont le contenu le laisse pantois. C'est un couple de Moscovites âgés, Lev et Svetlana Mishchenko, qui les ont confiées à l'association. A l'intérieur se trouve l'intégralité de la correspondance amoureuse qu'ils ont échangée clandestinement dix ans durant, grâce à toutes sortes de complicités, pendant que Lev était prisonnier du Goulag et que Svetlana l'attendait à Moscou. C'est cette incroyable histoire que raconte, avec le talent qu'on lui connaît, Orlando Figes. Au coeur de ce récit se trouve, bien sûr, l'énorme correspondance (plus de deux mille lettres) de Lev et Sveta, véritable roman épistolaire chargé d'une émotion rare, puisqu'en définitive c'est leur passion qui permettra à ces amants du Goulag de tenir bon et de se retrouver enfin, lorsque Lev sera libéré après la mort de Staline. Lev sera réhabilité sous Khrouchtchev, ils se marieront, auront des enfants et connaîtront une vie paisible. Aujourd'hui, Lev est toujours en vie, mais est hélas atteint de la maladie d'Alzheimer. Quant à Svetlana, elle est décédée peu de temps après la découverte de leur histoire par Figes. -
La mère d'une jeune fille de 16 ans partie en Syrie en 2013 avec un djihadiste témoigne. Aujourd'hui elle aide les parents qui sont dans la même situation qu'elle à surmonter ce drame.
Mercredi 5 juin 2013, la fille de Valérie de Boisrolin quitte de son plein gré dans l'après-midi, avec un sac rempli de vêtements et toute l'assurance de ses 16 ans, la maison de ses parents. Un dernier texto : " Je pars à Paris, Maman. Bisou, je t'aime. " Elle va rejoindre B. Depuis des mois, elle est sous son emprise, amoureuse, prête à croire toutes ses promesses. Certains signes auraient pu alerter Valérie. Sa fille changeait, mais les adolescents sont si souvent changeants... Un mois plus tard, la police la retrouve : en burqa. Elle fugue de nouveau. Pour ne plus revenir. A ce jour, elle est en Syrie, elle a eu un enfant. Valérie a pu cependant renouer un fragile dialogue. Malgré la confiance et l'amour, l'éducation donnée et les valeurs transmises, " l'inconcevable est arrivé ". Sa fille était équilibrée, et les raisons qui l'ont poussée à partir restent en grande partie une énigme.
Comment survivre ? Valérie met son énergie au service de parents qui vivent le même cauchemar. -
Un document choc, adapté au cinéma par Pierre Godeau, sous le titre Éperdument. " On pourra toujours dire et penser que nous n'aurions pas dû. Mais depuis quand l'amour se commande-t-il ? Toutes les bonnes raisons que nous avions l'un et l'autre d'arrêter ne nous ont jamais séparés. Rien n'y a fait. Et ça m'a coûté tout ce qui jusque-là était ma vie. "
Début 2011, Florent Gonçalvès, directeur modèle de la prison de Versailles, était arrêté pour avoir entretenu une liaison avec l'une de ses détenues, et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agissait de la jeune femme qui avait servi d'" appât " dans l'affaire du gang des barbares. Les médias se déchaînèrent, les colonnes des journaux s'emplirent d'accusations et d'insinuations : l'homme bénéficiait d'un " système ", la fille l'avait " manipulé ". Or tout était faux : chassé de l'administration pénitentiaire, lâché par sa famille, poursuivi en justice, Florent Gonçalvès avait tout perdu, y compris son honneur, pour la plus inexcusable et la plus belle des fautes : l'amour d'une femme... Aujourd'hui, Florent Gonçalvès a décidé de rétablir la réalité des faits en livrant dans ce témoignage, qui paraîtra au moment où s'ouvrira son procès, sa part de vérité. -
Au nom des pères : de leur disparition à une société déshumanisée
Marc Mangin
- Presses de la cité
- 15 Juin 2017
- 9782258142589
C'est au moment où ils veulent affirmer leur paternité que le constat s'impose : les pères sont une espèce en voie de disparition. Comment la société réagit-elle à cette évolution, en particulier sur les plans politique et juridique, car la vraie question est peut-être : quelle autorité l'Etat conservera-t-il lorsque le père qui la symbolisait aura disparu ?
" Mon père est mort je n'avais pas trois ans et je n'ai pas vu grandir mes trois enfants. Cela m'autorise-t-il à parler du père ? Cela me permet sûrement de parler de l'absence de père. Les orphelins de père ne manquent pas, ceux qui réfléchissent aux conséquences du manque créé par l'absence non plus. Le sujet nourrit un nombre d'oeuvres considérable. Mon propos est d'ailleurs de m'appuyer sur ce travail de témoignages et de réflexions autour d'une question de plus en plus d'actualité : et si le père disparaissait ? " Marc Mangin
Décimés par les guerres de la première moitié du xxe siècle, désacralisés par le mouvement féministe des années 60 et 70, les pères seraient devenus interchangeables, réduits à une " figure ", une " fonction ", quand bien même, depuis des décennies, les professionnels mettent en garde contre leur exclusion, leur disparition.
Les mutations économiques et sociales des cinquante dernières années dessinent un monde où l'homme ne sera bientôt plus qu'une marchandise comme une autre. La disparition des pères préfigure celle des mères. Nous n'avons jamais été aussi près du
Meilleur des mondes que décrivait Aldous Huxley. -
Face au jeu du tout polémique dominant l'espace du débat, Didier Pourquery oppose avec éloquence l'arme qu'est la nuance : elle casse les évidences, revendique l'ironie face à l'arrogance, remet en cause la violence, bouscule les dogmes et permet de rester indigné tout en étant lucide.Apprendre à débattre en écoutant soigneusement l'autre et en affinant ses propres arguments semble plus utile que de gagner au fight spectaculaire de "celui qui a toujours raison". Sortant d'un débat sur La Chaîne parlementaire, en janvier 2020, où il questionnait la compétence universelle de Greta Thunberg en matière de catastrophe planétaire, Didier Pourquery reçoit une volée de bois vert sur les réseaux sociaux. C'est une révélation. Face à des polémistes de plateau, dont il ne tient plus à utiliser les codes, il réalise que lui, cherche toujours à nuancer. C'est le point de départ d'une enquête sur ce que recouvrent cette passionnante notion et ses applications. Car d'Héraclite puis Montaigne jusqu'à Camus et Aron s'étend un espace où cohabitent réflexion et engagement, approfondissement et pensée ferme. Au moment où sur tous les écrans le débat tourne au catch, où le contexte politique semble pousser à l'affrontement incessant, où de nouvelles idéologies se bousculent, remplaçant les totalitarismes ou les reproduisant à leur façon... oui, nuancer semble essentiel pour sauver l'art de la conversation et l'héritage des Lumières.