Vous rêvez depuis toujours de vous lancer dans le dessin mais ne savez pas par où commencer ?
Vous avez essayé plusieurs techniques d'apprentissage du dessin sans qu'aucune ne vous conviennent vraiment ? Et si nous vous disions que la solution pour mieux dessiner se trouvait en vous, au coeur de votre cerveau droit ?
Nous possédons en effet tous deux hémisphères cérébraux, chacun pourvu de fonctions spécifiques.
L'hémisphère droit, centre de l'image, de la spatialité, de la globalité et de l'intuition, est souvent dominé par l'hémisphère gauche... au détriment de la créativité ! Dans cet ouvrage de référence, Betty Edwards partage ses techniques pour maîtriser l'art du dessin grâce à la stimulation du cerveau droit et vous fait découvrir les cinq compétences fondamentales de cet art : la perception des contours, des espaces, des relations, de la lumière et des ombres, et du tout (gestalt).
Que vous soyez un artiste professionnel ou un dessinateur débutant, ce livre vous fera prendre confiance en vos capacités et approfondira votre perception artistique !
On a amplement célébré les différentes facettes de Roland Topor, ses romans et ses nouvelles, ses pièces de théâtre, ses films d'animation, ses dessins de presse, sans oublier ses affiches. Il est temps aujourd'hui de présenter ce qui constitue l'épine dorsale de son travail : ses dessins les plus accomplis, qui sont aussi les plus intemporels. Ce second volume s'attache donc à réunir ses chefs-d'oeuvre en couleur, où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : le corps malmené, l'hallucination cauchemardesque, les tourments de l'éros... Et cet humour grinçant qui a fait sa marque de fabrique.
Dans sa préface, le psychanalyste Patrick Declerck éclaire le lecteur dans cette plongée aussi graphique que fantasmatique dans les méandres de l'inconscient.
Vous pensez que vous ne savez pas dessiner ?
Laissez Betty Edwards vous prouver une nouvelle fois le contraire ! Grâce à sa méthode, qui a déjà convaincu plus de 3 millions de lecteurs dans le monde, vous apprendrez rapidement et efficacement à dessiner.
Dans ce nouvel ouvrage, Betty Edwards révèle l'influence de la dominance oculaire sur les capacités de perception et de création. De la même façon que nous sommes gauchers ou droitiers, nous possédons tous, sans le savoir, un oeil dominant. Même si elle est parfois infime, cette dominance est un indicateur de la façon dont nous percevons le monde qui nous entoure.
Au moyen de nombreuses illustrations, d'exemples et d'exercices pratiques variés, ce guide invite chaque dessinateur en herbe à poser un regard plus éveillé sur son processus créatif.
Une fois que vous aurez cerné la différence entre votre oeil dominant et son pendant dominé, l'art du dessin n'aura plus de secret pour vous !
Ce magazine au nom barbare vous propose 96 pages de photographies. Pas de texte. Uniquement des images. La revue sera construite de la même manière que les deux précédentes, en musique, suivant la trame d'un récit inspiré d'un titre de chanson. Pour ce troisième numéro, nous avons choisi le morceau de Depeche Mode "PERSONAL JESUS". Starification, icône, adoration et idolâtrie seront donc au centre de ce numéro.
Chef d'oeuvre de Frans Masereel, tout à la fois roman d'apprentissage, récit d'aventures picaresques et récit biographique, Mon livre d'heures relate les pérégrinations de l'alter ego de l'auteur aux prises avec les réalités du monde. Articulé en une série de séquences narratives, le récit prend forme au gré de ses déambulations et de ses rêveries. Anarchiste libertaire déclaré, il préfère jouir des plaisirs de la vie que des joies du travail.
Citoyen du monde qui ignore frontières et préjugés, il choque les esprits étriqués et vit sa vie sans contraintes en pleine liberté.
Pendant trop longtemps, hormis pour ses proches et une poignée de collectionneurs passionnés, l'oeuvre de Stéphane Mandelbaum est restée dans l'ombre. Sa récente redécouverte l'a enfin remise en lumière aux yeux du grand public et des institutions.
Plusieurs années de recherche auprès de la famille, des amis et des collectionneurs ont permis de découvrir une multitude de documents et de nombreuses oeuvres inédites. Le fruit de ce travail se devait d'être partagé. Des premiers dessins d'enfant aux ultimes « scraboutchas », cette monographie offre ainsi une vision globale de l'oeuvre de Stéphane Mandelbaum permettant d'en mesurer l'importance.
Entre insolence et déférence, légèreté et gravité, Stéphane Mandelbaum sut trouver les références à la hauteur du travail qui l'attendait. Il mit sa virtuosité au service du sujet, bouleversant les codes de la représentation. Près de quarante ans après sa disparition, la force des images demeure intacte.
Au printemps 1919, Masereel ouvre les fenêtres de son atelier pour laisser passer la lumière et réaliser les soixante-trois gravures sur bois de son nouveau roman en images : Le Soleil. L'inspiration tardant à venir, il s'assoupit tout en laissant sortir de sa tête un alter ego qui se met à vouloir saisir l'inaccessible étoile. Prenant ses jambes à son cou, il se met à courir les rues et battre la campagne, à grimper quatre à quatre les escaliers, à monter aux cheminées et dans les arbres, à se hisser en haut d'une grue ou du mât d'un voilier, à surfer sur la crête d'une vague pour toucher du doigt le Soleil.
Parue en 1928, L'Oeuvre, composée de soixante bois gravés, fait le récit des aventures d'un géant qui échappe à son créateur et sème le chaos dans le décor d'une grande ville.
Tout commence dans l'atelier du sculpteur où un monumental bloc de pierre, soutenu par de solides étais, attend la taille. De l'ébauche, dégagée grossièrement à coups de ciseau et de maillet se détache bientôt la silhouette du géant. L'oeuvre, à peine achevée, prend alors mystérieusement vie au cours de la nuit...
Cette édition de L'oeuvre est la première à voir le jour en France depuis la première édition de 1928.
Dans les Flandres, Ostende et ses environs, où la mer dort ou s'abat sur les digues, où paissent tout le jour de tranquilles vaches, où une femme solitaire se dénude en public, où des formes géométriques envahissent le ciel...
Ostende, premier volet de la série Derrière, est au premier regard une série de peinture, promenade mélancolique dans les paysages sereins des Flandres. Mais sous leur beauté picturale, hors du temps, ces paysages sont prêts à éclater, habités d'hypothèses quant à ce que cachent les apparences et l'habitude, habités de désirs, fantasmes, formes - chair ou abstractions - dont on ne sait s'ils sont réels ou imaginaires. Une grammaire géométrique perturbe l'espace, des bruits rompent un confortable silence et le font parler, comme des accidents dans le décor d'un spectacle bien rôdé, des déchirures dans une toile bien connue, par lesquels s'engouffrent sensations, tensions, désirs...
Entre autres visions, nous rencontrons Irène, sexagénaire qui aime à se dévêtir en milieu naturel, sous le regard d'hommes en costume cravate qui jamais ne la toucheront. Irène cherche l'extension du domaine des sens et du corps, l'élargissement de la perspective. Elle veut toucher du doigt l'impalpable et s'y fondre, être touchée, submergée, voir ce qui bout sous la surface tranquille des choses. À Ostende, il s'agit de quitter une vie, où l'habitude et des sens corsetés nous tiennent, pour une autre, dans le même lieu et à la même époque. Le temps se dilatte sous la force émanant d'un paysage, ou se contracte lorsqu'un détail, un geste ou un visage témoignent d'une vie entière.
Posant des yeux à la fois voyeurs et bienveillants, Ostende déchire la surface que nos yeux se bornent à voir, saisit ce qui se passe horschamp, où rugissent en silence des désirs, des élans vitaux, où dansent sensations et abstractions. Derrière la digue, dans une ferme isolée, sur une plage la nuit, ses paysages forment une scène où tout peut survenir, calme avant l'orage de sensations. Un contrechamp fourmillant d'aventures cachées s'installe petit à petit, révélé par une prose suggestive, procès verbaux de scènes érotiques ou libératrices.
Dominique Goblet souffle le froid et le chaud, nous fait errer, chercher. Elle nous fait glisser de la douceur à la brutalité, du loufoque au sublime, sur un fil entre un réel trop calme et un imaginaire luxuriant. Notre soif de liberté et notre peur de l'inconnu se confrontent sans cesse, et peu à peu se concilient dans l'envie.
Un livre magnifique où le regard de Jean- Philippe Toussaint nous accompagne dans l'oeuvre intimiste de Félix Vallotton et où l'érudition de Katia Poletti nous permet d'atteindre les mystères profonds de ces images qui sont parmi les plus importantes de la gravure moderne.
Jean-Philippe Toussaint et Félix Vallotton sont réunis ici par l'acuité de leur regard sur le monde et l'insaisissable élégance de leur style.
Les plus belles gravures du maître mexicain illustrent ce récit biographique de Samuel Dégardin. Une imagerie tenace s'en dégage, peuplée de révolutionnaires et de squelettes qui inspirent aujourd'hui les illustrateurs, dessinateurs, graphistes, tatoueurs et créateurs du monde entier.
L'épopée artistique de Jean-Marie Massou (1950- 2020) l'ermite prophète qui fascine le monde de l'art brut depuis plusieurs décennies est réunie dans un premier ouvrage documenté et attendu où les auteurs de différents horizons apportent leur pierre à un édifice sidérant, celui d'une oeuvre/vie aussi passionnante qu'émouvante.
Dans les années 1970, Paulette Massou quitte la région parisienne et revient dans le Lot, sa terre natale pour s'installer dans une ferme isolée en pleine forêt Bouriane.
Elle refuse que son fils Jean-Marie soit interné en psychiatrie.
C'est là que vivra Jean-Marie, avec sa mère d'abord, puis seul. Dans ce territoire qu'il arpente et redessine à sa façon, qu'il modèle en creusant d'innombrables galeries souterraines, en déterrant des pierres gigantesques qu'il déplace, qu'il érige, qu'il aligne, qu'il amoncelle ou qu'il grave.
Jean-Marie ne sait ni lire ni écrire, mais laisse des traces dans le paysage. Quand il ne remue pas roches et arbres, il découpe des photos dans les magazines pour réaliser des collages, il dessine les jaquettes de centaines de K7 sur lesquelles il enregistre ses complaintes, ses histoires, ses rêves, ses discours sur la fin du monde, la surpopulation, la catastrophe écologique, la venue des extra- terrestres.
Jean-Marie Massou est mort le 28 mai 2020, à l'âge de 70 ans. Il nous laisse aujourd'hui une création brute et totale, des sons, des mots, des questionnements, des traces, que ce livre tente de réunir et d'interroger même si l'univers de Massou reste et restera insaisissable.
Une première monographie sur Massou qui fait date présentant de nombreuses oeuvres diverses du créateur ainsi que des textes, interviews et essais des personnes ayant croisés son chemin.
En 1918, Frans Masereel publie 25 images de la Passion d'un homme, chef d'oeuvre graphique, considéré comme le premier roman sans paroles moderne, qui inspira des générations d'illustrateurs et de créateurs de bande dessinée.
Après avoir mis son talent de dessinateur au service de la cause pacifiste, Masereel signe ici l'histoire d'un idéaliste qui a tort de naitre pauvre et de vouloir vivre en homme libre.
Cette édition de 25 images de la Passion d'un homme est la première à voir le jour en France sous la forme d'un livre depuis la première édition de 1918.
Une nuit, Éternelle vit que la méchanceté des mères était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mâle. Éternelle dit : J'exterminerai de la face de la terre la femme que j'ai créée et les hommes qu'elle s'est faite, jusqu'aux reptiles et aux oiselles du ciel. Mais Nuée pleura et trouva grâce aux yeux de Éternelle. Éternelle versa des larmes de sang et ce fut un déluge. C'est à l'issue de ce déluge que Nuée devint Éther-Nuée pour que, aujourd'hui encore, nous puissions connaître la Joie.
Miracle né de réinterprétations des gravures bibliques de Gustave Doré lors d'ateliers associant créateurs porteurs de handicap de la «S» Grand Atelier et artistes invités, L'Évangile Doré de Jésus-Triste a révélé l'existence d'une tradition enfouie où le divin s'incarne au féminin. Avec L'Apocalypse Tonnerre d'Éther-Nuée, c'est une nouvelle pièce maîtresse de cette antique tradition qui vient éclairer notre époque troublée.
Un florilège de digressions graphiques sur le thème de la partition musicale. Ouvrage clé pour aborder et comprendre l'ensemble des publications de Benoît Jacques.
Chef-d'oeuvre de Frans Masereel, maître du bois gravé moderne et précurseur du roman graphique. Cette édition de La Ville rassemble de nombreuses images encore jamais publiées, dessins, ébauches et épreuves préparatoires de l'oeuvre majeure de Frans Masereel.
« La Ville est un monument. Monument impérissable consacré à la ville moderne, avec ses foules innombrables et leurs destins multiples, avec ses contrastes tragiques de luxe et de pauvreté, de gaspillage et de privation, un véritable pandémonium de toutes les passions humaines. » Stefan Zweig « Dans ses rues on peut sentir presque physiquement le tourbillonnement des impulsions et des tensions que ces hommes portent en eux, qu'ils respirent, et qui s'empare d'eux. » Alfred Döblin
Alain Lachartre a travaillé toute sa carrière dans le monde de la publicité, en faveur d'une utilisation intelligente de la bande dessinée. Objectif Pub présente les rapports entre la BD et la pub, de 1900 jusqu'à maintenant. Ce beau-livre, richement illustré, regorge d'informations inédites. Différents chapitres mettent en perspective les travaux de 133 artistes : début du 20e siècle, la presse enfantine des années 50-60, les années 70, la génération des eighties, de 1990 à nos jours et le futur. Quelle que soit la période, la bande dessinée est un terrain d'exploration extrêmement riche pour les dessinateurs qui travaillent pour elle. Ce livre rend hommage à cette alliance de la bande dessinée et de la publicité, en parfaite harmonie avec chacune des époques que ce couple a traversées !
L'ouvrage relate l'incroyable histoire d'une épopée artistique et humaine, originale et décalée, dont le principal terrain d'exploration se situe en Ardenne belge.
La « S » Grand Atelier est un centre d'art qui accompagne au quotidien des artistes bruts, talentueux et fragilisés par une déficience mentale.
Loin des clichés sur le handicap mental, la « S » Grand Atelier défend un art exigeant, à la fois brut et contemporain grâce à sa politique de mixité (qui réunit les artistes bruts avec les artistes contemporains) et d'éclatement des catégories.
Un positionnement unique en son genre qui vaut à la communauté de La « S » le surnom de « punks du handicap ».
Fictions Modestes & Réalités Augmentées déborde d'images traitées avec grand soin, souvent en grand format. Le catalogue est conjugué à la première personne par Anne-Françoise Rouche qui y raconte quelques fabuleuses expériences de vie au sein de ce centre d'art qu'elle a fondé au début des années 90.
Noëlig Le Roux, qui partage le commissariat de l'exposition avec elle, y apporte un regard critique et y analyse les contributions qu'une telle exposition peut apporter à un musée.
Il confirme la volonté du MIAM d'explorer les marges de l'art contemporain et d'élargir ses frontières à des territoires méconnus.
Incontestablement, les expérimentations développées à La « S » Grand Atelier et celles du MIAM semblent se nourrir d'une même énergie.
Fictions Modestes & Réalités Augmentées nous plonge dans des mondes inédits et fascinants, de la narration graphique vers des supports moins attendus, tels que le cinéma, le design textile, la photographie ou les arts numériques.
En découle une approche artistique décomplexée et décalée assaisonnée d'une Belgitude héritée du surréalisme, faite de quelques impertinences, d'un peu d'audace et d'une bonne pointe d'autodérision...
Depuis une quinzaine d'années, Farah Atassi opère une relecture de la modernité sous la forme de tableaux de grandes dimensions qui présentent des assemblages de formes géométriques et au sein desquels apparaissent sur un même plan des espaces et des figures. L'impression de familiarité que ces peintures procurent vient essentiellement du fait que l'artiste utilise le langage formel créé par les modernes (Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Henri Matisse, mais aussi Jean Brusselmans ou encore Sonia Delaunay et, plus récemment, Tarsila do Amaral) non pas dans le but de s'inscrire dans cet héritage, mais pour marquer une rencontre avec un langage aujourd'hui universel et affirmer un choix pictural. Pour sa première exposition personnelle dans une institution parisienne, l'artiste présente une quinzaine de ses oeuvres les plus récentes, dont six d'entre elles créées spécialement pour le Musée national Picasso-Paris. Cet ouvrage est conçu comme un catalogue élargi, dans le sens où une soixantaine d'oeuvres de l'artiste y seront reproduites.
Les animaux ont la vie dure dans les proverbes, aussi bien en français qu'en anglais, même si, d'une langue à l'autre, il ne s'agit pas forcément de la même vie.
Cette monographie - Frans Masereel, l'empreinte du monde - consacrée à l'oeuvre de Frans Masereel (1889-1972) maître du bois gravé moderne et précurseur du roman graphique, est la plus importante encore jamais publiée avec une sélection de 391 gravures sur bois.
Les gravures reproduites ici ont été retrouvées dans des fonds à travers toute l'Europe, musées ou collections privées, principalement en Allemagne, en Belgique et en France...
Le lecteur pourra également découvrir un texte exceptionnel inédit, des entretiens de Frans Masereel avec son éditeur Pierre Vorms dans lesquels l'artiste évoque la genèse de ses travaux et notamment de la création de ses romans en images, comme Mon Livre d'heures (1919), Le Soleil (1919), Idée (1920) ou encore La Ville (1925), qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier.
Avec ses romans sans parole, Frans Masereel est aujourd'hui considéré comme l'un des précurseurs du roman en images moderne. Assez vite, l'influence de Masereel dépassera les frontières de l'Europe et gagnera les grands graveurs américains tel Lynd Ward (Wild Pilgrimage, 1932). Puis, avec le renouveau de la BD, il est redécouvert par les précurseurs du roman graphique tels que Art Spiegelman (Maus, 1986) ou encore Eric Drooker (Flood!, 1992) qui signe la préface de la présente monographie.
Un essai de Samuel Dégardin propose une vision de « l'oeuvre au noir » de Masereel, de ses romans en images, aux grandes planches, en passant par son travail d'illustrateur au service de la cause pacifiste.
Une série de photographies viennent illustrer une biographie signée Joris van Parys avec de rares images où l'on peut voir Frans Masereel posant avec son ami Stefan Zweig en 1922 à Salzburg ou encore avec George Grosz en costume de bain en 1925 sur une plage de Boulogne-sur-Mer. Des images qui nous plongent dans l'Europe de l'entre-deux-guerres où une poignée d'amis, artistes et écrivains, pacifistes, socialistes, communistes, anarchistes ou tout simplement, comme Masereel, épris de liberté et de justice, va tenter de lutter contre l'inexorable et funeste destin de nations courant à leur perte.
Frans Masereel cultivait l'amitié des écrivains comme Romain Rolland et Stefan Zweig ses deux grands compagnons de lutte contre la guerre, mais également Pierre Jean Jouve, Thomas Mann ou encore Hermann Hesse qui préfaceront ses ouvrages.
Réunies en douze chapitres (La guerre danse macabre ; Du côté des faibles et des opprimés ; Dans les villes ; Dans les ports ; Bestiaire ; Nature ; Les Flandres, la Belgique ; Amour, désir et séduction ; Moments intimes ; Spleen ; Figures ; Rebelle et libre) ces 450 gravures de Frans Masereel offrent un panorama inédit de son univers graphique à travers les grandes thématiques qui traversent toute sa production de 1919 à 1971.
Tout au fil de son oeuvre, Masereel nous propose sans relâche sa vision du monde. Un monde ancré dans le quotidien, sans filtre et sans effet inutiles, dans lequel les fracas de la guerre font trembler l'air saturé d'effrois. Un monde où la révolte gronde et où les hommes se lèvent et tombent. Mais aussi, un monde où le souffle de l'amour et de la passion embarque les coeurs des femmes et des hommes vers des rivages heureux où l'on peut croire en un monde meilleur.
Car Masereel a foi en l'homme. C'est un optimiste qui reste persuadé que les actes peuvent exercer une influence positive sur le destin de l'humanité. Il fait le pari de l'intelligence et de la créativité, de la justice sociale et de la liberté individuelle. Il est persuadé que l'art et la littérature ont le pouvoir de changer le monde. Alors, il se bat, il dénonce et vit pleinement sa vie d'artiste engagé dans le tumulte du monde.
Avec le soutien à l'édition du Centre national des arts plastiques.
Ostende - le carnet est l'origine du livre paru quelques semaines plus tôt, la coulisse où le ballet se prépare, la planque reculée d'où l'on peut mieux observer le paysage, la palette où se mélangent les formes, les couleurs, les gestes des personnages et de leur créatrice. Il témoigne d'une oeuvre en gestation, là où Ostende est l'aboutissement de ce travail. Des objets y mutent comme des êtres vivants, des humains évoluent, expérimentent en secret, se découvrent. Des idées naissent, changent, se fixent mais le plus souvent s'y refusent, avant de trouver leur place dans l'oeuvre finale, la série picturale narrative Ostende, que le carnet de Dominique éclaire d'un jour nouveau.
Pour nous, lecteurs et lectrices, le carnet en sera aussi l'aboutissement, la clé de lecture et le révélateur. En voyant ce qui, de la vie des personnages et du travail de l'autrice, n'était pas visible dans les peintures, on percevra ce que les personnages projettent entre les murs d'une grange ou derrière les rideaux. On en apprendra plus sur la majorette et ceux qui l'accompagnent, on y verra des corps ou des parties de corps - bustes, fesses, visages, mains - et l'on comprendra peut-être pourquoi Irène exhibe le sien sur les plages Ostende. Ou peut-être ne le comprendra-t-on pas. On verra, mais on sera libre de donner la suite que l'on veut à ces textes et à ces scènes ouvertes à l'interprétation.
On retournera le point de vue, pour voir enfin derrière.
On verra les formes abstraites d'Ostende naître, fondre, se transformer jusqu'à devenir cristaux, roches molles, matière aux contours flous ou abrupts. On percevra des mouvements, des bruits sourdre paisiblement de l'espace vierge des pages d'un carnet, espace de liberté formelle absolue pour sa détentrice.
Plusieurs niveaux de lecture apparaîtront alors.
On pourra observer ces changements comme des mouvements primaires que l'oeil reconstitue, récits sans objet quelque part entre l'animation et la séquence, ou chaînon manquant entre le figuratif et l'abstraction. On pourra voir des personnages en train d'être créés et de se créer eux-même une nouvelle identité, cachée, imperceptible mais pourtant bien présente sur les plages d'Ostende. On verra une artiste se chercher, chercher son propos et les techniques appropriées à celui-ci, et une oeuvre se construire par touches successives, du fourmillement de tentatives chaotiques et audacieuses à la sérénité qui fait la force d'Ostende. Et l'on fera, comme elle, des va-et-vient d'un livre à l'autre, d'un format à l'autre, repérant quelles techniques, quelles présences, quelles formes ont retenu son attention, tentant de comprendre ce qui se joue en chacun des êtres et des lieux représentés.