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Qui a vu le zébre ? : L'invention de la perspective animale
Thibault de Meyer
- Les Liens Qui Liberent
- 10 Avril 2024
- 9791020924100
Quels efforts faut-il mettre en oeuvre pour arriver à prendre en compte le point de vue d'un autre ? La question des perspectives est au coeur des pratiques artistiques, en particulier de la peinture de la Renaissance florentine qui a voulu représenter sur le tableau le point de vue d'un observateur humain. Plus récemment, certains éthologues ont radicalisé le projet des peintres en cherchant à reproduire la perspective d'autres animaux : celle des chiens, des mouches, des abeilles, des vaches, des lions, des hyènes et de bien d'autres espèces encore. Thibault De Meyer montre comment, en poussant le projet perspectiviste le plus loin possible, l'éthologie donne naissance à une nouvelle philosophie.
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Journal d'un explorateur noir au Pôle nord
Matthew Henson
- Zones Sensibles
- 19 Mars 2021
- 9782930601458
Le 6 avril 1909, l'exporateur blanc Robert Peary a conduit une expédition qui, pour la première fois, a atteint le pôle Nord en traîneau à chiens. Dès son retour, il suscite la polémique avec Frederick Cook, un autre explorateur qui, lui aussi affirmait avoir atteint le pôle nord, le 21 avril 1908. La controverse sera tranchée par le congrès des États-Unis, qui fait officiellement de Peary le premier vainqueur du pôle Nord.
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Au risque des effets
Didier Debaise, Isabelle Stengers
- Les Liens Qui Liberent
- 18 Avril 2023
- 9791020924995
Le pragmatisme conjuguerait les pêchés de l'irrationalisme, de l'irréalisme et de l'immoralisme. La pensée de W. James en particulier, a été l'objet de violentes critiques : remise en question de toute position de vérité, celle-ci étant réduite à ce qu'elle rapporte ; célébration inconditionnée du sens commun, identifié à des opinions infondées ; subjectivisme, mettant au premier plan la confiance contre l'esprit objectif ; remise en question de toute valeur au profit des effets...
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Les intelligences particulières : enquêtes sur les maisons hantées
Grégory Delaplace
- Vues De L'Esprit
- 19 Novembre 2021
- 9782931146019
Les habitants des maisons hantées s'inquiètent des présences invisibles qui troublent leur quotidien ; il leur arrive de demander de l'aide pour qualifier ces inquiétantes apparitions. En Angleterre, la Société pour la recherche psychique avait précisément été créée pour répondre à de telles interrogations. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, face aux appels qui lui sont soumis, le jeune enquêteur Donald West affiche un scepticisme inébranlable. Ce dialogue de sourds, confronté à d'autres réponses possibles, permet de mettre en évidence les différents régimes d'explication mobilisés pour rendre compte de ces perturbations de l'expérience commune. La subtile enquête menée à propos de ces enquêtes contradictoires chemine vers une proposition de méthode : les fantômes résistent à la généralisation, ils appartiennent à la texture des lieux qu'ils hantent. Si certaines « intelligences particulières » savent se montrer sensibles à leur présence, c'est qu'elles habitent déjà le monde en étranger.
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Tradition critique : penser après la rencontre coloniale
Talal Asad
- Vues De L'Esprit
- 5 Mai 2023
- 9782931146064
« Le plus influent anthropologue vivant » selon la revue L'Homme, et pourtant ignoré en France, Talad Asad est mondialement connu pour avoir amorcé la critique du concept de « religion ». Source majeure de L'Orientalisme d'Edward Saïd et des courants décoloniaux. Cet ouvrage de synthèse inédit rassemble ses articles les plus importants. Anthropologue reconnu dans le monde entier, Talal Asad a été l'un des premiers chercheurs à critiquer les présupposés coloniaux des sciences sociales, dès les années 1970. Son approche anthropologique des sociétés modernes et sécularisées l'a conduit à mettre en évidence l'origine occidentale et chrétienne de la notion de « religion ». Le présent recueil rassemble ses essais anthropologiques les plus marquants. Ils examinent notamment la position de l'anthropologue après la « rencontre coloniale » qui traduit la parole « indigène » dans un langage qu'Asad définit comme intrinsèquement chrétien, et proposent une redéfinition de l'islam comme « tradition vivante » et non comme une religion ou un système de croyance. Alternant questions de méthode, généalogies et sensibilité aux situations concrètes, cet ouvrage fournit une introduction idéale aux propositions d'Asad. On y découvrira une pensée anthropologique exigeante et provocante - héritière de Mauss, de Certeau ou Foucault -, qui a constitué une source majeure des études post-coloniales. Les perspectives comparatistes tracées par Asad rendent sensibles le « provincialisme » de la modernité européenne, les spécificités de son sécularisme et invitent à donner un sens positif et critique à la notion de tradition. L'absence de réception francophone de son oeuvre était une anomalie. Ce livre y remédie, en donnant les moyens de prendre la hauteur nécessaire vis-à-vis de sujets sensibles mais centraux, par-delà les polémiques récentes autour de l'« islamo-gauchisme ».
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Nomad's land ; éleveurs, animaux et paysage chez les peuples mongols
Charlotte Marchina
- Zones Sensibles
- 14 Juin 2019
- 9782930601397
Cet ouvrage est un essai sur les relations que les éleveurs nomades entretiennent avec leur environnement chez deux peuples mongols, en Mongolie et en Sibérie du Sud. Il propose une vaste synthèse de la littérature publiée sur le sujet dans de nombreuses langues occidentales et orientales, mais est aussi et surtout le fruit d'une vingtaine de mois d'enquête cumulés sur le terrain entre 2008 et 2015. Grâce à sa connaissance des langues (mongol, bouriate, russe) et ses séjours prolongés, l'auteur entraîne le lecteur dans l'intimité et la vie quotidienne des éleveurs. Ce livre se concentre sur les aspects spatiaux du pastoralisme nomade, et notamment sur les manières dont les éleveurs envisagent et mettent concrètement en oeuvre l'occupation de l'espace, à partager avec des être non humains, que ce soient des animaux domestiques, sauvages, ou encore des entités invisibles. En comparant les situations de peuples mongols de part et d'autre de la frontière mongolo-russe, il donne également à voir un continuum culturel mongol malgré l'inscription dans des trajectoires historiques et politiques différentes.
La grande originalité de l'ouvrage réside dans l'abondante cartographie, résultat de données GPS de première main collectées par l'auteur, qui donne à voir les itinéraires de nomadisation des éleveurs et les trajets quotidiens des différents troupeaux sur les pâturages. Les nombreuses cartes, accompagnées d'une analyse fine des données, offrent une meilleure compréhension de toute la complexité des relations en jeu entre les éleveurs, leurs animaux - chevaux, chameaux, bovins, moutons, chèvres et chiens - et leur environnement partagé, ainsi que des manières dont systèmes sociaux et écologiques interagissent entre eux à travers des boucles d'actions et rétroactions.
En ces temps de changements climatiques extrêmement rapides sur ces terrains, et plus généralement à l'ère de l'« Anthropocène » - concept qui implique que l'homme est devenu une force géologique majeure qui agit sur la terre -, les relations que les humains entretiennent avec leur environnement sont devenues, dans la plupart des endroits du monde, un enjeu écologique, économique, politique et éthique majeur. Dans ce contexte, la grande division entre nature et culture qui caractérise les visions du monde occidentales est lentement en train de s'effondrer. Loin de vivre « en symbiose » ou en « harmonie » avec leur environnement, comme se plaisent souvent des Occidentaux à s'imaginer ou à présenter les Mongols, ils ne nous donnent pas moins, en se refusant eux-mêmes à toute relation de domination exclusive sur les animaux et les ressources naturelles, l'occasion de réfléchir aux relations que nous-mêmes voulons entretenir aujourd'hui avec notre environnement.
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Camp est : journal d'une ethnologue dans une prison de Kanaky-Nouvelle-Calédonie
Chantal Deltenre
- Anacharsis
- Les Ethnographiques
- 22 Septembre 2022
- 9791027904440
En 2016, Chantal Deltenre se voit confier une mission d'observation ethnographique par l'administration pénitentiaire française au « Camp Est », la prison de Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Elle y est demeurée un mois. Étrangère à l'univers carcéral tout autant qu'au monde calédonien, elle en rapporte un récit qui plonge le lecteur de plain-pied dans un centre de détention directement hérité de la colonisation - et peuplé à 90 % de détenus kanak.
Son témoignage interroge alors avec acuité les impasses d'une justice pénale trop facilement conçue au prisme des « différences culturelles ».
Car c'est surtout la prison dans son ensemble, ici ou ailleurs, que questionne cet ouvrage. -
Devenir autre: hétérogénéité et plasticité du soi
David Berliner
- La Decouverte
- 5 Mai 2022
- 9782348069697
Même si la plupart des humains disposent de la conscience d'avoir un moi unique et stable, ce dernier est plus fragmenté et plastique qu'on ne tend à le penser. Des sosies de Napoléon à Gary inventeur d'Ajar, de la cosplayeuse fan de Wonder Woman à l'amateur de devenir animal, du rôle d'acteur au jeu grandeur nature, en passant par l'anthropologue qui s'indigénise, David Berliner étudie un répertoire étonnant d'expériences identificatoires. En électrisant nos capacités de prise de perspective, d'empathie et d'imitation, ces formes spectaculaires du devenir autre sont autant de laboratoires de l'exploration du soi qui rendent possible l'émergence de la multiplicité et de la versatilité identitaires. On y est, notamment, amené à se découvrir soi-même comme un autre.
Et si être soi, c'était non seulement ressentir l'unité du moi, mais également éprouver son inconstance, le passage incessant entre ses diverses facettes et l'acquisition de nouvelles dimensions ? Si être soi-même, c'était à la fois être un et plusieurs, permanent et oscillant ?
Cet essai invite à étudier la gymnastique complexe du soi pour appréhender la nature hétérogène des identités ordinaires. Dans le même mouvement, il pose les bases d'une nécessaire discussion sur l'une des grandes controverses culturelles de notre époque : qui peut jouer à être qui ? -
Mexique profond ; une civilisation niée
Guillermo Bonfil batalla
- Zones Sensibles
- 19 Septembre 2017
- 9782930601274
Mexique profond. Une civilisation niée, paru pour la première fois en 1987 (15 autres réimpressions seront réalisées depuis en langue espagnole), est un classique de l'anthropologie historique mexicaine. L'argumentation de Guillermo Bonfil Batalla dans cet ouvrage ne se réduit nullement à opposer de façon schématique le monde indien (« Mexique profond ») et le « Mexique imaginaire » (qui correspond au monde occidental). Certains passages attestent d'un désir de convaincre les lecteurs de la réalité de la domination qu'un groupe humain a exercée sur un autre depuis l'arrivée des Conquistadores sur le territoire mésoaméricain au début du XVIe siècle, mais l'enjeu est avant tout d'inscrire cet antagonisme au sein d'un processus historique évolutif qui tend parfois à en occulter l'existence, notamment à travers la négation de la présence des Indiens depuis l'époque Moderne.
Le principal effort de Batalla vise à rendre sensible « l'ubiquité de la présence multiforme de l'indianité » en particulier en retraçant certains épisodes-clés de l'histoire du Mexique. De ce point de vue, les premières descriptions du monde préhispanique, non exemptes d'une idéalisation de l'autochtonie, ou les vigoureuses critiques formulées à l'encontre de l'entreprise coloniale, ne sont pas les plus surprenantes puisqu'elles s'appuient sur des données historiques bien connues. On notera cependant que, dès la première partie, plusieurs développements dépassent avec beaucoup de perspicacité bon nombre d'oppositions (ville/campagne, indien/ métisse) à l'intérieur desquelles le dualisme exposé dans l'introduction semblerait enfermer le propos de l'auteur. Les pages consacrées à la présence des Indiens dans l'univers urbain, dans les marchés ou pendant les activités rituelles font comprendre que l'anthropologue doit suivre la capillarité du corps social et non se contenter de délimiter des camps, territorialement hermétiques, dans lesquels vivraient de façon séparée des groupes différents.
En affirmant que le monde indien apparaît partout, sous de multiples visages, le propos de Batalla consiste donc à interpréter le réel pour rendre perceptible une forme d'existence qui a été chassée du champ de la visibilité. À cet égard, la dimension la plus stimulante de la réflexion de l'auteur réside dans sa capacité à faire émerger les paradoxes, voire les réécritures de l'histoire, autour desquels, comme dans beaucoup d'autres sociétés, s'est construite l'identité du Mexique. Les chapitres III et IV de la deuxième partie, s'attachent ainsi à démontrer que l'Indépendance de 1812, puis la Révolution éclatant un siècle plus tard, sont loin d'avoir été les périodes les plus favorables pour les cultures indiennes, en dépit de la glorification de « l'Indien », popularisé par les grands peintres muralistes. Ainsi, en prenant des distances avec une histoire officielle largement répandue dans son pays, Bonfil décèle-t-il une « alchimie mentale qui perdure jusqu'à nos jours » en vertu de laquelle les Mexicains possèdent une « capacité à dissocier l'Indien d'hier et l'Indien d'aujourd'hui ».
Pour ce qui concerne la dimension anthropologique, un des problèmes importants abordé par l'ouvrage est celui de l'articulation entre la multiplicité des peuples et leur intégration à l'intérieur d'un ensemble culturel uniforme, problème qui, depuis longtemps, aiguille la réflexion mésoaméricanistes (et dont l'insurrection du Chiapas ou l'élection de certains présidents indiens ne constituent que la partie la plus visible).
Par ailleurs, Mexique profond s'inscrit parfaitement dans des débats extrêmement contemporains concernant le multiculturalisme, le métissage, les situations postcoloniales, la question de la visibilité des minorités.
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Après 6/5 (2013-2014), ouvrage qui retraçait les origines historiques et technologiques du trading à haute fréquence depuis l'apparition du télégraphe au XIXe siècle jusqu'aux réseaux en fibre optique du XXIe siècle, Alexandre Laumonier poursuit ici, avec une écriture plus « humaine », son exploration des marchés financiers où désormais chaque microseconde compte. Dans ce nouvel ouvrage en deux parties de 96 pages chacune - soit deux récits indépendants -, il sera tour à tour question de religion, de la mafia ukrainienne, d'un impressionnant raid d'agents du FBI, de vol de codes, de mathématiques financières, mais aussi de réseaux de communications, de pylônes haubanés et d'antennes, de Londres, de Francfort et de la Belgique, de l'armée américaine et de Christ en croix...
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La pandémie de grippe est un des événements qui suscitent une mobilisation au niveau global. Le caractère cyclique des pandémies - la « grippe espagnole » en 1918, la « grippe asiatique » en 1957, la « grippe de Hong Kong » en 1968 - a conduit les experts à penser qu'une nouvelle pandémie était imminente, et qu'elle tuerait des millions de personnes. La question, pour les autorités de santé globale, n'est pas tant de savoir quand et où cette pandémie commencerait, mais si nous sommes prêts pour ses conséquences catastrophiques (l'apparition d'un nouveau coronavirus en Chine fin 2019, source d'une nouvelle pandémie mondiale déclarée en janvier 2020, va permettre de mesurer si les autorités sont réellement prêtes à affronter un tel événement). Les Sentinelles des pandémies montre, avec les méthodes de l'anthropologie sociale, comment les techniques de préparation pour une pandémie de grippe ont transformé nos relations aux oiseaux. Des milliards de volailles ont été tuées à travers le monde pour éviter que des pathogènes potentiellement pandémiques ne passent la frontière d'espèces, et les oiseaux migrateurs ont été surveillés pour comprendre la diffusion des virus de grippe en-dehors de leur lieu d'émergence. L'anthropologie sociale, en tant qu'elle produit du savoir sur les similarités et les différences entre les humains et les autres animaux, peut prendre les pathogènes franchissant les barrières d'espèces comme point de départ d'une enquête sur les transformations des relations entre humains et non-humains.
Ce livre est basé sur une recherche ethnographique conduite à Hong Kong, Taiwan et Singapour entre 2007 et 2013. Après la crise du SRAS en 2003, ces trois territoires ont investi dans les techniques de préparation à une pandémie de grippe en surveillant les virus de grippe aviaire venant de Chine, où le nombre de volailles domestiques a dramatiquement augmenté au cours des quarante dernières années. Hong Kong, Taiwan et Singapour sont trois points de passage
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On pourrait l'appeler le tout-perdre contemporain. « On perd notre culture », « On a abandonné nos coutumes », « Les traditions se perdent », « Tout fout le camp », « Il n'y plus rien ici », « les jeunes ne s'intéressent plus au savoir », la perte se décline aujourd'hui sous toutes les formes.
Perdre sa culture, son identité, ses traditions, son savoir ou ses racines, et son corollaire - le besoin de transmettre - sont des figures mobilisées par de nombreux individus et collectifs à travers le monde. Irréversibilité du temps et lamento sur la perte, ce que l'on a perdu soimême ou pas. Au nom du tout-perdre, il faut absolument faire passer quelque chose du passé, des identités et des cultures, qu'il s'agisse des nôtres ou de celles des autres. Perdre sa culture invite le lecteur à réfléchir sur ces nostalgies patrimoniales contemporaines, en révélant les formes diverses que peut prendre le diagnostic de la perte culturelle. Alors que se multiplient partout sur le globe les revendications à la préservation culturelle, l'anthropologie nous enseigne qu'il existe des façons différentes de penser la disparition, la mémoire, la transmission et le patrimoine.
Le premier chapitre « Une impossible transmission en Afrique de l'Ouest » explore les discours liés à la perte culturelle et les mécanismes qui président à la transmission religieuse chez les Bulongic de Guinée-Conakry, une culture africaine décrite comme en train de disparaître.
Dans le second chapitre, à partir d'une recherche ethnographique menée au Laos (à Luang Prabang), j'analyse le travail de cette nostalgie patrimonialiste dans le contexte particulier d'une institution, celui de l'Unesco et de ses actions patrimoniales sur le terrain. Les chapitres 3 et 4 sont historiques et réflexifs. Le troisième chapitre expose l'histoire des liens complexes entre ethnologie et nostalgie, et invite à réfléchir sur la persistance de la figure de l'anthropologue nostalgique aujourd'hui. Enfin, l'ultime partie traîte de l'observation participante dans ces rapports avec la perte culturelle. L'anthropologue est rarement celui qui perd sa culture, mais plutôt celui qui louvoie entre différents horizons culturels et la nourrit d'influences multiples, un homme-caméléon par excellence.
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Énergies Désespoirs, Un monde à réparer est le catalogue de l'exposition éponyme initiée et conçue par Encore Heureux Architectes et l'École urbaine de Lyon, installée au CENTQUATRE à Paris du 29 mai au 1er août 2021. L'exposition explore deux faces de notre planète contemporaine qui s'opposent : la crise de l'habitabilité de la Terre d'un côté, les initiatives possibles à différentes échelles de l'autre. L'ouvrage rassemble un texte de José-Manuel Gonçalvès, une préface de Jean-Christophe Bailly, un entretien avec l'équipe de commissariat d'exposition et un ensemble de 120 tableaux grand format peints par l'artiste Bonnefrite. Il comprend également les réponses de quinze personnalités à la question "Quel est votre désespoir? Quelle est votre énergie?" et la re-publication de cinq articles issus du journal quotidien en ligne AOC.
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L'invention du Cap-Vert : de la créolisation
Pierre-joseph Laurent
- Depaysage
- Sous L'ecorce
- 4 Novembre 2022
- 9782902039326
Comment est née la société insulaire du Cap-Vert ? Cette question, longtemps restée en suspens en raison d´une vision du passé confisquée par l´ancienne métropole, Lisbonne, trouve ici sa réponse. Le défi consiste à articuler les approches anthropologiques et historiques à travers trois périodes (les XVe-XVIe?siècles, du XVIIe siècle à 1980 et de 1980 à nos jours) afin de tirer les faits de l´oubli et comprendre les interactions entre courtiers luso-africains, esclaves et Portugais. Si la rencontre entre la culture des maîtres et celles des esclaves est inégale, cette minutieuse enquête nous révèle que, finalement, c´est le catholicisme qui s´est créolisé, engendrant une société profondément originale.
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Pensées en archipel : de Madagascar aux Antilles
Christophe Genin, Rafolo Andrianaivoarivony
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 7 Avril 2022
- 9782874499555
Pensées en archipel résulte de rencontres entre universitaires, poètes et artistes venus de Madagascar, de La Réunion, des Antilles françaises et de la région parisienne. Toutes et tous se sont voulus des voyageurs au long cours de la pensée, à l'instar de Jean Paulhan. Toutes et tous se sont fédérés autour d'un concept : l'indianocéanie. Cette notion, géographiquement située mais humainement universelle, promue par l'humaniste Camille de Rauville, retrouve des échos dans la créolisation antillaise. Si l'insularité est un fait géographique qui peut induire une mentalité singulière, elle est foncièrement une interprétation du monde, faite de représentations locales et d'interférences dans un réseau d'îles pour lesquelles la mer est un lien et non un obstacle.
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Au regard de l'histoire agitée du « Vieux continent », le projet de construction européenne était une utopie. Elle a accouché d'un succès et a contribué à faire de l'Union européenne un des endroits les plus prospères au monde. Depuis une dizaine d'années cependant, l'édifice européen est ébranlé par une série de crises (économiques, financières, de la migration, politiques, ...) alors qu'il doit, dans le même temps, trouver sa place dans un monde en plein bouleversement géopolitique. Les tensions internes qui la traversent aujourd'hui mettent au jour une réalité longtemps impensée : la désintégration européenne pourrait se produire. Le pire n'est pas inévitable. À condition que les Européens s'attellent, avec conviction, à poursuivre et perfectionner leur projet commun inachevé.
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« Il semble que la littérature peut être le greffier de la crise, en faire l'inventaire aussi bien que la radiographie, mais qu'elle doit craindre de se perdre dès lors qu'elle vise la résolution de la crise. » Cette phrase de Nicolas Mathieu résume ce livre qui tend un micro souvent décalé aux auteurs et autrices. Et il ajoute : « En espérant finalement que chaque crise soit une occasion pour la littérature, et que la littérature soit cette crise où nous sommes inlassablement refondus. »
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Créer une monnaie complémentaire : manuel à l'usage des citoyen-ne-s
Bernard Lietaer
- Bord De L'Eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 23 Janvier 2018
- 9782356875556
Unique en son genre, ce manuel est un guide pratique à destination de toutes les personnes impliquées dans la création et la gestion de monnaies complémentaires et citoyennes.
De tels projets foisonnent depuis quelques années sous des formes diverses, en lien avec l'intérêt grandissant pour les questions liées à la transition écologique et sociale. En France, aujourd'hui, on compte une centaine de monnaies dites « citoyennes », à vocation locale affirmée, dans des villes ou territoires de tailles diverses, et sans doute autant sont en gestation. Par ailleurs, de plus en plus d'acteurs (citoyens, associations, collectivités territoriales, entreprises...) réfléchissent à des monnaies plus spécifiquement orientées vers tel ou tel sujet (la réduction des déchets, la vie de quartier, le développement de la culture...).
Or, dans ces projets passionnants, beaucoup d'aspects doivent avoir été anticipés et maints écueils doivent être évités.
Ce manuel cherche à présenter des pistes pour repérer certaines difficultés et pour les contourner, mais aussi des propositions pour renforcer la solidité et la pérennité des projets. Il tente de balayer l'ensemble des questions qui se posent, avec des exemples d'organisation, des propositions de manière de faire, des listes de points à aborder pour chaque aspect du projet. Il ne prétend pas à l'exhaustivité ni à procurer une manière unique de faire mais, en se basant sur de nombreuses expériences, à dessiner des possibles pour que la monnaie prenne corps et atteigne ses objectifs.
L'auteur principal de ce guide, Bernard Lietaer, est aussi un des principaux défenseurs, et peut être le plus connu, des monnaies locales : économiste renommé, ancien responsable de la Banque centrale de Belgique (où il participa à la création de l'euro), ancien opérateur de marché, il travaille depuis plus de dix ans à comprendre et promouvoir les monnaies locales en tant qu'outil d'action publique, auprès des autorités politiques comme des acteurs citoyens. Le manuel, rédigé à l'origine pour le gouvernement flamand, a été ici réactualisé, et renforcé d'une analyse juridique et fiscale spécifique à la France : il est ainsi aujourd'hui enfin disponible en français.
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Des virus et des hommes : enjeux philosophiques d'une pandémie
Michel Dupuis
- Presses Universitaires de Louvain
- Petites Empreintes
- 16 Mai 2022
- 9782390611967
Tout « moment » de crise globale et généralisée dans la vie des humains invite à reposer les questions philosophiques primordiales : qu'avons-nous appris de nous-mêmes et de l'état de notre monde ? Où allons-nous désormais, et comment ? Et que devons-nous faire ? Un petit livre pour nous aider à vivre et à nous orienter ! Connu du grand public pour ses analyses, sages et prudentes, de ce vaste univers de l'éthique médicale et des « soins de santé », Michel Dupuis livre un essai bref et réflexif sur cette redoutable pandémie. Parce que sa démarche est philosophique, il cherche d'emblée du sens dans l'événement et il identife quelques balises d'orientation. Il s'agit, en effet, d'apprendre à « vivre avec » ce qui nous arrive et aussi de nous rappeler que tout « moment » de crise globale et généralisée dans la vie des humains invite à reposer les questions philosophiques primordiales : qu'avons-nous appris de nous-mêmes et de l'état de notre monde ? Où allons-nous désormais, et comment ? Et que devons-nous faire ? Un petit livre pour nous aider à vivre et à nous orienter !
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Mga kaalaman sa kagubatan
Antoine Laugrand
- Presses Universitaires de Louvain
- 24 Décembre 2020
- 9782390610700
Ce livre est le deuxième d'une série de trois volumes consacrés aux Mangyans alangans de Siapo, un village situé sur l'île de Mindoro, aux Philippines. Les kuyay (les aînés) y présentent des aspects importants de leurs savoirs, en particulier sur les arbres, les plantes et les champignons dont ils font de nombreux usages, y compris thérapeutiques. Ils décrivent les chauves-souris qui leur procurent beaucoup de vitalité. Pour les Alangans, la nature n'existe pas en soi comme un objet autonome, elle constitue le monde dans lequel ils vivent. La préservation de l'environnement n'est pensable qu'en vivant au contact des plantes et des animaux, et en respectant les multiples non-humains qui peuplent la forêt. Les Alangans enseignent que l'humain n'est rien s'il ne prend pas la mesure des solidarités interspécifiques, s'il ne respecte pas des interdits de base, et s'il ignore les esprits-maîtres ainsi qu'Amang sa Ugbos. L'ouvrage comporte le verbatim de conversations et d'informations recueillies lors de plusieurs ateliers de transmission des savoirs organisés avec les Alangans de Siapo en 2012, 2017, 2018 et 2019. Le livre est disponible en deux versions : en français et en alangan-tagalog. Le projet a bénéficié d'appuis financiers de la part du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada et, surtout, du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS, Belgique ; F. 6002.17), et du projet PRD « Local Adaptation, Resilience & Interpretation of Socio-Natural Hazards, and Environment Management in the Philippines (2014-2019) ».
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émulations n.14 : femmes et écologies
Emulations
- Presses Universitaires de Louvain
- Emulations
- 17 Décembre 2015
- 9782875584144
Les liens entre femmes et écologie sont multiples : ils vont de l'énonciation essentialiste d'une « nature » féminine qui porterait au soin et à l'écologie, à la contradiction de cette affirmation. L'écologie est-elle donc un tremplin pour les femmes - sonne-t-elle l'ère d'une prise de responsabilité environnementale et d'un recentrement autour de « valeurs » dites féminines - ou est-elle un leurre, une menace de décapacitation ? Faut-il craindre une « naturalisation » du phénomène social qu'est le genre féminin ? Ou faut-il sortir de cette dichotomie et profiter de ce « féminin » pour s'engager sur des pistes de changements ? Sans répondre définitivement à ces questions, les différentes contributions proposent leur point de vue sur le lien entre femmes et écologie.
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Pelly bay 1939-1954 - franz van de velde photographic codex
Frédéric Laugrand
- Presses Universitaires de Louvain
- 13 Juillet 2019
- 9782875588203
This book examines the first photo album to document life at the Kugaaruk mission, which was founded at Arviligjuar and named Mission St. Pierre et la Vierge des Pauvres in 1935 by Father Pierre Henry, a member of the Missionary Oblates of Mary Immaculate (OMI). Father Franz Van de Velde arrived in Pelly Bay at the Kugaaruk mission on 23 April 1938 and spent the next 50 years of his life in the Canadian Arctic. During this time, he kept a detailed photographic record of Inuit life and the Catholic mission's activities. The photographs show not only the emergence the community of Kugaaruk but also a way of life, a spiritual universe, and a vast surrounding territory. Located in Nunavut, a territory created in Canada in 1999, Kugaaruk currently has a population of about one thousand people who self-identify as Netsilik Inuit. This population was obviously much less numerous during Father Van de Velde's time. Kugaaruk holds the record for the coldest windchill ever recorded in Canada: -92° C based on an air temperature of -51° C. Father Van de Velde's photos demonstrate how Inuit managed life in such conditions.
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Hommes, encore un effort... : anthropogenèse, christianisme, sexuation
Thierry de Duve
- Diaphanes
- 9 Mai 2023
- 9782889280940
Dans ce petit livre intempestif arc-bouté à la conviction selon laquelle « le christianisme est la religion de la sortie de la religion » (Marcel Gauchet), Thierry de Duve aborde deux questions anthropologiques que la mutation de l'ordre symbolique en cours rend pressantes : la différence des sexes, qu'il envisage par le biais de l'incertitude de la paternité, et l'avenir de la politique d'émancipation, qu'il ancre à la naissance prématurée des enfants humains. Le ton de ce livre est une certaine effronterie respectueuse par laquelle de Duve engage un dialogue imaginaiThierry de Duve sort des disciplines qui sont les siennes, l'esthétique et histoire de l'art, pour aborder, sous le prisme de la « sortie de la religion », les questions anthropologiques de la différence des sexes et de l'avenir de la politique d'émancipation.
Dans ce petit livre intempestif arc-bouté à la conviction selon laquelle « le christianisme est la religion de la sortie de la religion » (Marcel Gauchet), Thierry de Duve aborde deux questions anthropologiques que la mutation de l'ordre symbolique en cours rend pressantes : la différence des sexes, qu'il envisage par le biais de l'incertitude de la paternité, et l'avenir de la politique d'émancipation, qu'il ancre à la naissance prématurée des enfants humains. Le ton de ce livre est une certaine effronterie respectueuse par laquelle de Duve engage un dialogue imaginaire avec quelques grandes figures intellectuelles, parmi lesquelles Françoise Héritier, Alain Badiou, Georges Duby, Marcel Gauchet et, last but not least, Jacques Lacan.re avec quelques grandes figures intellectuelles, parmi lesquelles Françoise Héritier, Alain Badiou, Georges Duby, Marcel Gauchet et, last but not least, Jacques Lacan.