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Dans l'est du Congo, le décor paradisiaque ne saurait cacher une effrayante réalité. La guerre tourne en boucle et même quand les conflits « cessent », les armes continuent de terroriser.
Déjà trente années de crimes et de douleur, dans une relative indifférence.
« Les victimes méritent justice », s'était risqué à affirmer le gouvernement Kabila en 2010. Or, le temps passe et quasi personne n'a été jugé. Comment expliquer une telle aberration ?
Tant d'impunité ? C'est la question qui sert de fil rouge au présent recueil. Après nous avoir fait revivre ces années noires et rappelé les séquences du désastre, l'ouvrage passe au crible deux missions d'enquête des Nations unies.
Celle de Kofi Annan est décrite de l'intérieur puisque Reed Brody en était directeur adjoint - témoin hors pair, il dénonce notamment l'hypocrisie de l'administration Clinton, qui ne pensait que business... L'autre enquête examinée a engendré le très médiatisé rapport Mapping. Faut-il y voir une arme contre l'impunité ? Ou manque-t-il de consistance pour être utilisé sur le plan judiciaire ? Que penser de son instrumentalisation ?
Une Commission vérité et réconciliation au Congo, pourraitelle contribuer à l'apaisement des esprits ? Des expériences similaires ailleurs en Afrique, analysées ici, indiquent la réponse.
Enfin, dans cette région riche en ressources naturelles où la souffrance des victimes ne pèse pas lourd, l'ouvrage se devait de questionner le système judiciaire : sa crédibilité, ses moyens, les « juges kaki »...
Hélas, il n'existe pas de formule magique pour sortir de la crise ! Il appartient aux Congolais de chercher des solutions :
En reconstruisant depuis la base, en encourageant les initiatives, même modestes, de la société civile, en s'adaptant aux réalités du pays. Dessiner des perspectives pour redonner espoir. -
Le dialogue à tout prix : au coeur de la crise politique de 2013 en Guinée
Saïd Djinnit
- Presses Universitaires de Louvain
- Scene Internationale
- 21 Février 2022
- 9782390611905
L'histoire de la diplomatie africaine reste largement à écrire par ses acteurs. Dans cet ouvrage, Saïd Djinnit livre son expérience de facilitation du dialogue inter-guinéen en 2013. Appelé à modérer un dialogue politique, il déploie son énergie pour créer les conditions de la tenue du dialogue et pour s'assurer ensuite de la mise en oeuvre honnête de l'accord politique conclu. La facilitation se déroule à Conakry, dans un contexte politique tendu, ponctué par des incidents de violence qui font redouter le pire. On retrouve dans ce récit toutes les techniques de médiation qui ont permis à Saïd Djinnit de maintenir le rythme de la facilitation, de garder les parties protagonistes engagées dans le processus de paix et d'éviter que la situation dégénère. Le parcours est parsemé d'obstacles que le facilitateur lève l'un après l'autre. L'ouvrage est un puits d'enseignements pour les chercheurs, les praticiens et les personnes qui s'intéressent de près ou de loin à la médiation et aux crises politiques et électorales en Afrique. Il est également une source d'inspiration pour tous ceux qui croient à la centralité du dialogue afin d'éviter l'affrontement et la violence et de promouvoir et maintenir la paix et la stabilité.
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Terreur africaine : Burundi, Rwanda, Zaïre : les racines de la violence
Colette Braeckman
- Fayard
- 1 Novembre 1996
- 9782213597034
Pourquoi faut-il que des Hutus massacrent des Tutsis, que des Tutsis massacrent des Hutus? Luttes tribales, dit-on, séculaires, inévitables... Mais peut-on se satisfaire d'une explication aussi simpliste ?La réalité apparaît bien différente, et enfin compréhensible, quand on prend la peine de l'étudier de près. Au Burundi et au Rwanda, où coexistaient des groupes sociaux différents, des clans rivaux, c'est la colonisation, relayée par l'Eglise catholique, qui a semé les germes de la haine, transformé une lutte sociale en affrontement ethnique: les bombes à retardement exploseront bien plus tard, lorsque la majeure partie des intéressés auront fini par s'identifier à l'image qu'avait donnée d'eux le colonisateur belge, lui-même secoué de crises identitaires. Au Zaire, le président Mobutu joue de son côté en virtuose sur le clavier de l'ethnicité pour mieux apparaître, par défaut, comme le garant de l'unité du pays.Quoi qu'en pensent ses dirigeants, la Belgique ne saurait se désintéresser de ces drames sous prétexte que les pays concernés sont devenus indépendants. Et comment la France, au nom de la francophonie, peut-elle jouer les apprentis sorciers dans la région aux seules fins de faire pièce aux Américains?De la duplicité à la complicité, il n'y a pas loin. Or, c'est de crimes contre l'humanité dont il arrive qu'on se rende coupable là-bas.Journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles, collaboratrice du Monde diplomatique, Colette Braeckman s'est depuis longtemps spécialisée dans l'information sur l'Afrique, et plus particulièrement l'Afrique centrale. Outre de très nombreux reportages dans les zones de conflits, elle a publié chez Fayard Le Dinosaure: le Zaire de Mobutu (1992) et Rwanda: histoire d'un génocide (1994).
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Meurtre au Burundi : la Belgique et l'assassinat de Rwagasore
Ludo de Witte
- Investig'Actions
- 15 Septembre 2021
- 9782930827872
Il y a 50 ans, le 13 octobre 1961, le Grec Jean Kageorgis assassina le Premier ministre burundais Louis Rwagasore. Ce dernier avait prête serment à peine trois semaines plus tôt. Qui pouvait-il bien deranger? Apres avoir fouille les Archives belges, prouvant que l'assassinat de Lumbumba avait ete orchestre par la Belgique, detaillant la mise au pouvoir de Mobutu par les Etats-Unis et la Belgique, tout en restant dans les Archives belges et d'autres documents historiques enfin devoiles, Ludo De Witte change de pays et etudie les documents autour de la mort de Louis Rwagasore, au Burundi. Un travail d'histoire riche en revelation!
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Depuis trente et un ans, dont vingt-six sous la dictature, le destin du Zaïre est mêlé, sinon confondu, avec celui de son président, Mobutu Seke Seko. Cet homme, contemporain de Marcos, de Duvalier, du Shah d'Iran, est l'un des derniers " dinosaures ", le sous-produit de la guerre froide dans le tiers-monde, l'allié de l'Occident et de ses services secrets... Encombrant, anachronique, il s'enferre aujourd'hui dans ses contradictions, préférant régner sur des ruines plutôt que de passer la main. Qui est cet homme, considéré comme l'un des plus riches du monde? Comment le fils d'un cuisinier, devenu sergent dans l'armée coloniale, a-t-il pu incarner un tel pouvoir? Sur quelle pyramide a-t-il construit sa puissance?L'Etat zaïrois n'est rien d'autre qu'un échafaudage d'injustices. Vivant sur un coffre-fort de matières précieuses, les Zaïrois sont parmi les plus pauvres d'Afrique et le développement est la dernière des préoccupations du régime... Pendant un quart de siècle, les Etats-Unis, la France et, bien sûr, la Belgique ne l'ignorent pas, mais se taisent. Mobutu, fidèle à l'Occident, n'hésite pas à obliger ses amis à soutenir la politique américaine en Angola, française au Tchad, belge au Rwanda. S'accommodant de la corruption du régime, des violations des droits de l'homme, voire de la faillite économique du pays, les Occidentaux le soutiennent, voient en lui une garantie contre le chaos. Jusqu'à ce que le vieil allié, une fois terminé son rôle historique, devienne véritablement gênant. Comment alors s'en débarrasser, l'obliger à céder le pouvoir, et au profit de quelle opposition?Colette Braeckman est journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles et collaboratrice au Monde diplomatique. En plus de nombreux reportages à travers le monde, elle se consacre surtout à l'Afrique et plus particulièrement au Zaïre, Bruxelles étant à ce titre un poste d'observation privilégié.
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L'enjeu congolais : L'Afrique centrale après Mobutu
Colette Braeckman
- Fayard
- 9 Juin 1999
- 9782213602585
En mai 1997, la fin sans gloire de Mobutu, chassé par l'armée d'enfants soldats de Laurent Désiré Kabila, apparaît comme une victoire pour l'Afrique toute entière. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale, devenu le symbole de l'ordre néo-colonial, n'a-t-elle pas été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays déterminés à parier sur l'avenir du continent ?
La guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra aux prises les anciens alliés, engendrera une déception à la mesure de l'espoir qu'avait suscité la "renaissance africaine", dont le Congo devrait être le berceau. Il apparaît alors que si les pays qui prétendent incarner la nouvelle Afrique se sont dégagés de l'influence européenne, ils restent en proie à leurs vieux démons : l'égoïsme d'Etat, l'ethnisme, le goût du profit immédiat, le recours à la violence.
Tout à la fois chronique des événements récents, analyse des forces en présence (Etats, leaders, ethnies, peuples, grandes puissances, organisations humanitaires, etc.) et réflexion prospective, cet ouvrage s'attache aussi à déceler les signes d'espoir au coeur de ce continent à la dérive.
Journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles, collaboratrice au Monde diplomatique, Colette Braeckman suit depuis longtemps les événements d'Afrique, et plus particulièrement ceux que déchirent la région des Grands Lacs. Outre de très nombreux reportages dans les zones de conflit, elle a publié chez Fayard Le Dinosaure : le Zaïre de Mobutu (1992), Rwanda : histoire d'un génocide (1994) et Terreur africaine. Burundi, Rwanda, Zaïre : les racines de la violence (1996). -
L'ascension de Mobutu ; comment la Belgique et les USA ont installé une dictature
Ludo de Witte
- Investig'Actions
- 19 Décembre 2017
- 9782930827117
Congo, 24 novembre 1964. Des centaines de paras belges sont lancés sur Stanleyville et Paulis. Objectif officiel : sauver des civils belges en danger. Humanitaire ? De Witte révèle la face cachée en exhumant des témoignages de première main dans tous les camps : la « libération » a plutôt été un bain de sang où l'Occident aida l'armée de Mobutu à assassiner des dizaines de milliers de Congolais.
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La République démocratique du Congo ; une guerre inconnue
Jean-Francois Hugo
- Michalon
- Ligne D'horizon Michalon
- 1 Février 2006
- 9782841862528
C'est le conflit le plus meurtrier de l'après-guerre et il se déroule dans l'indifférence générale.
Trois voire quatre millions de morts. C'est la première grande guerre africaine : un conflit interétatique impliquant jusqu'à huit pays qui s 'affrontent sur le territoire congolais. Un conflit à bas bruit, qui détruit le coeur de l'Afrique, un pays de 2,3 millions de kilomètres carrés, cinquante-trois millions d'habitants, deux-cents cinquante ethnies, dont aucune ne dépasse les cinq pour cent de la population.
Deux guerres successives : celle de 1996, réplique du séisme rwandais, balaie le régime du maréchal Mobutu et signe la mort du Zaïre qui devient la République démocratique du Congo dirigée par Laurent-Désiré Kabila. Celle de 1998 est une guerre de prédation : les vastes ressources naturelles suscitaient les convoitises des voisins. Les deux blocs aux prises mêlent seigneurs de guerre, hommes d'affaires congolais et étrangers, mercenaires, hommes politiques.
C'est l'éclatement des fronts et des acteurs qui distingue un conflit dont les braises couvent encore malgré la dynamique de paix soutenue par l'ONU.
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Le Gabon bleu dans le golfe de Guinée ; réflexions sur des problématiques géopolitiques
Patrice Moundounga mouity
- Connaissances Et Savoirs
- Droit Et Sciences Politiques
- 24 Février 2017
- 9782753904354
S'il est une partie du monde qui suscite un grand intérêt aussi bien dans la géostratégie mondiale que dans la préservation de la biodiversité universelle, c'est bien le golfe de Guinée. Du fait de la montée du terrorisme et de l'instabilité du Moyen-Orient, cette partie de l'espace monde est devenue une zone hautement stratégique, d'autant qu'elle est considérée aujourd'hui comme la seconde province pétrolière mondiale. Ce livre s'attache ainsi à analyser la question du différend frontalier de l'îlot de Mbanié en rapport avec les revendications de souveraineté maritime, principalement entre deux pays de la région spéci?que qu'est le golfe de Guinée : le Gabon et la Guinée Équatoriale. Mais le cas de São Tomé-et-Principe n'est pas en reste. Après la politique intérieure gabonaise, Patrice Moundounga Mouity élargit son champ d'analyse à la géopolitique maritime. Espace nourricier et stratégique caractérisé par une grande diversité de richesses, dont des ressources halieutiques, minières et énergétiques, le Gabon bleu ne cesse d'attirer les convoitises. En abordant les enjeux maritimes autour du Gabon et ses voisins, l'ouvrage entend situer le contexte de crise dont le golfe de Guinée a été le théâtre au cours de ces dernières décennies, traduisant ainsi l'urgence d'une prise en compte véritable des questions maritimes dans la sous-région d'Afrique centrale.