Fayard
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L'écologie n'est pas un consensus : dépasser l'indignation
François Gemenne
- Fayard
- Documents Fayard
- 2 Novembre 2022
- 9782213717005
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020). -
On a tous un ami noir ; pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations
François Gemenne
- Fayard
- 30 Septembre 2020
- 9782213712772
Sans angélisme ni dogmatisme, ce livre apaisera le débat public sur le sujet de l'immigration, en l'éclairant de réflexions inédites : celles issues d'expériences étrangères, celles produites par la recherche et celles de l'auteur enfin, spécialiste de ces questions et lui-même étranger vivant en France depuis plus de douze ans.
Pas une semaine ne s'écoule sans qu'éclate une nouvelle polémique sur les migrations : violences policières, voile dans l'espace public, discriminations, quotas, frontières... Les débats sur ces sujets sont devenus tendus, polarisés et passionnels, tandis que la parole raciste s'est libérée, relayée avec force par des activistes identitaires. Collectivement, on a accepté de penser les migrations à partir des questions posées par l'extrême-droite, en utilisant même son vocabulaire. Quant à nous, chercheurs, nous nous sommes souvent retrouvés réduits à devoir débusquer rumeurs et mensonges, qu'il s'agisse de dénoncer le mythe de l'appel d'air ou du grand remplacement.
Nos sociétés resteront malades de ces questions tant qu'elles continueront à les envisager sous l'unique prisme des idéologies. C'est toute l'ambition de ce livre : montrer qu'il est possible de penser ces sujets de manière rationnelle et apaisée, en les éclairant de réflexions et de faits qui sont bien trop souvent absents des débats. En montrant, par exemple, que les passeurs sont les premiers bénéficiaires de la fermeture des frontières. Ou que la migration représente un investissement considérable pour ceux qui partent, alors qu'ils se retrouvent souvent décrits comme la « misère du monde ».
Les questions d'identité collective doivent être des enjeux qui nous rassemblent, plutôt que des clivages qui nous opposent. À condition de reconnaître et d'affronter les problèmes structurels de racisme dans nos sociétés. Après tout, on a tous un ami noir.
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"dieu changea de sexe, pour ainsi dire" ; la religion faite femme XI-XV siècle
Jacques Dalarun
- Fayard
- Divers Histoire
- 30 Avril 2008
- 9782213636511
Telle qu'elle se structure entre l'Antiquité tardive et le haut Moyen Age, la religion chrétienne ne faisait pas la part belle aux femmes : assimilées à Eve, l'alliée du Serpent, elles étaient exclues du sacerdoce et cantonnées dans une position mineure au sein de l'Eglise. Pourquoi, à la fin du Moyen Age, la religion s'est-elle féminisée, par une adhésion plus forte des femmes à la foi et à la pratique, par une féminisation du discours religieux, par une alliance ambiguë du prêtre et de la dévote communiant dans une religion de la Mère et du Fils ? Pourquoi, selon l'audacieuse expression de Michelet, « Dieu a-t-il changé de sexe, pour ainsi dire » ?
Au tournant des XIe et XIIe siècles, au temps de la réforme dite grégorienne, la tradition interdisait aux femmes de pénétrer dans certains sanctuaires ; mais se met en place une triade Marie, Eve et Madeleine où, entre les deux premières images, antinomiques, s'ouvre par la troisième l'interstice d'un accès au salut au prix de la pénitence. C'est l'époque de la fondation du monastère mixte de Fontevraud où les hommes étaient soumis aux femmes.
Le vrai retournement survient au xiiie siècle avec François d'Assise qui, célébrant des allégories féminines telle « dame Pauvreté », se présentant lui-même en mère de ses fils spirituels, offre aux femmes une icône à laquelle s'identifier. Claire d'Assise, de son côté, échappe à ces jeux d'inversion pour atteindre à une vision de l'humanité au-delà des genres.
Aux xive et xve siècles, une floraison de saintes de très modeste renommée, surtout en Italie, marque ce mouvement de féminisation du religieux. Leur parole se fait entendre, telle celle d'Angèle de Foligno. Elles se mettent à jouer la Passion du Christ par les places et les rues, telle Claire de Rimini. Elles fédèrent la mémoire des cités et accèdent enfin à une écriture autonome où s'exprime leur désir d'explorer les mystères de la foi avec toute la force de leur raison.
Ancien membre de l'Ecole française de Rome, ancien directeur de l'Institut de recherche et d'histoire des textes, directeur de recherche au CNRS, Jacques Dalarun, médiéviste de réputation internationale, a dirigé l'édition du Moyen Age en lumière (Fayard 2002), qui a connu un succès retentissant. Il a publié en dernier lieu chez Fayard Vers une résolution de la question franciscaine (2007). -
Comment sauver le genre humain
Paul Jorion, Vincent Burnand-galpin
- Fayard
- 18 Mars 2020
- 9782213716848
À titre individuel, nous n'avons jamais été aussi riches et en aussi bonne santé. Au même moment, la survie de l'espèce humaine dans son ensemble n'a jamais été aussi menacée. En dépassant la capacité de charge de notre environnement, nous mettons en cause aujourd'hui notre propre existence.
Que faire ? Les tentations sont nombreuses : celle du repli sur soi du survivalisme, celle de la fuite en avant du transhumanisme, celles aussi hélas de l'eugénisme et de l'exterminisme visant à éliminer une partie de la population jugée nuisible ou inutile.
Relevons la tête tant qu'il en est encore temps et réalisons qu'un autre avenir est possible : la rébellion contre l'extinction est désormais en marche, poursuivons-la, soutenons-la de la feuille de route que l'on trouvera ici. Mettons à profit nos connaissances, mobilisons les citoyens du monde, et engageons nos États dans un effort de guerre. Seule une entreprise de cet ordre est à même de garantir une véritable transition humaniste, sociale et écologique vers un monde remis à neuf. Cette fois sur une base de pérennité.
Si un demi-siècle sépare les deux auteurs, le même sentiment de l'urgence pourtant les rapproche.
Anthropologue, sociologue et psychanalyste, Paul Jorion révolutionne depuis douze ans le regard que nous portons sur la finance et l'économie. Il a récemment publié chez Fayard Défense et illustration du genre humain.
Vincent Burnand-Galpin est étudiant à l'ENSAE ParisTech et à Sciences Po Paris. Très investi dans sa vie étudiante, il a notamment publié le Guide d'action du lycéen engagé et fonde la tribune étudiante de l'ENSAE. -
Qui étions-nous ? Pour répondre à cette question, Paul Jorion dresse l'inventaire de ce que nous, êtres humains, avons pu comprendre jusqu'ici de notre destin. Il convoque pour ce faire les phares de notre réflexion sur nous-mêmes, certains aux noms attendus : Confucius, Socrate, Aristote, Paul de Tarse, Hegel, Nietzsche et Freud, ou moins attendus, tels Machiavel, Shakespeare et Victor Hugo, voire inattendus, comme Mao Tse-toung et Jacob Taubes.
Cette évaluation est réalisée en vue d'assurer notre salut, lequel est sérieusement compromis aujourd'hui, dans un contexte de destruction accélérée de nos conditions de vie à la surface de la Terre. Le scénario le plus optimiste parmi les plus plausibles a cessé d'être celui de machines de plus en plus intelligentes à notre service, pour être celui de notre remplacement pur et simple par celles-ci. Si nous voulons survivre en tant qu'espèce, il nous faut sans plus tarder passer la vitesse supérieure. Il faut pour cela réunir l'équipe de ceux qui ne se résolvent pas à notre disparition, des femmes et des hommes qui soient précisément résolus, bâtissant sur les principaux acquis de l'humain, de la réciprocité au génie technologique. C'est l'appel lancé dans cette Défense et illustration du genre humain.
Anthropologue et sociologue, Paul Jorion révolutionne depuis dix ans le regard que nous portons sur la finance et l'économie. Il a récemment publié chez Fayard À quoi bon penser à l'heure du grand collapse ? -
La Résistance au christianisme : Les hérésies des origines au XVIIIe siècle
Raoul Vaneigem
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 14 Avril 1993
- 9782213030401
" L'histoire des mouvements de résistance à l'Eglise et à l'imprégnation chrétienne n'a été abordée à ce jour qu'à l'ombre de la théologie et selon une perspective apologétique. Parce qu'elle participe du déclin des systèmes monolithiques, la déchristianisation permet d'étudier, en dehors des périls et de l'outrance polémique, des réactions sociales et individuelles longtemps oblitérées par l'empire de séduction et de crainte que Rome gouvernait au nom du Christ." L'Eglise ne cesse d'être hantée par un passé qui la conteste. Le christianisme s'hellénise au IIe siècle en reniant sa judéité pour tomber sous la condamnation du catholicisme au IVe siècle, et nourrir contre le clergé constantinien la nostalgie des origines et les insurrections millénaristes." Mais, sous le pouvoir de l'Esprit qui institue la prédominance du ciel sur la terre, s'agite aussi une indomptable volonté de vivre. Se jouant de ce que Deschner appelle " l'histoire criminelle du christianisme ", elle atteste la permanence d'un combat que ne travestissent plus aujourd'hui ni la mythologie chrétienne ni les idéologies de masse qui lui ont succédé pour un temps. "Raoul VANEIGEM
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Se débarrasser du capitalisme est une question de survie
Paul Jorion
- Fayard
- 1 Mars 2017
- 9782213704517
Une machine à concentrer la richesse, laissant une poignée de vainqueurs face à une armée de vaincus : voilà ce qu'est devenu le capitalisme. L'État-providence n'aura duré qu'une saison, la révolution technologique en cours réduit le marché de l'emploi.
Le court-termisme règne en maître, la défense de privilèges aussi exorbitants que médiocres bloque toute tentative de sauvetage.
La finance et l'économie pouvaient être réformées au lendemain de l'effondrement de 2008. Rien n'a été fait. Le verdict est sans appel : nous n'apprenons pas de nos erreurs ! Si bien qu'aujourd'hui, se débarrasser du capitalisme est devenu, pour l'humanité, une question de survie.
Paul Jorion propose une analyse sans concession et des pistes d'espoir : oui, la spéculation peut être interdite comme autrefois ; oui, l'État-providence doit être inscrit une fois pour toutes dans nos institutions ; oui, un projet européen ressuscité pourrait être le fer de lance d'un véritable redressement ! Seule la volonté fait défaut. Anthropologue et sociologue de formation, Paul Jorion révolutionne depuis dix ans le regard que nous portons sur la finance et l'économie. Son récent ouvrage, Le dernier qui s'en va éteint la lumière, a d'ores et déjà laissé sa marque -
Ephèse et Chalcédoine 431 et 451 : Histoire des conciles oecuméniques Tome II
P.Th Camelot
- Fayard
- Divers Histoire
- 24 Mai 2006
- 9782213629865
Histoire des conciles oecuméniques
sous la direction de Gervais Dumeige, s.j.
Tome I. Nicée et Constantinople (en 324 et 381), par I. Ortiz
de Urbina*
Tome II. Ephèse et Chalcédoine (en 431 et 451),
par P.-Th. Camelot*
Tome III. Constantinople II et III (en 553 et 680-681),
par E-X. Murphy et P. Sherwood
Tome IV. Nicée II (en 787), par G. Dumeige
Tome V. Constantinople IV (en 869-870), par D. Stiernon
Tome VI. Latran I, II, III et IV (en 1123, 1139, 1179 et 1215),
par R. Foreville (à paraître chez Fayard)
Tome VII. Lyon I et Lyon Il (en 1245 et 1274), par H. Wolter
et H. Holstein (à paraître chez Fayard)
Tome VIII. Vienne (en 1311-1312), par J. Lecler*
Tome IX. Constance et Bâle-Florence (en 1414-1418 et 1431-
1448), par J. Gill
Tome X. Latran V et Trente (en 1512-1517 et 1545-1548),
par O. de la Brosse et J. Lecler, H. Holstein et
Ch. Lefebvre
Tome XI. Trente (en 1551-1563), par j. Lecler, H. Holstein,
P. Adnès et Ch.. Lefebvre
Tome XII. Vatican I (en 1869-1870), par R. Aubert (à paraître
chez Fayard)
Tome XIII. Vatican II (en préparation) -
Nicée et Constantinople 324 et 381 : Histoire des conciles oecuméniques Tome 1
Ortiz De Urbina
- Fayard
- Divers Histoire
- 24 Mai 2006
- 9782213629858
Histoire des conciles oecuméniques
sous la direction de Gervais Dumeige, s.j.
Tome I. Nicée et Constantinople (en 324 et 381), par I. Ortiz
de Urbina*
Tome II. Ephèse et Chalcédoine (en 431 et 451),
par P.-Th. Camelot*
Tome III. Constantinople II et III (en 553 et 680-681),
par E-X. Murphy et P. Sherwood
Tome IV. Nicée II (en 787), par G. Dumeige
Tome V. Constantinople IV (en 869-870), par D. Stiernon
Tome VI. Latran I, II, III et IV (en 1123, 1139, 1179 et 1215),
par R. Foreville (à paraître chez Fayard)
Tome VII. Lyon I et Lyon Il (en 1245 et 1274), par H. Wolter
et H. Holstein (à paraître chez Fayard)
Tome VIII. Vienne (en 1311-1312), par J. Lecler*
Tome IX. Constance et Bâle-Florence (en 1414-1418 et 1431-
1448), par J. Gill
Tome X. Latran V et Trente (en 1512-1517 et 1545-1548),
par O. de la Brosse et J. Lecler, H. Holstein et
Ch. Lefebvre
Tome XI. Trente (en 1551-1563), par j. Lecler, H. Holstein,
P. Adnès et Ch.. Lefebvre
Tome XII. Vatican I (en 1869-1870), par R. Aubert (à paraître
chez Fayard)
Tome XIII. Vatican II (en préparation) -
Terreur africaine : Burundi, Rwanda, Zaïre : les racines de la violence
Colette Braeckman
- Fayard
- 1 Novembre 1996
- 9782213597034
Pourquoi faut-il que des Hutus massacrent des Tutsis, que des Tutsis massacrent des Hutus? Luttes tribales, dit-on, séculaires, inévitables... Mais peut-on se satisfaire d'une explication aussi simpliste ?La réalité apparaît bien différente, et enfin compréhensible, quand on prend la peine de l'étudier de près. Au Burundi et au Rwanda, où coexistaient des groupes sociaux différents, des clans rivaux, c'est la colonisation, relayée par l'Eglise catholique, qui a semé les germes de la haine, transformé une lutte sociale en affrontement ethnique: les bombes à retardement exploseront bien plus tard, lorsque la majeure partie des intéressés auront fini par s'identifier à l'image qu'avait donnée d'eux le colonisateur belge, lui-même secoué de crises identitaires. Au Zaire, le président Mobutu joue de son côté en virtuose sur le clavier de l'ethnicité pour mieux apparaître, par défaut, comme le garant de l'unité du pays.Quoi qu'en pensent ses dirigeants, la Belgique ne saurait se désintéresser de ces drames sous prétexte que les pays concernés sont devenus indépendants. Et comment la France, au nom de la francophonie, peut-elle jouer les apprentis sorciers dans la région aux seules fins de faire pièce aux Américains?De la duplicité à la complicité, il n'y a pas loin. Or, c'est de crimes contre l'humanité dont il arrive qu'on se rende coupable là-bas.Journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles, collaboratrice du Monde diplomatique, Colette Braeckman s'est depuis longtemps spécialisée dans l'information sur l'Afrique, et plus particulièrement l'Afrique centrale. Outre de très nombreux reportages dans les zones de conflits, elle a publié chez Fayard Le Dinosaure: le Zaire de Mobutu (1992) et Rwanda: histoire d'un génocide (1994).
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De l'universel ; de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures
François Jullien
- Fayard
- 16 Janvier 2008
- 9782213635293
Depuis ses tout premiers travaux, l'ambition de François Jullien est de construire un rapport interculturel Chine-Europe tout à la fois effectif et fécond, c'est-à-dire qui se garde de l'universalisme à bon marché, comme du relativisme, son double inversé. Il était donc requis d'emblée dans son programme de recherches qu'il se consacrât un jour à la question même de l'universel, et à ses enjeux politiques..
Jullien commence par retravailler le sol conceptuel de la notion même d'universel. Qu'est-ce qui distingue et en même temps relie cette notion à celle d' « uniforme » ? Et les deux précédentes notions à celle de « commun » ? Puis il entreprend d'éclairer en profondeur la façon chaotique dont la dimension de l'universel a émergé en Europe. Car lorsqu'on l'examine d'un point historique (et dans le temps long qui est celui des idées), il est frappant de voir à quel point l'universel est une notion composite, voire hétéroclite, en ce qu'elle plonge ses racines dans trois régimes de pensée et d'histoire très hétérogènes : celui de la logique, via la philosophie et les sciences, celui du droit, via l'Empire romain, et enfin celui de la religion, via la christianisme et saint Paul.
Oui, il y a bien une « idéologie européenne ». Oui, les notions de « démocratie » et de « Droits de l'homme » subissent une torsion lorsqu'elles passent en Chinois. Non, cela ne signifie pas pour autant que le relativisme est la seule option rationnelle et le fin mot de tout. Et encore moins que les jeunes Chinois de la place Tian an'Men ne savent pas de quoi ils parlent lorsqu'ils revendiquent de telles valeurs. Oui, on peut dire quelque chose de neuf, aujourd'hui encore, sur l'universel et sur le dialogue des cultures.
Et de fait, si la démarche « sinophilosophique » de F. Jullien présente un avantage, c'est bien justement celui de renouveler et de relancer toutes les questions qu'elle rencontre, même les plus rebattues, et nous surprendre ainsi à chaque livre. -
« Nous, peuples d'Afrique, autrefois colonisés et à présent recolonisés à la faveur du capitalisme mondialisé, ne cessons de nous demander : que sommes-nous devenus ?
Les pays riches ont peur de notre présence quand elle n'est pas susceptible d'ajouter à leur avoir, peur de nos différences quand elles sont trop visibles. Inutiles, les nouveaux naufragés entassés sur des embarcations de fortune, supposées les conduire vers la terre ferme de l'Europe. Invisibles, les désespérés qui traversent l'enfer du désert. Indésirables, ceux qui, menottes aux poignets, sont reconduits dans leur pays d'origine.
Mais l'humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence, à laquelle l'Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive. Car il n'y a pas d'un côté une Europe des valeurs et du progrès et de l'autre une Afrique des ténèbres et des malheurs. Cette vision, que certains d'entre nous ont tendance à intérioriser, vole en éclats dès l'instant où l'on touche du doigt les mécanismes de la domination, de la paupérisation et de l'exclusion.
Le défi auquel nous faisons face aujourd'hui, c'est d'imaginer des perspectives d'avenir centrées sur les êtres humains. Une réappropriation de nos destins qui fait appel à nos langues, à nos repères, à des valeurs de société et de culture qui nous sont familières. » Aminata Traoré Préface de Cheikh Hamidou Kane. -
Depuis trente et un ans, dont vingt-six sous la dictature, le destin du Zaïre est mêlé, sinon confondu, avec celui de son président, Mobutu Seke Seko. Cet homme, contemporain de Marcos, de Duvalier, du Shah d'Iran, est l'un des derniers " dinosaures ", le sous-produit de la guerre froide dans le tiers-monde, l'allié de l'Occident et de ses services secrets... Encombrant, anachronique, il s'enferre aujourd'hui dans ses contradictions, préférant régner sur des ruines plutôt que de passer la main. Qui est cet homme, considéré comme l'un des plus riches du monde? Comment le fils d'un cuisinier, devenu sergent dans l'armée coloniale, a-t-il pu incarner un tel pouvoir? Sur quelle pyramide a-t-il construit sa puissance?L'Etat zaïrois n'est rien d'autre qu'un échafaudage d'injustices. Vivant sur un coffre-fort de matières précieuses, les Zaïrois sont parmi les plus pauvres d'Afrique et le développement est la dernière des préoccupations du régime... Pendant un quart de siècle, les Etats-Unis, la France et, bien sûr, la Belgique ne l'ignorent pas, mais se taisent. Mobutu, fidèle à l'Occident, n'hésite pas à obliger ses amis à soutenir la politique américaine en Angola, française au Tchad, belge au Rwanda. S'accommodant de la corruption du régime, des violations des droits de l'homme, voire de la faillite économique du pays, les Occidentaux le soutiennent, voient en lui une garantie contre le chaos. Jusqu'à ce que le vieil allié, une fois terminé son rôle historique, devienne véritablement gênant. Comment alors s'en débarrasser, l'obliger à céder le pouvoir, et au profit de quelle opposition?Colette Braeckman est journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles et collaboratrice au Monde diplomatique. En plus de nombreux reportages à travers le monde, elle se consacre surtout à l'Afrique et plus particulièrement au Zaïre, Bruxelles étant à ce titre un poste d'observation privilégié.
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L'enjeu congolais : L'Afrique centrale après Mobutu
Colette Braeckman
- Fayard
- 9 Juin 1999
- 9782213602585
En mai 1997, la fin sans gloire de Mobutu, chassé par l'armée d'enfants soldats de Laurent Désiré Kabila, apparaît comme une victoire pour l'Afrique toute entière. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale, devenu le symbole de l'ordre néo-colonial, n'a-t-elle pas été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays déterminés à parier sur l'avenir du continent ?
La guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra aux prises les anciens alliés, engendrera une déception à la mesure de l'espoir qu'avait suscité la "renaissance africaine", dont le Congo devrait être le berceau. Il apparaît alors que si les pays qui prétendent incarner la nouvelle Afrique se sont dégagés de l'influence européenne, ils restent en proie à leurs vieux démons : l'égoïsme d'Etat, l'ethnisme, le goût du profit immédiat, le recours à la violence.
Tout à la fois chronique des événements récents, analyse des forces en présence (Etats, leaders, ethnies, peuples, grandes puissances, organisations humanitaires, etc.) et réflexion prospective, cet ouvrage s'attache aussi à déceler les signes d'espoir au coeur de ce continent à la dérive.
Journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles, collaboratrice au Monde diplomatique, Colette Braeckman suit depuis longtemps les événements d'Afrique, et plus particulièrement ceux que déchirent la région des Grands Lacs. Outre de très nombreux reportages dans les zones de conflit, elle a publié chez Fayard Le Dinosaure : le Zaïre de Mobutu (1992), Rwanda : histoire d'un génocide (1994) et Terreur africaine. Burundi, Rwanda, Zaïre : les racines de la violence (1996). -
Longtemps ses adversaires en ont rêvé - à moins que ce ne soit l´inverse. Il l´a fait. Patrick Besson, qui passe pour l´un des hérauts de la passion dite proserbe, a constitué lui-même le dossier qui l´accable. Chef d´inculpation : défenseur d´une cause indéfendable. Composition : par ordre chronologique, tous les textes, chroniques, relations de voyage en Serbie ou en Bosnie, poèmes, discours, écrits produits pendant les guerres en ex-Yougoslavie, de 1995 à 1999, du conflit en Bosnie à celui au Kosovo.
Confrontés aux pièces ici rassemblées, plus de quinze ans après les faits, il n´est pas exclu que les accusateurs en viennent à réviser leur jugement... Car, il faut bien le dire, en 1995, Patrick Besson était entré à reculons dans la bataille des bonnes consciences médiatiques, qui déjà faisait fureur. « L´ennui avec les bons sentiments, c´est qu´ils conduisent tout droit aux mauvais », avait-il noté, d´emblée, un sourire goguenard entre les lignes. Avec les années, il ne se départit pas de ce détachement ironique - c´est peut-être là sa faute la plus grave -, mais ne cessa de monter de plusieurs crans dans le grinçant. C´est que cette guerre, si affreuse, a d´abord été une guerre d´écrivains (tous les protagonistes croates, serbes, bosniaques avaient eu des prétentions littéraires, à commencer par Milosevic), qu´il n´y en a pas de pire, et qu´elle s´était prolongée par des guerres d´écrivains à Saint-Germain-des-Prés.
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En 1983, Pierre Péan publie Affaires africaines sur le rôle de ce qu'on appelle la Françafrique dans l'« émirat noir » regorgeant de pétrole, dominé par le groupe Elf. Le scandale créé par le livre vaut à son auteur menaces de mort, attentat à son domicile, et la rancoeur d'Omar Bongo, « papa » indéboulonnable de son pays pendant quarante ans, témoin des relations incestueuses entre l'ex-colonie et Paris, notamment des subsides versés par le potentat de Libreville aux partis et au personnel politique de la métropole.
Vers la fin de son règne, Bongo fait savoir à Péan que, le temps ayant fait son oeuvre, il aimerait lui laisser son témoignage. Ce livre-là ne se fera pas, Bongo mourant en 2009. Mais Péan avait déjà pu glaner assez de confidences pour amorcer le présent ouvrage, entre autres sur les débuts de règne calamiteux du successeur d'Omar, Ali Bongo.
Accusations de corruption, de détournement de fonds publics, d'assassinats, d'élections truquées avec la complicité de Paris, de « biens mal acquis » en France et ailleurs, de folie des grandeurs : tel est le bilan catastrophique du pouvoir gabonais.Outre Affaires africaines, Pierre Péan a consacré à cette région plusieurs ouvrages, dont Bokassa Ier, L'Argent noir, Noires fureurs, blancs menteurs et Carnages. -
En quelques semaines, un million de Tutsis, de Hutus du Sud, d'opposants, d'intellectuels ont été massacrés, et deux millions se sont enfuis en terre étrangère. Tout cela dans l'assourdissant silence des puissants de ce monde, qui n'avaient pourtant rien ignoré de ce qui se tramait : ni la minutieuse préparation du crime, ni l'assassinat qui le déclencha, l'attentat qui coûta la vie au président du Rwanda et à son homologue du Burundi, ni l'impuissance des Casques bleus. Il fallut attendre l'exode et l'intervention controversée de la France pour que l'opinion se réveille, s'émeuve, s'interroge.
Alors, puisque rien n'a été fait quand il était encore temps, il est bon de rappeler le fatal enchaînement du malheur, d'en éclairer les origines et le déroulement.
Afin que l'on se souvienne.
C.B.
Journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles, collaboratrice du Monde diplomatique, Colette Braeckman s'est spécialisée depuis quinze ans dans l'information sur l'Afrique, et plus particulièrement l'Afrique centrale. Outre de très nombreux reportages dans les zones de conflit, elle a publié Le Dinosaure : le Zaïre de Mobutu (Fayard, 1992). -
Arthur Rimbaud est né à Charleville le 20 octobre 1854 et s'est éteint à Marseille le 10 novembre 1891. Son oeuvre poétique tient en une centaine de pages, pas davantage. Mais elle a déjà traversé un siècle en gardant une extraordinaire puissance d'émotion et une formidable modernité : une oeuvre " hors de toute littérature et, probablement, supérieure à toute ", décrétait Félix Fénéon, dès 1886, à propos des Illuminations. Un jugement que Verlaine, dans son étude des Hommes d'aujourd'hui sur le poète, proposait d'étendre au reste de l'oeuvre de Rimbaud. S'il est un écrivain dont l'oeuvre et l'existence sont, en dépit de la minceur de l'une et de la brièveté de l'autre, aussi intensément liées, c'est assurément celui-là. Cette biographie tente de cerner la réalité du personnage par la vérification des sources, des renseignements, des documents, des témoignages, pour écarter les légendes et les mythes qui ont pesé, durant un siècle, sur l'auteur d'Une saison en enfer. Jean-Jacques Lefrère est l'auteur, chez Fayard, des Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, suivi de documents sur Arthur Rimbaud, et d'une biographie d'Isidore Ducasse, auteur des Chants de Maldoror.
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Les villes vivantes ; Italie XIII-XV siècle
Elisabeth Crouzet-pavan
- Fayard
- Divers Histoire
- 1 Avril 2009
- 9782213642659
Villes vivantes, villes de la Vénétie ou de la Lombardie, de la Toscane ou de l'Ombrie, villes médiévales... Florence et Venise, Bologne et Milan, Rome et Sienne, Pérouse et Trévise, les villes d'Italie animèrent une aventure d'une extraordinaire intensité : l'aventure d'agglomérations en mouvement, lancées à la conquête de leurs campagnes proches ou d'espaces économiques plus lointains, riches d'activités quotidiennes comme de leur implication dans les échanges internationaux. L'histoire de cités actives et peuplées, singulières et dominantes qui se construisirent et s'embellirent dans le bruit et la poussière des chantiers, dans les flux des hommes, des marchandises et des capitaux, dans l'action des élites qui les gouvernaient et le travail de tous ceux qui oeuvraient au dégagement des rues ou à l'édification des premiers palais.
Au temps de l'expansion économique et de la croissance démographique, dans les décennies du grand bond en avant de l'Italie, à l'heure ensuite des difficultés, des adaptations et des reconversions, ce furent, pour Venise, Pise, Gênes ou Pistoia, autant de défis à relever, de réponses à imaginer. Des défis synonymes d'approvisionnement en eau, de gestion des nuisances et des risques, de protection des métiers urbains,des réponses qui s'attachaient à la beauté des églises ou à la préservation de la cohésion sociale.
De l'âge des communes au temps de la première Renaissance, Elisabeth Crouzet-Pavan analyse ici un fait urbain qui fut exceptionnel dans le paysage de l'Europe occidentale. En portant le regard sur les groupes sociaux et les individus, les espaces ou les monuments, elle dépeint comment, dans les crises et les conflits autant que l'harmonie mais au gré d'une dynamique toujours forte et d'une capacité d'invention, ces villes vécurent, villes réelles, villes rêvées, villes voulues, villes diverses, villes heureuses, villes malheureuses, villes vivantes... Des villes vivantes aussi parce que confrontées à bien des interrogations de la cité d'aujourd'hui...
Elisabeth Crouzet-Pavan est professeur d'histoire du Moyen Age à l'université de Paris-Sorbonne. Spécialiste de l'histoire de l'Italie, ses travaux portent sur les derniers siècles du Moyen Age et la Renaissance. -
Histoire du célibat et des célibataires
Jean Claude Bologne
- Fayard
- Divers Histoire
- 6 Octobre 2004
- 9782213621371
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d?enfants » : le mariage, dans le conte traditionnel, marque la fin de l?histoire. Que de clichés véhiculés dans cette simple formule ! Le bonheur est lié au mariage, et le célibat pourrait se résumer à cette quête ; comme le bonheur, l?état matrimonial se mesure au nombre d?enfants, surtout chez les princesses. Ce que dit explicitement, et non sans une touchante naïveté, la formule consacrée des contes, la littérature le manifeste depuis l?origine : le roman d?amour, les intrigues théâtrales, la poésie, les opéras mettent en scène des célibataires beaucoup plus souvent que des gens mariés.
Et pourtant, le célibat n?a guère inspiré les historiens? A l?inverse, le mariage, qui ne constitue pas un thème très fécond en littérature (à moins, bien sûr, d?être malheureux ou adultère), a été largement scruté par eux.
Le célibat peut devenir, et l?est de plus en plus souvent aujourd?hui, un état permanent que l?on ne songe pas à quitter. Si le lieu commun du célibataire en attente d?accomplis-sement a eu sa justification jadis, il ne correspond plus à la réalité de notre temps. Il n?est plus une salle d?attente, mais un mode de vie assumé, repris à l?occasion par les gens mariés et retrouvé tout naturellement par les divorcés.
C?est un marché, aussi, qui s?est développé de façon spectaculaire ces dernières années : qu?il suffise d?évoquer la réduction des portions dans les magasins d?alimentation, les sièges isolés dans les trains, les clubs de voyages jouant la carte de la solitude, la vogue du dating, les séries et les émissions télévisées. Le premier salon du célibataire, qui se réclame de la « céliberté », a ouvert ses portes en novembre 2002. Oui, le célibat est de plus en plus à la mode.
C?est un des buts de cet ouvrage de redéfinir le célibat, selon la réalité historique et non selon des critères préconçus et immuables. -
Les cicatrices rouges ; 14-18 ; France et Belgique occupées
Annette Becker
- Fayard
- 13 Octobre 2010
- 9782213655512
Du Pas-de-Calais à la Moselle, dans les campagnes de la Somme et de Belgique comme dans les usines des Ardennes, du Nord ou de Wallonie, des millions de gens ont vécu à l'heure allemande entre 1914 et 1918. Mais de cette « outre-guerre » derrière les tranchées, on ne parle pas plus qu'on ne s'en souvient.
C'est à ces invasions, à ces occupations et à leur cortège d'exactions, de déportations, de privations qu'Annette Becker consacre ce livre. Grâce aux multiples journaux intimes écrits pendant les faits et utilisés ici pour la première fois, aux dessins comme aux archives, elle rend perceptible ce que fut le quotidien d'une guerre totale.
Professeure à l'université de Paris-Ouest-Nanterre et membre senior de l'Institut universitaire de France, Annette Becker est spécialiste des deux guerres mondiales et travaille au sein de l'Historial de la Grande Guerre et du Mémorial de la Shoah. Après un 14-18. Retrouver la guerre (avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Gallimard), qui fait autorité, son dernier ouvrage s'intitule Apollinaire, une biographie de guerre, 1914-1918 (Tallandier, 2009). -
Elisabeth de Belgique : Ou la naissance d'une Reine
Dumont/Dauven
- Fayard
- 10 Septembre 1986
- 9782213018249
L'épouse du roi Albert demeure dans la mémoire des Belges et dans celle de tous les Européens une figure rayonnante de chaleur, de courage et d'humanisme.Durant la Première Guerre mondiale, elle alla bien au-delà de ce qu'on exigeait en ce temps d'une souveraine en fait de bonnes oeuvres, et cette reine d'origine bavaroise se dépensa sans compter pour les blessés et les réfugiés. Tout en fortifiant cet esprit de résistance qui a valu à son royal mari le surnom de " roi chevalier ", elle tenta en 1917 de faire arrêter la tuerie (elle devait d'ailleurs, jusqu'à la fin de ses jours, se montrer une ardente propagandiste de l'entente entre les nations). Après la mort du roi en 1934 et après les difficultés rencontrées par Léopold III, son fils, à la fin du second conflit mondial son prestige joua un rôle non négligeable dans le crédit dont jouit la monarchie qu'incarne aujourd'hui son petit-fils Baudouin.Mais peut-être est-ce dans le domaine artistique qu'elle aura le mieux servi son pays: amie des poètes et des écrivains (Verhaeren, Valéry, Romain Rolland, Colette, Cocteau...), des savants (Einstein, la famille Curie...), mais plus encore des musiciens (Menuhin, Casals, Oïstrakh...), elle aida la Belgique d'après-guerre à retrouver une place de premier plan dans la culture européenne. Le Concours musical international Reine Elisabeth qu'elle a créé et qui se déroule chaque année à Bruxelles n'en est-il pas une preuve évidente?Défi au malheur et à la souffrance, défi à l'ignorance et à la sottise, défi à la laideur et à la tristesse: elle aura refusé toutes les fatalités et gagné la plupart de ses combats.Conservateur honoraire aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Belgique, professeur d'histoire économique et sociale à l'I.C.H.E.C., Georges-Henri Dumont, après avoir été directeur de cabinet de plusieurs ministres belges de la Culture française, est à présent membre du Conseil Exécutif de l'Unesco. Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire, dont La Vie quotidienne en Belgique sous le règne de Léopold II, une Histoire de la Belgique, et Marie de Bourgogne (Fayard, 1982). Il a bénéficié, pour cette biographie d'Elisabeth de Belgique, de nombreux témoignages et a disposé d'archives inédites, en particulier de celles de la Couronne.
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Parce que les Flamands, tôt ou tard, deviendront indépendants, parce que les deux communautés, flamande et francophone, semblent déjà vivre aujourd'hui sur deux planètes différentes, parce que l'unification européenne facilite la création de nouveaux Etats, le divorce belge paraît maintenant inéluctable.
José-Alain Fralon répond aux multiples questions que se posent aujourd'hui les Belges autant que les Français: la Wallonie deviendra-t-elle française? La ville de Bruxelles sera-t-elle transformée en un district européen? La Flandre se rapprochera-t-elle des Pays-Bas? Que va devenir la famille royale?
Nostalgique de ce pays pas comme les autres et qui a tant donné à l'Europe, l'auteur explique aussi pourquoi, passé le temps des regrets, cette séparation pourrait être salutaire pour tout le monde.
Longtemps correspondant du Monde à Bruxelles, José-Alain Fralon est l'auteur de nombreux livres sur la Belgique dont Baudoin. L'homme qui ne voulait pas être roi (Fayard, 2001), Albert frère, le fils du marchanr de clous (Fayard, 1997), Le Roman de Bruxelles (Le Rocher, 2008). -
La mort de Baudouin, le 31 juillet 1993, a suscité en Belgique une manifestation d'émotion populaire d'une ampleur sans précédent, témoignage de l'affection et de l'attachement exceptionnels d'un peuple pour son roi.Mais qui était-il donc, ce roi, et pourquoi les Belges lui sont-ils demeurés aussi fidèles ? Pour le comprendre, José-Alain Fralon a mené une enquête de plusieurs années auprès de ses proches collaborateurs ainsi que des femmes et des hommes qui l'ont côtoyé, issus de l'aristocratie belge ou grands témoins de la vie politique, culturelle et sociale du pays.Voici un portrait inédit de Baudouin, tel qu'en lui-même, à la fois homme d'Etat, incarnation de la fonction royale, et homme tout court, personnalité complexe dont l'enfance fut brisée par la fin tragique de sa mère, la belle Astrid, par la guerre ensuite et la mort symbolique d'un père contraint d'abdiquer. Viennent alors les années du «roi triste», qui ne renaît véritablement qu'au bras de Fabiola. Mais les épreuves ne manquent pas : la rupture avec un père vénéré et une belle-mère tant aimée, Lilian de Réthy, l'impossibilité d'avoir un enfant, la crise de conscience qui le terrasse lors du vote de la loi dépénalisant l'avortement et qui fut à l'origine d'une des plus graves crises de l'Etat belge.A travers le récit de la vie de Baudouin, c'est également le destin d'une nation qui nous est conté : si ce peuple en permanence au bord de l'éclatement a traversé le xxe siècle dans l'unité, c'est peut-être aussi parce qu'il a vécu sous le long règne de cet homme qui ne voulait pas être roi...José-Alain Fralon, journaliste au Monde, a été correspondant à Bruxelles de 1985 à 1991. Il a publié, chez Fayard, la biographie de l'industriel belge Albert Frère (1997) ainsi qu'une Lettre ouverte d'un petit Français au roi des Belges (1990).