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Samsa
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J'ai souvent dit à mes amis de Zwickau que je ne tournerai jamais le dos à la ville, qu'il était important que les jeunes activistes montrent leur visage ici, qu'ils ne laissent pas ce coin de terre aux mains de ceux qui prêchent la violence. Je l'ai dit à mes parents aussi. Oui, même les journalistes. Dans le documentaire de la chaîne ARD sur les primo-votants, je le dis avec une assurance qui semble ne pas me gêner du tout. « Je ne tourne pas le dos à Zwickau ! » Cependant, chaque jour, mes propres mots me semblent plus lourds. Ils ne sonnent plus pour moi comme un cri de guerre, mais de plus en plus comme un mantra que je me récite pour y croire encore moi-même... (extrait) Nous sommes pendant les années Covid. L'auteur de ce livre est un jeune activiste de gauche, il n'a pas connu la chute du mur de Berlin, mais réalise aujourd'hui que les nazis n'ont jamais disparu de l'histoire, ils sont parmi nous, nous sommes parmi eux. Jakob Springfeld refuse le règne de la violence qui semble à nouveau poindre dans cet Occident qui, pourtant, semblait rêver de liberté et de démocratie, n'était-ce que des mirages dissimulant un monde de croissance et de pouvoir d'achat ? Ses parents semblent même nourrir, aujourd'hui, une sorte de nostalgie de l'Allemagne de l'Est, d'avant la chute du mur, lorsqu'elle était communiste. N'étions nous pas plus heureux, malgré un quotidien plus rude ? Dans une seconde partie, le lecteur pourra découvrir un court essai (Le fascisme est une philosophie) du philosophe Jacques Steiwer, qui permet de comprendre les rouages historiques qui ont porté les mouvements politiques à se radicaliser à droite. Ces deux textes se complètent parfaitement pour nous faire prendre conscience des dangers des extrême, à l'heure où toute l'Europe semble vouloir effectuer un virage à droite. Jakob Springfeld est un étudiant né à Zwickau en 2002. À Stuttgart, il a reçu la médaille Theodor Heuss pour son engagement particulier en faveur de la démocratie et des droits civiques. Le Zeit-Campus l'a nommé l'un des 100 Allemands de l'Est les plus importants...
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Quand on connaît la méchanceté de la nature humaine, qui se montre ouvertement dans les libres relations des peuples (tandis que dans l'état civil et juridique elle se voile sous la contrainte du gouvernement), il est toutefois étonnant que le mot « droit » n'ait pas été encore tout à fait banni, comme pédantesque, de la politique guerrière et qu'aucun État n'ait encore eu l'audace de se ranger publiquement à cet avis ; car on cite toujours ingénument Hugo Grotius, Pufendorf, Vattel, d'autres encore (tous déplorables consolateurs), pour justifier une offensive de guerre, quoique leur code, rédigé sous forme philosophique ou diplomatique n'ait pas et ne peut même pas avoir la moindre force de loi (parce que des États, comme tels ne sont soumis à aucune contrainte extérieure commune). Il n'existe pas un seul exemple qu'un État ait jamais été amené par des arguments étayés sur les témoignages d'hommes de cette importance, à renoncer à ses projets.
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Comment, lorsqu'on aborde le sujet du féminisme, ne pas immédiatement ramener au coeur du débat Simone de Beauvoir ? Essayiste, philosophe, intellectuelle engagée en faveur de l'égalité des sexes à une époque où elle fait figure de pionnière, sa destinée est aussi cabossée qu'étonnante. Enseignante, autrice, libre dans sa tête et dans ses relations amoureuses, la muse d'un autre génie de son temps, Jean-Paul Sartre, aura marqué son époque avec une verve et une vivacité novatrices. Ses écrits passeront les uns après les autres à la postérité. Plongez avec moi dans la formidable existence d'une grande dame qui, assurément, plaça le combat pour l'égalité au coeur des enjeux sociétaux de son temps. Nous sommes le 17 juin 1929, les jours heureux sont les prémices d'une lutte qui débute. Il est 11 heures, et c'est l'Heure H de mon histoire.
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Amy Winehouse : Si l'amour pouvait tuer
Antoine Charpagne
- Samsa
- L'heure H
- 11 Janvier 2024
- 9782875935168
Une voix aussi unique que flamboyante. Un coeur aussi pur que fragile. Voilà qui était Amy Winehouse. Une crooneuse, une écorchée vive, une malade de l'amour. Ce sentiment noble par excellence ne devrait jamais être source de souffrance qui conduit à la mort... Et pourtant... Amy en fut l'une des victimes, alors que, de l'avis de tous, cette étoile filante de la musique avait tout pour réussir. Cette chanteuse au timbre particulier, comme l'Angleterre n'en a jamais connu, s'est perdue en chemin, anéantie par ses addictions et ses démons. Mais alors la faute à qui ? Voilà la question qui est sur toutes les lèvres. Mais pour comprendre les raisons de cette tragédie, il faut étudier les causes de sa chute. Et pour ce faire, nous devons retourner quelques semaines en arrière... Un soir de concert, au nord de la Serbie...
Nous sommes le 18 juin 2011, la musique qui monte au coeur de Belgrade est celle du malheur et de la déchéance. Il est 21h55, et c'est l'heure H, de mon histoire. -
En 1842-1843, Charlotte Brontë - accompagnée, la première année, de sa soeur Emily - passa deux ans dans la capitale belge à étudier au pensionnat Héger, un internat de jeunes filles situé rue Isabelle. Cette rue, qui a disparu sous les travaux de réaménagement au début du xxeâeuros¯siècle, se trouvait à proximité du quartier royal et de l'actuel Mont des Arts (quartier des musées). Sur le site de l'école s'élève aujourd'hui le Palais des Beaux-Arts de Victor Horta (Bozar). Le séjour de Charlotte Brontë à Bruxelles l'a marquée intellectuellement et émotionnellement. Non seulement elle est tombée amoureuse de son tuteur marié Constantin Héger, mais, originaire d'un village des landes du Yorkshire, elle a connu la vie dans une capitale européenne. Les romans issus de son séjour, Le Professeur et Villette, font de nombreuses références à des lieux et des personnages qu'elle a observés. À partir des observations de Charlotte Brontë, Helen MacEwan invite le lecteur à arpenter les rues de Bruxelles à travers le temps, à découvrir l'évolution de la ville et à rencontrer quelques-uns des personnages qui ont laissé leur empreinte sur la capitale et son histoire... Il faut suivre cette fabuleuse promenade à travers ce qui est aujourd'hui devenu la capitale de l'Europe...
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La vie de Napoléon, de sa naissance à son trépas, n'aura été qu'un agglomérat de mystères et de flamboyances. Depuis plus de 2 siècles maintenant, la destinée de l'empereur des Français fascine autant qu'elle interroge. Et au coeur de ce réacteur de questions, une, plus que les autres, est particulièrement brûlante. Et si l'ex-souverain s'était échappé de son lieu d'exil, la terrible Sainte-Hélène ? L'histoire de cette captivité des plus particulières est le moment de tous les possibles, de toutes les souffrances, aussi. Caillou battu par les vents de l'Atlantique sud, l'île de Sainte-Hélène a tout de la forteresse imprenable. Mais l'Aigle n'est pas fait du même bois que les autres hommes de son époque. Alors, serait-il possible qu'il se soit échappé des griffes de la Perfide Albion ? Pour détricoter le mystère, il va falloir rejoindre le lointain îlot. Nous sommes le 5 mai 1821, le dernier souffle de vie quitte Napoléon Ier et les pendules de Longwood, elles, s'arrêtent pour l'éternité. Il est 17h49, et c'est l'Heure H de mon histoire.
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Colorado, tout près des Rocheuses. Dans un coin isolé entre forêts et montagnes se dresse depuis bien longtemps un majestueux hôtel, aussi magnétique qu'inquiétant. Les voyageurs qui se risquent à s'y présenter ne sont pas légion durant certaines périodes de l'année, et les conditions climatiques en hiver contraignent d'ailleurs les propriétaires à le fermer. Cela ne vous rappelle rien ? L'histoire d'un gardien qui devient fou et tente d'assassiner sa propre famille ? Toujours pas ? Et si je vous dis Stanley Kubrick ? Cela vous revient ? Shining, évidemment. Mais avant d'être un chef-d'oeuvre du 7e art, l'histoire a germé dans l'esprit de l'un des romanciers les plus familiers des récits d'horreur : Stephen King. Et dans le cas présent, c'est une peur bleue très personnelle qu'il raconte... Une chose est sûre, King n'est pas près d'oublier cette expérience. Il est 16h50 ce 28 octobre 1974, et c'est l'Heure H de mon histoire.
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Vous connaissez assurément James Dean. L'un des plus charismatiques acteurs façonnés par Hollywood fut également un pilote de génie. Voilà un cocktail explosif qui ne pouvait que se révéler aux yeux du monde. Mais à destinée romantique, mort bien souvent tragique. Un accident de voiture au volant de son nouveau bolide eut raison de la fulgurante carrière du jeune homme. C'est là que commence notre histoire. Pour la bonne raison que cette voiture de course va connaître un destin des plus... particuliers. On la dit maudite, et les murmures la concernant, pressants, parlent d'un bolide tueur. Rien que ça. Alors, celle qu'on appelle presque affectueusement « Little Bastard » serait-elle une criminelle en puissance ? Accrochez vos ceintures, vous risquez bien d'être surpris... Nous sommes le 30 septembre 1957, un policier travaillant pour la sécurité routière s'apprête à démarrer une visite guidée qui va mal tourner. Il est 14h30, et c'est l'Heure H de mon histoire.
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Et Pascale Toussaint d'emboîter le pas à Norge pour, à son tour, remuer ciel et terre. Car l'arc-en-ciel du sourire c'est bien au fond de la glaise ou derrière un rideau de pluie qu'il nous faut aller le chercher. En cinq parties, dont les titres allument autant de facettes de cet humour mi-figue mi-raisin qui est devenu une sorte de label, elle nous offre cinquante-deux pépites de notre littérature noir-jaune-rouge. Rire ? Parfois. Sourire ? Souvent. Sentir, toujours, à la lecture de ces pages, même les plus ironiques, décalées, cruelles, la chaleur retrouvée d'un vêtement familier. Une anthologie ? Plutôt un florilège. Mieux : un chemin, des sentiers de traverse, de travers, un peu biscornus, le long desquels l'auteure nous emmène en promenade pour nous rappeler l'extraordinaire talent de ses confrères. Car la romancière qu'elle est prend alors la place de la philologue pour nous faire (re)découvrir de l'intérieur ces textes inattendus, inouïs, inédits pour certains, et qu'on croit connaître déjà parce ce sont les nôtres. Parce qu'ils expriment, le temps d'un sourire, la grandeur de nos petitesses et nous rappellent avec Louis Scutenaire, qu'il faut regarder la vie en farce ! Le livre fermé, on n'a qu'une envie : lire les écrivains qui le composent.
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La Sarthe, circuit des 24 heures du Mans. Une Ford GT40 flanquée du numéro 6 s'attarde sur la ligne de départ de la course la plus célèbre au monde. Rayonnant sous la lumière d'un soleil voilé, l'engin est le seul à ne pas avoir démarré. Tous les autres participants, sont déjà partis. Depuis toujours, les pilotes, au Mans, s'élancent en courant depuis la voie des stands vers leurs voitures, bien souvent au péril de leur vie. Cette année, Jacky Ickx, lui, a décidé de marcher. Pour dire stop, pour marquer son désaccord. Reste que son engagement lui coûte son départ, et qu'il s'élance bon dernier alors que son objectif final est la victoire. Comment pourrait-il alors remporter le plus beau des trophées du sport auto dans ces conditions ? Cela semble impossible... Et pourtant. Le reste de ce récit, sans aucun doute, appartient à la légende.
Nous sommes le 14 juin 1969, sur la Sarthe le vent se lève. Il est accompagné d'un silence lourd et pesant. Il est 13h50, et c'est l'Heure H de mon histoire. -
Les absurdités que Paul van Ostaijen nous présente ne sont pas plus absurdes que celles que les journaux nous servent au quotidien, d'où le caractère polémique de ses grotesques.
Né à Anvers en 1896, on peut dire que Paul van Ostaijen est resté largement inconnu du public francophone. Remercions le traducteur Jan H. Mysjkin qui a eu la sémillante idée de publier enfin ses 'grotesques' avec la complicité de la maison d'édition belge Samsa. Ses 'absurdités' sont d'une modernité inoxydable, peuplés d'idéalistes d'un monde 'à l'envers'. Il faut lire d'urgence Le trust du patriotisme ! (Librairie Tropismes, Bruxelles.) Poète radical, écrivain iconoclaste de l'entre-deux guerre, Paul van Ostaijen plonge ses grotesques dans la jubilation de qui dessille ses contemporains et les générations à venir. Sans moralisme ni position de surplomb, il pointe les marécages dans lesquels les esprits s'embourbent, braque ses jumelles sur les zones de folie, de déraillement. [...] Saluons le traducteur, les éditions Samsa de nous livrer ces grotesques. Une oeuvre roborative, incendiaire, salutaire en ces temps de rétrécissement conceptuel et de domination castratrice du « politiquement correct ».
(Véronique Bergen, dans Septentrion.)
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À travers toute l'Europe l'écart entre les personnes peu scolarisées et celles très cultivées se creuse. D'un côté, les cosmopolites qui sirotent leur verre de chardonnay en vantant les mérites de la mondialisation, alors que de l'autre côté une classe « tatouée » se saoûle des chansons populaires locales et, souvent, soutient de nouvelles formes de nationalismes. Les travailleurs peu qualifiés ont du mal à pénétrer au parlement. Leur majorité démographique est réduite à une minorité démocratique. Plus que quiconque, les partis populistes portent aujourd'hui la voix des personnes peu qualifiées dans nos sociétés.
Selon David Van Reybrouck, le populisme n'est pas nécessairement un danger pour la démocratie. Ce populisme exprime, parfois maladroitement, un désir constant d'engagement politique de citoyens peu instruites.
Il est devenu essentiel de se pencher sérieusement sur les réflexions que l'auteur soulève. Un meilleur populisme est nécessaire, pas forcément moins de populisme...
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Au coeur d'un hiver particulièrement tenace et froid, la police du Surrey est avertie d'une disparition assez particulière. La femme que l'on recherche n'est pas comme les autres. Il s'agit d'Agatha Christie. La reine du polar. Il s'agit d'un épisode particulièrement cocasse de la vie de la romancière digne de ses meilleures intrigues policières. Elle va pourtant finir par réapparaître au bout de quelques jours alors que tout le pays, des autorités aux médias, s'était saisi de l'affaire. Il faut dire que son retour est aussi mystérieux que sa disparition. Indubitablement, cette fantasmagorique histoire fait partie de sa légende... Alors ce black-out de la créatrice d'Hercule Poirot, coup monté ou véritable amnésie traumatique ? La réponse n'est pas si évidente.
Nous sommes le 4 décembre 1926, le Surrey se réveille de sa torpeur nocturne dans le fracas. Il est 7h50, et c'est l'Heure H de mon histoire. -
Si vous vous penchez sur le parcours judiciaire de Nestor Pirotte, le déroulé des événements prêterait presque à sourire. Si seulement il n'avait pas été l'un des tueurs les plus impitoyables de Belgique... Mais le criminel, assurément malade et incapable de contenir ses pulsions, n'est peut-être pas le seul responsable de cette sordide destinée sanglante. Comment expliquer que le gaillard ait été remis en liberté à plusieurs reprises alors que, systématiquement, à chaque fois qu'il sortait de prison, il tuait à nouveau ? Cette histoire, insensée autant que tragique, nous emmène dans les profondeurs les plus sombres de l'esprit humain, où vanité et manque d'humanité peuvent conduire aux pires extrémités. Si vous ne connaissez pas encore Nestor Pirotte, vous risquez certainement d'être surpris... Pour lui, tout commence lors d'une nuit bien différente des autres...
Nous sommes le 20 avril 1954, le jeune homme qui se dissimule dans l'obscurité est animé des pires intentions. Il est 23 heures, et c'est l'Heure H de mon histoire. -
Que se passe-t-il dans la tête d'un expert en écologie et climat qui annonce année après année de mauvaises nouvelles ? Ce livre fait le pari de partager non une réponse générale à cette question, mais l'expérience personnelle, singulière, de l'un de ces experts. Edwin Zaccai décrit avec franchise et sensibilité de multiples situations quotidiennes qui ébranlent les recommandations et les principes souvent affirmés. De nombreux lecteurs contemporains se reconnaitront dans la formulation de ces doutes, la matérialisation de ces contradictions ordinaires, quotidiennes. L'auteur nous confie, comme à son journal, les aléas de sa quête de vérité qui l'amène successivement sur les rivages du changement climatique, de l'émerveillement face à la nature, des inégalités sociales omniprésentes, du rapport envahissant aux médias, pour finalement interroger la recherche et la connaissance elles-mêmes. Cet ouvrage, très personnel, mêle intimement sciences, littérature, musique, et des observations qui rappellent parfois les récits de voyage. Au final ce livre inclassable, entremêle sciences sociales, fragments de littérature, et une philosophie où les questions seraient reines.
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« La Mouette confronte constamment unité et multiplicité.
Face à l'âme qui assimile tous les êtres, Satan a le désir d'un homme... Parmi tous les animaux de la propriété - les abeilles crèvent, les vaches crèvent, ricane Sorine -, un chien hurle et un cheval fait défaut pour braver la tempête... De toutes les mouettes qui tournent autour du lac, une seule est tuée par Kostia et empaillée grâce à Chamraev. Nina ne choisit qu'un seul livre de Trigorine, et, à l'intérieur de celui-ci, une phrase. (...) L'évocation de chefs historiques comme César ou Agamemnon à divers moments de la pièce, ou encore le souvenir d'artistes d'exception, participent également de cette tension entre l'individu qui sort du lot et le groupe dont il est issu... ».
C'est un essai futé, brillant et, pour autant que je puisse en juger, particulièrement documenté. Un essai au sens premier du mot : une tentative audacieuse (serait-ce de saisir l'oiseau en vol ?). Une enquête plutôt serrée quoique un brin flâneuse autour de cet intervalle toujours passionnant entre la fiction et la vie de l'écrivain...
François Emmanuel.
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La mer d'Écosse est capricieuse. Elle inspire de nombreuses légendes et récits que les marins osent à peine se raconter dans la cale de leurs navires. Construit tout en haut d'un pic rocheux érodé par le sel, un phare, immense et lugubre, se dresse contre les éléments.
Une équipe de gardiens, depuis peu, s'y relaient pour guider les bateaux dans cette zone difficile. Mais cela, c'était avant que tout s'éteigne, silencieusement. Une nuit, un navire se plaint de ne pas bénéficier de la divine lumière de la sentinelle. C'est alors que les choses s'accélèrent. Le gardien de secours prend la tête d'une expédition chargée de découvrir ce qui a pu se passer, tout là-haut... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les hypothèses échafaudées par ces hommes vont se fracasser sur la barrière séparant la réalité... de l'imagination.
Nous sommes le lendemain de Noël en 1900, les vagues balaient les rochers de l'île dont le phare est le souverain. Il est 11 heures, et c'est l'Heure H de mon histoire. -
« (.) Si l'usage des clés est si fréquent, c'est que l'image du monde littéraire est partout grimaçante. La fictionnalisation des lieux, des personnages et des discours prête à merveille à la satire. Il n'est guère surprenant, à cet égard, que tant Muno que Baillon, Mockel et Detrez mettent volontiers en scène des conflits et des querelles entre leurs personnages. La fiction est un moyen privilégié pour régler ses comptes et pour donner vie à l'entrechoquement des idées. Le journal intime offre un autre espace de choix pour les déclarations incendiaires ou venimeuses : Jean Muno ne s'en prive pas, comme le montrent à partir de corpus différents David Vrydaghs et Renata Bizek-Tatara, non plus que Paul De Wiespelaere. Un aspect qui traverse les articles réunis ici est peut-être le plus proprement belge de tous. Il s'agit du rapport à ce qui excède le littéraire. Les romans du XIXe siècle que Marianne Michaux a pris pour objet d'étude dans son article sont particulièrement représentatifs à cet égard, dans la mesure où tous jouent sur la confrontation entre le monde de l'art (littérature, peinture, théâtre) et le monde social. Que ce soit dans Soeur et Frère de Joseph Gaucet, dans Maubert de Henri Colson ou dans Le Directeur Montaque de Dominique Keiffer, cette confrontation ne se produit pas selon une axiologie opposant la bohème fantasque mais dévouée à un art autonome et la bourgeoisie utilitariste et castratrice ; par l'intermédiaire de la figure de l'artiste (ou plus tard de celle du journaliste chez Baillon) se dit plutôt une recherche de réussite sociale apaisée quoique déceptive, une lutte qui consiste moins à s'opposer à la société dans son ensemble qu'à tâcher d'y trouver une place, la plume ou le pinceau à la main. On retrouve cette tension et cette difficulté à se situer pour le poète entre deux grands types d'écrivains, le surréaliste d'un côté et le fonctionnaire de l'autre, dans l'analyse que livre Daphné de Marneffe du roman de Franz Hellens. Condamné à la marginalité au-dehors et au malaise identitaire au-dedans, l'écrivain belge doit avant tout négocier sa propre existence problématique. Les figurations du monde littéraire s'ajoutent ainsi à l'arsenal dont disposent les chercheurs pour mieux en comprendre les formes et les formulations. (Extrait de la présentation) »
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Pascal a écrit : «â€¯L'homme, imbécile ver de terre, mais c'est préjuger de ce lombric dont nous ne savons à peu près rien ! » Il a raison, et bien au-delà du lombricâ€- Comme l'homme se juge intelligent par définition, il dénigre ce qu'il ne comprend pas. J'ai connu une dame qui, devant des propos dépassant son entendement, disait à son interlocuteur, après quelque réflexion : «â€¯Tu es bête ! » Les animaux ont le malheur d'être privés de la parole (un bonheur, corrigeront certains misanthropes). L'homme peut donc sans peine les écraser de sa supériorité. Pris au mieux, il les nomme ses frères inférieursâ€-
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« Le 7 janvier 2015, deux terroristes français massacraient l'équipe de Charlie Hebdo...
Le même jour, Soumission, l'ouvrage du romancier Michel Houellebecq, paraissait en librairie.
Son storytelling, déjà en action depuis quelques semaines, ne s'interrompait pas. Or, l'attentat meurtrier contre Cabu, Charb, Honoré et leurs malheureux confrères aurait dû le rendre obsolète comme, du reste, le roman lui-même. Pas du tout ! La machine du marketing, imperturbablement programmée, continua sur son ère. Pourtant, une lecture attentive aurait dû convaincre les critiques de l'inanité du scénario proposé, eu égard à la tragédie du 7 au 9 janvier, suivie de la manifestation nationale et européenne du 11.
Non seulement le scénario de Houellebecq a été anéanti par les événements réels qui se sont produits, mais la faiblesse de son talent littéraire ne permet pas au sujet d'exister même si l'on ferme les yeux devant la réalité présente. Houellebecq n'est ni Orwell, ni Huxley, ni Zamiatine. Les communicants ont vanté sa « lucidité » et la mise en garde que constituerait son roman d'anticipation. C'est une imposture. Soumission présente, sans en avoir l'air, l'élection d'un président musulman comme une panacée et une véritable renaissance pour la France et l'Europe !
Maxime Benoît-Jeannin remet fermement les pendules à l'heure et plaide pour que le monde de la communication littéraire cesse enfin de marcher sur la tête. »
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Eugène Mouton ne parlait jamais pour ne rien dire.
Tout de même, ce cher homme, je vais vous le situer, comme on dit. La soixantaine. Taille moyenne. Pas de poil sur le caillou. Beaucoup sous le pif, en cadence ondulée. Du ventre. Peu de cuisses. Des pieds anfractueux, j'entends :
Pas de pieds plats. J'eus la chance de faire sa connaissance au Du côté de chez Flore, un agréable petit bouchon où se débouchonnaient, excusez-moi, se débouchaient force bouteilles d'une gueuze exquise. On se parla. Il me plut ;
Je dus lui plaire. On se reparla. On bavarda dans la rue.
Sous l'auvent du kiosque à journaux. Sous la marquise du 152, rue Surin. Des porches nous servirent d'abris. Quel meilleur refuge que celui du tramway, à la hauteur de la rue Thermidor ? Mais j'aimais, mais nous aimions plus que tout l'asile des arbres du petit square Marie-Charlotte, organisé autour de son bassin, où crachait un triton asthmatique et paressaient des carassins gras et décolorés.
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Présence au monde ; essai sur la poétique de Georges Thinès
Valérie Catelain
- Samsa
- 15 Novembre 2016
- 9782875930880
Enthousiaste, généreux, Georges Thinès poursuit une double carrière d'homme de science et d'écrivain. Membre de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique , il est aussi le lauréat de différents prix pour son oeuvre scientifique et littéraire. Mais il est surtout l'auteur de nombreux ouvrages de psychologie, de philosophie, de récits, de nouvelles, de pièces de théâtre et de recueils de poèmes. Il n'existe, selon lui, bien évidemment aucun lien apparent entre études scientifiques et écrits littéraires. Néanmoins la création artistique ne lui apparaît pas radicalement différente de la démarche scientifique. Sa curiosité, insatiable, répond à toutes les sollicitations. Son père, notamment, lui a appris à discerner les vraies valeurs. L'amour de la musique en est une et cette passion ne l'a jamais quitté.
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Revue Textyles n.50-51 ; Verhaeren en son temps
Jean-Pierre Bertrand
- Samsa
- 31 Décembre 2019
- 9782875931085
Émile Verhaeren est mort accidentellement sur le quai de la gare de Rouen, le 27 novembre 1916. Il effectuait à ce moment des tournées de conférences en faveur du pays occupé. Autant que sa proximité avec la famille royale, cette circonstance a contribué à lui donner la stature d'un poète national, désormais enseigné à l'école et consacré par de nombreuses études. Ce sont quelques autres visages du poète que le présent numéro voudrait présenter, dans ce qu'ils peuvent, en apparence, avoir de mineur, de secondaire ou de marginal, mais qui ont, à leur manière, contribué à façonner l'image que nous en avons. On évoquera ainsi successivement la figure d'un Verhaeren journaliste, chroniqueur mondain ou collaborateur d'un journal politique, le Verhaeren intime et quelques aspects de son audience internationale. Pour enrichir le dossier de cette livraison double, plusieurs articles évoquent aussi ses contemporains et ses proches, de Félicien Rops à Victor Reding, le directeur du théâtre du Parc, de l'éditeur Octave Uzanne aux poètes Albert Mockel et André Fontainas, parmi d'autres. Les différentes approches réunies dans ce dossier complémentaire - études des échanges épistolaires, des rapports entre les arts, des transferts culturels - apportent des éclairages précieux sur l'époque de Verhaeren, cette période de l'histoire des lettres belges qui, pour être désormais bien connue, constitue toujours un terrain d'investigation fertile.
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Dingo est un chien sauvage et le héros du dernier roman d'Octave Mirbeau, son « roman-testament », publié en 1913. Pour le romancier naturaliste, cet animal est une sorte de double, voué à déchirer les turpitudes humaines avec la même joie féroce qu'il détruit un poulailler.
Les neuf études réunies dans le présent recueil interrogent les rôles et la fonction de l'animal en littérature, du milieu du xixe siècle à la Grande Guerre. Dans cette période, l'animal acquiert en effet un destin original, sous les influences croisées, d'une part de l'expansion de littératures vouées à la représentation du réel comme le naturalisme, et, d'autre part, de l'évolution de la sensibilité au monde animal, elle-même liée à une remise en question, métaphysique et scientifique de la question de l'ordre naturel des espèces. L'allégorie animale permet de transformer le regard sur le monde et sur la société et, dans nombre de cas, dépassant le pathos ou l'anecdotique, elle confère au roman un statut de conte philosophique, voire de pamphlet. La portée de l'allégorie animale est ainsi investie d'une dimension politique, sinon militante.
Cet ouvrage est publié en collaboration avec la Société Octave Mirbeau. Les auteurs sont : Paul Aron, Noëlle Benhamou, Nicolas Bianchi, Françoise Chatelain, Jean-François Lattarico, Alain (Georges) Leduc, Laurence Rosier, Clara Sadoun-Édouard, Sylvie Thorel, Chloé Vanden Berghe.