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Essai littéraire
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Mario Luzi (1914-2005), l'un des plus grands poètes italiens du XXe siècle, est aussi l'auteur d'une oeuvre importante d'essais sur la littérature et son histoire. Si l'essentiel de son oeuvre poétique est désormais traduit en français, il n'en va pas de même pour ses essais. Ce livre est la première traduction de son étude sur Stéphane Mallarmé, publiée en 1952. En Italie, pour sa génération, le poète français avait été un modèle d'autonomie spirituelle à opposer à la rhétorique du régime fasciste. Luzi y revient après la guerre, dans un moment de crise et de régénération de son pays et de sa poésie, et le réinscrit dans un contexte européen : au-delà des filiations évidentes, françaises, il retrouve les échos de Mallarmé chez Yeats, George, les Espagnols, mais surtout chez Eliot, Rilke et Ungaretti. C'est à partir de leur expérience radicale du langage et de la poésie, qui est aussi la sienne propre, que Luzi relit le corpus poétique de Mallarmé. Par des analyses denses et rapides, il retrace une « biographie intellectuelle » du poète, où le contexte n'est plus séparable des significations intérieures. La finesse de son analyse esquive certaines alternatives trop simples de l'histoire littéraire (continuité / discontinuité, influence / invention) et rend à l'histoire et à l'expérience de la poésie la complexité qui leur revient.
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LE DIT POÉTIQUE D'UN ANGE EN EXIL : Rimbaud avec Lacan
Philippe Lacadée
- Lettre Volee
- 5 Mars 2025
- 9782873176464
Cet ouvrage s'inspire de l'acte d'écriture de Rimbaud qui, à la fin du XIXe siècle, prit la plume pour dire ce que de l'adolescence il pensait être banal. Toutes ces choses de l'adolescence, le poète, de sa position d'exception qui fut la sienne, su mieux qu'aucun autre en saisir le moment qu'il qualifia de révolte logique tout en témoignant que cela l'avait conduit dans une position d'exil, d'abord de son enfance puis de sa langue maternelle, l'amenant à y ressentir ses souffrances modernes, puis à quitter cette langue occidentale qui l'ennuyait pour trouver le repos dans sa pensée. Ce lieu de l'exil de l'enfance, il le nomma printemps - cet éveil du printemps revisité par Lacan. Voilà pourquoi Rimbaud incarne le poète adolescent mais aussi l'adolescence de la langue. Ainsi Rimbaud a-t-il précédé le psychanalyste en venant éclairer si bien l'adolescence pour nous qui cherchons le fil paradoxal de cette révolte logique.
Philippe Lacadée est médecin psychiatre, psychanalyste, membre de l'école de la cause freudienne, de l'association mondiale de psychanalyse et de la New Lacanienne School. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages consacrés à l'enfance et à l'adolescence, à la psychanalyse et à l'école, mais aussi à Robert Walser, François Augiéras et à présent Arthur Rimbaud. -
En s'intéressant à Souffle, pièce la plus courte (une page) et la plus brève (35 secondes) de samuel Beckett, Marc Blanchet étudie en trois temps une oeuvre sous-titrée « intermède » où Beckett, sous couvert d'ironie, livre une (petite) merveille cristallisant son art. Souffle est approché d'abord comme une partition, aux temps d'écriture et de didascalies égaux, à déchiffrer sans référence aux autres pièces ou proses (première partie : « une oeuvre en miroir »). Puis, dans une deuxième partie, Marc Blanchet traverse les livres de Beckett pour mettre en écho cette pièce sans comédien à travers l'ensemble des écrits, théâtre comme proses, de Beckett, voyant dans les ordures sur scène qui remplacent toute incarnation humaine « une exaspération du personnage comédien ». Une troisième partie, « Du berceau jusqu'au tombeau », interroge de manière plus vaste l'écriture beckettienne... non sans placer un « interlude » avant celle-ci pour raconter la mise en scène « loupée » et reçue avec colère par l'auteur irlandais en 1969. Ainsi se dessine un « souffle de Beckett » pour parler d'une écriture qui n'a cessé de dessiner un territoire cohérent dont l'essai de l'écrivain Marc Blanchet montre la vitalité toujours forte en y apportant un nouveau regard.
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Henri Michaux face à face
Jacques Carion, Jean-Luc Outers
- Lettre Volee
- Mythes Et Symboles
- 12 Septembre 2016
- 9782873174491
Rares sont ceux qui ont mis autant de soin qu'Henri Michaux à s'effacer de la vie publique, à disparaître du quotidien. Lui qui n'était que mouvement refusait qu'on puisse le voir réduit à une silhouette figée ; lui qui disait « Je peins et j'écris pour me trouver » s'insurgeait qu'on essaie de traquer son image, de la lui dérober, de l'exhiber ensuite. très tôt, il s'est mis à l'écart et, refusant la preuve et la trace, il s'est estompé : « Quand vous me verrez, allez, ce n'est pas moi. » Il s'est pourtant attaché à la reconquête de lui-même par les mots et par les traits, de sorte que, comme l'a dit Asger Jorn : « Autant il s'efface dans son entourage, autant il se déploie souverainement dans ses oeuvres. » Cet ouvrage qui prolonge l'exposition « Henri Michaux : face à face », présentée à la Bibliothèque Wittockiana à Bruxelles puis au centre Wallonie-Bruxelles de Paris en 2017, fait apparaître ce que disent les textes d'Henri Michaux sur la peinture, la sienne et celle des autres (de Klee à Zao Wou-Ki, de Matta à Magritte), et ce qu'ils disent face à la peinture (dans des livres illustrés qui sont de vrais livres de dialogues). Il montre aussi une série de portraits tracés rageusement ou tendrement, dans la saisie rapide ou la contemplation et qui sont peut-être un immense et fascinant autoportrait...
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Cette nouvelle suite à la fois lucide et maîtrisée de Jean-Marie Corbusier, lequel n'en est pas à ses premières armes dans sa recherche d'approfondissement de la parole poétique, tente d'accéder, au travers de l'imagede la neige, à ces prismes diffus de la langue témoin des choses du monde rencontrées, toute chose sansborne comme le poème et que happe le mot : neige comme motif qui affirme et dissimule tout à la fois. Carce monde recouvert de neige à perte de vue / ici ou ailleurs indistincts exige pour être dit ces mots justes, pourreprendre un fragment de l'un des poèmes. Cette volonté de dire juste traverse tout le livre. Trouver les motsjustes pour en capter le sens, c'est vouloir dire au plus près possible ce monde hors de soi et dans lequel onse trouve projeté ; et, en quelque sorte, chercher à le voir autrement, mettre à vif tous tout ce qu'incarnentces fragments de monde qui s'offrent à la vue se dissimulant sous le blanc de la neige. Ce nouveau livre seconstruit autour d'un déroulé de la parole où chaque poème, chaque fragment, cherche à exprimer ce qui faitl'essence de la poésie : à la fois le silence sur lequel elle repose, son étrangeté dans la recherche de ses formesexpressives et la nécessité d'explorer de nouvelles voies langagières pour atteindre cette originalité en sa puissance de célébration. Ce livre est dès lors un refus affirmé de logiques programmatiques préétablies.
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Les choses, modes d'emploi ; comment on lit Georges Perec
Jacques Leenhardt
- Lettre Volee
- 8 Avril 2015
- 9782873174422
Dès sa parution en 1965, le livre de Georges Perec, Les Choses, avec son titre provocateur, est apparu comme le symptôme d'une époque nouvelle. La littérature avait été habituée à un regard objectiviste par le nouveau roman, mais Les Choses lui apportait le témoignage d'un mouvement profond dans la société. Ce récit, devenu un classique, renvoie en effet la figure traditionnelle du héros romanesque au statut d'un satellite dépendant du langage de la publicité, complètement manipulé par les incitations joyeuses et perverses de la société de consommation. Comment ce constat a-t-il été reçu par la critique littéraire du moment ?, c'est l'enjeu de ce bref essai publié par Christian Bourgois en guise de postface à la réédition du livre dans la collection « 10/18 » en 1981.
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Art, modes d'emploi : esquisses d'une philosophie de l'usage
Jean-pierre Cometti
- Lettre Volee
- Essais
- 1 Janvier 2001
- 9782873171209
Les systèmes d'oppositions qui ont scandé l'histoire de la philosophie et de la culture depuis le XIXe siècle ont eu pour effet d'écarteler la pensée entre l'art et la science, la prose et la poésie, la raison et le sentiment. Cet écartèlement, qui rend significativement complices les théories spéculatives de l'art et les philosophies de la logique ou de la science, s'est également illustré dans la conviction d'un partage du sens qui est la source de mythologies esthétiques en tous genres, et qui a contribué à masquer ce que l'art et le langage doivent aux seuls usages. Les présentes esquisses se veulent un effort pour remonter le courant et pour montrer qu'une attention aux usages ou à ce que l'on peut appeler, stricto sensu, les modes d'emplois de l'art est de nature à fournir tout ce dont la philosophie peut rêver dans son légitime désir de clarté et de compréhension.
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Feu la critique : essais sur l'art et la littérature
Rainer Rochlitz
- Lettre Volee
- Essais
- 22 Novembre 2002
- 9782873171711
Plaidoyer pour une revitalisation de la critique d'art étayé par trois essais exemplaires sur Fernand Léger, Juan Gris et Joseph Beuys. La critique littéraire est également convoquée pour rappeler la critique d'art à ses exigences et ses devoirs, comme en témoignent les études consacrées à Jean Echenoz, Michel Houellebecq ou Peter Sloterdijk. La troisième partie du livre aborde les débats et les polémiques à propos de l'ambition de l'art à remplir une fonction politique.
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Le Thésaurus de l'immensité : Le syndicat des immenses
Caroline Lamarche, Laurent d' Ursel
- Lettre Volee
- 30 Janvier 2025
- 9782873176389
Très actif depuis mars 2019, le Syndicat des immenses, à l'initiative du projet, réunit toutes les semaines des immenses (acronyme d'Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences), à savoir des personnes en non-logement ou en mal-logement. Et comme mal nommer les choses ajoute au malheur du monde, comme disait Camus, le Syndicat des immenses a conçu un lexique de pas moins de 200 néosanlogismes destinés à mieux penser la condition qui est celle des mal-logés, accompagné de nombreux « jeux linguistiques (et néanmoins drolatiques) » ainsi que d'« exercices littéraires (et néanmoins politiques) ». Cet outil de première nécessité, dans son enrobage ludique et attractif, a notamment pour ambition d'inviter tout·e un·e chacun·e à prendre conscience des « quatre piliers du sans-chez-soirisme persistant » que sont le hiérarchisme, l'allomorphisme, le nécropolitique et le désuniversalisme, afin de les éradiquer en réfléchissant à nouveaux frais à leurs enjeux politiques et à leurs perspectives sociétales. En effet, la Finlande est le seul pays européen où le sans-chez-soirisme (mot correct pour « sans-abrisme ») diminue, au point d'arriver à zéro sans-chez-soi d'ici 2027. L'immense festival veut permettre au grand public bruxellois de se saisir, en connaissance de cause, de la question suivante : décidons-nous, collectivement, d'en finir également avec le sans-chez-soirisme qui brise des milliers de vie, puisque, la Finlande le prouve, c'est possible et, en plus, économiquement rentable ?
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Jean-michel reynard.
Une parole ensauvagée par la force de l'oeuvre autant que par la discrétion de l'auteur, la place qu'occupe jean-michel reynard dans la poésie française contemporaine demeure exceptionnelle et est appelée à confirmer sa singularité. de son vivant, il aura publié une dizaine de recueils de poésie, quelques essais et quelques proses. son dernier livre posthume, l'eau des fleurs, est un véritable chantier qui autorise une lecture rétrospective de l'ensemble de l'oeuvre pour discerner ce qui était pressenti de longue date.
Comme l'écrit gilles du bouchet, jean-michel reynard "s'est certainement éprouvé, très tôt, captif, plutôt qu'amoureux du langage, dont il aurait entrepris à travers mille poèmes de s'affranchir comme pour briser un huis clos, en rendant aux mots, tout aussi bien leur autonomie, sans renoncer pour autant à élaborer, à identifier, mais avec une précision cette fois qui serait celle de ces mots en liberté (de ce "phrasé souverain"), de cette phrase au débit imprévisible, au tracé ouvert.
Comme si écrire c'était ouvrir la grande volière des mots et qu'à partir de là seulement quelque chose pouvait et devait se penser. " ce volume porte témoignage aussi bien de l'homme que de sa parole par ceux qui l'ont côtoyé de très près et l'ont accompagné dans le développement de son oeuvre.
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Paupieres Coupees (Les) : Essai sur les Dispositifs Artistiques Et
Sally Bonn
- Lettre Volee
- 3 Juillet 2009
- 9782873173470
N'y a-t-il pas, dans la perception esthétique de l'art un modèle de notre perception du monde ? Le projet de cet essai est de démêler l'écheveau de la perception esthétique à travers l'analyse des dispositifs artistiques, de déterminer ce qui préside à notre relation perceptive du monde et quelles sont les conditions de possibilité de la vision et de la perception. Le parti pris est de s'appuyer sur l'étude d'oeuvres représentatives et de l'expérience qu'elles induisent dans le cadre de la perception. Les artistes en question dans cet ouvrage sont, pour la plupart, aussi des écrivains ou des théoriciens selon le nom que l'on voudra bien leur donner, bien qu'avant tout ils se définissent comme artistes dont le travail d'analyse et de théorisation est une piste pour penser et envisager un type de discours sur l'art qui se ferait à partir des oeuvres et à partir de ce que les artistes en donnent à penser. Un discours qui serait une tentative constante de rester sur le fil tendu entre théorie et pratique. Ainsi se croisent dans ces lignes aussi bien Duras que Caspar David Friedrich, Buren que Bill Viola, Barnett Newman que Bergman ou Beckett, ou encore Ann Veronica Janssens, Sylvie Blocher et Godard.
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Le vif de la critique Tome 1 ; Walter Benjamin
Rainer Rochlitz
- Lettre Volee
- Essais
- 22 Août 2014
- 9782873173654
Les textes de Rainer Rochlitz sur Walter Benjamin témoignent de la difficulté d'hériter cette pensée, dont le rayonnement a parfois masqué les enjeux et les contradictions. Lecteur, traducteur et commentateur de Benjamin, Rochlitz pouvait aussi partager cette posture de médiateur que l'auteur du Livre des Passages voulait assumer entre la France et l'Allemagne. Il ne tombe pas pour autant dans le piège de l'identification, et c'est encore un Benjamin philosophe qui transparaît en filigrane.
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Le sentiment du monde ; expérience et project de paysage
Catherine Grout
- Lettre Volee
- Essais
- 12 Avril 2018
- 9782873174996
En lien avec l'expérience d'oeuvres contemporaines (de Tacita Dean, Willie Doherty, Hatakeyama Naoya, Bethan Huws, Santu Mofokeng, Walter Niedermayr, Anri Sala et Seton Smith) et architecturale (de Naito Hiroshi), et avec une incursion dans l'histoire récente de la notion de paysage au Japon, l'auteure développe ici l'interprétation donnée par le neuropsychiatre Erwin Straus (1891-1975) en 1935 de l'« espace du paysage ». Proche de la phénoménologie, cette interprétation amène une reconsidération politique du paysage comme étant l'expérience polysensorielle de l'être-vivant et comme moment en lequel celui-ci éprouve le monde en s'éprouvant lui-même dans le monde et rencontre autrui. Straus enseigna du reste un temps au Black Mountain College, la célèbre école d'art américaine basée sur les principes du Bauhaus.
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Parfois nous avions l'injure pour désigner la neige elle nous portait pourtant aux limites du jadis au don de ce qui est qui nous laissait sans voie des écharpes sur des blessures des échardes nous tissaient alors combien de chutes sur les villes auront offert autant de silence.
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Images interactives ; recherche et création numérique
Jean-paul Fourmentraux
- Lettre Volee
- Essais
- 9 Janvier 2017
- 9782873174712
Algorithmiques, interactives, performatives, responsives, opératoires... À l'ère numérique, les images changent de formes et de modes d'existence, elles offrent des possibilités d'action autant qu'elles agissent. Produites par des « machines de vision », objets de numérisation et de calculs, les images engagent des collaborations inédites entre arts, science et technologie. Enjeu de recherche et de création, cette transformation du régime des images est autant visible dans leurs formes qu'à travers leurs modes de circulation et leurs usages sociaux (images virales, téléchargées, copiées, collées, annotées, remixées, etc). Centré sur ces dynamiques interdisciplinaires, cet ouvrage propose d'analyser les nouvelles dynamiques de l'image interactive.
En prenant appui sur l'histoire des arts et des évolutions récentes de la création en réseau, ce livre présente et analyse les oeuvres réflexives et souvent critiques d'artistes qui redéfinissent le statut de la vision et des actes d'images propres à l'ère numérique. L'accent est mis sur la pluralité des modes d'existence des images numériques ainsi que sur la dimension anthropologique et socio-politique des pratiques artistiques et activistes des médias.
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La mémoire en jeu : une histoire du théâtre de langue française en Belgique
Jean-paul Aron
- Lettre Volee
- 1 Janvier 1995
- 9782873170479
Établissant passerelles et connexions entre toutes les composantes de la création théâtrale - écriture, jeu d'acteur, scénographie, mise en scène, idéologies, contexte économique et politique - ce livre, publié à l'initiative du Théâtre national de la Communauté française de Belgique, tente d'écrire l'histoire globale d'un art fondamentalement complexe et collectif. Au fil d'une approche chronologique en quatre périodes, de 1830 à nos jours, l'ouvrage de synthèse de Paul Aron montre comment, après avoir subi pendant longtemps l'influence des tournées parisiennes et du théâtre français, le théâtre belge de langue française progressivement s'émancipe et s'affranchit.
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La « chair du monde » dont parle Merleau-Ponty est-elle le secret de l'énigme du corps ? Comment la création artistique qui survalorise la chair peut-elle se distinguer des pratiques quotidiennes de l'esthétisation corporelle ? Cette croyance en la souveraineté cachée de la chair se présente comme un défi lancé contre le pouvoir des simulacres, mais ne serait-elle pas elle-même la source vitale de nos illusions ? Ce recueil composé de contributions d'historiens de l'art et de philosophes, de sociologues et d'anthropologues, offre l'originalité, aux limites de la fiction, de renouveler le questionnement sur le devoir de cette « énigme de la chair » et de ses usages, tant dans la mode et les mondes virtuels que dans l'art et ses parodies.
Contributions de Lydia Pearl, « Chairs sans frontière » ; Patrick Baudry, « Du corps » ; Bernard Lafargue, « Les Réincarnations de Sainte Orlan, star et martyre » ; Henri-Pierre Jeudy, « Conférence donnée au Centre Culturel Communal d'Ormoy les Sexfontaines (234 h), en Haute-Marne, le 17 février 2034 » ; Alain Mons, « Une obscénographie de l'art : Koons, La Cicciolina, le corps déconcertant » ; Alain Gauthier, « Le Fantasme du corps à l'ère virtuelle » ; François Seguret, « Qualis artifex pereo... ou «la critique rageuse de la souris» » ; Sarah Wilson, « Orlan-chimère : la Belle Dame sans merci ».
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Ce coffret réunit quatre textes plutôt polémiques et impertinents, à l'image de leur auteur donc, publiés jadis au Talus d'approche et depuis longtemps introuvables. Ces contributions qui prennent l'air du temps à rebrousse- poil, si on nous passe l'image, portaient sur la sexualité, la religion, la psychologie de consommation de masse et les travers ordinaires de nos vies pas moins ordinaires placées sous le signe du gnangnan : concept qui renvoie pour l'auteur à notre société de consolation. Qu'on en juge par les titres de ces quatre essais : Dieu est-il gnangnan?; Esquisse d'une histoire naturele du plouc; La culotte de Madonna; Fragments d'une philosophie de la parfaite banalité suivi de Le Triomphe du gnangnan. Gageons qu'ils continueront à nous servir de viatique, et d'antidote, en ces temps d'afféterie politiquement correcte.
Claude Javeau est né à Liège en 1940. Professeur émérite de sociologie de l'Université libre de Bruxelles, il a enseigné dans de nombreuses universités étrangères. Auteur prolifique et redoutable éditorialiste, il a signé, à côté d'ouvrages scientifiques de référence publiés dans les meilleures maisons universitaires, nombre de pamphlets et d'essais et nous réserve encore d'autres écrits plus littéraires qui dévoilent les aspects les moins attendus de la vie académique.
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Tout reste à dire de l'étrangeté du réel, d'autant que la parole qui exprime ce qui n'a pas encore été exprimé demeure étrangère à elle-même.
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La matière réveillée ; Aalto, Eisenstein et Proust
Adélaïde de Caters
- Lettre Volee
- Essais
- 2 Juillet 2014
- 9782873174217
Le présent ouvrage interroge les contours sinueux des formes d'alvar aalto. Leur singularité s'expliquerait par le comportement de la matière. une matière qui semble porter encore des traces d'une vie à demi assoupie, dont devrait cependant ressortir le processus sous-jacent de mise en forme. L'étude explore si un tel processus est décelable non seulement dans la production d'aalto, mais également dans d'autres disciplines, très éloignées de l'architecture, maniant des matières bien plus légères : le mot et l'image. L'univers de l'écrivain Marcel Proust et celui du cinéaste serguei eisenstein retracent des affinités permettant de rapprocher les procédés des trois maîtres.
Chez Proust, ces affinités se situent tant au niveau de la « fabrication » de l'écriture que de la narration.
Ainsi albertine, le grand amour du narrateur dans la Recherche, se disperse-t-elle en trajectoires capricieuses et sinueuses qui présentent une ressemblance parfois étroite avec les ondulations de la matière chez aalto.
Quant à eisenstein, on retrouve la présence d'un mouvement organique permettant de lier les fragments épars, que ce soit à travers le montage de ses films ou ses écrits théoriques.
Ces lignes de recherche s'entrelacent en sept chapitres et autant de figures : la cristalline, la nébuleuse, la serpentine, l'enveloppante, la dissolue, la captive, la domestique. Liées aux dispositions spécifiques de la matière chez aalto, Proust et eisenstein, ces figures imprègnent l'ensemble du texte et le structurent.
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L'ensemble de l'oeuvre poétique de François Muir s'impose progressivement au sein de la création poétique contemporaine. Cette oeuvre est celle d'un auteur mort jeune qui se sera consacré avec une obstination démesurée à son travail poétique. L'esprit de la suite proposée ici s'inscrit dans le droit fil des deux livres précédents, Le Jeûne dans la vallée et L'Infamie de la lumière, tous deux parus dans la même collection « Poiesis » l'année dernière. Bien que très sensible au rythme du texte investissant de manière discrète le lyrisme de sa langue si manifestement distincte de toute autre poésie, le lecteur ne trouvera rien de ce qui peut ressembler à des stéréotypes, rien de conventionnel non plus dans ces textes. La force de ces textes tient dans cette détermination de l'auteur à creuser le champ de l'expérience humaine pour le conduire jusqu'à ce basculement vertigineux dans les questions les plus intimes, dans les matières primordiales de l'existence.
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Il n'y a sans doute jamais eu d'âge d'or pour les écrivains. A toutes les époques ils ont dû se débrouiller dans des conditions parfois simplement difficiles, et le plus souvent impossibles. Le monde s'est toujours très bien organisé pour se passer de ses auteurs vivants. ce n'est pas qu'il soit exclu a priori de vivre de sa plume, ou de trouver une place dans la société : c'est que la littérature n'est pas un métier, mais une transgression du langage, dont le rôle est de donner aux mots un sens qu'ils n'ont pas.
Elle produit ainsi, autre part que dans le copié-collé du réel, une représentation de la vie que rien ne peut remplacer. Malgré le flou artistique, fait de légendes et de contre-vérités, qui s'attache à la création littéraire pour la réduire au simple récit de ce qui est quantifiable, le travail de l'écrivain n'est pas du tout achevé : il se poursuit, il dure, il recommence sans cesse, avec d'autant plus de radicalité qu'il est frappé d'invisibilité.
Le contexte dans lequel il s'exerce aujourd'hui lui impose d'user de l'écriture comme d'une arme secrète : violente et cachée.
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Le Musée imaginaire d'André Malraux n'était rien moins que le patrimoine artistique constitué des chefs-d'oeuvre de l'humanité tout entière. Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, qui renvoie à plusieurs reprises à Malraux, est un autre musée imaginaire. De même, l'Atlas Mnémosyne d'Aby Warburg. Ou encore Les Phares de Baudelaire ou La Peinture à Dora de François Le Lionnais. À suivre les références diverses de Jacques Lacan à l'art, et à la peinture en particulier, se construit un autre musée imaginaire très original, où s'élucident des questions cruciales pour la psychanalyse. Yves Depelsenaire ne fait pas dans ce livre l'inventaire de ces références, mais suivant les voies qu'elles tracent, interroge des oeuvres qui lui importent et ouvre ce musée à des artistes de notre temps. Ainsi déambulons-nous avec lui de Giorgione, Velasquez ou Courbet à Duchamp, Giacometti, Jeff Koons, David Hammonds. Si les idées reçues sur la sublimation sont mises à mal, la fonction critique de l'art est déployée abondamment. De sorte que c'est sur une réflexion sur la place politique de l'image en ce début de vingt-et-unième siècle que ce livre nous conduit. Il s'agit en somme d'un traité d'esthétique lacanienne qui ne présuppose pourtant aucune familiarité avec la lecture de Jacques Lacan. Il intéressera l'historien d'art, le philosophe ou le psychanalyste, mais plus largement tous ceux qui ont un jour rêvé de bâtir leur propre musée imaginaire.