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Bernard Plossu parcourt l'Ouest américain de 1966 à 1985. Du Nouveau Mexique à la Californie, via le Nevada, l'Utah, l'Arizona, il photographie les signes, signaux, néons, panneaux et façades sur lesquels apparaissent cowboys et Indiens le long des routes qui traversent le désert. Par dérision, il appelle la série « De Buffalo Bill à Automo Bill ». Sous le regard amusé du photographe, les anciens ennemis, le cowboy, avec ses colts à la ceinture et son chapeau, et l'Indien, avec son tomahawk et sa coiffure en plumes, se livrent désormais une guerre commerciale en étant investis comme enseignes de boutiques rivales. Selon David Le Breton, ces photographies témoignent de la nostalgie inguérissable d'un monde amérindien disparu dont Bernard Plossu a longtemps rêvé. L'ombre des populations indiennes ayant vécu dans sa proximité continue à hanter le désert. Il y a là dans ces rochers et dans la nostalgie de la mesa, l'image possible d'une existence où la fêlure serait atténuée, où une hospitalité serait enfin pensable. Mémoire d'un monde sans séparation mais voué au dépouillement, à l'essentiel, à l'élémentaire.
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Au début des années 60, un jour de grève générale, des enfants traversent la Belgique en ravageant tout sur leur passage. Et en particulier le langage.
Des barbarismes apparaissent et la plupart des petits mots disparaissent.
Ce récit de la dérive d'une bande de gosses laissés à eux-mêmes est encore plus expérimental que ne l'étaient les textes disparates et aventureux de Funky Boy à propos desquels, dans l'Hebdo, Patrick Morier-Genoud traça ce portrait d'Yves Tenret du temps de sa vie lausannoise : « Il riait fort, grimpait sur les tables pour un oui ou pour un non, n'était ni prévenant ni poli. Et il parlait, parlait et parlait ». Maintenant, il se tait et, pour compenser, a décidé de publier un livre tous les six mois.