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Littérature argumentative
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Pourquoi Colette ? Un grand écrivain, c'est aussi un écrivain qui crée des mythes, qui renouvelle notre mythologie. « Créer un poncif, c'est le génie », disait Baudelaire. Colette a créé quatre mythes : Claudine; Sido, Gigi, et Colette, elle-même, grand écrivain national, monstre sacré. Admirée par Simone de Beauvoir, pionnière de la transgression et de la provocation, elle fait souffler dans ses romans ce vent de liberté qui nous manque tant aujourd'hui. Antoine Compagnon décline toutes les facettes de Colette, des plus connues ou plus secrètes. De Claudine, sa première héroïne, dont son mari, Willy, s'appropria la paternité, signant de son propre nom les textes de son épouse et récoltant le succès et l'argent à sa place. Sido, inspirée par sa propre mère, sans doute sa plus belle invention romanesque. En passant par Gigi, son double littéraire charmante, légère, heureuse en amour et en mariage - à l'opposé de sa créatrice qui fuira « l'homme, souvent méchant » et trouvera refuge auprès des femmes. De sa Bourgogne natale à la présidence de l'académie Goncourt - elle qui n'avait aucun diplôme -, Colette ne fut jamais là où on l'attendait et emmena la littérature là où personne d'autre n'avait osé aller. Plus accessible que Proust, plus moderne que Gide, Claudel ou Valéry, Colette réussit la prouesse d'être à la fois lue dans les écoles et d'avoir conçu une oeuvre toujours aussi sulfureuse. Lire Colette aujourd'hui, c'est embrasser le XXe siècle dans toute son extravagance, grâce à un style qui n'a pas pris une ride.
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Aux vannes, citoyens ! petit essai d'humour politique
Charline Vanhoenacker
- Harpercollins
- Harpercollins Poche
- 4 Octobre 2023
- 9791033913962
Un essai en faveur du rire politique « Malgré la place qu'il occupe partout dans nos vies, dans la sphère privée ou dans les médias, l'humour politique est sous-étudié scientifiquement et sous questionné journalistiquement. Il est pourtant l'un des miroirs les plus parlants de la société, et il se pratique dans toutes les situations, même les plus tragiques. » L'humour politique est à la fois jugé suspect et paré de vertus : il inverse les hiérarchies, il témoigne de la bonne santé démocratique d'un pays, il est d'utilité publique en cas de crise, alors qu'il est accusé par certains d'idéologie, de militantisme voire de dictature.
Avec le ton et l'ironie mordante qu'on lui connaît, Charline Vanhoenacker analyse les mécaniques du rire, dévoile les secrets de fabrication de ses chroniques radio et explore les relations ambiguës qu'entretiennent les politiques avec l'humour et... les humoristes.
À propos de l'autrice Née à La Louvière en Belgique, Charline Vanhoenacker est journaliste, humoriste, animatrice et productrice de radio. Connue pour ses chroniques sur France Inter, dont certaines sont rassemblées dans l'ouvrage Debout les damnés de l'Uber !, elle est également l'autrice de Bonjour la France !, de deux Cahiers de vacances de Manu avec Guillaume Meurice, et d'un cahier d'exercices féministes intitulé En vacances, Simone ! avec Titiou Lecoq et Zoé Thouron.
Sur France Inter, Charline Vanhoencker est la productrice de C'est encore nous !.
« Dans un livre décapant, l'humoriste vedette de France Inter propose un manifeste d'autodéfense intellectuelle en faveur du rire politique. » Sandrine Blanchard, Le Monde « Un petit essai, qui donne à la fois à rire et à réfléchir, grandement réussi. » Érik Emptaz, Le Canard enchaîné « Un essai réjouissant sur l'humour politique. » Caroline Constant, L'Humanité Magazine « Un essai réjouissant sur l'humour politique. » Caroline Constant, L'Humanité « Un livre de réflexion très documenté sur l'humour politique. » Thierry Richard, Ouest France -
De la démocratie en Amérique t.2 ; les grands thèmes
Alexis de Tocqueville
- Folio
- Folio Histoire
- 23 Mai 1986
- 9782070323647
Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
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S'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de hantises, de rires cruels, de scalps, d'insomnies.Henri Michaux est singulier parce qu'il est radicalement seul, abandonné, retranché, exclu. Abandonné volontaire, retranché volontaire, exclu volontaire. S'il ne fuit pas systématiquement les autres, s'il se trouve des compagnies, il a en lui ce surcroît de lucidité ou d'alarme qui maintient la distance, ce tranchant de l'intelligence qui coupe jusqu'à l'air du temps.Aussi, quand il aborde un genre littéraire a priori peu fait pour lui, celui très noble des «Pensées», il s'emploie à le détourner, le dévoyer, le mettre en péril et en perdition. Les Poteaux d'angle d'Henri Michaux apparaissent comme les plus égarants et les plus réjouissants poteaux indicateurs jamais offerts au balisage de la raison, de la conscience et de nos comportements grégaires. Ce sont des aphorismes pour vivre à l'écart, des préceptes pour ne pas se laisser faire, des réflexions à contre-norme, des conseils qui n'ont pas de conseils à vous donner.
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La vie des termites, la vie des fourmis
Maurice Maeterlinck
- Espace nord
- 17 Février 2023
- 9782875685667
Initialement rassemblés avec La vie des Abeilles et L'Intelligence des fleurs, ces textes viennent compléter la fresque passionnée des essais de Maeterlinck consacrés aux insectes et à leur organisation sociale. L'auteur révèle d'un coup de loupe toute la vie qui règne dans le plus petit de la nature avec la minutie du scientifique et l'élégance du poète, une loupe qui se fait miroir tendu à l'homme lorsqu'on découvre les mondes des fourmis et des termites. La fine description de ces sociétés est l'occasion pour Maeterlinck de déployer des considérations philosophiques qui n'ont rien perdu de leur actualité : qu'avons-nous à apprendre des insectes ?
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Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations
Raoul Vaneigem
- Folio
- Folio Actuel
- 3 Mars 1992
- 9782070326860
Le traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations marque l'émergence, au sein d'un monde en déclin, d'une ère radicalement nouvelle.
Au cours accéléré qui emporte depuis peu les êtres et les choses, sa limpidité n'a pas laissé de s'accroître. je tiens pour contraire à la volonté d'autonomie individuelle le sentiment, nécessairement désespéré, d'être en proie à une conjuration universelle de circonstances hostiles. le négatif est l'alibi d'une résignation à n'être jamais soi, à ne saisir jamais sa propre richesse de vie. j'ai préféré fonder sur les désirs une lucidité qui, éclairant à chaque instant le combat du vivant contre la mort, révoque le plus sûrement la logique de dépérissement de la marchandise.
Le fléchissement d'un profit tiré de l'exploitation et de la destruction de la nature a déterminé, à la fin du xixe siècle, le développement d'un néocapitalisme écologique et de nouveaux modes de production. la rentabilité du vivant ne mise plus sur son épuisement mais sur sa reconstruction. la conscience de la vie à créer progresse parce que le sens des choses y contribue. jamais les désirs, rendus à leur enfance, n'ont disposé en chacun d'une telle puissance de briser ce qui les inverse, les nie, les réifie en objets marchands.
Il arrive aujourd'hui ce qu'aucune imagination n'avait osé soutenir : le processus d'alchimie individuelle n'aboutit à rien de moins qu'à la transmutation de l'histoire inhumaine en réalisation de l'humain. r.v.
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Le 24 novembre 1970, Mishima prépare avec un soin minutieux sa mort. Il veut que son suicide obéisse en tous points aux rigueurs du rite exigé depuis des siècles par la tradition de son pays, le milieu dans lequel il a choisi de vivre religieusement, socialement, littérairement, politiquement : il s'ouvre le ventre avant de se faire décapiter par la main d'un ami. Mort à la fois terrible et exemplaire parce qu'elle est en quelque sorte le moyen de rejoindre en profondeur le vide métaphysique dont le romancier-poète japonais subit la fascination depuis sa jeunesse.Marguerite Yourcenar met toute l'acuité de son intelligence au service d'une telle aventure humaine dont elle pressent à la fois la proximité et l'étrangeté. Ainsi, dans un modèle d'étude critique, un grand écrivain d'Occident démonte les mécanismes de la psychologie d'un grand écrivain d'Orient, mettant au jour les ambitions, les triomphes, les faiblesses, les désastres intérieurs et finalement le courage.
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De tant de périples, voilà des bribes saisissantes. Si Marguerite Yourcenar évoque sa traversée d'est en ouest du continent américain, le centre de ce recueil posthume est le Japon. La voyageuse nous parle du poète errant Bashô, du théâtre kabuki, des jardins zen avec chaque fois la fraîcheur miraculeuse de la découverte. Après tant d'années d'enfermement, voici le grand large, le total dépaysement. «Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison?»
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«Entre la beauté que vous, Pierre Bonnard, m'avez jetée dans les bras, sans le savoir, et celle que vous avez aimée au long de quarante-neuf années, il y a un monde, ou ce n'est pas de la peinture.Il y a un monde et c'est l'aventure du regard, avec ses ombres, ses lumières, ses accidents et ses bonheurs. Un monde en apparence ouvert et pourtant fermé comme une vie d'homme. Les clés pour y pénétrer ne sont pas dans les livres, pas dans la nature, mais très loin derrière nos yeux, dans ce jardin où l'enfance s'est un jour assise, le coeur battant, pour attendre la mer.C'est là qu'il faut aller.C'est là que Marthe m'a rejoint dans le musée à colonnade et m'a sauvé de la solitude et de l'ennui où je mourais.»
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Publié initialement pour saluer la date orwellienne de 1984, cet essai était devenu introuvable.
Pressé de le rééditer par de nombreux lecteurs, simon leys s'est relu à quelque vingt ans de distance : il a constaté que le sujet n'avait rien perdu de son actualité et que ses propres vues restaient essentiellement inchangées. il s'est donc contenté de modifier un jugement littéraire sur un point de détail, d'ajouter deux informations inédites, de mettre à jour la bibliographie et d'enrichir le bêtisier consacré aux ennemis d'orwell.
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Stéphane De Groodt se livre à une série de traits d'esprit métaphoriques, sous forme de dédicaces et de pensées fugaces. En parfait jongleur de mots, il s'adonne avec un plaisir non dissimulé à des jeux de mots aussi facétieux que poétiques. On y retrouve tout l'esprit et la verve des chroniques télévisées qui l'ont rendu célèbre.
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Dans sa jeunesse, Simon Leys passa deux ans dans une «cahute» de Hong Kong avec trois amis étudiants - période bénie où «l'étude et la vie ne formaient plus qu'une seule et même entreprise». C'est en souvenir de ce foyer régi par l'échange et l'émulation, surnommé le «studio de l'inutilité», qu'il a ainsi intitulé le présent recueil d'essais. Tous regardent ses trois domaines de prédilection : la littérature, la Chine, la mer. Simon Leys s'y laisse aller à la jouissance désintéressée de la littérature. Libre de tout carcan, il partage amours et désamours en matière de lettres, mais toujours en attaquant son sujet par un biais inattendu. Il y éclaire tour à four la «belgitude» d'Henri Michaux, la vie personnelle de George Orwell, la genèse de L'Agent secret de Joseph Conrad, ou encore l'amitié entre Albert Camus et Czes ?aw Mi ?osz, brosse les portraits de personnalités remarquables et parfois méconnues - du prince de Ligne, «incarnation du XVIIIe siècle» à Soon Mayling, la femme de Chang-Kai-Shek -, revisite les heures les plus terribles du génocide cambodgien, dont il décrypte chaque rouage, quand il n'épingle pas, en faisant montre d'une réjouissante causticité, les considérations de Barthes sur son voyage en Chine en plein maoïsme triomphant.
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Principes élémentaires de propagande de guerre : utilisables en cas de guerre chaude ou froide
Anne Morelli
- Aden belgique
- La Petite Bibliotheque D'aden
- 20 Janvier 2023
- 9782805901065
Hostile à l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne en 1914, Arthur Ponsonby publie un texte qu'il est? possible de résumer en dix?«commandements». Anne Morelli a systématisé ceux-ci en dix chapitres,?qui forment la trame de cet ouvrage. Pour chacun de ces principes élémentaires de la?propagande de guerre, l'historienne s'est attachée à démontrer qu'ils n'étaient évidemment pas à l'oeuvre dans la seule Première Guerre mondiale et que, depuis, ils ont également été utilisés régulièrement par? les parties en présence. La pratique du nouveau président des États-Unis, le prix Nobel de la Paix Barack Obama, n'y fait pas exception.
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Cet ouvrage regroupe des textes publiés par André Blavier entre 1938 et 2001. Sans viser à l'exhaustivité, tant le corpus est important, la sélection rend compte des différents centres d'intérêts de l'auteur, des « aventures littéraires » qu'il a initiées ou auxquelles il a pu participer ainsi que des amitiés, des complicités qu'il a nouées au fil du temps. Il s'agit, pour la plupart, de textes de contributions à des revues, des ouvrages collectifs ou qui ressortissent au paratexte (préfaces, postfaces, préambules, introductions, etc.). Textes oubliés, peu connus ou jamais réédités, ils donnent à voir quelques aspects de la personnalité curieuse et encyclopédique d'André Blavier.
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Francophonie
J. M. G. Le Clézio, Richard Werly
- Nevicata
- L'ame Des Peuples
- 3 Juillet 2020
- 9782875231659
Que veut dire être francophone ? Le fait de partager une même langue forge-t-il une personnalité et une société ?
Depuis sa création en 1949, l'Organisation internationale de la Francophonie poursuit ce débat sans relâche et donne vie à la communauté mondiale des locuteurs du français. Mais faire ne suffit pas. Il faut s'interroger. Car la langue évolue. Elle dit le monde contemporain. Elle se retrouve dévorée, rongée, minée, métissée... pour mieux se déployer. L'âme de la francophonie existe et ses grands auteurs en sont les héros.
Ce petit livre n'est pas un guide, ni un lexique.
C'est une aventure au pays merveilleux d'une langue toujours réinventée, aux côtés de quelques-uns des plus grands écrivains de notre époque. Il dit leur passion du Français, mais aussi leurs désillusions, voire leur peur. La victoire des mots ne s'obtient pas toujours en chantant. Il faut, toujours, repartir à l'offensive. L'âme de la francophonie est celle d'un combat toujours mené au nom de la diversité et du respect de l'identité des peuples.
Avec JMG Le Clézio, Barbara Cassin, Fawzia Zouari, Rithy Pahn, Dorcy Rugamba et Simon Njami.
Avec la collaboration de Richard Werly.
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Mark Rothko est né en 1903 à Dvinsk dans l'Empire Russe - aujourd'hui Daugavpils dans le sud-est de la Lettonie - sous le nom de Marcus Rothkowitz. à la fin des années 30, il abandonne le suffixe de son patronyme et adopte la nationalité américaine. C'est après la Seconde Guerre mondiale que va s'affirmer ce qui fera la notoriété internationale de sa peinture : ses célèbres écrans de couleur. Dans le courant des années 60, il réalise son oeuvre maîtresse : un ensemble de panneaux obscurs pour une chapelle qui portera son nom à Houston. Il se suicide en 1970.
Troublé par l'apparent effacement de ses origines dans son oeuvre, Stéphane Lambert a cherché à reparcourir le fil gommé de ce déracinement. L'auteur a donc fait le voyage en Lettonie et à Houston, deux destinations que tout semble opposer, et surtout s'est beaucoup promené dans les peintures de Rothko. Il ressort de cette confrontation un texte qui, partant de l'expérience vécue du peintre, peu à peu se plie à l'absence de forme de l'oeuvre observée et en sonde l'incommensurable profondeur : un lieu où se seraient amalgamés tous les lieux, où s'allient les contraires.
Né en 1974 à Bruxelles, Stéphane Lambert est romancier, poète, essayiste. Parallèlement à ce livre, il a écrit une fiction radiophonique sur Nicolas de Staël pour France Culture, Portrait de l'artiste sur fond rouge. -
Comment lire des livres qu'on ne comprend pas
Olivier Haralambon
- Premier parallele
- Carnets Paralleles
- 6 Mai 2021
- 9782850610912
« Après avoir passé un doigt sur la surface du texte pour en apprécier le niveau de grain, lire. Une première fois. Résonance du choc. Dégringolade en pied de page.
On a lu pourtant, et reconnu les grands équilibres, la structure grammaticale ou la tonalité de sa langue maternelle. Mais on n'a rien compris.
On recommence, on repasse.
On pose ses coudes de part et d'autre, il faudra bien que le texte s'attable.
Mais pour y parvenir, il ne suffira pas, même si c'est indispensable, de l'attaquer bille en tête, de le bloquer entre ses coudes et de se prendre la tête à deux mains. Il faudra ruser avec lui : le traiter comme un sujet, comme un oeil qui vous voit, comme un corps qui vous sent. Tourner autour, le lire dans toutes les pièces et toutes les positions, le maltraiter et le surprendre, le faire rire, le séduire. Alors il vous donnera tout, ou presque. »
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Le bonheur des petits poissons ; lettres des antipodes
Simon Leys
- Le livre de poche
- 11 Mars 2009
- 9782253126041
Zhuang zi et le logicien hui zi se promenaient sur le pont de la rivière hao. zhuang zi observa : «voyez les petits poissons qui frétillent, agiles et libres ; comme ils sont heureux !» hui zi objecta : «vous n'êtes pas un poisson ; d'où tenez-vous que les poissons sont heureux ?
- vous n'êtes pas moi, comment pouvez-vous savoir ce que je sais du bonheur des poissons ?
- je vous accorde que je ne suis pas vous et, dès lors, ne puis savoir ce que vous savez. mais comme vous n'êtes pas un poisson, vous ne pouvez savoir si les poissons sont heureux.
- reprenons les choses par le commencement, rétorqua zhuang zi, quand vous m'avez demandé “d'où tenez-vous que les poissons sont heureux”, la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais.
Mais maintenant, si vous voulez savoir d'où je le sais - eh bien, je le sais du haut du pont. »
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Qui je fus ; les rêves et la jambe ; fables de origines ; autres textes
Henri Michaux
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 5 Juillet 2000
- 9782070412693
Pour tous les lecteurs d'Henri Michaux, ce livre vient après une longue attente. Il propose tous les textes du poète publiés avant 1928 et que l'auteur n'avait voulu ni rassembler ni rééditer, à l'exception de six poèmes repris dans L'espace du dedans, dont les célèbres «Glu et Gli» et «Le grand combat». L'étonnement, d'emblée, tient à cette réticence de Michaux vis à vis d'écrits où il est pourtant déjà tout entier, avec sa voix propre et toutes ses hantises. Car s'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. L'oeuvre d'Henri Michaux est immense. Mais dès les premiers textes, c'est une oeuvre de pionnier, de découvreur. Oeuvre en alerte constante. Oeuvre des confins de l'être et des gouffres, à l'ironie vive et qui progresse d'écart en écart, de décalage en chausse-trappe. Avec Michaux, l'esprit, le corps, les réflexes ne sont jamais en sécurité. Il sape les bases, efface les certitudes, déplace les jeux et les enjeux. Il porte ailleurs, plus loin, à côté, il déporte les pensées, décentre les actes, exile les habitudes, apprend à désapprendre et même, de a à z, invente le monde dont il se sent privé, renaît à la vie dont il se sent floué.
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« Le lecteur qu'on fait passer ici, sans transition, de Confucius à Simenon, de Balzac au Père Damien, et de la brousse australienne au cap Horn, se plaindra peut-être du caractère apparemment hétéroclite de ces pages. Si son objection était fondée, je craindrais qu'elle ne soit sans remède, car en fait ce qu'elle mettrait en question, ce n'est pas la cohérence d'un court recueil, mais celle d'une vie déjà assez longue : pour le meilleur ou pour le pire, l'un et l'autre sont d'un seul tenant. » De la calligraphie chinoise au style controversé de Balzac et de l'expérience de la traduction à une lecture de Malraux définitivement iconoclaste, ces essais brillants se succèdent au fil d'une méditation singulière sur la littérature.
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«Tintin, c'était moi, avec tout ce qu'il y a en moi de besoin d'héroïsme, de courage, de droiture, de malice et de débrouillardise. C'était moi, et je t'assure que je n'avais pas à me demander si cela plaisait ou non aux gosses. Et les sujets que je choisissais, c'étaient des sujets qui me tenaient à coeur, où je trouvais quelque chose à dire, où j'avais quelque chose à dire», écrivait un jour Hergé. Par-delà leur apparente simplicité, les Aventures de Tintin, qui ont enchanté plusieurs générations de lecteurs dans le monde, constituent une autobiographie indirecte, une sorte de journal à travers lequel se donnent à lire tous les événements, publics ou privés, qui marquèrent Georges Rémi, dit Hergé. Mais dans ce singulier roman de formation, c'est surtout le personnage qui a construit son auteur. Le jeune employé du quotidien Le Vingtième Siècle était parti de bien peu de chose. Album après album, Tintin a fait l'éducation d'Hergé, le conduisant vers des horizons inimaginables.
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Depuis la publication de son premier volume, avec des ouvrages comme La vie, mode d'emploi de Georges Perec, Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino et Le naufrage du stade Odradek de Harry Mathews, l'Oulipo a prouvé que ses méthodes pouvaient servir de support à des oeuvres de longue haleine.Ce que sont ces méthodes est exposé ici avec définitions, exemples et exercices. Si parfois elles tiennent du divertissement, elles cachent souvent de plus vastes enjeux littéraires. À chacun d'y puiser, comme le font déjà les ordinateurs, matière à stimuler son imagination...Ce volume comporte des textes de Raymond Queneau, Italo Calvino, Georges Perec, Jacques Roubaud, Jacques Bens, etc.
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Le Paris de Simenon
Jean-Baptiste Baronian
- Alexandrines
- Le Paris Des Ecrivains
- 7 Octobre 2016
- 9782370890443
Venu à Paris en 1922, à l'âge de dix-neuf ans, Georges Simenon y réside dix ans, durant lesquels il mène une vie trépidante et emmagasine mille impressions et émotions. Sur les quelque deux cents ouvrages qu'il signe de son patronyme, il situe à Paris l'intrigue d'une centaine de romans et évoque très largement la ville dans ses écrits autobiographiques, en particulier dans ses vingt et unes dictées. Mais le plus extraordinaire est que l'immense majorité de ces romans parisiens seront écrits en dehors de Paris, tantôt aux Etats-Unis, tantôt en Suisse où il vécut de 1957 à sa mort. Quel est le Paris de Simenon ? Cet ouvrage montre comment un écrivain de génie s'attache à ses souvenirs et en fait la matière même, la chair et le sang de ses livres.
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Les conséquences politiques de la paix (J. Bainville) ; les conséquences économiques de la paix (J. M. Keynes)
John Maynard Keynes, Jacques Bainville
- Gallimard
- Tel
- 24 Avril 2002
- 9782070764846
Rarement texte diplomatique aura été, dès sa signature, aussi critiqué, décrié, dénoncé que le traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Deux livres ont cristallisé cette hostilité et la déception ressentie par les contemporains. Le premier, Les conséquences économiques de la paix de John Maynard Keynes, publié en 1919, souligne les suites funestes que le traité devrait avoir non seulement pour l'Allemagne, mais pour l'avenir économique de l'Europe, dont la croissance était tirée par l'appareil productif allemand. Le second, Les conséquences politiques de la paix de Jacques Bainville, paru un an plus tard, complète celui de Keynes autant qu'il s'y oppose, et montre que le traité risquait fort de n'être qu'un armistice de courte durée. Alors qu'aujourd'hui la carte de l'Europe est, en substance, redevenue celle qu'avait tracée le traité de Versailles et que celui-ci fait l'objet de nouvelles analyses, ces deux textes incisifs et lucides, pour la première fois réunis en un seul volume, alimenteront de nouveau la réflexion tout en éclairant la situation de notre continent.