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Littérature traduite
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Ce recueil circonscrit la partition sensible d'un écrivain qui pose sur le monde un regard humaniste et progressiste. En ces temps tourmentés il est important de publier cette collection d'Odes comme autant de chroniques qui soulignent le besoin inné d'enthousiasme de David Van Reybrouck et son bel esprit d'engagement positif.
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Parmi sa dizaine de livres, Patrick Leigh Fermor avait une faiblesse particulière pour Un temps pour se taire, un petit livre paru en 1957 et plusieurs fois réédité.
En trois chapitres, il s'y penche sur le monachisme chrétien, d'abord chez les bénédictins de l'abbaye de Saint-Wandrille, dans le Pays de Caux, chez qui il fit de nombreuses retraites à partir de 1948. Puis sur ceux de Solesmes, dans la Sarthe, et sur les cisterciens de la Grande Trappe, dans l'Orne. Enfin, un dernier tiers est dévolu aux origines du monachisme en Cappadoce et à ses monastères rupestres autour de la figure de saint Basile.
Ce court récit intéresse donc particulièrement le monachisme français. Dans sa prose inimitable et raffinée, Leigh Fermor a parfaitement su exprimer l'essentiel du sujet - bien qu'il s'en défende modestement - au point que ce livre a suscité nombre de vocations, à Saint-Wandrille et ailleurs. C'est dire la qualité, tout à la fois littéraire et spirituelle, du livre.
Dans le monde aussi, les lecteurs du grand écrivain ont toujours salué cet ouvrage, sans équivalent dans la production éditoriale, hier ou aujourd'hui, en y voyant la quintessence de son oeuvre.
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L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est peu connue, mais son Histoire de la colonne infâme, initialement envisagée comme un chapitre supplémentaire aux Fiancers mais publiée séparemment en 1840, est elle aussi couramment étudiée à l'école à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire. La « colonne infâme » du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des « onctions pestifères ».
C'est sur la question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que certains de ses prédécesseurs (Verri, Beccari) citent pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos « choix » ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.
Histoire de la colonne infâme a fait l'objet d'une seule traduction française parue en 1843, reprise par d'autres éditeurs (Maurice Nadeau, 1982 ; Petite Bibliothèque Ombres, 1993). Outre que cette traduction comporte diverses erreurs ou inexactitudes, elle est, de fait, fort datée, d'où cette nouvelle traduction. Plusieurs options s'ouvraient au traducteur. Aux deux extrêmes : une traduction mimant les accents du français de l'époque, ne reculant pas devant les archaïsmes et la complexité des tournures, d'une part ; et, d'autre part, une modernisation totale, un parti pris d'acclimatation extrême, propre à donner au lecteur l'illusion que le texte a été écrit de nos jours. Nous nous sommes davantage inspiré de la seconde option, sans pour autant chercher à effacer entièrement l'ancrage historique du texte. Au bout du compte, nous avons opté pour une sorte de via di mezzo qui, tout en visant à rendre la lecture abordable et (assez) fluide pour un contemporain, respecte cependant dans ses grandes lignes la syntaxe, les tours de pensée et les phases argumentatives de l'auteur : son style, en somme ; car, s'il s'agit ici de ce que nous appelons un « essai », c'est aussi - et en dernière instance - l'oeuvre d'un écrivain.
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Le démon de l'écriture ; pouvoir et limites de la paperasse
Ben Kafka
- Zones sensibles
- 21 Août 2013
- 9782930601083
Le Panoptique de Bentham, la Cage de fer de Weber, le Château de Kafka : depuis le début de l'époque moderne, ces édifices ont obscurci notre horizon. Pendant que les foules prenaient d'assaut la Bastille, ce monument de la tyrannie, les représentants de l'Etat oeuvraient déjà à la construction d'institutions plus redoutables encore d'ou ils pourraient continuer à taxer et dépenser, protéger et servir, surveiller et punir.
Ce livre traite de la paperasse et de ses contradictions. Il part du constat que la paperasse, bien qu'elle soit réputée pour son caractère fastidieux, révèle quantité de surprises. Le bulletin de vote censé servir de fondement au gouvernement représentatif est déclaré nul à cause d'un trou mal perforé. Le mandat censé nous protéger contre les perquisitions et autres saisies arbitraires est émis par erreur à une mauvaise adresse. Le visa qui devrait nous permettre de travailler ou de voyager nous renvoie sans cesse au mme endroit dans l'espoir que, cette fois-ci, nous n'aurons pas oublié d'apporter les documents à l'appui. Et ce ne sont encore là que les types de documents parmi les plus visibles (la "grande faune charismatique" de la paperasse, pour ainsi dire).
La paperasse syncope les rythmes de l'Etat, déstabilise ses structures. En temps normal, les accidents sont corrigés, les rythmes restaurés, les structures rétablies. Mais dans certaines conditions exceptionnelles (guerres, révolutions, catastrophes naturelles), un incident technique insignifiant peut mener à des conséquences désastreuses.
J'entends par "paperasse" l'ensemble des documents produits en réponse à une demande, réelle ou imaginaire, émanant de l'Etat, qu'il s'agisse de montants enregistrés par de simples commis, de pétitions soumises par des citoyens indignés ou de textes fondateurs conservés par des archivistes officiels dans des hangars. Dans sa plus simple expression, mon argument est que la paperasse est imprévisible, et que cette imprévisibilité est source de frustration : frustration pour ceux d'entre nous qui consacrent une partie de leur travail à rédiger des notes et à remplir des formulaires ; frustration pour ceux d'entre nous qui sont dans l'attente du tampon ou de la signature qui leur permettra de reprendre le cours normal de leur vie ; et, surtout, frustration de l'intellect, y compris de l'intellect des intellectuels.
Ben Kafka
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Non content donc des immenses victoires picturales, littéraires, artistiques en somme, qu'il accumule depuis vingt ans, le futurisme italien vise aujourd'hui à un renouvellement fondamental : il ose affronter une fois encore l'impopularité avec un programme de renouvellement total de la cuisine. ? " Dans cette Cuisine futuriste, dont le manifeste fut lancé à Turin en 1931 par Marinetti avec son comparse le peintre et écrivain Fillìa, on trouvera comme il se doit à boire et à manger, selon la lecture - gastronomique, poétique, politique ou ludique - qu'on voudra en faire : un recueil de recettes pour repas futuristes, incluant "? entredeux ? " (en italien traidue, autrement dit "? sandwichs ? ") et "? polyboissons ? " (polibibite, ou "? cocktails ? ")? ; un manuel de diététique assorti de très sérieux avis médicaux ? ; un manifeste politique contre les pâtes (BASTA LA PASTASCIUTTA ? ! ) jugées néfastes à la grandeur de l'Italie, dans la droite ligne de l'idéologie mussolinienne ? ; ou encore un témoignage complet sur une tentative de lancement d'une nouvelle forme d'art.
Pourquoi cette tentative fut-elle un fiasco ?? C'est la question à laquelle répondait Nathalie Heinich dans son introduction de 1982 à la première traduction en français de ce texte peu connu. Mais ce manifeste n'a-t-il pas malgré tout irrigué, trois générations après, les dernières tendances de la gastronomie d'avant-garde - la cuisine moléculaire et les créations de grands chefs tels Ferran Adrià, René Redzepi ou Massimo Bottura ?? C'est la question qui méritait d'être posée en 2020, dans un avant-propos inédit, à l'occasion de cette nouvelle édition de l'ouvrage.
Filippo Tommaso Marinetti (1876 ?? -? 1944), écrivain italien, fut le fondateur du mouvement futuriste au début du XXe siècle. Selon lui, "le futurisme se fonde sur le renouvellement total de la sensibilité humaine produit par les grandes découvertes scientifiques ? " . Il publia le Manifeste de la cuisine futuriste en 1931. Fillìa, de son vrai nom Luigi Colombo (1904 ?? -? 1936), peintre et écrivain, fut une figure importante du mouvement futuriste
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À travers toute l'Europe l'écart entre les personnes peu scolarisées et celles très cultivées se creuse. D'un côté, les cosmopolites qui sirotent leur verre de chardonnay en vantant les mérites de la mondialisation, alors que de l'autre côté une classe « tatouée » se saoûle des chansons populaires locales et, souvent, soutient de nouvelles formes de nationalismes. Les travailleurs peu qualifiés ont du mal à pénétrer au parlement. Leur majorité démographique est réduite à une minorité démocratique. Plus que quiconque, les partis populistes portent aujourd'hui la voix des personnes peu qualifiées dans nos sociétés.
Selon David Van Reybrouck, le populisme n'est pas nécessairement un danger pour la démocratie. Ce populisme exprime, parfois maladroitement, un désir constant d'engagement politique de citoyens peu instruites.
Il est devenu essentiel de se pencher sérieusement sur les réflexions que l'auteur soulève. Un meilleur populisme est nécessaire, pas forcément moins de populisme...
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Les absurdités que Paul van Ostaijen nous présente ne sont pas plus absurdes que celles que les journaux nous servent au quotidien, d'où le caractère polémique de ses grotesques.
Né à Anvers en 1896, on peut dire que Paul van Ostaijen est resté largement inconnu du public francophone. Remercions le traducteur Jan H. Mysjkin qui a eu la sémillante idée de publier enfin ses 'grotesques' avec la complicité de la maison d'édition belge Samsa. Ses 'absurdités' sont d'une modernité inoxydable, peuplés d'idéalistes d'un monde 'à l'envers'. Il faut lire d'urgence Le trust du patriotisme ! (Librairie Tropismes, Bruxelles.) Poète radical, écrivain iconoclaste de l'entre-deux guerre, Paul van Ostaijen plonge ses grotesques dans la jubilation de qui dessille ses contemporains et les générations à venir. Sans moralisme ni position de surplomb, il pointe les marécages dans lesquels les esprits s'embourbent, braque ses jumelles sur les zones de folie, de déraillement. [...] Saluons le traducteur, les éditions Samsa de nous livrer ces grotesques. Une oeuvre roborative, incendiaire, salutaire en ces temps de rétrécissement conceptuel et de domination castratrice du « politiquement correct ».
(Véronique Bergen, dans Septentrion.)
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Une conversation Tome 2
Harry Mathews, Hans Ulrich Obrist
- Manuella
- Petite Collection
- 16 Novembre 2011
- 9782917217115
Harry Mathews est un témoin important de l'histoire littéraire de xxe siècle. Membre grâce à George Perec de l'OULIPO Harry Mathews est un témoin discret mais irremplaçable de l'histoire littéraire de ce groupe.
Du Black Montain College où il rencontre John Cage, Merce Cunningham à Georges Perec qui le présenta à l'OULIPO dont il fit partie dès 1973, en passant par Tinguely, Raymond Roussel, Niki de Saint-Phalle (qui fut sa première épouse), Queneau, John Asbery, Walter Auerbach ou encore Jacques Roubaud, ce sont comme autant de personnages, une belle partie de l'histoire littéraire et artistique de la seconde moitié du xxe siècle qui apparaît dans ce texte.
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Que faire ? les questions brûlantes de notre mouvement
Vladimir Ilitch Lénine
- Samsa
- 17 Novembre 2020
- 9782875932907
Que faire ? Lénine reprend ici le titre du roman de Nikolaï Tchernyshewsky paru en 1863. Ce roman a marqué les générations révolutionnaires de la fin du xixe siècle (les éditions Samsa le rééditent aujourd'hui, parallèlement à l'essai politique de Lénine).
L'essai de Lénine sort de presse en 1902.
Dans son traité, Lénine explique que la classe ouvrière ne deviendra pas spontanément révolutionnaire simplement par des luttes économiques pour leurs salaires ou pour la réduction du temps de travail. Il développe aussi que les marxistes doivent, avant tout, former un parti politique ou une « avant-garde » révolutionnaire qui diffusera ensuite les idées marxistes parmi les travailleurs.
À sa publication, le livre de Lénine va précipiter la scission du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) avec, d'un côté, les bolcheviks et, de l'autre, les mencheviks.
Lénine s'en prend notamment aux positions des terroristes de la Svoboda, qui croient en l'action ponctuelle violente... -
Carte n'est pas le territoire (une)
Korzybski/Alfred
- Eclat
- Premier Secours
- 20 Novembre 1998
- 9782841620296
Ce livre est la première anthologie en français d'écrits de Korzybski. Il permet de juger sur pièces une oeuvre citée et utilisée dans des domaines trop souvent éloignés des préoccupations de son auteur. Le principe de base de la Sémantique générale et du système non-A est la caducité de la logique aristotélicienne, sur laquelle se fonde encore pourtant notre mode de pensée. Les perspectives ouvertes par la Sémantique générale débordent très largement le cadre strictement philosophique, ce qui explique en partie le succès des deux précédentes éditions de ce livre. Pouvoir "penser non-A" est une voie vers ce que Korzybski appelle la "sanité" des hommes et des sociétés.
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« Depuis les années 1950, avec Le Rempart des béguines, La Chambre Rouge, Cordélia, Les Mensonges et L'Empire céleste, jusqu'aux années 1990 avec Adriana Sposa, Divine, Les Larmes, La Maison dont le chien est fou et Sept démons dans la ville, l'oeuvre de Françoise Mallet-Joris exerce une fascination très particulière sur un large lectorat. Le contenu de cette oeuvre, qui est en perpétuelle évolution mais toujours fidèle à sa nature première, s'enracine dans une expérience vécue, observée ou sortie des livres d'Histoire. C'est donc une oeuvre diverse et qui ne recule devant aucun sujet - les relations familiales, la psyché de l'individu, des systèmes de croyance aussi bien nihilistes que mystiques, la sexualité, la conscience féminine, la créativité et les structures sociales au sens large du terme. Françoise Mallet-Joris est aussi à l'aise dans la description de son époque que dans une reconstruction historique qui sait s'appuyer sur des recherches, sans faire fi pour autant de l'imaginaire. » Susan Petit, dont l'étude est rédigée avec vigueur et élégance, soulève toutes ces questions, et bien d'autres encore. Elle conclue en avançant, avec modestie et intelligence, que « l'oeuvre de Françoise Mallet-Joris nourrit notre réflexion, de quelques pistes cohérentes, stimulantes et provocantes, pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.» Que demander de plus à un auteur que sa vie personnelle a entraîné sur son chemin propre mais qui a su conserver un esprit d'ouverture admirable et un questionnement fécond sur l'existence ?
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Les trois enfants-Mozart : trois prosateurs roumains
Constantin Abaluta, Alexandru Ecovoiu, Cristian Teodorescu
- Samsa
- 26 Septembre 2019
- 9782875932303
Au XXe siècle, la littérature roumaine ressemble à une énorme évasion hors de la langue maternelle. Un certain nombre d'écrivains roumains sont devenus célèbres dans le monde entier, mais pas à cause de leurs poèmes, romans ou pièces de théâtre en roumain. Paul Celan, Émile Cioran, Eugène Ionesco, Panait Istrati, Tristan Tzara, tous ont fait leurs débuts en roumain, mais ils sont connus pour leur oeuvre en français ou en allemand. (...) J'ai voulu ajouter ces trois noms, moins connus dans le domaine francophone, en espérant que le plaisir de découvrir se retrouve aussi du côté des lecteurs.
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Des livres pour vivre bibliomanie, bibliophilie, bibliophagie: autant de caractéristiques d'une passion effrénée qui a littéralement conditionné la vie de l'auteur, dévorant les livres dont la disparition programmée - mais toujours différée - occupe une place importante dans ses réflexions.
Cette histoire personnelle du livre est aussi un plaidoyer pour faire retrouver aux jeunes le plaisir de la lecture, rendre à l'étude sa signification originelle et étymologique de studium, c'est-à-dire d'amour, de passion, d'aventure. ce goût du livre s'avère d'autant plus essentiel que les nouvelles technologies de la communication et la globalisation menacent de substituer le sentiment d'être connecté au monde à la connaissance de soi.
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Un meublé dans la pénombre rassemble en six parties et par ordre chronologique des fictions, des essais, des poèmes de Nelson Algren parus parfois dans des magazines mais jamais rassemblés dans aucun recueil, notamment un récit sombre, ambitieux, longtemps inachevé, « Le piège », et un chef-d'oeuvre inédit « La chambre sans lumière »... L'ensemble lève le voile sur les obsessions et sur l'existence d'un homme devenu aujourd'hui une sorte de conscience de la démocratie américaine.
Politiquement de gauche, rangé du côté des plus démunis, faisant de la violence sociale l'un de sesthèmes de prédilection, Algren est le modèle de l'auteur engagé. La vocation de l'intellectuelécrivain est claire à ses yeux : il doit se tenir auprès des malheureux, ne jamais faillir à sa tâche car ses contemporains ont besoin de lui. Son oeuvre est un cri d'alarme. Ainsi, ses personnages préférés sont des antihéros : prolétaires, marginaux, drogués, joueurs de poker, boxeurs, prostituées, voleurs ou sans-abri, tous admirables parce qu'ils ont su garder leur vitalité, leur parler vrai, leur obstination à vivre. Aux yeux d'Algren, c'est dans la pauvreté et le sacrifice des richesses matérielles que l'homme parvient à se dépasser. L'écrivain est l'égal de ses personnages, un exclu, un « clochard céleste ». Il est aussi un visionnaire. C'est pourquoi, avec Un meublé dans la pénombre, oeuvre multiforme et critique déjà porteuse des thèmes de la Beat Generation, au style plein d'humour, aux intrigues situées dans les bas-fonds de Chicago, Algren nous touche et s'adresse aux lecteurs de notre temps. Ici, chaque texte est unique, irremplaçable et ajoute à notre connaissance d'un grand écrivain américain - mais aussi de l'Amérique, et du coeur humain.
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