Gracchus Babeuf et Jean Calvin font rentrer la poésie avec l'histoire dans la ville de Noyon ; poème manifeste

À propos

Imaginons demain des architectes historiens intervenant dans les villes à la mémoire désassemblée.
Non pas des architectes de monuments historiques habilités à constater la dégradation des façades, les maladies de la pierre, l'impact des fumées automobiles sur le nez des Vierges à l'enfant, mais des hommes d'imagination, plus visionnaires que conservateurs. On les appelle, ils viennent ausculter à l'oeil nu le paysage, après avoir beaucoup lu dans la bibliothèque municipale, remué la poussière des archives, après avoir parlé avec les habitants, puis ils suggèrent un plan de dialogue, quelque chose liant la mémoire des lieux les uns aux autres, places, rues, monuments.
Ils parleront " d'immobilier de la mémoire " plutôt que de " mobilier urbain ", ainsi que réagissent banalement les municipaux qui cherchent à améliorer leur décor sans gaspiller les finances locales. La finesse du traitement vaudra mieux que la brutalité ou la franchise car les communautés aiment moins que tout sur elles-mêmes la vérité, lui préférant la flatterie, le sucre.


Rayons : Littérature > Poésie


  • Auteur(s)

    Jacques Darras

  • Éditeur

    Parole et Silence

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    03/06/1999

  • Collection

    Le Cri

  • EAN

    9782871062257

  • Disponibilité

    Manque sans date

  • Nombre de pages

    64 Pages

  • Poids

    201 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Jacques Darras

Né sur les côtes de la Manche à proximité de la Flandre, face à l'Angleterre, Jacques DARRAS a inauguré une carrière de poète, traducteur et essayiste avec Le Génie du Nord (essai, Grasset, 1988), une retraduction de Sous le volcan de Malcolm Lowry (Grasset, 1985) commandée par Maurice Nadeau, et le tome I d'un long poème en huit chants, La Maye I, (In'hui/Trois Cailloux, Amiens, 1988) consacré à sa rivière natale du Ponthieu/Marquenterre. Tout en enseignant la poésie anglo-américaine à l'Université de Picardie, il fonde la revue In'hui (1978) devenue entre-temps Inuits dans la Jungle (Le Castor Astral), cependant qu'il donne des traductions de Walt Whitman, S.T. Coleridge, William Blake et Ted Hughes
(Gallimard), ainsi que d'Ezra Pound (Flammarion). Au moment d'achever les huit volumes de La Maye (dont les volumes 5 et 6 sont parus chez Gallimard, L'Arbalète), le poète entame une séquence de poèmes brefs ou « Oiseuses », inspirés par la rivière Oise, trait d'union liquide entre Paris et la Belgique, et faisant écho aux Oiseuses du poète Philippe de Beaumanoir au XIIIe siècle.

Prix Apollinaire en 2004, Grand Prix de poésie de l'Académie française en 2006, Jacques Darras est aussi traducteur de Walt Whitman, William Blake, S.T. Coleridge, Malcolm Lowry et Seamus Heaney (Gallimard et Grasset).

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