À propos

Dès l'origine, avec ses images sautillantes et sa musique de bastringue, le cinéma
nous parle des fantômes. Il y a bien sûr le cinéma de genre : on aime se faire peur
dans les salles obscures. Mais au-delà des films dits de fantômes, c'est toute la production
cinématographique qui entretient avec les spectres une relation de profonde
intimité. Être sans substance, sans densité, sans épaisseur, bref sans matière,
le fantôme n'est pas, il apparaît, ou mieux il n'est qu'apparition. Or l'art cinématographique
est, lui aussi, pure apparition. C'est vrai de l'image fixe (la peinture ou
la photographie), mais lorsque l'image s'anime imprimant le mouvement à ce qui
n'a que l'apparence et la forme de la vie et du réel, c'est toute l'énigme du mortvivant
qui nous saute aux yeux. On a cru qu'après Descartes, après le siècle des
Lumières, la Raison avait définitivement triomphé des créatures de la nuit. Mais on
les a vus ressurgir, là où on les attendait le moins, avec les techniques de reproduction
qui rappellent les morts à la vie, avec la transmission à distance qui
détache de l'être réel son double spectral. Le cinéma a été, par excellence, le fourrier
de ce retour du refoulé. Il n'est jamais aussi grand que lorsqu'il réfléchit cet
étrange pouvoir démiurgique.


Rayons : Arts et spectacles > Arts de l'image > Cinéma / TV / Animation > Ecoles / Courants / Thèmes


  • Auteur(s)

    Eric Zernik

  • Éditeur

    Yellow Now

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    04/10/2019

  • EAN

    9782873404499

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    112 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    12 cm

  • Épaisseur

    0.9 cm

  • Poids

    140 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Eric Zernik

  • Pays : France
  • Langue : Francais

Eric Zernik est agrégé de philosophie et professeur honoraire au lycée Louis le Grand en classe de Lettres supérieures.

empty